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Yves Delaporte
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Moi, Armand, né sourd et muet ; la découverte d'un monde inconnu
Yves Delaporte, Armand Pelletier
- Terre Humaine
- 2 Mars 2006
- 9782266160261
Né dans une période sombre de l'histoire des sourds, Armand, menuisier bressan, aujourd'hui père de quatre enfants et grand-père de sept petits-enfants sourds, construit une vie d'homme libre. Ce récit l'autobiographie d'Armand Pelletier suivie d'une étude historique, par l'ethnologue Yves Delaporte, de la politique adoptée contre les sourds-muets ... s'inscrit dans un tragique destin : en 1880, charité chrétienne et science se sont liguées pour interdire leur langue aux sourds. L'ombre de ce crime s'étend sur la majeure partie du siècle suivant. Pendant cent années s'accumulent les preuves de leur infériorité linguistique. Infériorité anthropologiquement fausse. Les signes qu'ils continuent, envers et contre tout, à se transmettre sont décrits comme pauvres, ambigus, incapables d'abstraction. Ce qui linguistiquement est absurde. La pensée scientifique devient paranoïaque. Au nom de la science, un terrifiant obscurantisme a nié leur humanité et a prétendu résoudre la question par la chirurgie. « Que fait donc la science aux hommes ? » s'est exclamé un sourd-muet : c'est à une réflexion critique sur la raison scientifique qu'est ici convié le lecteur.
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Les Sourds c'est comme ça ! : Ethnologie de la surdimutité
Yves Delaporte, Isabelle Chave
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Février 2002
- 9782735109357
Les sourds sont porteurs d'une radicale étrangeté. Pour eux, être sourd réfère moins à un déficit d'audition qu'à l'affiliation à un groupe linguistique et culturel possédant son langage propre, la langue des signes. Celle-ci, pour emprunter un canal différent de celui de toutes les autres langues humaines, en offre cependant les mêmes fonctions et les mêmes richesses. L'ethnologue donne ici à voir cet autre côté du miroir, et le livre vient infirmer les représentations communes de la surdi-mutité comme malheur individuel.
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Dictionnaire étymologique et historique de la langue des signes française
Yves Delaporte
- Editions Du Fox
- 19 Mai 2020
- 9782952934800
Au moyen d'un nombre limité de formes de la main et de mouvements, les sourds créent des signes qui stylisent l'infinie diversité des êtres et des choses avant d'être métaphorisés pour exprimer la pensée la plus abstraite. Mais usés par une pratique quotidienne, soumis à la pression de l'économie gestuelle, ces signes s'éloignent souvent de leur transparence initiale.
Relations entre forme et sens deviennent obscurs.
Ce dictionnaire étymologique, le premier au monde consacré à une langue gestuelle, part à la recherche de la genèse des signes et retrace toutes les étapes de leur évolution. Défilent sous les yeux du lecteur le fiacre d'où sont issus les signes DIRIGER ou FAIRE ATTENTION, l'antique horloge qui a produit le signe HEURE, les coiffes représentées par les signes FEMME ou JUIF, la couronne de laurier d'où proviennent les signes ETE ou CHAMPION... Lors de cette remontée du temps surgissent des liens insoupçonnés entre des signes dont les formes et les sens ont divergé au cours de l'histoire. La langue des signes française d'aujourd'hui apparaît comme un système organisé en familles morphosémantiques fondées sur des paramètres formels porteurs de significations, et en familles lexicales héritées de la culture des siècles passés : le duel, le carême chrétien, la fourche du diable ou le geste de faire les cornes.
Au delà des 1 200 étymologies qu'il propose, ce dictionnaire fonde un nouveau champ scientifique, l'étude des lexiques des langues gestuelles et de leur évolution.
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Signes de pont-de-beauvoisin - le dialecte du quartier des filles de l'institution nationale des sou
Yves Delaporte
- Lambert-Lucas
- 7 Février 2012
- 9782359350265
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Signes de Clermont-Ferrand ; le dialecte des sourds à l'école des Gravouses
Yves Delaporte, Nicole Periot
- Editions Du Fox
- 19 Mai 2020
- 9782918749431
En 1907 ouvre à Clermont-Ferrand, dans le domaine des Gravouses, une ècole pour enfants sourds. Elle est dirigèe par des Frères de Saint -Gabriel que les rècentes lois sur les congrègations ont contraints de se sèculariser. Or, les Frères sont des pionniers de l'oralisme, cette idèolgie qui voit dans la parole vocale le seul moyen de « rendre les sourds-muets à la sociètè ».
Dès lors, l'interdiction des signes, facilitèe par la petite taille de l'ètablissement, sera particulièrement sèvère. Les èlèves rèsistent clandestinement et parviennent à se transmettre une partie du lexique, largement d'origine parisienne, qui avait eu droit de citè avant 1880 dans les ècoles ayant prècèdè en Auvergne celle des Gravouses.
Quant à ce qui a disparu, ils le recrèent en partie, tant bien que mal.
Ils le font sur le mode du bricolage, en faisant flèche de tout bois. Se trouvent mêlès une iconicitè rudimentaire semblable aux formes primitives de la langue des signes, une plèthore d'homonymes, des emprunts à la gestualitè du monde des entendants et enfin, source insolite de crèation lexicale, le dètournement de gestes orthophoniques. Les petits sourdsmuets parviennent ainsi à èchapper à la situation de carence sèmiotique dans laquelle les avait plongès l'oralisme.
Chose stupéfiante, ils sont aussi parvenus à se transmettre plussieurs signes très anciens, probablement antèrieurs à l'enseignement de l'abbè de l'èpèe, P... sans doute aussi , dont les trois premiers sont aujourd'hui des signes usuels aux ètats-Unis après y avoir ètè importès par le professeur sourd-muet Laurent Clerc à partir de 1817.
Si la grandeur de l'espèce humaine se mesure à l'aune des difficultès qu'elle affronte, alors c'est une belle leçon d'humanitè que nous donnent les enfants des Gravouses.
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Dans toutes les langues, il y a des gros mots.
Dans les langues signées, il y a des gros signes.
Évitant les injures classiques trop connues, ce recueil, unique en son genre, propose plus d'une centaine d'injures,insultes, vexations, moqueries ou délations qui témoignent, à leur façon, de la vitalité de la langue des signes française.
Les amateurs de linguistique y trouveront aussi les étymologies, souvent curieuses et inattendues, de certains gros signes.
Indispensable pour éviter de se faire « signer » de tous les noms sans même s'en apercevoir.
Préface de Marc Renard.
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L'école des sourds ; encyclopédie historique des institutions françaises
Yves Delaporte
- Editions Du Fox
- 19 Mai 2020
- 9782918749400
« Il n'y a ni sourd pour qui sait lire, ni muet pour qui sait écrire » (Auguste Bébian).
Seule l'instruction compense les effets de la surdité. Son accès pour tous les sourds est une conquête sociale qui traverse plusieurs siècles.
C'est pourquoi les sourds sont très attachés à leurs écoles spécialisées qui furent longtemps leurs premiers lieux de socialisation.
Cette encyclopédie historique, d'une conception entièrement nouvelle, présente 158 lieux qui ont regroupé des sourds, dont la plupart sont des écoles. Elle est illustrée par 650 cartes postales anciennes.
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Signes de Nogent-le-Rotrou : le dialecte des sourds à l'institution de l'Immaculée-Conception
Yves Delaporte, Jeannine Koostra
- Editions Du Fox
- 15 Février 2021
- 9782918749448
En 1808, l'abbé André Beulé, « le saint Vincent de Paul du Perche », fonde à Nogent-le-Rotrou la communauté des Soeurs de l'Immaculée-Conception qu'il destine à l'éducation des enfants pauvres. Puis il rencontre par hasard un sourd-muet ; c'est le départ d'une vocation. En 1811, il ouvre dans sa communauté des classes pour enfants sourds. Laïcisée, l'école s'est maintenue jusqu'aujourd'hui. Du vivant de l'abbé Beulé, ce sont les signes parisiens qui sont enseignés à Nogent-le-Rotrou. Ils y pénètrent suite à un séjour dans la capitale de la Soeur instruisant les filles. À Nogent même, l'illustre Laurent Clerc, enseignant sourd-muet à Paris et futur fondateur de la première école pour enfants sourds d'Amérique du Nord, est de la partie pendant plusieurs mois. En proie à de multiples difficultés, l'école dépérit jusqu'au décès de l'abbé Beulé en 1839. Elle connaît un renouveau sous la direction d'une Supérieure qui noue des contacts répétés avec l'Institution de Caen fondée par l'abbé Jamet. Or, les signes auxquels recourt Jamet connaîtront une étonnante destinée : empruntés en 1846 par des dominicaines de Dublin, ils forment la base de la langue des signes irlandaise. Une partie d'entre eux sera intégrée aux langues des signes d'Afrique du Sud, d'Australie et de Nouvelle-Zélande. C'est pourquoi nombre de signes de Caen et de Nogent-le-Rotrou se retrouvent aussi bien en Irlande que dans ces trois lointains pays. Étrange destin, alors que ces signes sont demeurés inconnus en France même ! Soutenu par le décryptage de quatre manuscrits inédits duXIXe siècle, ce travail est un exemple des découvertes auxquelles peut conduire l'étude des dialectes signés quand, jusqu'ici, les travaux sur l'histoire des sourds et l'analyse de leur langue se sont focalisés exclusivement sur Paris.
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Barman dans la discothèque d'un luxueux navire de croisière sillonnant les Caraïbes, Julien dérive dans un univers d'oiseaux de nuit, émaillé de fêtes et de paillettes, au milieu d'une bande de touristes aux moeurs débridées. Au terme d'une soirée de Nouvel An où tous les fantasmes se libèrent, deux personnes sont retrouvées mortes près du bar de Julien: un événement tragique qui dévoile les failles de chacun, à mesure que s'engage une enquête tortueuse où tout, progressivement, devient flou... L'amour se mêle au tableau, rallumant un espoir dont Julien croyait la flamme éteinte depuis trop longtemps.
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Né dans une période sombre de l'histoire des sourds, Armand, menuisier bressan, aujourd'hui père de quatre enfants sourds et grand-père de sept petits-enfants sourds, construit une vie d'homme libre.
Ce récit s'inscrit dans un tragique destin : en 1880, charité chrétienne et science se sont liguées pour interdire aux sourds leur langue. L'ombre de ce crime s'étend sur la majeure partie du siècle suivant. Pendant cent années s'accumulent les preuves de leur infériorité linguistique. Infériorité anthropologiquement fausse. Les signes qu'ils continuent, envers et contre tout, à se transmettre sont décrits comme pauvres, ambigus, incapables d'abstraction.
Ce qui linguistiquement est absurde. La pensée scientifique devient paranoïaque. Au nom de la science, un terrifiant obscurantisme a nié leur humanité et a prétendu résoudre la question par la chirurgie. " Que fait donc la science aux hommes ? " s'est exclamé un sourd-muet : c'est à une réflexion critique sur la raison scientifique qu'est aussi convié le lecteur.