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Sylvie Bauer
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Depuis la publication de Alphabetical Africa en 1974, Walter Abish n'a cessé d'explorer les pouvoirs et les failles du langage.
Influencés par l'oeuvre d'écrivains (Flaubert, Kafka, Borges ou Perec) et de cinéastes (Buñuel ou Godard), les textes de Walter Abish subvertissent les modes de perception de la réalité. Dans un processus constant de " défamiliarisation ", romans et nouvelles mettent à nu une réalité passée au crible de l'humour et de l'ironie de cet écrivain majeur qui n'est pas sans rappeler les auteurs de l'OULIPO.
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Des voix acousmates en littérature
Claudia Desblaches, Claude Jamain
- Presse Universitaire de Rennes
- Hors Serie
- 8 Juillet 2021
- 9782753582248
Ce volume propose des études de cas d'oeuvres majeures de la littérature française (Verne, Villiers de l'Isle-Adam, Duras...) et anglophone (Cather, Beckett, Hardy, Conrad...). Il s'intéresse à la manière dont la voix, surgie de nulle part, sans source et sans adresse, fait texture. Il aborde également les domaines de l'opéra, de la poésie sonore et du rire, convoquant des approches poétiques, textuelles, narratologiques et psychanalytiques.
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Brian Evenson : l'empire de la cruauté
Nawelle Lechevalier-Bekadar, Florian Tréguer
- PU de Rennes
- Interferences
- 21 Octobre 2021
- 9782753582408
L'oeuvre de Brian Evenson, ténébreuse et inquiétante, longtemps marginale, s'impose désormais comme majeure dans le champ de la littérature américaine. Le présent ouvrage constitue une tentative d'approcher des textes à l'origine d'une expérience de lecture inédite, d'une intensité rare, qui inaugure une nouvelle forme de violence faite au corps ainsi qu'au sens. En mai 2015 s'est tenue la première manifestation scientifique consacrée à l'oeuvre evensonienne. Le colloque a réuni écrivains et traducteurs autour de Brian Evenson, invité d'honneur de ces deux journées. Cette rencontre a été l'occasion de se confronter aune oeuvre exigeante, obsessionnelle, mue par le désir d'approcher les confins dangereux de l'expérience humaine.
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De la peur en Amérique : l'écriture au défi du frisson
Cécile Roudeau, Marie-odile Salati
- Universite De Savoie
- 24 Janvier 2011
- 9782915797763
L'émotion semble avoir retrouvé droit de cité dans le discours critique.
La peur, qu'elle soit terreur sacrée, frisson érotique, esthétique, ou angoisse du vide, traverse la littérature américaine, façonne et défait le texte et la lettre, des récits Puritains au roman contemporain. Paradoxale, la peur figure l'écriture tout en mettant en péril le processus de figuration. Défi lancé à la lettre même, qui ne peut en faire son objet sans s'en défaire, ni la défaire, la peur resurgit pourtant dans les turbulences du texte, narratives, poétiques ou figurales, au moment où l'écriture tremblait de la perdre vraiment.
Cette peur de " perdre " la peur habite la littérature de Nouvelle-Angleterre, à laquelle est consacrée la première partie: de Mary Rowlandson à Henry James. L'écriture peut-elle circonscrire la peur, la fixer dans un objet sans lequel la peur même s'abolit et menace en retour d'abolir l'écriture qui voulait la figurer ? Les textes s'interrogent, et d'arabesques gothiques en spéculations spectrales, offrent ce dilemme en partage à la jouissance des lecteurs.
Enjeu et limite de l'écriture, la peur en devient la trame inquiète, et l'infinie relance. Les articles de la deuxième partie s'attachent à débusquer l'omniprésence de la peur dans des romans et nouvelles des XXe et XXIe siècles. Que ces textes déploient les signes de la peur à la surface d'une quotidienneté familière à en devenir inquiétante, ou au contraire, qu'ils fassent remonter des profondeurs les peurs individuelles et collectives, ils procèdent tous à une interrogation ontologique, s'attachant à la question des origines et à celle non moins effrayante de la fin.
Le sens est mis à mal, tantôt par une absence totale de perspective, tantôt par une prolifération qui le déstabilise autant qu'il perturbe le lecteur. Le résultat est alors la solitude absolue du sujet face à la peur et dans un monde qui lui échappe.