La légende rapporte qu'au retour d'une rencontre avec Lao zi, Confucius le décrivit à ses disciples comme aussi insaisissable qu'un dragon, «chevauchant les vents et les nuées». On pourrait en dire autant du dao, «la voie»:l'impossibilité à l'appréhender est le gage de sa toute-puissance. Si Confucius employait déjà ce terme, c'est avec Lao zi, Zhuang zi et Lie zi (autrement dit:Lao tseu, Tchouang tseu et Lie tseu) que le dao prend une signification beaucoup plus large pour devenir à la fois un principe et un moteur. Avec eux naît «l'école du dao». La primauté doctrinale de leurs trois textes ne s'est jamais démentie jusqu'à nos jours. Tandis que le Lao zi peut presque être considéré comme un traité prescriptif, le Zhuang zi propose une oeuvre riche en couleurs et en figures fantasques, et le Lie zi un ensemble de récits où le merveilleux côtoie le quotidien. L'influence de ces trois oeuvres est immense, y compris en Occident.Cette nouvelle édition, qui propose des traductions nouvelles ou récentes, se compose de la première version connue à ce jour du Lao zi - elle était jusqu'à présent inédite en français - et de sa version canonique, de la version classique du Zhuang zi en trente-trois chapitres, et du Lie zi intégral en huit chapitres. Ce volume forme désormais un diptyque avec le Huainan zi (tome II des Philosophes taoïstes dans la Pléiade), établi selon les mêmes principes en 2003.
Le Sefer Yesirah ou Livre de la Création est un essai sur les problèmes de cosmologie et de cosmogonie. Écrit probablement entre le IIIe et le VIe siècle, il fait partie des textes spéculatifs les plus anciens qui existent en hébreu. Son sujet principal, ce sont les éléments du monde qui se trouvent dans les dix nombres élémentaires et premiers, les Sephiroth, comme le livre les appelle, et les vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu. Ceux-ci représentent ensemble les forces mystérieuses dont la convergence a produit les diverses combinaisons que l'on peut observer à travers toute la création ; ce sont les "trente-deux sentiers mystérieux de la sagesse", avec lesquels Dieu a créé tout ce qui existe.
Les écrivains aiment les chats. Certains ont même été inspirés par leurs chats au point de leur donner, parfois, la parole. À lire l'abondante littérature consacrée au chat, on perçoit bien vite que celui-ci, qu'il soit mâle ou femelle, est, par essence, défini comme exclusivement féminin - le principe masculin étant plutôt dévolu au chien. Le chat apparaît comme la quintessence de la féminité et le mythe du chat métamorphosé en femme le plus récurrent des fantasmes de nos écrivains ! Muse idéale, beauté androgyne troublante, premier lecteur indulgent ou critique sévère, le chat s'impose comme un auxiliaire indispensable de l'oeuvre et de la vie de l'écrivain. Alors, chats écrivains ou écrivains chats ?
Entre caresses et ronronnements, voici quelques éléments de réponse en compagnie de Charles Baudelaire, Paul Morand, Charles Perrault, Alexandre Dumas, Edgar Poe, Lewis Carroll, Stephen King, Marcel Aymé, Anne Duperey, Paul Léautaud, Colette, Tennessee Williams et bien d'autres...
Coffret de deux volumes vendus ensemble
«Connais-toi toi-même», «deviens ce que tu es»... Publicités et réseaux sociaux regorgent aujourd'hui de ces aphorismes et on ne compte plus les livres colorés autour du bonheur, de l'amour et de la construction de soi - thèmes philosophiques par excellence. Pourtant la philosophie reste souvent perçue comme une matière aride. Platon, Nietzsche, Descartes, Kant intimident encore. Revenir aux sources, savoir pourquoi et comment les grands auteurs ont décidé de consacrer chaque jour de leur vie à cette discipline pour trouver des sources infinies de consolation et de joie, depuis l'Antiquité, jusqu'à mourir pour elle, telle est l'une des missions de cette anthologie. Les grands philosophes côtoient ici les romanciers, artistes, cinéastes ou chanteurs qui évoquent, à la première personne, le plaisir de philosopher. Balade en compagnie de Socrate, Aristote, Épictète, Voltaire, Bergson, Marcel Proust, Montaigne, Albert Camus, Simone Weil, Charlie Chaplin, René Magritte, Michel Houellebecq, Bob Dylan, Woody Allen et bien d'autres...
Textes choisis et présentés par Jacques Barozzi
Sélectionnés par la rédaction de Philosophie magazine, voici les meilleurs textes d'idées parus dans la presse internationale - The Guardian, The Intercept, The New York Times, Le Monde, La Vanguardia... Cette année, ce sont 23 textes de femmes philosophes, écrivaines et essayistes que nous avons choisi de sélectionner et de réunir. Uniquement des textes de femmes pour donner à entendre des voix plus rares et se demander comment ces voix infléchissent la pensée. Des textes percutants et accessibles qui éclairent à chaque fois une question précise de notre temps.
Ce best of des idées donne la parole à de grandes figures comme Naomi Klein sur la guerre en Ukraine ou Rebecca Solnit sur les armes à feu aux Etats-Unis et à la jeune génération comme Manon Garcia sur l'avortement ou Lauren Holt sur la nature et l'environnement, ainsi qu'à des intellectuelles du monde entier comme Ruth Chang ou Ashwini Vasanthakumar.
La littérature doit beaucoup aux arbres : sans eux, point de livres... Il est donc tout naturel de les trouver nombreux, et par forêts entières parfois, au détour des pages. Pour tous les goûts, pour tous les âges : chêne de la fable de La Fontaine, forêts angoissantes des contes de Grimm, arbres des légendes africaines ou amérindiennes, Saule-Cogneur du cycle Harry Potter... Les arbres accompagnent les lecteurs et les écrivains toute leur vie durant. Ils sont liés à un moment de notre histoire personnelle. Aujourd'hui, alors que la déforestation fait rage et que les arbres disparaissent, on ne compte plus les livres qui traitent de la mémoire des arbres ou de leur vie secrète...
Balade en compagnie de Guillaume Apollinaire, Victor Hugo, Théophile Gautier, Jules Renard, José-Maria de Heredia, Federico García Lorca, Paul Claudel, Jacques Prévert, Michel Tournier, Jean Giono, Marcel Pagnol, Jorge Semprun, JMG Le Clézio, Miguel de Cervantès, Jean-Marie Rouart et bien d'autres...
Philosophe autodidacte d'origine autrichienne, proche de Sartre, André Gorz est l'un des grands penseurs de la critique sociale du xxr siècle.
Il a choisi de nous quitter à l'automne 2007 en compagnie de sa femme Dorine. L'acuité de sa pensée et la perspicacité de ses analyses prennent un nouveau relief aujourd'hui, tandis que l'économie mondiale est confrontée à l'une des crises les plus importantes de son histoire. Mais, pour André Gorz, l'enjeu n'est pas tant la sortie de cette crise, que la sortie du capitalisme lui-même. Sa pensée a influencé la gauche dans toute l'Europe.
En France, bien sûr, sa terre d'adoption depuis 1949, où sa critique du capitalisme a accompagné le mouvement syndical, mais également en Allemagne et dans les pays scandinaves, où elle a souvent servi de socle théorique à l'action des mouvements écologistes. La clôture de son oeuvre autorise désormais l'exercice de l'interprétation et sa situation, plus générale, dans l'histoire de la pensée. Cet ouvrage rassemble les contributions d'auteurs qui ont tous connu André Gorz et côtoyé de près sa production intellectuelle.
Il montre l'ampleur et la pertinence de l'oeuvre, présentant et discutant les nombreuses thématiques qu'elle a abordées : l'écologie politique, la place du travail et du temps choisi, la critique du capitalisme, le revenu d'existence, etc. Invitant un large public à le découvrir, ou à le redécouvrir, l'ouvrage laisse enfin la parole à Gorz lui-même.
L'ouvrage entend combler une lacune assez étonnante de l'édition française:il n'existait jusqu'à présent dans notre langue aucune anthologie des «Jeunes hégéliens», cette génération d'auteurs qui, dans les années 1840, ont bouleversé le paysage philosophique à coups d'articles publiés dans des revues plus ou moins confidentielles et dont le plus célèbre n'est autre que Karl Marx. Les textes de ces auteurs nous plongent dans l'atmosphère des quelques années, marquées par une effervescence comme il n'y en a qu'une fois par siècle, qui ont précédé et préparé la révolution de 1848:dans un contexte d'intenses transferts intellectuels entre l'Allemagne et la France, on assiste à la formation et à la diffusion des principaux courants du progressisme politique (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme). De la critique de la religion à la critique de la société existante et de l'État, en passant par la critique de la philosophie elle-même, c'est un moment intellectuel capital pour l'histoire de la philosophie et pour l'histoire européenne tout court qui est désormais rendu accessible par cette réunion de textes d'auteurs aussi fameux que mal connus.
Peut-on vivre sans risque ? Qu'est-ce qu'un risque inacceptable ? Pourquoi passons-nous une partie de notre existence à provoquer le risque, et une autre à le fuir ? A? ces questions éternelles, cet ouvrage apporte des réponses nouvelles, en me?lant les voix de ceux qui pensent le risque, et de ceux qui s'y exposent. Il propose une série de réflexions incarnées sur le concept de risque, me?lant apport philosophique et récits d'expériences vécues. Avec Étienne Klein, Claude Alphandéry, Bartabas, David Le Breton, Laurence Devillairs, Tobie Nathan, Sven Ortoli et des extraits de Anne Dufourmantelle.
Les écoles d'Ionie:Thalès, Anaximandre, Héraclite.L'Italie pythagoricienne:Pythagore, Empédocle, Philolaos, Archytas, l'école pythagoricienne.Les Éléates:Parménide, Zénon d'Élée.Les Abdéritains:Leucippe, Démocrite.L'infini à Athènes:Anaxagore.Les Sophistes:Protagoras, Gorgias, Prodicos, Hippias.
Qu'est-ce que le patriarcat? Quels sont les effets de la domination masculine sur la production du savoir? Comment lutter contre le sexisme et les inégalités de genre? À partir d'un projet à la fois descriptif - décrire ce qu'est l'oppression des femmes et comment elle fonctionne - et normatif - montrer que l'ordre patriarcal est injuste et proposer des conceptions non sexistes du monde -, la philosophie féministe propose une analyse critique du canon philosophique, offre de nouveaux objets à l'analyse philosophique et en renouvelle les questions centrales. Ce recueil propose un ensemble de textes jusqu'alors peu accessibles au lectorat français, réunis en quatre thèmes - le rapport entre féminisme et philosophie, les épistémologies féministes, l'analyse politique de l'oppression de genre, les controverses sur l'humanisme et l'universalisme - pour découvrir ou approfondir la connaissance de ce champ.
Avec des textes de N. Bauer, Ch. Delphy, G. Fraisse, M. Frye, S. Harding, S. Haslanger, M. Le Doeuff, S. Moller Okin, U. Narayan, M. Wollstonecraft.
-Qui étaient les premiers philosophes ?
- Dieu existe-t-il ?
- Quelle fameuse allégorie Platon a-t-il employée pour illustrer sa théorie des formes ? - Une machine peut-elle penser ?
- Qu'est-ce que le rationalisme ?
- Les animaux ont-ils des droits ?
Parfois, une image vaut mille mots. En 101 infographies, ce petit guide vous permettra d'accéder de manière rapide, simple et visuelle à l'étrange et fascinant univers de la philosophie, de ses grandes écoles, de ses traditions et de ses concepts fondamentaux.
Comprendre la pensée philosophique n'a jamais été aussi facile ! Entrez donc dans ce monde où tout est matière à question, faites connaissance avec les plus grands philosophes et percez les mystères des idées les plus essentielles.
En 2023 nous commémorerons le centenaire de la naissance d'Y. Bonnefoy figure majeure de la scène littéraire française du XXe siècle. Sa disparition récente, la publication de ses oeuvres poétiques dans la collection de la Pléiade sont autant d'évènements qui vont donner à son travail une audience un peu plus large que celle qui lui est habituellement réservée. Dans ce contexte nous avons décidé d'aborder une thématique essentielle pour donner à comprendre son parcours intellectuel. La philosophie n'a cessé d'intéresser le poète, réciproquement les philosophes sont dans un questionnement constant de la poésie. Devant cette alliance exigeante mais n'allant pas toujours de soi, pas moins d'une vingtaine d'auteurs s'est donc risqué à tenter d'exposer les rapports de Bonnefoy et la philosophie.
Coffret contenant le tome I, pouvant accueillir le tome II acquis par ailleurs
ENTRETIEN INEDIT AVEC JORGE LUIS BORGES Dans cet entretien mené par Ben Ami Fihman en décembre 1969 à New-York, Jorge Luis Borges élucide trois énigmes de son oeuvre, raconte comment il aurait adapté L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde au cinéma et évoque, entre autres, l'oeuvre d'Edgar Allan Poe et d'Adolfo Bioy Casares.
DOSSIER : AVEC SALMAN RUSHDIE Quand nous avons appris, cet été, l'attaque qui a failli coûter la vie à Salman Rushdie, nous avons été collectivement bouleversés, saisis d'une stupeur sans mots.
Stupeur, d'abord, devant l'attaque en elle-même : trente-trois ans après la fatwa de l'ayatollah Khomeini, le corps de l'écrivain a été touché par un barbare inculte qui, des Versets sataniques, n'avait même pas lu une ligne. Derrière cette tentative de crime, se profilait l'intarissable guerre - celle, non du goût, mais des écrivains contre les morts-vivants, des âmes libres contre les possédés du néant, des artistes contre les obsédés de la pureté.
Colère, aussi, d'observer que les voix de soutien se faisaient moins nombreuses. Comme si, en trente ans, quelque chose avait changé dans les esprits - mais quoi ? Une affaire de courage disloqué ? De liberté en miettes ? De boussoles perdues ? Ou, bêtement, d'accoutumance envers l'inacceptable ?
Tristesse, aussi, immense sidération de voir ce qui arrivait à notre ami : Salman Rushdie, membre du comité éditorial de notre revue depuis sa fondation, compagnon de tous les combats de La Règle du jeu, lui qui nous a offert tant de textes - et qui, fort heureusement, continuera de nous en donner...
Nécessité, donc, de dire, d'écrire que nous sommes avec lui. Nous ? Des écrivains. Des amis. Des lecteurs de son oeuvre prodigieuse qui, des Enfants de Minuit à La Maison Golden en passant par Les Versets sataniques, Shalimar le clown ou Joseph Anton, ne cesse d'envoûter le verbe, de réinventer le grand héritage du réalisme magique, de faire danser les faits et les fictions, les pays et les mythes, l'imaginaire et la dureté des choses. Désir de saluer en Rushdie le Vivant, l'Inspiré, le Créateur debout.
Qui en veut aux oeuvres ? Comment continuer à écrire après cela ?
Le mot "peuple" a tant de sens différents qu'un danger en découle : celui de le ranger dans le vaste ensemble de mots en caoutchouc qui servent avant tout au maintien de l'ordre existant. Et de fait, certains usages du mot - comme le jugement et l'envoi en prison "Au nom du peuple français" - peuvent justifier une telle méfiance.
Mais les textes réunis dans ce livre montrent que "peuple" reste un mot actuel depuis l'article 35 de la Déclaration des droits de 1793 ("Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs").
Le peuple dont la représentation est si problématique (Didi-Huberman), le concept à géométrie variable de "classes populaires", de "peuple" ou de "travailleurs" (Bourdieu), la façon vicieuse d'amalgamer l'idée même de peuple démocratique à l'image de la foule dangereuse (Rancière), la façon dont les éléments réputés constitutifs du peuple ne font sens qu'au moment où se dessine un extérieur au peuple (Khiari) : tels sont quelques-uns des thèmes développés par les auteurs de ce livre, avec pour point commun de résister au découpage/démontage/destruction de la notion toujours subversive de peuple.
DOSSIER : POUR UNE AUTRE ITALIE Depuis le début de l'automne 2022, l'Italie a changé d'époque. Giorgia Meloni, à la tête d'un gouvernement de postfascistes, de populistes d'extrême droite et d'héritiers berlusconiens, est désormais en mesure de traduire en actions le projet politique souverainiste et antimigratoire qui lui a valu un succès électoral. Pour elle, patronne de Fratelli d'Italia, Bruxelles et l'Afrique du Nord sont les boucs-émissaires des problèmes sociaux, sociétaux et économiques du pays. Les minorités sont montrées du doigt. L'Italie se crispe, se ferme et c'est une tragédie.
Parce que nous croyons dans une autre Italie, place a été donnée dans ce numéro de La Règle du jeu aux écrivains Roberto Saviano, Nicola Lagioia, Giuliano da Empoli, Antonio Scurati, Paolo Giordano, Dacia Maraini, Giosuè Calaciura, Stefano Piedimonte, les grandes plumes de la presse transalpine Lucia Annunziata, Massimo Giannini, Ezio Mauro, Maurizio Molinari, Stefano Montefiori, les intellectuels et universitaires Tomaso Montanari, Gianluca Passarelli, Manuela Caiani, Nathalie Tocci, Leo Goretti, Maurizio Ridolfi, l'éditrice Teresa Cremisi et trois personnalités majeures de la politique italienne contemporaine, Romano Prodi, Liliana Segre et Elly Schlein, afin qu'ils nous aident à comprendre ce qui se passe dans leur pays.
Un dossier dirigé par Christian Longchamp.
Quoi de plus varié que les différentes nuances de l'amour ? Amour-passion des amoureux, amour filial, amour platonique, amour hétéro- ou homosexuel, amour des belles choses, du vin ou du chant, amour du pouvoir, amour de Dieu, «de Saint-Simon et des épinards» (Stendhal) : où situer l'unité conceptuelle de l'amour ?Aimer, c'est élire. L'aimé est exceptionnel. Mais d'où vient cette préférence pour un être plutôt qu'un autre ? L'amour est-il ce je-ne-sais-quoi qui nous fait tomber sous le charme, ou est-ce la reconnaissance de qualités intellectualisées ? L'amour suspend parfois le réel, et nous fait voir l'être aimé meilleur qu'il n'est en réalité. Il s'apparente alors à une illusion, une chimère, une image idéalisée. Aimer, serait-ce une folie ? Aime-t-on toujours au risque de se perdre ? Entre félicité et soumission, coup de foudre et déception, l'amour se décline dans toutes les langues et sur tous les tons.Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur l'amour, de Platon à Levinas, en passant par Aristote, Sophocle, saint Paul, saint Augustin, Descartes, Molière, Racine, Pascal, Spinoza, Leibniz, Rousseau, Kant, Balzac, Hugo, Stendhal, Kierkegaard, Schopenhauer, Nietzsche, Freud, Thomas Mann ou encore Proust.
À quoi bon la morale ? Pourquoi chercher des réponses à nos dilemmes intérieurs dans des livres anciens éloignés de notre présent ? Et qui sont ces soi-disant «sages», «amélioreurs de l'humanité» (Nietzsche), pour nous dire quel genre de vie mener ? Il semble difficile de se fier à des préceptes intangibles délivrés par des hommes las de la vie, retirés dans leur tour d'ivoire, pour qui le monde était «mieux avant». Mais est-ce là tout ce que représente la morale ? Déprécier le monde actuel en faisant miroiter des valeurs, sublimes et inatteignables ? Demandons-nous plutôt pour quelles raisons notre époque la soupçonne tant et discrédite les donneurs de leçons. Et, plus encore : pourquoi, tout en tenant la morale pour obsolète, nous nous obstinons à juger le comportement d'autrui. Dans notre méfiance, nous confondons souvent la morale avec le moralisme, voire avec l'hypocrisie ou le conformisme. Peut-on pour autant se passer de la morale ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que la morale ?Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la morale, de Diogène de Sinope à Éric Weil, en passant par Platon, Aristote, Épicure, Épictète, Descartes, La Rochefoucauld, Spinoza, Leibniz, Hume, Rousseau, Kant, Hegel, Nietzsche ou encore Paul Ricoeur.
Lorsqu'on tente d'exprimer les intentions de Diogène en langage moderne, on s'approche sans le vouloir de la philosophie de l'existence. Pourtant il ne parle pas de Dasein, de décision, d'absurdité, d'athéisme et d'autres mots clés semblables de l'existentialisme moderne. [...] Anti-théoricien, anti-dogmatique, anti-scholastique, il émet une impulsion qui revient partout où des penseurs cherchent une « connaissance pour des hommes libres », libres aussi des contraintes d'école, et ainsi il inaugure une série où apparaissent des noms tels que Montaigne, Voltaire, Nietzsche, Feyerabend, etc. C'est une ligne de l'activité philosophique qui dépasse l'esprit de sérieux.
Peter Sloterdijk.
Les Cyniques ont représenté, dans l'Antiquité grecque (ive siècle av. J.-C.), un mouvement intellectuel singulier qui s'est violemment affronté aux valeurs établies et aux philosophies dominantes de l'époque. Antisthène, Diogène, et ensuite leurs disciples Monime, Cratès, Hipparchia, Ménippe, etc., développèrent ainsi ce qui s'est peu à peu affirmé comme une attitude philosophique critique, sans équivalent dans l'histoire de la pensée, dont l'ironie aura été l'arme principale. Ce recueil, premier du genre qui soit aussi complet, rassemble leurs propos et leurs rares écrits.
Edition de Léonce Paquet.
Présentation par Marie-Odile Goulet-Cazé.
L'idée d'univers par Paul Clavier, Nature et loi dans la philosophie moderne par Catherine Chevalley, Le vivant par Anne Fagot-Largeault, Le genre humain par Max Marcuzzi, Le langage par Jean-Claude Pariente, L'intelligence par Jean-Louis Labarrière, Le conscient et l'inconscient par Renaud Barbaras.