Le fabuleux destin de Mme de Maintenon n'a pas échappé à ses contemporains pas plus qu'à ses biographes. Par sa réussite sociale inouïe, par le projet éducatif de Saint-Cyr, par les nombreux textes conservés (correspondance, théâtre pédagogique, entretiens, instructions, carnets secrets...), Mme de Maintenon se révèle une personnalité d'exception et une femme d'influence dont le sillage historique a durablement marqué l'imaginaire français et continue de fasciner.
Sans espérer percer le secret qu'elle a patiemment construit autour d'elle, cet ouvrage tente, en revalorisant en Mme de Maintenon la femme politique comme la femme de lettres, d'en circonscrire les limites. Il s'inscrit ainsi dans le mouvement actuel pour faire sortir les femmes de l'ombre (et parfois de l'invisibilité) où l'histoire les a souvent tenues.
L'oeuvre de Foucault, des années 1970 jusqu'à sa disparition en 1984, fut marquée par la critique d'un concept freudien central : le "complexe d'Oedipe". Contre le prétendu universalisme intemporel de ce concept, le philosophe se donne une double tâche : situer historiquement l'émergence de la prohibition de l'inceste et celle du concept freudien.
La critique foucaldienne se veut radicale, néanmoins elle soulève une difficulté de principe que cet ouvrage explore : comment lutter si vigoureusement contre le "complexe d'Oedipe" sans citer celui qui formula ce concept ? La radicalité de la critique de Foucault aurait impliqué, d'une part, un certain éloignement des psychanalystes de ses travaux et, d'autre part, que ses lecteurs prennent une certaine distance quant à la théorie freudienne.
Afin de dégager les modalités et les formes de cette opération de lecture qu'on peut qualifier d'"effacée", on abordera la logique négative des principales références foucaldiennes au "complexe d'OEdipe". Ainsi, plutôt que de se demander comment son écriture s'articule avec celle de Freud, on se demandera comment elles ne s'articulent pas, et ce qu'il en est de leur rapport intertextuel négatif.
Parallèlement à son activité d'écrivain, l'illustre auteur des Mémoires d'outre-tombe a assumé des responsabilités politiques et diplomatiques très importantes. Or, il était injuste que cette dimension de la vie de Chateaubriand demeurât méconnue ou fragmentaire, car elle est aussi passionnante que l'oeuvre de l'écrivain. Surtout, son action d'homme d'État résonne tout particulièrement de nos jours, tant il n'eut de cesse de défendre les libertés individuelles, la liberté d'expression, ainsi que l'unité et la sécurité de la France. C'est ce qu'a mis au jour Agnès Kettler en explorant les Archives diplomatiques de La Courneuve et du Quai d'Orsay. Richement illustrée, cette exploration dans le passé de l'écrivain diplomate est d'une insolente actualité.
Le lecteur trouvera dans cet ouvrage une synthèse de recherches universitaires internationales qui définit le harcèlement moral et identifie les facteurs organisationnels, psychosociaux, ainsi que les caractéristiques des harceleurs et de leurs victimes. Sont aussi mis au jour les jugements induits par les situations de harcèlement et les facteurs d'organisation cultivant le harcèlement.
Malgré l'expérience que l'humanité a faite du confinement dans le contexte de crise sanitaire, elle continuera très probablement à vivre dans des espaces urbains plus ou moins denses. Mais les villes seront-elles telles qu'on les imagine, avec leur centralité, la concentration des fonctions et leur périphérie ?
Éléments de réponse dans cet ouvrage, organisé autour d'un glossaire et d'entretiens avec des chercheuses et des chercheurs de différents horizons disciplinaires, mais qui n'en partagent pas moins un point commun : ils oeuvrent avec la nouvelle Université Gustave Eiffel, qui a vocation à contribuer à une meilleure connaissance des "villes de demain", de leurs défis et des manières d'y faire face.
Avec le soutien de l'Université Gustave Eiffel, la Comue université Paris-Est.
Cet ouvrage invite à une lecture critique de la philosophie de Gilles Deleuze en reconstituant le système perspectiviste qui le sous-tend. La thèse qui est défendue est qu'on ne peut comprendre le "perspectivisme" deleuzien qu'au regard de sa théorie de la "structure Autrui", c'est-à-dire de son analyse des interactions avec l'autre. C'est le cas des premiers écrits de Deleuze, marqués par l'influence de Sartre et de Ferdinand Alquié, jusqu'à des textes plus tardifs, coécrits avec Félix Guattari.
Chaque fois, l'autre est défini comme "l'expression d'un monde possible", c'est-à-dire comme celui qui perçoit ce que je ne perçois pas moi-même. C'est ce qui justifie une redéfinition d'autrui en termes de "disjonction de perspectives" ou de "perspective alternative". Afin d'évaluer l'intérêt d'une telle redéfinition, l'auteur présente d'abord le système perspectiviste deleuzien à partir de la théorie de la "structure Autrui" qui le sous-tend. Puis il évalue les apports théoriques de ce modèle - que ce soit par rapport à un certain nombre de références canoniques ou en discutant les principaux commentateurs du corpus deleuzien, dans le champ francophone et anglo-saxon. Enfin, il articule la théorie deleuzienne aux différentes approches contemporaines qui se revendiquent de la notion de "perspectivisme" pour en indiquer à la fois les points de contact et d'incompatibilité.
Cet ouvrage est une ample publication de sources sur Anne de Bretagne, dont beaucoup sont inédites : toute la correspondance retrouvée (active et passive, de la duchesse et de la reine) complétée par plusieurs documents fondamentaux. La datation des missives restitue le contexte historique et l'identification des personnages informe sur les réseaux personnels de la reine. En outre, la reconstitution de ses nombreuses pérégrinations démontre la grande mobilité de cette femme, révélatrices de son tempérament et de ses motivations : une extrême énergie, la piété et les pèlerinages et un amour conjugal dont témoignent aussi les ambassadeurs italiens.
Les premières lettres précisent l'extraordinaire agentivité par laquelle la fillette de 11 ans a pris son destin en main, repoussant le grand baron avec lequel ses proches voulaient la marier. La correspondance éclaire le rapport au pouvoir monarchique qui, s'agissant d'une femme, prend une importance exceptionnelle du fait de son double statut : reine et duchesse souveraine. La reine va jusqu'à conduire une "diplomatie épistolaire" ; son amitié constante pour la maison d'Autriche avait pour but d'assurer la paix dans la chrétienté.
Hollywood, fin des années 1960. Une nouvelle génération de cinéastes, majoritairement venus de la télévision ou des écoles de cinéma, prend le pouvoir. Parmi eux, Martin Scorsese, Brian De Palma, Francis Ford Coppola, Arthur Penn, Sam Peckinpah, Robert Altman, William Friedkin, Dennis Hopper, Mike Nichols, Alan J. Pakula, Sidney Lumet, et bien d'autres encore.
Du fait de leurs formations et de leurs influences, ces réalisateurs transforment en profondeur le style cinématographique. Ils recourent à des techniques, des formes et des figures jusque-là peu ou pas employées par le cinéma américain : le zoom, le split screen, la caméra portée, les dialogues qui se chevauchent, le ralenti, les montages ultrarapides... Tous ces procédés contribuent à renouveler le « point de vue », c'est-à-dire les positions successivement assignées au spectateur par la composition des plans, mais aussi par les mouvements de caméra et le montage. Il en résulte, entre autres, un important changement de régime spectatoriel.
Ce sont ces évolutions que notre étude se propose d'examiner, pour en mettre au jour, dans une perspective de stylistique historique, la logique sous-jacente.
Qui est Henri Galli ? Ancien des combats politiques de la IIIe République, journaliste, homme de gauche, patriote, populaire, élu de Paris depuis quinze ans, député en 1914, il est aussi bien témoin qu'acteur de la tragédie de 14-18. L'édition de ces deux volumes de son Journal constitue un événement éditorial car, durant cinq années, il note - à la volée mais avec une rare lucidité - tout ce qu'il observe sur des feuillets, qui, réunis ici, constituent un témoignage d'un réalisme saisissant où le lecteur trouvera, plus de cent ans plus tard, bien des interrogations hélas cruellement contemporaines.
Journal d'une grande acuité et étonnamment prémonitoire sur les conséquences politiques et diplomatiques de la Grande Guerre, ces pages sont aussi parsemées de réflexions sur la société qui en font à la fois un puissant récit historique et une méditation constante sur la condition humaine. Il ne fait aucun doute que le lecteur partagera le même sentiment que le président de la République Raymond Poincaré lorsque celui-ci écrit à son "cher député", après la parution en 1917 de son livre La guerre à Paris : "Vos récits sont pleins de vie et de couleur. Je vous félicite sincèrement de ces pages d'histoire... Vous allez me condamner au silence si mes lettres et mes conversations risquent de figurer, dans leur déshabillé, au rang de vos souvenirs..."
Hobbes, philosophe anglais contemporain de Descartes, Pascal et Spinoza, est surtout connu pour sa philosophie politique et sa théorie du contrat social. Si, comme le soutient Hobbes, l'état de nature est un état de guerre de chacun contre chacun, on comprend qu'il est plus sage de renoncer à ses droits individuels en les confiant à une seule instance, le Prince, à condition que tous fassent de même et simultanément. C'est donc le Prince qui concentre les pouvoirs et assure l'ordre et la sécurité. Mais se pose alors, en régime chrétien, la question du rapport entre la souveraineté politique et le pouvoir religieux. Comment articuler ces deux pouvoirs ? Le salut se réduit-il à la paix civile, à la prospérité et à la sécurité ? Où et quand se situe le Royaume des cieux et comment y entrer ?
Ces questions, décisives en régime chrétien, font l'objet des dernières parties du Citoyen et du Léviathan, souvent négligées. Pourtant elles rejoignent des interrogations contemporaines analogues dans d'autres courants religieux, par exemple dans l'islamisme qui entend faire de la loi religieuse, la charia, la loi civile.
Ce livre, qui reprend un cours pour les étudiants de philosophie et la traduction du chapitre XIV du De Homine, entend donc présenter et élucider la conception hobbesienne de la religion, exposer certaines critiques et montrer comment l'affirmation du caractère indivisible de la souveraineté conduit à passer du magistère spirituel à l'obéissance à la loi civile, confortée et nourrie par une médecine de l'âme.
Nées à un peu plus de trente ans d'écart, schizophrénie et autisme sont des entités qui ont durablement marqué la psychiatrie. L'autisme infantile est devenu, au détour du XXIe siècle, le trouble prévalent dans notre société. Il en va ainsi des "progrès" de la psychiatrie ; mais pour un trouble qui entrave l'usage du langage, le fait que l'information et la communication marquent notre époque n'est pas anodin. La nomination même de syndrome autistique de l'enfant a créé une ambiguïté en faisant référence à un terme forgé pour la schizophrénie. Par ailleurs, la problématique de la conception du terme de psychose a aussi concouru à favoriser cette confusion. Nous rappelons ici cette histoire et celle de la lente séparation de ces classifications, ainsi que la place des différents acteurs.
Ce troisième volume de la méthode Le chinois...comme en Chine est avant tout un livre de lectures. Il rassemble quinze histoires de difficulté et de longueur variables, dont beaucoup de légendes populaires qui sont autant de voyages dans l'espace et l'imaginaire chinois. Les objectifs sont de consolider le vocabulaire et les points de grammaire appris antérieurement, faire découvrir en situation un millier de nouveaux mots et enseigner 300 caractères supplémentaires pour atteindre le niveau B2 en compréhension écrite. Les textes les plus longs sont accompagnés d'une traduction en français. Les histoires les plus courtes et les deux légendes qui clôturent l'ouvrage sont quant à elles uniquement en chinois (avec une traduction sur le site internet de l'éditeur).
La participation des femmes étrangères durant la guerre civile (1936-1939) - et notamment celles qui s'engagèrent dans les Brigades internationales pour défendre la République et combattre le fascisme - n'avait fait l'objet jusqu'à présent que de très peu de travaux historiques. Il s'agit pourtant d'une dimension majeure de l'histoire de l'antifascisme et des engagements internationalistes féminins. À l'initiative de l'ACER (Amis des combattants volontaires en Espagne républicaine) et de partenaires institutionnels et universitaires, l'ouvrage ¡Solidarias! met en valeur cette mobilisation solidaire, humanitaire, militaire et sanitaire de centaines d'étrangères.
« Les géants de la littérature du dix-neuvième siècle sont venus à Marseille poussés par un rêve. La fortune, l'amour, le voyage, les mythes orientaux, la civilisation méditerranéenne, tout prétexte était bon pour mettre le cap sur le Midi et découvrir des horizons nouveaux. Et la littérature, toujours, sort gagnante de l'expédition ; les écrivains ont pour la plupart les poches vides, mais repartent de l'escale phocéenne la tête pleine. » Stendhal, qui n'est encore que le jeune Henri Beyle, fut le pionnier. Après lui, tous y viendront : l'immense Balzac, mais encore Dumas, Nerval, Hugo, Sand, Flaubert, Zola, Maupassant... Chacun avec son fantasme, chacun avec son idée en tête, chacun avec ses bonnes surprises et ses mauvaises fortunes. Marseille s'ouvre à toutes les voix et influence toutes les oeuvres.
Une promenade littéraire éblouissante dans le sillage des plus grands écrivains, au coeur de la ville des espoirs les plus fous.
Une histoire du peuple de Bretagne, de la Préhistoire à nos jours.
Les histoires de Bretagne ne manquent pas... Mais celle-ci adopte un point de vue inédit : celui des paysans, des ouvriers, des marins, celui des hommes et des femmes sans histoire, sans papiers. Elle porte attention aux plus humbles, pas seulement aux puissants; s'intéresse à la vie concrète et aux rêves qui s'y enracinent, pas seulement aux couronnements et aux batailles ; risque d'autres chronologies; ruine quelques évidences...
La crise économique de l'âge du fer, l'arrivée des Bretons en Armorique, la condition paysanne pendant la féodalité, la révolte des Bonnets rouges, la traite négrière, la Révolution et la Chouannerie, le développement du chemin de fer, l'émigration bretonne, la Grande Guerre, la Résistance, la crise du modèle agricole breton, Notre-Dame-des-Landes... Autant de moments de notre histoire examinés d'un oeil neuf.
Émergent ainsi de nouvelles figures, émouvantes ou pittoresques, jusque-là noyées dans l'anonymat des siècles. Et de nouveaux sujets : manger à sa faim, lutter pour sa dignité, découvrir de nouveaux horizons, accéder au savoir, devenir citoyen...
Pas de jargon, un rythme de lecture facile : cette histoire a été rédigée avec le souci de s'adresser au plus grand nombre tout en obéissant à la rigueur du métier d'historien.
Ce livre a été rédigé par trois historiens et un journaliste : Alain Croix, Thierry Guidet, Gwenaël Guillaume et Didier Guyvarc'h.
Ils sont les auteurs de nombreux autres ouvrages dont, chez le même éditeur, l'Histoire populaire de Nantes.
L'empire romain objet historique occupe le c½ur du volume dont les trente-cinq chapitres ont été classés suivant une progression thématique s'étendant du « très visible » au moins visible voire à l'invisible qu'il faut dévoiler. L'épigraphie funéraire propose des champs de recherche presque vierges quand on cesse de l'aborder sous le seul angle de la romanisation. La mise à distance du monde romain offre l'occasion de regarder la discipline et ses tendances dans le but de redonner de l'élan et de l'intérêt à la période romaine confrontée à une « cohabitation » fluctuante avec les archéologues. Les espaces provinciaux de l'occident romain sont comme naturellement privilégiés et les apports des provinces ibériques, incontestables, soulignent un profond renouvellement des perspectives en Espagne et au Portugal. Les études d'histoire militaire indiquent un intérêt continu pour ces sujets. Les recherches sous une forme synthétique consacrées au monde municipal puisent intégralement dans la documentation ibérique et les articles sur les magistrats et les décurions avaient été accueillis avec faveur. On note également que des formulaires ou des notions jugées sans surprise désormais apportent des nouveautés. L'article inédit sur la définition de l'empire reflète les évolutions épistémologiques et la nécessité de répondre au défi qu'elles lancent à une période où la construction européenne ne peut pas servir de comparaison.
L'art italien de la Renaissance a longtemps été assimilé à la seule recherche de la beauté et de l'harmonie. Cet ouvrage fait pièce à cette légende dorée. En effet, les théoriciens et les artistes parviennent progressivement, selon un processus historique qui se déroule tout au long du XVIe siècle et se parachève à l'époque baroque, à penser la laideur en art autrement que comme un simple écart volontaire (transgression) ou involontaire (raté) par rapport à des normes de beauté de référence. Ils cherchent à articuler la beauté et la laideur qui, depuis la philosophie et l'esthétique antiques, se voyaient la plupart du temps opposées. On passe alors de la classique antithèse entre le beau et le laid à une belle laideur révélant une contiguïté, voire, avec la théorisation de la caricature et de la laideur idéale au XVIIe siècle, une coïncidence de ces deux notions contraires.
Cette belle laideur est d'abord pensée, à la fin de la Renaissance, sur le mode du paradoxe (le laid se voyant alors conférer des qualités traditionnellement attribuées au beau), puis, avec l'avènement de l'esthétique baroque, comme un oxymore (la laideur, voire l'horreur du contenu de l'imitation venant souligner le pouvoir transfigurateur de l'art et le talent de l'artiste).
« Belle Époque », « Trente glorieuses », « Années de plomb » : les noms de période ont servi aux historiens de « divisions imaginaires du temps ». Peut-on parler des « Dix décisives » pour la décennie 1869-1879, soulignant ainsi la continuité de l'influence libérale ?
Cent cinquante ans après l'effondrement du Second Empire, de l'écrasement de la Commune de Paris et de la lente et incertaine conquête de la République, la décennie 1869-1879 mérite d'être revisitée. Le temps est venu d'offrir une synthèse renouvelée, prolongée d'une réflexion mémorielle sur les ressorts de l'établissement de « la plus longue des Républiques ».
Quel est le moment décisif ? Sans doute celui durant lequel les choses se décident, où les acteurs sortent du provisoire, saisissent l'opportunité de l'instant de la décision. Les « Dix décisives » s'inscrivent en amont de l'installation durable de la Troisième République, enfin solidement aux mains des républicains : l'alliance politique et intellectuelle entre républicains modérés et libéraux orléanistes, préparée par une maturation et des échanges intellectuels, a servi de clé de voûte à la fondation durable de la République parlementaire en France.
Militante ou professionnelle ? Organisation contestataire ou partenaire de l'État ? Ce livre porte sur le travail féministe réalisé au Planning familial et analyse les modalités et les enjeux de la professionnalisation d'une association historique et centrale au sein de l'espace de la cause des femmes. Située au croisement de la sociologie de l'engagement, du travail et des professions et de l'action publique, l'ouvrage démontre, en prenant le contrepied d'une hypothèse répandue dans l'espace académique et militant, que les processus d'institutionnalisation et de professionnalisation d'une organisation militante peuvent conduire à des dynamiques de politisation.
A partir d'une enquête sociohistorique, d'une enquête ethnographique multi-située et d'une enquête par questionnaire, l'auteure analyse les processus de politisation du travail et les politisations au travail, et étudie les relations entre État et organisations militantes au-delà de l'opposition entre intégration et conflictualité. Elle éclaire ainsi ce que les politiques publiques en direction des femmes font aux associations féministes qui participent à leur mise en ½uvre et ce que, réciproquement, les associations féministes font aux politiques publiques, c'est-à-dire comment ces dernières sont appropriées et traduites dans les activités de l'association.
Réunissant les réflexions de plusieurs historiens, historiens de l'art et littéraires, ce livre collectif interroge la pertinence opératoire de la notion de propagande à l'époque moderne quand l'opinion publique ne constitue pas encore un acteur politique avec lequel les gouvernants composent même s'il est de plus en plus présent dans leur horizon d'adresse.
Alors qu'en Europe occidentale la diffusion des procédés d'impression bouleverse les rapports des contemporains à l'écrit et à mesure que l'accès à l'information se généralise grâce à de nouveaux médiums (nouvelles à la main, périodiques, gravures ...), les puissants réalisent que la maîtrise de leur image et la promotion de leurs actions exigent toute leur attention. En un temps où les paysages médiatiques connaissent de profondes mutations et où les logiques partisanes s'affirment comme le corollaire d'une politisation accrue des individus, il apparaît essentiel d'analyser au plus près les ressorts employés par le(s) pouvoir(s) pour susciter l'adhésion.
À travers plusieurs études de cas, le volume propose donc une analyse des pratiques communicationnelles à l'½uvre dans la sphère politique entre les XVe et XVIIIe siècles. Parce que la banalisation du terme « propagande » en sciences humaines mérite de prendre du recul à l'égard d'un concept qui serait devenu « une clé générale de déchiffrement et d'explication » (O. Christin), cet ouvrage propose une réflexion nouvelle sur la fécondité heuristique de cette notion contemporaine.
Avec le soutien de Nantes Université et de l'UR 4289 - CHSSC de l'université Picardie Jules Verne.
Pendant des siècles, l'Asie Mineure et l'Anatolie ont constitué l'horizon oriental du monde grec. À partir de 334 av. J.-C., la conquête menée par Alexandre et les Macédoniens change brutalement la donne. Cette région complexe, composée de sous-ensembles aux identités géographiques et culturelles affirmées, devient alors durablement une sorte de pont intérieur entre l'Égée et la Méditerranée orientale et, au-delà, la Mésopotamie et le monde iranien. Mais à partir de la mort d'Alexandre en 323, elle devient aussi un lieu privilégié de l'affrontement entre ses successeurs et, ainsi, un espace de légitimation des ambitions des différents acteurs, notamment celles d'Antigone le Borgne. Dans le demi-siècle qui court des années 320 à 270, en raison de sa grande diversité territoriale et politique comme de son caractère stratégique, elle est aussi un espace essentiel d'expérimentation de ces formes inédites de domination que sont les pouvoirs royaux hellénistiques. Ce sont alors de nouvelles modalités de relations avec les communautés locales qui sont inaugurées, par tâtonnement, de nouveaux types d'espaces urbains qui se diffusent, de nouvelles conceptions des territoires royaux qui s'affirment, mais aussi de nouveaux réseaux d'échanges et de mobilité qui émergent. Dans ce processus, les rois et les dynastes ne sont pas les seuls à agir, et il faut rétablir le rôle des acteurs locaux, notamment les cités, dans ce processus complexe d'invention du monde hellénistique dans lequel la péninsule anatolienne occupe une part essentielle.
Des dernières lueurs du règne de Louis XIV, qui s'éteint à Versailles en 1715, à la disparition de Catherine II de Russie en 1796 à Saint-Pétersbourg, ce livre aborde la création artistique en Europe au siècle des Lumières. Entre les deux dates s'écoule un siècle marqué par de profonds bouleversements dans la production artistique et, plus encore, dans la façon dont l'art s'inscrit dans la société. Source de délectation, l'oeuvre d'art fait aussi l'objet de débats et de critiques, à une époque qui voit l'essor d'une réflexion sur l'art et ses finalités. L'effervescence créatrice qui caractérise la période s'exprime dans tous les domaines, la peinture, l'architecture, la sculpture et les arts décoratifs. Ce livre se propose de parcourir le XVIIIe siècle - ses grands artistes, les oeuvres majeures et les principaux courants - dans un cheminement chronologique attentif aux données sociales, politiques et culturelles.
Ce livre vise à guider le lecteur sur des chemins de traverse de l'art du XVe siècle européen. Il est le résultat de plusieurs années d'enseignement aux étudiants des cursus d'histoire de l'art des universités et, à ce titre, il est d'abord conçu pour proposer des perspectives nouvelles et synthétiques sur ce moment clé de l'histoire artistique du continent. Car l'art du XVe siècle européen est bien le produit d'un basculement, tel que l'Occident en connut finalement assez peu et par bien des aspects admirable, entre l'héritage millénaire du Moyen Âge et l'avènement des Temps Modernes.
C'est ce récit historique que le présent ouvrage prétend remettre sur l'établi en portant un regard renouvelé sur toute la diversité de ses territoires comme les oeuvres, les hommes, les formes ou les savoir-faire qui les parcourent. C'est en se rapprochant au plus près du travail réel des acteurs, en replaçant celui-ci au sein des géographies vécues ainsi qu'en prenant en considération les contraintes matérielles ou les enjeux dévotionnels pesant sur lui, que l'on pourra proposer un panorama plus complet - car plus incarné - de l'art du dernier siècle du Moyen Âge qui est aussi le premier siècle de la Modernité.
Pour accompagner le lecteur dans ces chemins de traverse, une série de commentaires d'oeuvres diverses et variées succèdent au texte et contribuent à fournir les clés nécessaires à la compréhension de l'une des périodes les plus fascinantes de notre histoire artistique.
Vous connaissez tous le nom d'Anne de Bretagne, mais que savez-vous des duchesses qui l'ont précédée ? Si certaines passent à la postérité et deviennent des héroïnes, d'autres sont méconnues voire oubliées du grand public. Ces princesses occupent pourtant le devant de la scène. Leur place est cruciale aux moments-clés de l'histoire du duché. Quel rôle ont-elles joué ? Quel a été leur cadre de vie ? Que reste-t-il de leur influence ?
L'auteure est partie à la recherche d'un monde disparu tout en démystifiant nombre de stéréotypes. À travers des portraits vivants et nuancés, elle vous invite à remonter le temps pour entrer dans l'intimité des duchesses, partager les moments marquants de leur existence, mieux connaître leur religiosité, leur culture, ainsi que leurs émotions.
Dans ce livre richement illustré, laissez-vous emporter dans un voyage fascinant à travers le Moyen Âge. L'univers étonnant de ces femmes de pouvoir vous donnera l'occasion de découvrir autrement l'histoire de la Bretagne.