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Violaine Schwartz
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Violaine Schwartz a recueilli la parole de plusieurs demandeurs d'asile, à l'origine pour une commande du Centre dramatique national de Besançon. Elle a rencontré des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, tous réunis par le même destin : l'obligation de fuir, de quitter le pays natal, Afghanistan, Mauritanie, Kosovo, Éthiopie, Arménie, Azerbaïdjan ou Irak. Elle avait un dictaphone. Parfois un interprète à ses côtés.
On lui a confié des photocopies de récits de vie, des articles de journaux, des photocopies de minutes d'entretien de l'OFFPRA, des lettres administratives, des décisions de rejets, des circulaires du Ministère de l'intérieur... Elle a rencontré une avocate, assisté à des audiences à la Cour Nationale du droit d'Asile (CNDA) et au Tribunal Administratif de Besançon. Elle s'est fixé une contrainte : écrire à partir des mots entendus, et seulement à partir des mots entendus.
Avec toutes ces voix, Violaine Schwartz a composé une fresque, une litanie, comme une variation sur les mêmes thèmes : l'absurdité de la bureaucratie, l'arbitraire de notre justice, les affres de l'attente, le hasard des chemins parcourus, la douleur de tout abandonner derrière soi, le courage de partir, les souvenirs à vif, la culpabilité de survivre, la peur encore, l'espoir aussi, la vie qui s'invente malgré tout, pas à pas, sur la route de l'exil, dans la frange de notre société. Des épopées modernes. Des récits de vies héroïques qu'elle a orchestrés sur la page.
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Ce livre est le récit d'une guérison après une rupture d'anévrisme. Par la puissance des mots, le goût des chemins de traverse et de la rencontre avec l'autre. Lors d'une rupture d'anévrisme, 35 % meurent sur le coup, 35 % présentent des séquelles neurologiques, les autres n'ont rien du tout comme la narratrice. Elle peut encore faire tout ce qui lui passe par la tête, comme avant, mais avec la crainte que cela ne recommence. Tout va bien et soudain tout va mal, cette crainte l'empêche d'en profiter, la réveille toutes les nuits. Elle a quelques séquelles invisibles qu'elle s'efforce de réparer, en accumulant exercices d'orthophonie variés et jeux de mémoire. Elle vit à Paris, mais ne supporte plus la violence, la foule, le bruit. Trop fragile pour reprendre le chemin du travail, elle part dans la maison familiale, un grand mas perdu au bout d'une route de terre, au fond des Pyrénées, à la frontière espagnole. C'est l'endroit de l'été. C'est l'endroit d'avant la rupture d'anévrisme. La forêt. Là-bas, personne ne sait ce qui lui est arrivé.
Elle part toute seule pour la première fois. Le mas est très grand, encombré d'objets et de souvenirs. Le mas déborde de soucis domestiques à régler. Heureusement, il y a Frida, une marginale qui vit dans une cabane perdue, son amie de la montagne et de l'été, la clocharde céleste, la sorcière des forêts. Frida vit avec son homme en autarcie au milieu de la forêt, depuis plus de vingt ans. Mais soudain, en regard de ce que la narratrice vient de vivre, Frida est un mystère. De cette retraite planquée dans cette cabane hors la loi, elle veut tout savoir. Frida lui raconte. La fugue à 15 ans, le départ d'Allemagne, la Grèce, l'Ardèche, les squats, le stop, la manche, les cerises pour assurer l'hiver, les pièges de la rue. Ce roman devient l'histoire d'une guérison à travers le portrait croisé de deux femmes amies que tout oppose dans la société, mais qui l'une et l'autre ont appris l'extrême fragilité de la vie.
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J'empêche, peur du chat, que mon moineau ne sorte
Violaine Schwartz
- P.O.L
- Poesie
- 16 Novembre 2017
- 9782818044254
Il était une fois une petite fille nommée Lilou. Non, dit le Docteur ès peur. Il était une fois une vieille dame nommée Lola. Non plus, dit le Docteur ès peur. Il était une fois une vieille petite fille nommée Lola à la recherche de sa soeur jumelle nommée Lilou dans les tiroirs de sa mémoire. Mais non, c'est le contraire, dit le Docteur ès peur. Le père éclata de rire. La mère essuya quelques larmes. La salle à manger changea brutalement de couleur.
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«Taille 2. 100 % viscose. Made in Bangladesh. Lavage 30°. Repassage doux. Chlore interdit.»
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Une nuit d'insomnie, rythmée par les gorgées de whisky comme un métronome. Cabaret intime.
Une femme, Madame Pervenche, se prend pour la grande chanteuse réaliste Fréhel.
Fréhel était une grande vedette, mais qui la connait encore ?
Heureusement Madame Pervenche est là. Archéologue des années folles.
Elle écrit depuis très longtemps un livre sur Fréhel. Et se noie dans ses brouillons. Tant de questions sans réponse. La vie est une énigme.
Elle est envahie par les chansons de Fréhel qui s'emmêlent à ses pensées. Elle mélange sa vie à la sienne, même chagrin d'amour, même coiffure, même grain de beauté, même alcool, même solitude, mêmes habits. Soeurs de sang.
Elle est aussi présidente de l'association« Pour Fréhel ». Elle voue sa vie à Fréhel. Mais est-ce que cette association existe vraiment ?
Tous les jours, Madame Pervenche écrit au Président pour demander le rapatriement des cendres de Fréhel au cimetière de Montmartre car Fréhel est enterrée misérablement au Cimetière Parisien de Pantin et c'est inadmissible !
Heureusement Madame Pervenche est là. Le jour du rapatriement, elle fera un grand discours. Cette nuit d'alcool et d'insomnie, elle prépare ce qu'elle va dire. Elle répète. Elle s'habille. Cérémonie. Théâtre en chambre. Olympia solo.
Mais qui est vraiment Madame Pervenche ? Et quel est son prénom ? Marguerite ou Pierre ? Quand elle était petite, elle s'appelait Pierre.
Un homme, Pierre, se prend pour une femme, Marguerite, qui se prend pour Fréhel, qui est née Marguerite Boulc'h, puis a choisi comme premier nom de scène Pervenche.
Jeux de rôles multiples.
Dans la glace fêlée de la salle de bain, les vies se dédoublent à l'infini. Paris reflète Constantinople qui reflète la Foire du Trône qui reflète un cimetière désert qui reflète une chambre de bonne sous les toits.
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Elle est chanteuse lyrique. Sans travail, depuis des mois et des mois.
Elle prépare une improbable audition pour jouer dans La Voix humaine de Poulenc, elle tourne en rond avec sa petite fille, dans sa grande maison, trop grande pour eux trois, une maison qui appartient à sa belle-famille, vous verrez, c'est la maison du bonheur, leur a-t-on dit en leur remettant les clés. Et aussi : il faudra penser à purger les radiateurs et tondre la pelouse et une maison pleine de phrases et de choses à faire, dans laquelle ils flottent, trop d'escaliers, trop de pièces mortes, elle se dissout dans le papier peint, elle s'égare dans les fissures du plafond, et les problèmes matériels prolifèrent comme les pucerons dans le jardin, quelle chance d'habiter là, les...
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Les contes : un genre de traduction de Violaine Schwartz
Jacob Grimm, Wilhelm Grimm, Violaine Schwartz
- P.O.L
- #formatpoche
- 12 Octobre 2023
- 9782818058862
Il était une fois, non, elle était une fois une nouvelle traduction de vingt-et-un contes de Grimm (d'après le texte de la dernière édition parue du vivant des frères Grimm, en 1857), précédée d'Elle était une fois, un texte contemporain, interrogeant la place de la femme dans cette littérature et dans notre mémoire collective. Savez-vous Sorcières que vous êtes à la proue des manifs féministes ? Savez-vous Jeunes vierges écartelées que Barbe-Bleue tremble de peur à l'orée de son procès ? Savez-vous Grenouilles que vous êtes une espèce en voie de disparition ? Savez-vous Vastes forêts profondes que vous brûlez de la Bretagne à l'Australie ? Savez-vous Dragons que vous êtes devenus figurines en plastique made in China ? Savez-vous Princesses que vous pouvez devenir Princes et inversement ?
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"La transmission, est comparable à ces chaussures (...) qui marchent (...) sur des traces anciennes mais qui fabriquent en même temps de nouvelles traces, pour d'autres, qui marcheront à leur tour dans ces nouvelles traces posées sur des anciennes, et ainsi de suite, et quoi qu'on fasse, (...) nous marchons toujours dans les pas de quelqu'un d'autre et nous laissons toujours des traces (...) qui nous dévoilent..." Pour trouver un sens dans les récits de vie collectés depuis 2017, Cécile Loyer et Violaine Schwartz donnent la parole à un archiviste, un archéologue, une femme au bord de la crise de nerfs, un père d'origine algérienne... et tentent de comprendre les mécanismes de la transmission.
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Les exilées ; Io 467 ; flux migratoire
Eschyle, Violaine Schwartz
- Solitaires Intempestifs
- Traductions Du Xxieme Siecle
- 19 Février 2013
- 9782846813723
Toi qui montes la garde devant la maison des justes Accueillez ces femmes qui demandent l'asile Accueillez-les en ce pays où souffle le respect.
Les Exilées‚ dont le titre français traditionnel‚ Les Suppliantes‚ trahit la parole ferme et déterminée des héroïnes d'Eschyle‚ a été tenue a tort pour une pièce mineure et archaïque. On redécouvre aujourd'hui sa virtuosité et ses audaces.
En postface‚ Io 467 et Flux migratoire de Violaine Schwartz. Ces deux textes‚ écrits à la demande d'Irène Bonnaud pour servir d'épilogue à sa mise en scène des Exilées dans le spectacle Retour à Argos‚ disent ce qu'il en est désormais du droit d'asile en Europe.