La crise économique mondiale fait maintenant place à des crises politiques nationales, au retour des frontières et des murs. Cette situation est au moins en partie le résultat d'une sous-estimation des instabilités du capitalisme. Nos Etats providence ont permis de civiliser les capitalismes nationaux. Ils sont de plus en plus présents, sans réellement limiter les risques et inégalités issus de la mondialisation.
S'appuyant sur l'histoire économique et sociale, aussi bien que sur une claire analyse du contexte économique contemporain, ce livre explore la possibilité d'une autre relation entre l'économie et la politique, en élargissant l'espace des solidarités. Il propose en particulier la création d'une assurance chômage européenne, compatible avec les systèmes nationaux et s'appuyant sur l'expérience des Etats-Unis. Contre le seul repli national, il existe un chemin économiquement cohérent pour préserver nos Etats providence.
Xavier Ragot est Président de l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE). Il est Directeur de recherche au CNRS et Professeur en économie à Sciences Po. Il est l'auteur de nombreuses contributions et ouvrages scientifiques sur l'économie française, la crise financière et européenne.
La crise économique que nous traversons montre le rôle pivot des banques centrales dans les économies développées.
Si elles se veulent les gardiennes discrètes de la stabilité des prix, cette crise souligne la nécessité de repenser plus globalement leur rôle. D'abord, elles n'ont pas su percevoir, pas plus que les autres acteurs, la transformation des marchés financiers en un système bancaire parallèle non réglementé. Ensuite, la gestion de la crise de la liquidité les a conduites à assumer de nouvelles fonctions pour assurer directement le financement de l'économie.
Enfin, le problème de la dette publique européenne, puis américaine, les a obligées à modifier leur action sans qu'elles précisent toujours leur doctrine. Phénomène inédit dans la période actuelle, les banques centrales contribuent désormais au financement des États. À quoi conduiront de tels bouleversements ? À un nouveau fonctionnement des marchés financiers, sans doute, avec une nouvelle place occupée par les banques centrales.
Revenant sur ces évolutions, Xavier Ragot démontre qu'il sera nécessaire que les banques centrales prennent en compte non seulement la stabilité des prix, c'est-à-dire le contrôle de l'inflation, mais aussi, de manière plus générale, la stabilité financière et la stabilité économique.
Sidérant, impensable, incompréhensible, un événement-monde comme la pandémie de Covid-19, au moment où il se produit, prend autant de sens différents que d'acteurs chargés de le gérer et d'en parler : responsables politiques, scientifiques, médecins, médias, réseaux sociaux... Dans cette cacophonie interprétative, les sciences sociales sont d'une grande utilité. Dès le déclenchement de ce "fait social total" , la communauté scientifique de Sciences Po s'est lancée dans des analyses collectives et interdisciplinaires pour tenter de comprendre sa signification.
Il n'est pas seulement nécessaire d'éclairer les aspects éruptifs et disruptifs de telles crises, mais aussi de saisir ce qu'elles révèlent de nos sociétés et ce qu'elles leur font, alors que nous devons apprendre à exister avec le coronavirus, peut-être pour longtemps.
Ce bestseller analyse les systèmes financiers au sein desquels les banques centrales conduisent la politique monétaire de leur pays. En plus, un programme d'autoapprentissage et d'évaluation pour étudier l'économie en toute autonomie.