Une nouvelle traduction de ce classique de l'art de la guerre, présentée par Gérard Chaliand.
La guerre n'est que la simple continuation de la politique par d'autres moyens.
Le perfectionnement incessant des armes à feu montre à l'envi que les progrès de la civilisation n'entravent ni n'abolissent en rien la tendance inhérente à la guerre.
Oeuvre majeure, De la guerre marque une rupture radicale dans la façon de concevoir le phénomène guerrier. Pour Carl von Clausewitz et, après lui, pour toute la doctrine militaire occidentale, la stratégie et la tactique constituent un art fondé sur des principes rationnels au service d'une volonté. Cette édition, dont les parties les plus techniques ont été retranchées, donne un Clausewitz d'autant plus lisible que la nouvelle traduction de Laurent Murawiec est à la fois fidèle et limpide. Cet ouvrage capital, véritable bréviaire de la guerre totale, mérite d'être redécouvert.
En 1806, à vingt-six ans, Clausewitz, officier prussien, assista à la défaite dIéna. Il tira de cette expérience lidée maîtresse de son traité De la guerre (1832), dont il nacheva que le livre I : « La guerre est un acte de violence à lemploi de laquelle
Les textes de Carl von Clausewitz que l'on va lire ici sont très différents mais se complètent parfaitement.
Le premier, l'Enseignement militaire au prince de Prusse, est essentiellement pratique : il s'agit d'enseigner à un jeune prince, le futur Frédéric Guillaume IV (1795-1861), les Principes essentiels pour la conduite de la guerre, On retrouve déjà dans ce petit texte datant de 1812 la plupart des idées qui seront développées plus tard dans le traité De la guerre, mais sous une forme condensée et d'un abord plus facile.
Le second texte, comme son titre le laisse penser, possède au contraire une finalité théorique, tenter de dégager, selon une approche hypothético-deductive, les lois qui régissent le déroulement du combat. Cette Théorie du combat complète ainsi le texte précédent sur le plan conceptuel. On y reconnaîtra beaucoup de thèmes chers au penseur prussien : importance des forces morales, supériorité de la défensive, rôle des frottements, etc.
Enfin, nous avons choisi de clore ce volume, par quelques développements que Clausewitz avait rédigés dans l'intention de compléter le chapitre 5 du livre V du De la guerre (« Ordre de bataille de l'armée ») et qui donnent un éclairage intéressant sur les problèmes, toujours actuels, de l'organisation interne des unités militaires.
Ces trois textes constituent une excellente introduction à l'oeuvre clausewitzienne, que celle-ci soit théorique ou historique. Ils ont aussi le mérite non négligeable de nous permettre de comprendre le déroulement et les principes de la bataille napoléonienne, comme archétype de la bataille moderne.