Les étapes évolutives de l'autisme infantile traité ont été précisées par Geneviève Haag et l'ensemble des contributeurs grâce à la construction et à la mise au point, au fil du temps, d'une échelle d'observation psychodynamique utile pour les équipes tant pour le diagnostic clinique que pour le soin et la recherche. Les professionnels s'occupant de personnes autistes trouveront dans cet ouvrage différentes publications permettant d'approfondir le sens et l'intérêt de la grille EPCA (Évaluation psychodynamique des changements dans l'autisme). Cette grille aide à découvrir les grandes étapes de la construction du moi corporel telles qu'elles doivent être franchies par tous et à repérer les difficultés que rencontrent dans ce cheminement les personnes autistes.
Des articles d'auteurs ayant utilisé la grille dans des domaines particuliers viennent souligner et développer le caractère original de cet outil irremplaçable dans le travail des équipes de soin, des psychiatres, des psychothérapeutes, du milieu enseignant...
Les origines de l'élaboration de cette grille et son évolution sont également retracées. Enfin les lecteurs y trouveront tous les tableaux de la grille ainsi qu'un manuel d'utilisation.
Dans le cabinet de consultation, l'analyste est confronté à la psychosexualité, c'est-à-dire à l'expérience de l'inconscient et de l'excès car les pulsions ne peuvent être que partiellement représentées dans la réalité psychique. La psychosexualité ne dépend pas tant du corps sexué mâle ou femelle que des fantasmes inconscients auxquels on accède dans l'après-coup, au travers des identifications, des projections et des mises en acte au sein de la rencontre analytique et du jeu transféro-contre transférentiel.
Ce livre explore de nombreux thèmes fondamentaux tels que la bisexualité, tant du point de vue freudien qu'en fonction des débats actuels sur le sexe et le genre, du trauma en tant qu'expérience corporelle d'un excès qui empiète sur la constitution d'un espace psychique ; et comment les fantasmes et hallucinations, aux fondements de l'angoisse et de la mélancolie, se révèlent, se déploient et se transforment au cours d'une analyse. L'auteur s'appuie sur diverses écoles de pensée pour nous présenter une conception extrêmement vivante et personnelle de la psychanalyse.
A partir d'une réflexion psychanalytique sur le processus créateur - en reprenant en particulier l'apport de D. W. Winnicott - et étayé par l'analyse de quelques grandes oeuvres littéraires (Shakespeare, Camus, Calvino, Novarina, etc.) ce livre prolonge les réflexions antérieures de René Roussillon se propose d'explorer ce que l'art et singulièrement la littérature peut apporter à la réflexion psychanalytique et aux problématiques narcissiques auxquelles elle est très souvent confrontée.
Dans ce volume, le premier d'une trilogie, l'auteur examine les processus qui sous-tendent la relation de l'enfant à sa mère. L'attachement chez le petit de l'homme est considéré comme un shème de comportement instinctif ayant pour fonction primordiale de protéger l'enfant des dangers. Son importance est donc équivalente à celle des schèmes aboutissant à la nutrition ou à la reproduction.
Table des matières Préface Remerciements Première partie. - La tâche 1. Le point de vue 2. Des observations à expliquer Deuxième partie. - Le comportement instinctif 3. Le comportement instinctif : autre modèle possible 4. L'environnement d'adaptétude évolutionniste de l'homme 5. Les systèmes de comportement médiateurs du comportement instinctif 6. La causalité du comportement instinctif 7. L'évaluation et la sélection : sentiment et émotion 8. La fonction du comportement instinctif 9. Les changements dans le comportement au cours du cycle de la vie 10. L'ontogenèse du comportement instinctif Troisième partie. - Le comportement d'attachement 11. Le lien de l'enfant à sa mère : le comportement d'attachement 12. Nature et fonction du comportement d'attachement 13. Le comportement d'attachement : une approche par systèmes de régulation Quatrième partie. - L'ontogenèse de l'attachement humain 14. Les débuts du comportement d'attachement 15. Focaliser sur une figure 16. Les schèmes d'attachement et les conditions y concourant 17. L'organisation du comportement d'attachement et ses développements ultérieurs Appendice. - Le lien de l'enfant à sa mère : une revue de la littérature psychanalytique Bibliographie Index
Au début du XXe siècle, la pensée freudienne a apporté un éclairage anthropologique nouveau en accordant au sexuel une fonction structurante originale dans le développement affectif normal de tout un chacun. Chemin faisant, les recherches cliniques sur les économies narcissiques, psychosomatiques et psychotiques ont conduit à une exploration de la vie infantile. L'enfant et, plus récemment, le bébé ont été les grands bénéficiaires de cette orientation.
La vie prénatale et le foetus aquatique constituent encore aujourd'hui la face cachée, le négatif du règne de sa majesté le bébé aérien. Ce livre est dédié à cette archéologie de l'Atlantide intime et refoulé au bénéfice de la clinique de tous les âges de la vie et de reformulations théoriques métapsychologiques. Dans ce contexte, les auteurs proposent une troisième topique, qui serait celle de la représentation mentale du lien avec la double idée - paradoxale en apparence - que d'une part, les liens primitifs pourraient être investis avant même que le sujet et l'objet soient clairement délimités et que, d'autre part, cette fondation préobjectale soit la condition sine qua non de l'émergence de l'objet.
Peut-on mourir de dire ? Cet ouvrage décrit l'agonie qui peut s'emparer des survivants de traumatismes extrêmes et les conduire à la folie ou à la mort, au moment où une horreur à laquelle ils ont pourtant survécu, se trouve mise en mots.
Confrontant les survivants à la prise de conscience d'une réalité qu'ils avaient réussi à nier, à éloigner, à déréaliser, à vider de sa dimension affective, cette mise en mots serait intolérable sans accompagnement. Elle peut avoir lieu dans le contexte du témoignage mais aussi dans celui de la cure et peut alors se résumer par un bref apologue :
« Un chevalier traverse au galop le lac de Constance couvert d'une glace légère.
Parvenu sur l'autre rive il fait le récit de sa traversée à un paysan sceptique. En achevant son récit le chevalier tombe foudroyé. Sa parole l'avise après-coup qu'il était déjà mort. » Ce livre fait appel à des études de cas rapportés par des analystes mais aussi à des témoignages d'écrivains survivants. Tous explorent la diversité des parades et des réponses à la rencontre explosive d'une souffrance et d'un récit.
Cet ouvrage s'intéresse particulièrement aux premières étapes de la constitution du moi corporel et aux avatars de celle-ci, notamment chez beaucoup de jeunes autistes et enfants déficitaires. Le corps et l'espace se construisent dans ce premier moi, comme en témoigne la gestualité du bébé. L'auteur a détaillé, chez les enfants autistes, certaines graves difficultés à construire ces étapes essentielles pour se sentir exister. Elle montre que, derrière un retrait de la communication pour eux trop émouvante, ce sont des guetteurs qui attendent que l'on donne des signes de compréhension profonde de leur péril existentiel du corps et de l'espace (la chute, le trou noir). Chez les autistes, les difficultés de cette régulation sont importantes et entravent le développement habituel.
Les psychanalystes essaient, avec les parents et tous les professionnels concernés de mieux comprendre les particularités du monde des autistes et de trouver les meilleurs outils prenant en compte l'emsemble des connaissances actuelles pour les aider à se développer et communiquer avec notre monde.
« Qu'espérez-vous de moi ? » N'est-ce pas la question silencieuse qui traverse l'analyste dans les premières rencontres avec un patient ? « Qu'attendez-vous de moi ? » C'est aussi la question du patient dans l'adresse à l'analyste, qui inscrit d'emblée le désir dans l'impatience de sa réalisation. L'analyste, certes, ne se fixe pas de but. Mais, en dépit de ses précautions, il doit bien admettre qu'une part de son être-analyste l'incite à imaginer quelques visées à la cure : des espérances sans doute, ces « belles espérances » qui animent le patient comme l'analyste et sans lesquelles aucun des deux ne s'engagerait dans l'aventure. Une aventure patiente, qui accepte d'emblée les résistances et les détours inhérents à la méthode. Combien de temps d'analyse faut-il pour que l'attente inconsciente se précise et prenne forme ? Quelles liaisons, quelles déliaisons entre l'espoir et l'attente ?
En appui constant sur la clinique, Catherine Chabert suit ce fil conducteur et déploie les différentes nuances de l'attente : attente patiente, joyeuse ou anxieuse, attente confiante ou douloureuse, selon les moments de l'analyse. Ancrée dans les états de détresse, au coeur de la sexualité infantile, l'attente est régulièrement réactivée autant par la déception et l'impuissance que par l'amour et la passion. Et le transfert est là pour révéler la force des désirs et l'attente taraudante de leur satisfaction : ses espérances.
Dans ce second volume d'Attachement et perte, John Bowlby poursuit son travail sur l'importance de la relation parentale et le rôle qu'elle joue dans la santé mentale. Il étudie la séparation et l'angoisse concomitante : la peur d'une séparation imminente ou imaginée, la peur induite par les menaces parentales de séparation et l'inversion de la relation parent-enfant. John Bowlby réexamine les situations qui causent en nous un sentiment de peur et les compare à des observations du même ordre chez les animaux. Il conclut en montrant que la peur est suscitée le plus souvent par des situations inoffensives en soi mais qui servent à signaler l'accroissement du risque de danger.
Cet ouvrage rassemble des chapitres élaborés au cours des années de recherche clinique et de réflexion psychanalytique dans le milieu médical moderne de la gynécologie et de l'obstétrique.
A l'opposé de l'idéologie actuelle de maîtrise, la transmission de la vie ne serait elle pas sous l'action incontrôlée de l'inconscient des futurs parents ? l'ouvrage décrit ainsi les représentations psychiques parentales, les désirs inconscients accompagnant la grossesse et le lien de continuité qui s'établit avec l'enfant nouveau né. ensuite sont abordées les questions psychologiques que pose l'infertilité.
En matière de filiation humaine, une dette de vie inconsciente n'enchaîne t elle pas les sujets à leurs parents, à leurs ascendants ? la reconnaissance de cette dette d'existence serait alors une des conditions de l'aptitude à transmettre la vie.
Dans ses diverses formes, l'autisme nous confronte à la question du développement psychique, en particulier dans le rapport aux autres. Car cet Autre est présent non seulement au coeur des relations interpersonnelles humaines mais aussi dans les formes symboliques constitutives du langage et de la pensée, des objets et outils, de nos pulsions et affects, de nos choix et valeurs.
La compréhension de ce trouble ne peut donc se limiter aux seules approches neurologiques et comportementales. Elle requiert une recherche anthropologique qui mobilise une multitude de questions : épistémologiques sur sa méthodologie et ses critères de scientificité ; sémiologiques sur la structure commune des formes symboliques et leurs particularités ; psychanalytiques sur sa conception du fonctionnement psychique, des pulsions et des affects ; éthologiques et évolutives sur la phylogénèse et la spécificité des conduites humaines. La complexité de ces questions et de leurs croisements mutuels impose de les aborder sous formes d'essais ponctuels et empiriques.
Le traitement des patients schizophrènes pose la question de l'acceptation dans leur vie psychique d'un objet séparé d'eux, « en dehors de leur corps propre » (Freud). Pour le thérapeute, ce chemin passe par la nécessité pour lui d'occuper une place d'objet dans la réalité de leur vie, ce qui pose en des termes nouveaux les rapports entre réalité et objet dans la théorie psychanalytique, et permet de repenser le modèle du traitement psychanalytique autour du psychodrame.
L'issue réussie de cette première étape du traitement débouche sur un type de relation qui présente plusieurs caractéristiques de la relation érotomaniaque, laquelle apparaît alors comme une modalité centrale de la vie psychique, alternative à la position dépressive. L'élaboration de cette phase aboutit à la reconnaissance, de la part du patient, de l'existence de l'objet, et de l'aliénation que cette existence implique pour lui, ce qui permet de renouveler la théorie des topiques de l'appareil psychique, en incluant l'objet.
La passion de comprendre l'énigme des organisations dites psychotiques, autistiques ou schizophréniques, la passion de faire comprendre à la personne souffrante ce qui se passe en elle - comprendre pour mieux être - habitait Paulette Letarte. Pendant plusieurs dizaines d'années, elle a abordé et traité des situations psychopathologiques inabordables autrement que par une psychothérapie. Des cas parfois extrêmes, comme celui de cette jeune mère qui avait étranglé sa fille avant d'échouer à se suicider, mais aussi plus quotidiens comme celui d'une jalousie térébrante chez une dame âgée. Ses récits, incroyablement vivants et émouvants, nous montrent une psychanalyste au travail, mois après mois, année après année. On la voit trouver, et nous transmettre, une attitude d'écoute qui permet de supporter passages à l'acte, refus de tout échange, déception devant la lenteur des progrès... mais surtout de créer avec ses patients un espace intermédiaire d'échange qui rend à l'imagination son pouvoir et aux mots leur valeur symbolique. Mieux que n'importe quel manuel, ce livre enrichit la pratique de tout analyste, qu'il traite ou non des « nouveaux psychotiques ». L'étude de ces cas est un amplificateur de brillance qui permet de déceler les mouvements qui naissent, sur un mode mineur, au cours de toute entreprise psychanalytique.
Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains : il pourrait convaincre de la valeur thérapeutique de la psychanalyse.
Si la dimension rythmique des premières interactions est désormais conçue comme essentielle dans le champ du développement précoce, il apparaît nécessaire d'étudier les conséquences des troubles sensoriels sur le développement. En effet, les entraves à la polysensorialité peuvent faire le lit de troubles développementaux de type notamment autistique. Entre ces deux issues, émerge la question de la créativité artistique, car celle-ci trouve sa source dans la nature même des interactions et les matériaux psychiques les plus précoces, voire archaïques du tout premier développement. Sous forme d'un dialogue entre deux psychanalystes d'enfants, cet ouvrage analyse l'incidence de la sensorialité sur le développement de l'enfant et sur sa créativité.
La conquête de l'identité suit des voies croisées. Le processus de subjectivation est l'une d'elles. Permanent, même s'il culmine à l'adolescence, il s'accompagne de sentiments d'inquiétante étrangeté ou de dépersonnalisation. Ceux-ci peuvent conduire le sujet à « suspendre » son adolescence. Loin de présenter celle-ci comme une rupture, Nathalie Zilkha met en avant sa fécond ité : il faut souvent revivifier une adolescence interrompue pour rendre au psychisme sa liberté, et il est des adolescences interminables faute d'avoir été laissées en vie.
Mais la subjectivation ne peut se développer que dans la relation à l'autre : père, mère, ami, maître, analyste, objet d'amour... Pourtant la rencontre avec un objet est à certains égards périlleuse, il est des « objets grandioses » aliénants dont il faudra se désidentifier : le jeu des instances, des imagos, le conflit entre moi et surmoi, les mécanismes de clivage sont au coeur du processus de subjectivation, lutte que l'auteur illustre, entre autres, par l'analyse de La Lettre au père de Kafka.
Comment favoriser l'appropriation subjective de ce qui se joue dans la séance d'analyse, alors même que l'expérience du transfert met en tension le processus de subjectivation ?
Réunis par la volonté de prodiguer les meilleurs soins psychologiques ou psychiatriques à des futurs parents et des bébés âgés de moins de deux ans, un collectif de professionnels de la santé analyse son rôle au sein des cadres thérapeutiques qu'il a contribué à créer à L'Aubier, centre de périnatalité polyvalent. À travers les études de cas apparaît l'importance de la pluridisciplinarité de ces espaces thérapeutiques pour croiser les regards et créer des soins ajustés à chaque famille.
Ainsi psychanalystes, professionnels de la petite enfance, orthophonistes, psychomotriciens et assistantes sociales travaillent dans un partenariat étroit. Le recours immédiat à des co-consultations et des co-thérapies engendre un jeu subtil obligeant à d es articulations entre les diverses disciplines. Un travail qui fait émerger des questionnements au sein des équipes de périnatalité : quel levier thérapeutique est induit par la place de l'observateur du bébé ? Comment détendre mère ou bébé, ou les deux, en psychomotricité ? Comment comprendre les différences interculturelles et transculturelles ? Dans cet ouvrage, la réflexion des professionnels de la santé met en lumière différents scénarios, riches en couleurs et en sons, entre parents, bébés et soignants.
Il faut desserrer l'étau dans lequel les théories psychanalytiques traditionnelles, centrées sur la place du père, ont enfermé l'étude des religions. Or, l'expérience religieuse renvoie aussi au maternel : dans certaines religions - hors des monothéismes -, et de façon centrale dans les aventures mystiques. Le livre développe cette proposition selon trois axes. Le premier est une relecture inédite des grands textes de Freud révélant qu'il a souvent approché cette dimension maternelle du religieux, sans pour autant pouvoir lui donner toute sa place.
Le second explore des cas cliniques qui manifestent ce lien entre le maternel et le religieux. Le troisième est le témoignage troublant des mystiques : Bataille, et surtout Madame Guyon, admirable écrivain du XVIIe siècle. En contrepoint de L'avenir d'une illusion de Freud, ce livre propose de prendre en compte ce qui, dans l'illusion religieuse, prend sa source du côté maternel. Il s'agit également de sortir du dualisme qui imprègne notre imaginaire et conduit à penser le spirituel du côté du père et du masculin, et à figurer le sensible du côté de la mère et du maternel.
On retrouve alors la spiritualité du maternel. Il faut desserrer l'étau dans lequel les théories psychanalytiques traditionnelles, centrées sur la place du père, ont enfermé l'étude des religions. Or, l'expérience religieuse renvoie aussi au maternel : dans certaines religions - hors des monothéismes -, et de façon centrale dans les aventures mystiques. Le livre développe cette proposition selon trois axes.
aujourd'hui, le mot deuil envahit la vie quotidienne.
on est toujours " en deuil " de quelque chose : une enfance passée, un examen raté, un enfant parti, une maison quittée, un projet avorté, un conjoint décédé, une séance qui s'achève... toute perte, tout renoncement, toute séparation susciteraient un affect de deuil. à quoi correspond l'usage inflationniste de la notion de travail de deuil ? martine lussier s'interroge sur cette généralisation et l'interprète en partie comme un symptôme de la désocialisation de la mort dans le monde contemporain.
en effet, alors que la mort se privatise avec la disparition des rites sociaux, laissant les endeuillés souvent très seuls, des enterrements célèbres comme ceux de la princesse de galles ou du roi du maroc mobilisent les foules dans une surenchère d'émotions. le bruit de la mort contraste avec la pauvreté des rites ou de la réflexion qui l'accompagne. s'attachant à rendre au travail de deuil toutes ses lettres de noblesse dans son lien spécifique à la mort d'un être aimé, et pour lutter contre les généralisations abusives et infondées, cet ouvrage propose une description exhaustive des principaux mécanismes psychiques à l'oeuvre dans le deuil.
en complément de l'apport freudien apparaissent alors des dimensions plutôt inédites ou taboues comme la créativité en période de deuil, la transformation du lien à l'objet perdu par le travail d'identification, ou la co-excitation sexuelle qui accompagne la perte.
Si la clinique et la psychanalyse des souffrances narcissiques identitaires n'obligent à aucun renoncement concernant les fondements de la psychanalyse freudienne, par contre elle permet d'approfondir certains aspects de ceux-ci. Ce travail, autant clinique que théorique voire technique, conduit à une évolution des paradigmes à partir desquels la vie psychique est appréhendée. Ce livre s'attache à explorer deux de ces paradigmes : celui du jeu, fondé dans la psychanalyse de l'enfant principalement par M. Klein, devenu, en particulier à partir de l'oeuvre de D.W. Winnicott, un concept référentiel de la psychanalyse de l'adulte ; celui de l'entre " je qui, explorant l'impact de la rencontre de la psyché d'un sujet sur un objet, est aussi un autre sujet ayant lui aussi un impact retour sur le sujet. Au croisement des deux, se situe l'entre jeu quand deux aires de jeu se rencontrent et se croisent. Les souffrances narcissiques-identitaires, résultant de conditions historiques ayant entravé les capacités de jeu, menacent l'entre je, et empêchent que puisse se développer une capacité d'être seul en présence de l'autre nécessaire pour que l'entre jeu délivre ses potentialités créatives.
Dans une lettre à Stefan Zweig datée de février 1931, Freud écrit que « le procédé de la libre association paraît à beaucoup l'innovation la plus remarquable de la psychanalyse, et est la clef méthodologique de ses résultats ». Pourtant, à cette date tardive, le « dire ce qui vient » de la règle fondamentale avait depuis longtemps conduit Freud à faire de l'actualisation transférentielle l'axe du processus de la cure. La dimension vécue, relationnelle de son expérience subjective, l'élaboration du contre-transfert qu'elle impliquait devaient assurer à l'interprétation sa portée transformatrice. Mais l'aventure du transfert tendait à subvertir la fonction tierce initialement dévolue à une règle que son registre objectivant, explicitement méthodologique, semblait reléguer au second plan. Pour Freud, cependant, l'association libre restait garante du principe contra-suggestif de sa méthode. Dans le cadre contraignant et séducteur de la situation analysante, le jeu analytique veut que la libre parole croise l'exigence que le transfert se dise, qu'un transfert sur la parole la fasse porteuse du désir et du renoncement.
Après Le divan bien tempéré (1995) et La situation analysante (2005), Jean-Luc Donnet poursuit ici son exploration du site analytique.
Comment l'analyste peut-il ouvrir à nouveau la dynamique paradoxale du sexuel ? Peutêtre en apprenant, comme le recommandait Freud au pasteur Pfister à « dépasser les bornes » : s'il ne peut considérer la sublimation comme un but de la cure, en revanche l'analyste cherche à transmettre par l'interprétation les mouvements antagonis tes qui l'animent. Mais l'interprétation n'est pas toujours suffisante et implique des variations sinon des transgressions de cadre. L'ouverture sublimatoire qui en résulte grâce à la parole est une issue au refoulement, voire au clivage, et permet le réinvestissement des souvenirs. Les mouvements de sexualisation et de desexualisation du langage et de la pensée qui accompagnent cette ouverture traduiraient-ils la tentative d'accomplissement, au coeur de la langue, du deuil de l'objet, trace d'un meurtre de la mère, avant-coup de la symbolisation ?
depuis toujours, la question du langage, de son apparition, de son absence, de ses particularités est au centre des descriptions princeps de l'autisme infantile précoce. de plus, le langage, et sa singulière qualité quand il advient, est un élément clé de l'évolution ultérieure des personnes avec autisme. pourquoi les autistes ne parlent-ils pas ? comment se mettent-ils à parler si étrangement ? comment leur parler ? y-a-t-il une pensée sans langage exprimé et quelle est sa nature ? du langage autistique, il s'agit donc de dégager analytiquement les spécificités pathologiques autant que les richesses et les originalités mobilisables. derrière les aléas de la communication autistique, les singularités précoces des échanges vocaux et du dialogue prosodique des bébés à risques autistiques doivent faire l'objet d'une étude approfondie. quel est le rôle des premières perceptions sonores, rythmiques et vocales dans les devenirs de l'activité symbolique, du côté des précurseurs de la parole et de ses éventuels avatars autistiques ? quelle place tient le langage adressé et affecté des différents interlocuteurs dans l'univers pré- ou post autistique ? quels sont enfin les rapports de la pensée et du langage dans l'autisme ? tel est l'axe essentiel de cet ouvrage collectif... issu d'un séminaire et de deux journées d'études conduites par " l'équipe autisme " du centre alfred binet à paris (asm xiii°), cet ouvrage réunit autour de b. touati, f.1oly et m.-c. laznik un éventail de réflexions approfondies sur le sujet du langage, de la parole et de la voix dans les différents autismes.
Le sentiment d'exaltation apparaît comme le dénominateur commun d'affects différemment organisés, comportant tous l'impression d'un agrandissement de soi, ou de la reconstitution d'une unité de soi. On pourrait décrire un spectre de l'exaltation allant de l'exaltation maniaque - celle de la « manie » au sens psychiatrique du terme - au sentiment océanique éprouvé dans les foules religieuses, dans le mysticisme, l'impression de triomphe ; dans le registre de la psychologie de tous les jours il s'étend de la joie ressentie lors d'un succès, d'une fête, ou plus ordinairement encore lors de ce qui est perçu comme un progrès personnel, un enrichissement du Moi.
On voit apparaître ce vécu d'exaltation dans les moments forts de la vie amoureuse mais aussi dans la haine, dans les moments intenses de la vie des groupes, des stades, des foules. et aussi dès que la question de l'idéal et de la construction de l'identité se trouve au premier plan.