Ce livre marque l'achèvement de dix années de photographies par Philong Sovan, jeune photographe cambodgien talentueux, sur la vie nocturne des villes de son pays.
Lorsque les touristes dorment et que l'éclairage public inexistant plonge la plupart des quartiers dans l'ombre, le photographe enfourche sa petite motocyclette, débusquant dans la lumière de son phare un monde qu'il ignorait. Dans une écriture photographique tout en couleurs denses et en cadrages précis, jouant avec les faibles lumières de l'activité humaine augmentées seulement de celles de son véhicule, il dresse de la vie cambodgienne et de sa capitale Phnom Penh un portrait intense et flottant à la fois, plein d'étonnement pour la galerie de personnages dont il partage brièvement l'existence dans une clarté fulgurante.
Notre dépendance aux énergies carbonées, mise en lumière en France par le mouvement des Gilets jaunes et à l'échelle de l'humanité par la pandémie, nous met au défi de repenser nos mobilités. Dans ce contexte, l'institut de recherche Forum Vies Mobiles a lancé une mission photographique visant à documenter la diversité des modes de vie des Français au regard de leurs déplacements. Confiée au collectif Tendance Floue, cette mission fait l'objet d'un livre. Rassemblant 17 récits photographiques, il éclaire de manière sensible Les Vies qu'on mène en suivant des hommes et des femmes dans leur quotidien. Pour prolonger ces chroniques en images, l'écrivain Nicolas Mathieu, dont on connaît le goût pour la description d'une France périurbaine, livre une histoire personnelle de ses déplacements.
À la fin des années 1990, David Sauveur est un photojournaliste habitué aux chaos de l'histoire, reconnu internationalement. Lorsqu'il découvre Jérusalem, c'est pour d'autres raisons : non plus dénoncer la violence des hommes, mais sentir vibrer leur besoin de beauté. Pendant cinq ans, par une immersion méditative dans l'épaisseur de la cité millénaire, il recueille au Polaroid la matière de To The Last Path (« Vers le dernier chemin »). Naît une série de photographies subtiles, tout en lenteur et délicatesse, portées par une rare intelligence de la pluralité et des contradictions de la ville aux trois religions. Ce livre, accompagné d'un texte de l'historien Vincent Lemire, présente pour la première fois l'oeuvre de David Sauveur, dont une agression en août 2011 a interrompu la carrière.
Cette monographie rétrospective présente plus de 350 images de Michel Vanden Eeckhoudt, photographe belge disparu en 2015. En près de 40 ans d'une pratique simple et obsessionnelle, avec une économie de moyens exemplaire, Michel Vanden Eechoudt a constitué l'une des oeuvres les plus singulières de la photographie documentaire contemporaine, sondant avec humour et inquiétude la dérision de notre condition humaine et de celle que nous imposons au règne animal. Ce livre rassemble ses images emblématiques ainsi que de nombreuses photographies inédites ou méconnues issues de ses archives. Il s'accompagne de textes des historiens de l'art Xavier Canonne et Michel Poivert, et d'un long portrait du photographe écrit par son épouse Mary van Eupen, mêlant repères artistiques et souvenirs intimes.
En 1890 Paul Nadar entreprend un voyage vers l'Asie centrale en suivant la Route de la soie. Il en rapporte une impressionnante série de photographies témoignant de la modernité soviétique en marche, réalisées avec les premiers films gélatine Kodak.
Un siècle plus tard, Payram emprunte la même route.
Photographiant à la chambre avec les ultimes films Kodak grand format, il capte le quotidien des ex-pays d'URSS en pleine réappropriation de leur histoire.
Ce livre met en dialogue leurs images en interrogeant la place de la photographie dans le champ mémoriel et sa capacité à se saisir de l'histoire. L'originalité de sa forme - deux livres superposés assemblés et reliés - ajoute un écho supplémentaire à ces deux récits ambitieux qu'analyse l'historien de la photographie Michel Poivert.
Le singe qui regardait l'étoile est un livre à part dans l'oeuvre de Bernard Descamps. Le photographe nous a habitué à son style en noir et blanc, carré, épuré, d'un doux classicisme, marqué par l'Afrique. Or voici une série de photographies en couleurs, rarement carrées, souvent fidèles à la douceur mais sachant être acidulées, ramenées des quatre coins du monde. Nourri par une traversée de ses innombrables archives, Le singe qui regardait l'étoile est un conte narré de deux manières : par les images anciennes et par les mots récents qu'elles ont inspirés. Une histoire qui parle du visible, de l'invisible, du temps, des apparences, de la réalité des choses qui nous entourent...
Et qui pose cette question : peut-on raconter exactement la même histoire de deux façons différentes ?
Fin 2019, Frédéric Lecloux entame un travail de création photographique visant à mettre en lumière l'ancrage territorial du cinéma, particulièrement en Ardèche et dans la Drôme. De festival en séance itinérante sous les étoiles, de salle de classe en salle obscure, de ville en village, il montre que le cinéma demeure une expérience qui lie l'intime au collectif. Territoires du cinématographe rassemble des photographies qui rendent compte du rôle social du 7e art, des pratiques des spectateurs et de la magie qui opère dans les salles obscures. Dans son journal, Frédéric Lecloux raconte ce que l'image ne lui permet pas de dire : la beauté des rencontres, ce que filmer et photographier veut dire... Un livre en forme de manifeste qui ouvre une réflexion sur l'avenir du cinéma après la pandémie.
La technique de la pierre sèche, commune à l'humanité, a été mise en oeuvre avec beaucoup d'inventivité dans la vie quotidienne : murs de clôture, terrasses agricoles, cabanes pour protéger les bêtes ou remiser les récoltes, aiguiers pour capter l'eau, escaliers et sentier pour conquérir les versants... A la fois documentaire et pratique, ce livre invite à une découverte des paysages de pierre sèche modelés par l'homme dans le monde entier.
Des restanques provençales aux terrasses escarpées du Cap-Vert, des clôtures des jardins cévenols aux temples japonais de Nara, ces architectures anonymes demeurent d'une complète actualité. Pour preuve, une nouvelle génération de maçons à pierre sèche a fait son apparition, montrant ainsi la nécessité patrimoniale et écologique de préserver et de transmettre ce savoir-faire. Cinq spécialistes de la pierre sèche apportent ici leurs connaissances passionnées et partagent leurs expériences.
Un chapitre pratique détaille en images la construction d'un mur et offre à chacun, particulier ou professionnel, la possibilité de bâtir ou de restaurer des ouvrages en pierre sèche.
La troisième édition du catalogue annuel des photographies et des fonds photographiques entrés dans les collections publiques françaises.
Chaque année, des milliers de photographies (tirages, négatifs, plaques, albums, installations, des origines à nos jours...) ou d'objets liés à la photographie (appareils photos...) entrent dans les collections publiques françaises. Musées nationaux ou régionaux, grandes institutions culturelles, Fonds régionaux d'art contemporain (Frac), centres d'art, archives municipales ou départementales, bibliothèques... de nombreuses institutions développent leurs fonds d'année en année. Jusqu'à la parution du premier volume de cette collection en 2020, le public ne disposait pas d'une vision structurée de la richesse des acquisitions. Depuis, chaque édition annuelle y remédie. Portant sur les acquisitions de 2020, cette troisième édition de +Photographie opère une sélection d'images tant actuelles que patrimoniales. Des présentations thématiques guident la lecture et font de cette publication un ouvrage photographique de référence, qui s'adresse aussi bien au grand public amateur de photographie qu'aux professionnels de l'image.
De la collection des images des travaux et chantiers de la transformation de Paris avant 1914, acquis par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, aux oeuvres de Man Ray et Michel Journiac entrées dans le fonds de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts grâce à sa politique d'enrichissement patrimonial, cette troisième édition du catalogue +Photographie présente également les acquisitions aussi variées que les images d'Irving Penn, Todd Hido, Kourtney Roy, Alécio de Andrade ou encore Valérie Belin, et revisite l'histoire de cet art visuel, depuis ses origines jusqu'à ses champs les plus contemporains.
Pour cette 3e édition, la section Croisements évolue : le choix des thématiques et des photographies, ainsi que les textes les accompagnant, sont désormais confiés à un ou une historienne de la photographie. Cette année c'est Marie Robert, conservatrice en chef photographie au musée d'Orsay et codirectrice de l'ouvrage Une histoire mondiale des femmes photographes (Textuel, 2020), qui inaugure cet enrichissement, éclairant de son expertise les grandes tendances des acquisitions nationales.
Le livre est préfacé par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin et Marie Robert signe le texte d'introduction de cette 3e édition. Les textes correspondant à chaque structure sont rédigés par les différents conservateurs ou responsables de collections des institutions et des musées.
ImageSingulières est un festival de photographie documentaire créé en 2009 à Sète. Chaque année un photographe est invité à porter son regard sur la ville, ce qui fait l'objet d'un livre. En 2022, la carte blanche est confiée à Gabrielle Duplantier. Dans ses images d'un noir et blanc lumineux, la puissance des formes, souvenir d'un apprentissage de peintre, s'allie à la fragilité des figures. Mouvements suspendus, paysages organiques, instants crépusculaires, portraits habités de femmes et d'enfants... Gabrielle Duplantier poursuit l'affirmation, inquiète et obstinée, d'un point de vue moins attaché à figer la réalité qu'à lui réclamer un droit de regard. Ses photographies sont empreintes de délicatesse autant que d'une force brutale. Le livre s'accompagne d'un texte de Christian Caujolle.
Denis Brihat, photographe installé en Provence et internationalement célébré, a consacré une oeuvre immense à une obsession unique : la nature. Il porte sur elle un regard intense et sensible, mélange de sensualité, de rigueur et de pratique quotidienne. Il a exploré comme peu d'autres les immenses possibilités chromatiques de la chimie liée à la photographie argentique, avec la volonté de reconstituer au plus juste les couleurs de la nature sous la forme de « tableaux photographiques » révélant le monde invisible des coquelicots, des oignons, des poires ou des citrons...
Avec plus de 120 photographies réalisées depuis la fin des années 1960 et un corpus de texte issus de douze heures d'entretiens inédits avec le photographe, cet ouvrage met en lumière la démarche de ce grand artiste.
Traduction en anglais du cahier technique présentant les formules de Denis Brihat pour réaliser ses tirages.
Alors que les jardineries présentent toujours plus de produits manufacturés, ce livre est une invitation à renouer avec les matériaux disponibles dans notre environnement proche. Bois, pierre, terre cuite, verre, paille ou métal oxydé, ces matériaux modestes peuvent retrouver une place de choix dans tous les jardins, même les plus contemporains. S'il existe de nombreux livres sur les techniques de jardinage, peu d'importance est en revanche accordée aux éléments qui peuvent structurer un jardin : clôtures et pergolas, jardinières et tontines, paillages, tressages, plessages... En s'appuyant sur de nombreux exemples pratiques, Patrick Genty et Alain Renouf proposent une approche sensible du jardin, à la fois simple et écologique.
Terre promise pour une poignée de dissidents religieux blancs fuyant l'Europe, l'Amérique du Nord a été arrachée à ses indigènes pour être exploitée par des esclaves importés d'Afrique. À travers les portraits de membres de trois communautés fondatrices - Amérindiens, Africains-Américains et Mennonites -, la photographe Marion Gronier cherche à faire resurgir les fantômes qui hantent l'histoire du pays et à attester de la persistance de la violence sociétale héritée de la hiérarchisation des races. Questionnant avec exigence sa position d'artiste européenne, elle utilise les codes de la photographie anthropométriques en usage dans le système colonial à la fin du XIXème siècle - sujet immobile, regard frontal et neutre, centralité du cadrage - en les altérant pour mieux les déconstruire.
Le paysage de la vallée de la Maurienne, dans les Alpes françaises, est marqué par son histoire industrielle. Surnommée « vallée de l'aluminium » à cause des nombreuses usines que son torrent alimentait en électricité, elle est longée par une autoroute et bientôt par une ligne à grande vitesse. La majeure partie de l'espace en Maurienne est pourtant de l'ordre de l'inhabitable. Dans Charbon blanc, patient travail documentaire mené sur ce territoire entre 2016 et 2019, le photographe Teo Becher fait se rencontrer traces de l'activité humaine et paysage de montagne photographiée au rythme de la marche, comme deux strates entremêlées de la même histoire.
Interdépendance soulignée par une photographie onirique brouillant les codes documentaires.
Artiste échappant aux modes, Jean-François Spricigo développe une oeuvre personnelle où la photographie est en lien avec la littérature, le théâtre, la vidéo et la musique.
Dans Oraison sauvage, l'artiste met en récit son rapport intense à la nature et aux animaux, fondé non sur une hiérarchie mais sur une interdépendance, et sur un équilibre retrouvé entre instinct et connaissance, honnêteté des émotions et détermination de la pensée.
Oraison sauvage rassemble plusieurs séries de photographies, en noir et blanc mais aussi pour la première fois en couleurs, dans une pluralité de formats dont de saisissants panoramiques. Il réunit aussi des textes de plusieurs natures : récit personnel, textes de ses créations théâtrales, entretien avec son ami l'écrivain belge récemment disparu Marcel Moreau.
Pour aborder la crise migratoire contemporaine en échappant à l'iconographie sensationnelle dont les médias débordent, le photographe Mathias Benguigui a choisi la voie de l'histoire, celle de l'île de Lesbos où se côtoient deux récits de migrations : l'actuelle, dans tous les esprits, et celle qui a vu arriver sur l'île 45 000 Grecs orthodoxes fuyant la Turquie d'Atatürk en 1922. Les Chants de l'Asphodèle - lieu mythologique où les âmes n'ayant commis ni crimes ni action vertueuse patientent éternellement - puise dans ces deux strates historiques. En rompant avec l'actualité, le photographe ouvre un espace poétique où se mêlent paysages et portraits en dialogue avec les textes d'Agathe Kalfas et ceux de poètes grecs du XXe siècle, et nous invitent dans l'épaisseur du quotidien de l'île.
Pourquoi choisir de fabriquer sa peinture à la maison ? L'expérience montre que les peintures traditionnelles sont non seulement belles dès leur application, mais qu'elles se patinent et restent esthétiques en vieillissant. Les techniques que propose ce livre sont basées sur des recettes anciennes, qui ont prouvé leur efficacité, et utilisent des ingrédients non polluants. Certaines peintures sont préparées uniquement à partir de produits naturels afin d'obtenir un mélange à la fois écologique et économique, à base d'oeuf, de bière ou même de pomme de terre. Comme toujours dans cette collection, qui mêle approches documentaire et pratique, un chapitre offre un aperçu historique. Les recettes sont ensuite déclinées selon leur usage dans la maison avec des photos des différentes étapes de réalisation et des informations sur les qualités de la peinture obtenue. Avec un peu de pratique, le lecteur pourra également créer ses propres variantes, originales et durables. Les recettes sont originales, faciles à réaliser à partir d'ingrédients de base qu'on trouve habituellement dans la cuisine.
En Provence, on nomme " calade " la technique traditionnelle où la pierre brute locale est posée debout, sur chant. Certains villages conservent encore leurs aires de battage et leurs ruelles caladées, tandis que dans les villes, les hôtels particuliers et les cours privées déploient leur richesse en de précieux tapis de pierres. En Italie, les ciottolati, mélange de galets noirs et blancs, recouvrent le parvis des églises tout comme en Grèce où ils prennent le nom de chochlakia.
Depuis quelques années, de nombreuses créations publiques ou privées remettent à l'honneur ce savoir-faire que ce livre aborde sous deux angles complémentaires : une découverte typologique et historique des plus belles calades méditerranéennes ainsi que les règles de base pour réaliser soi-même un sol de pierre. Des dessins techniques et des photos illustrent avec précision chacun des gestes du caladeur.
Chaque année, des milliers de photographies et d'objets (tirages, négatifs, plaques, albums, installations, appareils...) entrent dans les collections publiques françaises (musées nationaux ou régionaux, grandes institutions, Frac, centres d'art ou d'archives, bibliothèques...). Jusqu'à la création de cette publication en 2020, le public ne disposait pas d'un aperçu de ces acquisitions. Parmi les découvertes de cette 2e édition, les tirages albuminés de l'album Eugène Delacroix acquis par la BnF, des oeuvres de Josef Koudelka, Dolorès Marat, Susan Meiselas, Bernard Plossu ou Wolfgang Tillmans, un focus sur la photographie de spectacle, Man Ray en photographe de mode, les images impressionnantes prises par un capitaine terre-neuvas dans les années 1930, les carnets du projet Azimut de Tendance Floue à travers la France, un almanach de 1941 transformé par son propriétaire en album de famille en captivité...
Par cette sélection d'oeuvres replacées dans le contexte de leur création et de leur acquisition, +Photographie revisite l'histoire du médium, de ses origines à ses champs contemporains.
Paris, 1978. Jane Evelyn Atwood, jeune Américaine, arpente les rues de Pigalle après un tout premier reportage photographique dédié aux prostituées de la ville. C'est le quartier des transsexuels, avec ses bars pour habitués, sa chaleur, ses joies et sa violence.
Un jour la photographe voit deux transsexuels entrer dans un immeuble. Elle les suit. Ils la laissent les photographier. C'est là que ce livre commence. Les images qu'il rassemble seront réalisées sur une période d'un peu plus d'un an, confirmant ce que seront désormais les principes de l'oeuvre de Jane Evelyn Atwood : temps long, immersion, respect et empathie. Et l'univers de la nuit, qui la fascine. Ce livre plein de compassion et de lucidité raconte un Pigalle désormais disparu, emporté par le sida et le changement d'époque.
Lorsqu'elle était enfant, Shiraz Bazin-Moussi passait ses vacances d'été en famille sur les îles Kerkennah, un archipel tunisien rural et préservé, qui vit naître Farhat Hached, leader indépendantiste assassiné en 1952. Il y a quelques années, elle découvre que Google a oublié de "maper" une des îles de l'archipel et que celle-ci a disparu ! Depuis, l'oubli est réparé mais la photographe est retournée sur les traces de son enfance, à la recherche des images d'insouciance que sa mémoire a estompées, tout comme l'ont été les images officielles du récit national tunisien au temps de la colonisation, puis de la dictature.
En utilisant le procédé du tirage Fresson, elle parvient à donner à ses photographies un caractère onirique et s'interroge aussi sur le rapport entre cartographie et pouvoir.
La guerre de Bosnie s'est achevée il y a 25 ans et le pays semble plongé dans une léthargie où chacun erre dans son époque et ses croyances. Les morts et les vivants, les vétérans du conflit et la jeunesse née dans ses décombres. La Bosnie ravive les vieux démons, joue avec le feu. Ce n'est plus la guerre, ce n'est pas la paix. Comment traduire en photographie le sentiment étrange d'un temps qui n'en finit pas de mourir, la violence sourde qui traverse le pays ? En ce sens, ce travail est un état du temps, plus qu'un état des lieux.
Les Bords réels est à l'image de la Bosnie aujourd'hui : fragmentaire, fantomatique, déboussolée, vibrante et chaotique à la fois. En investissant ce territoire, ce sont les limites même de sa pratique - la photographie documentaire- qu'Adrien Selbert défie ici.
La catastrophe nucléaire de Fukushima a durablement bouleversé les relations autrefois intenses entre les individus, leur communauté et les cycles de la nature. Comment vivre alors dans un nouvel environnement ? Telle est la question qu'évoque ce livre dans un dialogue à plusieurs voix : celle de la photographe Delphine Parodi, dont les diptyques, entre paysages intimes et portraits d'habitants, suggèrent l'altération de leur rapport au lieu et l'importance de la mémoire individuelle.
Et celle l'écrivaine japonaise Yoko Tawada qui, par 24 poèmes rapportés de Fukushima, parachève un subtil équilibre entre visible et invisible. En donnant forme à ce qui reste une menace constante mais imperceptible, ce livre se veut un rappel universel à la conscience collective en temps de pandémie.
Chaque année, des milliers de photographies (tirages, négatifs, plaques...) entrent dans les collections publiques françaises. Musées nationaux ou régionaux, grandes institutions culturelles, Frac, centres d'art ou d'archives, bibliothèques... enrichissent leurs fonds sans pour autant donner à voir leurs acquisitions au public. Cette publication y remédie en opérant une sélection d'images, tant actuelles que patrimoniales. Du fonds Marc Riboud acquis par le musée Guimet aux photographies réalisées par Émile Zola, d'albums de photos de famille au portrait du dernier «cannibale» des îles Marquises ou à d'intenses clichés issus de la Première Guerre mondiale et des registres de déportation, +Photographie revisite l'histoire de cet art visuel, depuis ses origines jusqu'à ses champs contemporains.