Les habitants de l'espace balte actuel avaient quitté depuis longtemps le stade de la prédation lorsque les Européens de l'Ouest, les Scandinaves ou les Rus' les rencontrèrent, du IXe au XIIIe siècle. Ils travaillaient la terre, utilisaient le bronze et le fer, tant pour des outils, des armes que des objets d'art, enterraient ou incinéraient leurs morts et entretenaient un panthéon de dieux foisonnant. En somme, ils pourraient être situés dans ce que l'on désigne par « Protohistoire », appellation et périodisation qui ne font pas l'unanimité mais qui tentent de définir une période où ne manque que l'écriture - et la monnaie ? - pour être insérée dans « l'Histoire ». En cela ils ne diffèrent pas des Celtes d'avant la conquête romaine ou, plus près d'eux chronologiquement, des Germains et des Slaves non christianisés : à tous l'écriture faisait défaut. Les derniers païens ont pourtant une histoire fascinante, et un héritage aussi important que surprenant. C'est à la restituer que s'emploie l'auteur, à travers une analyse éminemment stimulante.
Frédéric II de Hohenstauffen (1194-1250) débute sa légende dans une époque riche en mutations. Au cours d'un règne tumultueux, il déploie des qualités qui le placent parmi les souverains les plus fascinants de toute l'histoire médiévale occidentale.
Monarque aux talents multiples, réformateur et d'une volonté de fer, il apparaît comme l'une des figures majeures du Saint Empire. Dominant l'Allemagne, l'Italie et le royaume de Jérusalem, son objectif est partout et toujours le même : exercer et défendre les droits royaux et impériaux, en usant avec souplesse des possibilités offertes par les situations locales. Les réussites du règne ne masquent pourtant pas ses difficultés et ses échecs. Frédéric II se heurte à la révolte de son premier fils, Henri. En butte avec l'opposition radicale de la papauté, il est excommunié deux fois, ce qui ne l'empêche pas de mener à bien la sixième croisade. Déclaré parjure et hérétique, il est finalement déposé par Innocent IV, laissant un empire troublé par la guerre civile.
Sylvain Gouguenheim dresse avec talent et rigueur le portrait renouvelé d'une figure médiévale d'exception.
Le baptême de Clovis est-il celui de la France ? Les serfs sont-ils des esclaves ? Jeanne d'Arc a-t-elle fait sacrer Charles VII ? Et, finalement, à quelle réalité l'expression Moyen Âge renvoie-t-elle ?
À travers quarante thèmes, Sylvain Gouguenheim nous invite à plonger dans dix siècles d'histoire de l'Occident. Il nous entraîne alors sur les chemins des défricheurs de Brocéliande, dans les pas des pèlerins en route vers Jérusalem ; il nous emporte dans le tourbillon des foires de Champagne et dans le tumulte des cavalcades des chevaliers... Répondre à ces questions, c'est redécouvrir une société qui a suscité trop d'images, de préjugés, d'opinions variées et contradictoires.
De leur naissance en Terre sainte au XIIe siècle à nos jours, Sylvain Gouguenheim retrace l'épopée des chevaliers teutoniques - ces "moines-soldats", conquérants et bâtisseurs, devenus de véritables princes temporels dans leur Etat de Prusse. S'appuyant sur des sources peu connues et des documents inédits, ce livre décrit l'épopée de cet ordre mythique.
Quel fut le rôle de l'empire byzantin dans l'essor culturel de l'Europe latine à l'époque de l'art roman ?
C'est à Byzance, en effet, que fut recopiée la quasi-intégralité des oeuvres de l'Antiquité grecque. Et c'est dans la cité impériale que la culture antique continua pendant des siècles à servir de socle à l'enseignement scolaire.
Ce bagage byzantin fut transmis aux cours royales et aux abbayes de l'Europe à l'époque romane. On rencontre ainsi les influences artistiques byzantines à travers toute l'Europe des Xe-XIIe siècles, dans les vallées de la Meuse ou du Rhône, en Allemagne, jusque dans les royaumes scandinaves.
De nombreux textes antiques furent alors traduits en latin puis commentés.
Les routes et les intermédiaires humains par lesquels cette transmission s'est effectuée montrent un couloir de circulation reliant la Sicile, l'Italie du Sud, la vallée du Rhône, la cour de Champagne, les abbayes d'Île-de-France et de Normandie, le monde rhénan...
C'est toute l'influence byzantine sur le monde latin, visible dans les fresques et les enluminures, dans la transmission d'ouvrages, d'abord religieux, puis savants que retrace dans cet essai magistral Sylvain Gouguenheim.
Au XIe siècle, sur fond de lutte acharnée entre le Pape et l'Empereur, l'Occident connaît une révolution qui bouleversera à jamais son visage : c'est la réforme grégorienne, inspirée du nom du pape Grégoire VII, avec des effets qui durent encore aujourd'hui.
Les réformateurs du XIe siècle veulent corriger les moeurs, restaurer la discipline monastique et, de manière générale, séparer nettement dans la société les clercs et les laïcs, au profit des premiers. Ils conduisent à la querelle des investitures, marquée par des affrontements violents.
En voulant trancher la question de l'équilibre des pouvoirs entre deux puissances à vocation universelle - l'Empire et la Papauté -, la réforme grégorienne désacralise le pouvoir politique et conduit à un profond renouvellement des élites d'Église.
Paradoxalement, en séparant le temporel du spirituel, elle participe à son corps défendant à l'émergence d'un pouvoir laïc à la tête des sociétés médiévales. Marquant à jamais la chrétienté latine, l'oeuvre des papes Léon IX, Grégoire VII et Urbain II constitue l'une des matrices du développement politique, religieux et culturel européen.
La réforme grégorienne a fait l'objet de nombreux travaux depuis un siècle, mais jamais aucun n'aura été aussi accessible et aussi lumineux sur la façon dont ce lointain passé a façonné notre présent.
Au XIe siècle, sur fond de lutte acharnée entre le Pape et l'Empereur, l'Occident connaît une révolution qui bouleversera à jamais son visage : c'est la réforme grégorienne, inspirée du nom du pape Grégoire VII, avec des effets qui durent encore aujourd'hui.
Les réformateurs du XIe siècle veulent corriger les moeurs, restaurer la discipline monastique et, de manière générale, séparer nettement dans la société les clercs et les laïcs, au profit des premiers. Ils conduisent à la querelle des investitures, marquée par des affrontements violents. En voulant trancher la question de l'équilibre des pouvoirs entre deux puissances à vocation universelle - l'Empire et la Papauté -, la réforme grégorienne désacralise le pouvoir politique et conduit à un profond renouvellement des élites d'Église.
Paradoxalement, en séparant le temporel du spirituel, elle participe à son corps défendant à l'émergence d'un pouvoir laïc à la tête des sociétés médiévales. Marquant à jamais la chrétienté latine, l'oeuvre des papes Léon IX, Grégoire VII et Urbain II constitue l'une des matrices du développement politique, religieux et culturel européen. La réforme grégorienne a fait l'objet de nombreux travaux depuis un siècle, mais jamais aucun n'aura été aussi accessible et aussi lumineux sur la façon dont ce lointain passé a façonné notre présent.
Dix siècles d'Histoire au bas mot : voilà ce que recouvre l'expression académique de Moyen Âge.
L'Europe y a connu un décollage économique et démographique, la constitution de nouvelles formes de pouvoir, de remarquables progrès dans la réflexion intellectuelle et l'éclosion de formes artistiques qui suscitent toujours l'admiration. Pourtant ni les guerres, ni les épidémies n'ont manqué et les sociétés de ce temps apprirent à survivre dans des conditions dont la rudesse nous heurterait. Le Moyen Âge a vécu aussi en partie de ses mythes, de son imaginaire, de ses reconstructions historiques.
Il fut certes une époque de fortes traditions, mais celles-ci se révèlent à l'examen autant un héritage influent, voire contraignant, du passé qu'une création novatrice du présent.
Qu'une époque si riche, si longue, ait pu susciter autant d'images, de jugements, d'opinions variées, voire contradictoires, ne peut surprendre. Les étudiants qui abordent cette période, comme le grand public qui en demeure passionné, trouveront ici quelques jalons que l'on espère utiles à la compréhension d'un temps et d'une société à la fois très différents des nôtres, et très proches par certains aspects : la distribution de nos villages dans l'espace comme les couleurs des vitraux sont des marques sensibles du Moyen Âge au début du XXIe siècle.
Des thèmes ont été sélectionnés : la guerre et la paix, le pouvoir, le travail, la foi et la culture, la mémoire et les mythes, qui permettront de se faire une première idée de certaines des spécificités médiévales, et de montrer comment le travail des historiens peut nuancer, amender ou préciser quelques idées toutes faites. Des sujets classiques, tels les serfs ou les seigneurs y seront ainsi présentés, en compagnie de dossiers un peu moins connus (la cartographie, la légende de Charlemagne). L'aire culturelle des exemples retenus reflète les spécialités de l'auteur, mais l'on s'est efforcé d'attirer le lecteur vers des territoires moins souvent abordés, comme Byzance. On ne trouvera pas ici un manuel général - il y en a d'excellents - ni un dictionnaire spécialisé, mais simplement une initiation sélective, que l'on espère à la fois intelligible et utile. L'accompagnement de chaque rubrique d'une illustration inspirée d'enluminures ou de vitraux rendra la lecture plus récréative, tout en offrant quelques aperçus de la qualité des artistes dont le talent imprègne les manuscrits ou les monuments.
On considère généralement que l'occident a découvert le savoir grec au moyen âge, grâce aux traductions arabes.
Sylvain gouguenheim bat en brèche une telle idée en montrant que l'europe a toujours maintenu ses contacts avec le monde grec. le mont-saint-michel, notamment, constitue le centre d'un actif travail de traduction des textes d'aristote en particulier, dès le xiie siècle. on découvre dans le même temps que, de l'autre côté de la méditerranée, l'hellénisation du monde islamique, plus limitée que ce que l'on croit, fut surtout le fait des arabes chrétiens.
Même le domaine de la philosophie islamique (avicenne, averroès) resta en partie étranger à l'esprit grec. ainsi, il apparaît que l'hellénisation de l'europe chrétienne fut avant tout le fruit de la volonté des européens eux-mêmes. si le terme de "racines" a un sens pour les civilisations, les racines du monde européen sont donc grecques, celles du monde islamique ne le sont pas.
An 1000 : la peur rétrospective Un remarquable ouvrage qui reconstitue les différentes étapes qui ont conduit à instaurer le véritable mythe d'une population de l'an 1000 tétanisée par les peurs. Déformés dès le xiie siècle par des chroniqueurs, les textes furent ensuite dénaturés par les ecclésiastiques. Puis, écrivains et historiens romantiques véhiculèrent d'impressionnants tableaux issus de leur propre imagination. A lire sans crainte !
Hildegarde, abbesse du monastère de Bingen, vécut au temps des Croisades et de l'empereur Barberousse. De nos jours célèbre pour ses visions, ses écrits médicaux ou naturalistes, elle fut en son temps recherchée pour ses capacités prophétiques ainsi que pour la sagesse et le bon sens de ses conseils. L'expérience visionnaire, le souci personnel d'échapper aux calomnies ou aux suspicions, ajoutés au désir bien compréhensible de ses proches d'exalter sa sainteté et de souligner l'exceptionnelle originalité de sa vie ont à terme produit une image déformée. Miracles et prophéties furent mis en exergue, la correspondance remaniée, voire manipulée, l'image de la sainte utilisée à des fins aléatoires. D'une oeuvre en partie rédigée sous le signe de l'Apocalypse, on retient les aspects les plus spectaculaires, au détriment d'une approche exacte de la bénédictine. Il était certes plus facile de transformer l'abbesse en prophétesse enflammée que de scruter ses écrits, plus facile de basculer dans la légende que de faire son histoire.
Hildegarde de Bingen ne fut pas une mystique mais une visionnaire, elle ne dévoila pas l'avenir pas plus qu'elle n'a anticipé sur nos découvertes scientifiques, mais elle lutta inlassablement contre les maux du temps, contre l'indignité des prêtres, l'impiété des empereurs ou la subversion cathare. Ranimant les énergies défaillantes, secouant les âmes inconstantes ou faibles, elle a préparé ses contemporains à la fin des temps, sans chercher à les effrayer inutilement. À ses yeux l'eschatologie n'est que le désir de faire retour aux origines sacrées et incorruptibles du monde, de s'y réfugier, d'échapper à la mort. Hildegarde resta toute sa vie une femme d'Église, respectueuse des institutions, une abbesse infatigable rappelant le message des Écritures, bref une femme de son temps, qui sut se faire entendre et respecter.
Bien avant la victoire des troupes allemandes contre les Russes en septembre 1914 eut lieu la première bataille de Tannenberg (Grunwald). Cet affrontement, l'un des plus importants de l'Europe médiévale, prend place dans la « Grande Guerre », qui, de 1409 à 1411, oppose la Pologne chrétienne et la Lituanie païenne à l'Ordre teutonique. Le 15 juillet 1410, durant sept heures, des milliers de combattants s'affrontent sur un terrain restreint, aveuglés par la cohue et la poussière, dans un vacarme étourdissant. Mieux entraînés, mais moins nombreux, les Teutoniques lancent plusieurs charges violentes dans la plaine de Grunwald. C'est sans compter l'habileté stratégique du roi de Pologne Ladislas Jagellon. Après des heures de combats au corps à corps, le Grand Maître de l'Ordre Ulrich de Jungingen est tué. Au soir de la « Grande Bataille », les armées polonaise et lituanienne ont remporté une victoire décisive, qui sonne le glas de l'invincibilité teutonique. Le souvenir de la bataille se perpétua jusqu'à nos jours : pour les Allemands, 1914 vengeait 1410 ; Tannenberg effaçait Tannenberg. Après 1945, le parallèle entre les nazis et les Teutoniques fut l'un des éléments constants de la propagande communiste. En Pologne, les commémorations de la bataille de Grunwald sont toujours empreintes d'un fort sentiment patriotique.