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Sylvain Santi
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Les livres de Christian Prigent sont autant de traces d'un effort chaque fois reconduit pour cerner un réel qui résiste à la proclamée réalité de toute représentation qui prétend en rendre compte. Ces livres successifs, et quel que soit le genre qu'ils investissent, montrent ainsi une subjectivité à l'oeuvre. C'est-à-dire qui sans cesse se cherche, questionne et expérimente des formes, éprouve des idées, traque au plus près la singularité de la sensation, le tout sur fond d'une histoire politique avec laquelle elle veut toujours être en prise, pour mieux s'y engager, et engager la littérature avec elle. L'articulation du dit et du senti, celle du texte et de l'image, mais aussi la question de la responsabilité morale et politique de qui veut faire oeuvre littéraire, sont parmi les thèmes principaux que cette étude se propose d'aborder en tentant de décrire le parcours d'un écrivain qui, depuis bientôt cinquante ans, écrit l'une des oeuvres les plus prolifiques de la littérature française contemporaine.
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La difficulté d'opposer franchement et définitivement le jeu aux autres conduites humaines nous indique que la singularité de celui-ci n'est pas à chercher en marge des activités dont la vie courante est composée mais plutôt dans l'équilibre particulier qu'il réalise entre la liberté et la contrainte. Pour qu'un système ou une machine fonctionne correctement il faut qu'il existe un minimum de "jeu" entre les différents éléments qui les composent : trop de jeu, et la machine s'emballe ; pas assez, et le mouvement ne se produit pas. Cet équilibre particulier qui définit le jeu permet notamment de mieux comprendre pourquoi et comment cette notion peut être étendue à des réalités aussi diverses que des opérations stratégiques de nature politique ou économique ou encore certaines situations sociales : le jeu ne permet pas seulement de souligner la part de risque ou d'incertitude qui les accompagne, mais révèle également quelque chose de leur fonctionnement même. Les contributions abordent la notion à partir de champs distincts tels que la littérature, la linguistique, la philosophie et la psychologie
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Mythe et création Tome 2 ; l'oeuvre, l'imaginaire, la société
Van E Santi Sylvain
- Universite De Savoie
- 8 Novembre 2007
- 9782915797398
Fruits d'une collaboration entre des chercheurs de l'Université de Savoie (LLS) et des Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles (SIRL), les études réunies dans ce volume s'inscrivent dans le prolongement des travaux publiés en 2005 dans Mythe et Création. Alors que Mythe et Création abordait la dynamique de l'imagination créatrice dans ses rapports aux diverses formes de légalité qui à chaque époque structurent et configurent le champ du savoir (le mythe, les genres, les figures, etc.), le présent volume s'attache aux rapports qui se nouent entre l'oeuvre, l'imaginaire et la société. Il reprend la question des rapports du mythe et de la littérature afin de l'inscrire dans un horizon plus vaste et de faire apparaître la dimension utopique et l'exigence communautaire que toute oeuvre authentique porte en elle. Aussi, au lieu de s'interroger sur les rapports de l'oeuvre littéraire à la société (comme si la première n'était jamais que le produit ou le reflet de la seconde), ne convient-il pas d'interroger en premier lieu le pouvoir instituant de l'oeuvre littéraire à même le champ social? La littérature ne participe-t-elle pas de façon privilégiée à ce que Castoriadis appelait l'institution imaginaire de la société? N'y a-t-il pas alors contradiction entre le pouvoir instituant de l'art et de la littérature, leur emprise sur le réel, et le principe de leur autonomie qui les retranche du monde pour les livrer à l'immanence des formes, au jeu d'une finalité sans fin? Si la modernité esthétique depuis Kant défend le principe de l'autonomie de l'oeuvre d'art, qu'en est-il des rapports de l'esthétique à la société? Sommes-nous condamnés à couper l'oeuvre de tout contexte, de tout référent, de toute expérience de vie? Tout se passe alors comme si l'oeuvre, captive de ses jeux d'échos et de miroirs, n'avait souci que d'elle-même. Inversement, devons-nous sacrifier l'autonomie de l'oeuvre à son statut de fait social?