«Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent... et ainsi inventer un futur détestable.»
Éric Zemmour aime à se faire passer pour un intellectuel et l'histoire occupe une place à part dans la construction de sa figure publique. Conscient de la force de frappe idéologique de l'histoire et de son attrait auprès du public, il se targue d'un savoir sur le passé qui lui donnerait une compréhension intime et profonde des dynamiques à l'oeuvre aujourd'hui.
Mais Éric Zemmour ne fait que déformer l'histoire pour la mettre au service de ses visions idéologiques. Aux travaux des historiennes et historiens, il prétend opposer un «roman national» idéalisant les gloires passées de la nation. De la première croisade à l'assassinat de Maurice Audin, de Clovis aux mutinés de 1917, de saint Louis au maréchal Pétain, cette histoire déborde d'erreurs, d'interprétations tendancieuses, voire de mensonges grossiers. Ignorant les sources et méprisant la recherche savante, le polémiste asservit l'histoire au profit d'un discours agressif, raciste et complotiste.
Face à cette offensive, un collectif d'historiennes et d'historiens a décidé de répondre en corrigeant, point par point, les plus flagrantes et les plus dangereuses erreurs historiques d'Éric Zemmour.
Textes écrits par un collectif d'historiennes et d'historiens rassemblant : Alya Aglan - Florian Besson - Jean-Luc Chappey - Vincent Denis - Jérémie Foa - Claude Gauvard - Laurent Joly - Guillaume Lancereau - Mathilde Larrère - André Loez - Gérard Noiriel - Nicolas Offenstadt - Philippe Oriol - Catherine Rideau-Kikuchi - Virginie Sansico - Sylvie Bénault.
Les multiples échecs à répondre au dérèglement climatique, au pillage des ressources naturelles et à la montée des inégalités mettent l'humanité en péril. Si rien ne change dans les prochaines années, un effondrement de notre civilisation thermo-industrielle semble inéluctable.Ce constat de plus en plus partagé exige de résister afin de rompre avec les politiques inégalitaires et de domination ayant conduit à cette situation, mais aussi de reconquérir les idées et de faire des propositions.Pour cela, nous devons construire un imaginaire démocratique capable de proposer des récits désirables autour de politiques locales, nationales et mondiales.Les réponses aux urgences écologiques, sociales et démocratiques ne peuvent être envisagées séparément, mais en interaction les unes avec les autres. C'est l'objet de ce nouveau Manifeste.En prenant pour boussole l'urgence écologique et un autre rapport au vivant, nous proposons de fonder l'organisation des sociétés humaines sur de nouveaux piliers : une planète en commun ; l'accès inconditionnel aux droits et biens fondamentaux ; le féminisme ; le développement des communs ; la libre circulation et installation des personnes ; un nouveau rapport à l'économie et au temps ; la souveraineté alimentaire et le développement de nouveaux espaces de démocratie. Ce sont les principaux chapitres de ce nouveau Manifeste.
À PROPOS DES AUTEURSLe Mouvement Utopia est une association citoyenne agréée Jeunesse et Éducation populaire qui participe à l'élaboration de projets de sociétés solidaires, écologiquement soutenables et conviviales afin de contribuer à construire un monde habitable et une société du Buen Vivir. Utopia agit également comme un trait d'union, une passerelle, entre les acteurs de la société civile, du monde politique et institutionnel ainsi que du monde intellectuel et culturel.
Bien loin d'être une insurrection spontanée d'extrémistes galvanisés par le discours de leur candidat défait, l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021 relevait d'un plan mûrement réfléchi et sciemment mis en oeuvre par Donald Trump et ses soutiens.
C'est ce que montre de manière implacable et détaillée les travaux de la commission d'enquête de la chambre des Représentants qui, en un an et demi, a mené des centaines d'auditions et décrypté des milliers de documents. Des manipulations orchestrées dès le soir de l'élection aux messages d'adieu à leur famille des gardes du corps du vice-président Mike Pence, convaincus d'être lynchés par la foule, en passant par l'organisation militaire des milices d'extrême-droite prêtes à tout pour garder "leur" président, le rapport lève le voile sur ces quelques heures où l'Amérique s'est retrouvée au bord du gouffre par la volonté d'un seul homme, ivre de pouvoir et de ses mensonges.
Les sciences du vivant ont enrichi massivement les connaissances scientifiques, en particulier dans le domaine de la médecine, avec des découvertes importantes telles que les cellules, les bactéries, les molécules organiques, et plus tard l'ADN. Les savoirs, images, modèles de pensée sur lesquels elles se sont fondées se sont peu à peu étendus à d'autres disciplines. Elles ont également conduit à la formulation de nouvelles interrogations sur le pouvoir de l'homme, sur ses interventions dans le domaine du vivant, sur son rapport à l'environnement, dépassant le cercle d'intérêt de la science elle-même, et encourageant de ce fait l'approche transdisciplinaire. Cet ouvrage montre, d'une part, l'implication de l'imaginaire et de l'esthétique dans les discours scientifiques sur le vivant, et, d'autre part, la plasticité des savoirs du vivant ainsi que leur puissance modélisante, qui expliquent leur diffusion dans le champ des sciences humaines.
Ce panorama 2023 des grands textes pour com prendre notre époque est intégralement féminin. Pourquoi ? Pour bousculer la conversation démocratique dominée par les hommes, pour donner à découvrir des voix rares, enfin, pour tester l'hypothèse selon laquelle le point de vue des femmes, singulier et souvent marginal, mais partageable par tous, ouvre une perspective nouvelle sur l'expérience de la vie et sur la pensée.
Une sélection réalisée par la rédaction de Philosophie magazine, à partir d'articles issus des plus grands titres de la presse internationale.
NAOMI KLEIN
Guerre et climat : le péril de la nostalgie toxique
« Nous ne vaincrons pas les forces de la nostalgie toxique avec ces faibles doses de nostalgie marginalement moins toxique. Il ne suffit pas d'être
"de retour" ; nous avons désespérément besoin de nouveauté. »
MANON GARCIA
Droit à l'avortement et misogynie dans la culture française
« Si le droit à l'avortement en France est indéniablement un acquis crucial de la lutte des féministes pour l'autonomie des femmes, cela ne signifie pas pour autant que le droit des Françaises à disposer de leur corps fasse pour autant l'unanimité. »
VÉRONIQUE NAHOUM-GRAPPE
Le lendemain de l'élection de Marine Le Pen
« Un changement d'atmosphère, au début insensible, mais plus sombre et plus tendue, modifiera nos démarches, nos échanges, la manière dont nos regards se croisent dans l'espace urbain. »
SOPHIE GRACE CHAPPELL
La conscience a-t-elle un genre ?
« La forme de nos corps, et la conscience que nous avons d'eux "de l'intérieur", est une condition essentielle à la forme de notre phénoménologie : ce que cela fait d'avoir un corps humain est un élément clé de ce que cela fait d'être humain. »
ANNA TSING
Le défi de l'Anthropocène : réimaginer le futur
« La vanité de la modernité consiste en partie à prétendre qu'il n'y a rien à regretter. Que construire toutes ces choses ne mène qu'à un monde meilleur, et qu'il n'y a pas à prêter attention à ce qui se produit autour de nous, peu importe ce que peuvent engendrer les choses que nous avons construites. »
NASTASSJA MARTIN
« Je m'intéresse à la possibilité d'une métamorphose »
ANNE APPLEBAUM
« La seule solution durable est de vaincre les troupes russes »
REBECCA SOLNIT
Les Américains vivent sous la tyrannie d'une minorité proarmes et antiavortement
RUTH CHANG
Prendre des décisions difficiles : des occasions à saisir
MARYLIN MAESO
L'Ohio refuse l'avortement à une fillette de dix ans
KATE MANNE
Culture du régime alimentaire et grossophobie
VÉRONIQUE NAHOUM-GRAPPE
Le lendemain de l'élection de Marine Le Pen
ASHWINI VASANTHAKUMAR
Comment les réfugié.e.s renforcent la démocratie et la solidarité
HOLLY JEAN BUCK
Géoingénierie solaire : vers une union ou une division des nations ?
NATHALIE HEINICH
« L'universalisme est un outil de libération individuelle »
Sur plus de vingt siècles de notre histoire nationale, vingt récits d'épisodes connus mais demeurés mystérieux.À la lumière des recherches les plus récentes, cet ensemble sans équivalent tisse une trame envoûtante et constitue à sa façon une autre histoire de France.
Le 27 septembre 52 avant notre ère, tout est réuni pour que Vercingétorix l'emporte à Alésia sur les légions de César ; or c'est tout l'inverse qui se produit. Comment expliquer ce désastre ? Le 29 mai 1968, le général de Gaulle disparaît : eut-il la tentation de se retirer, et qu'est-il allé dire et faire à Baden-Baden ? Le secret de ces heures capitales n'est pas entièrement élucidé. La grande histoire est faite aussi de ces incidents, hasards et affaires qui ont défrayé la chronique et conservé leur part de mystère tout en influant sur les destinées du pays : épopée de Jeanne d'Arc, affaire des Poisons, prétendu Louis XVII, exécution du duc d'Enghien, complot de la Cagoule, et bien d'autres circonstances tout aussi romanesques et le plus souvent tragiques ont contribué à façonner la mémoire et la légende nationales. Sur elles, voici ce qu'il est possible de savoir et de comprendre. Une autre manière d'écrire l'histoire de France.
Les évidences et les " fatalités " constitutives de l'ordre du monde peuvent-elles être critiquées ? Tout l'empêche ! Pourtant, elles doivent l'être. Toutes. C'est l'objet de ce " livre-somme ".
Ce livre alimente en indocilités, ravitaille en savoirs résistants. Sans jargon, ni dogme, ni abstraction, il fournit mille arguments contre les fausses évidences, partout répétées, qui célèbrent le marché libéré (soi-disant efficace pour tous et la planète), la mondialisation telle qu'elle est (soi-disant heureuse), les chefs de toutes sortes, le mérite scolaire, la " bonne santé " des démocraties (trop faiblement démocratiques)...
Ce livre lève les silences ou les censures sur les mécanismes qui produisent, reproduisent les discriminations, les pollutions, l'exploitation au travail, la transmission des capitaux, le mépris des mondes populaires, les " racisations ", l'hétéronormalité, les souffrances animales, les nourritures qui tuent, la marchandisation, la ruine organisée des services publics, des protections sociales, et le " chacun seul " qui s'ensuit...
Ce manuel indocile fourmille d'exemples issus des sciences sociales - l'histoire, l'économie, l'ethnologie, la sociologie, les sciences politiques, etc. Et montre comment l'ordre du monde que l'histoire a produit, notre histoire peut le défaire. Plus de 100 contributeurs : des sociologues, des économistes, des politistes, des historiens, des professeurs de lycée, des acteurs du mouvement social. Et plus de 100 sujets abordés, qui questionnent les " vérités " toutes faites, en montrant qui les produit, comment et pourquoi.
Dans la rue, au travail, en famille... les femmes font fréquemment l'objet de remarques sexistes. Difficile parfois de comprendre d'où vient le malaise, encore plus de savoir le faire sentir à son interlocuteur ou d'avoir la repartie adéquate !
Dix-huit personnalités féministes, venues d'horizons divers, s'emparent de ces « petites phrases » et proposent leur analyse ou leurs conseils pour se défendre, répliquer et lutter ainsi avec impertinence contre le sexisme ordinaire.
Sommaire
o C'est un truc de fille, par Eve Cambreleng
o Hé, mademoiselle !, par Alizée Vincent
o T'as des poils, c'est sale !, par Klaire fait Grr
o T'as tes règles ou quoi ?, par Élise Thiébaut
o Fais pas ta prude !, par Lauren Malka
o Laissez-moi vous aider à porter vos affaires, par Marie Kirschen
o Attends, je vais t'expliquer..., par Pauline Harmange
o Mal-baisée !, par Ovidie
o Tu dois être une panthère au lit !, par Kiyémis
o Vous, c'est sûr, vous avez l'instinct maternel, par Amandine Dhée
o On n'est pas vraiment femme avant d'être mère, par Fiona Schmidt
o Tu connais la différence entre une femme et..., par Camille et Justine
o Hystérique !, par Mathilde Larrère
o On ne peut plus prendre l'ascenseur avec une femme, par Valérie Rey-Robert
o Féminazies !, par Paul B. Preciado
o Mais qu'est-ce qu'elles veulent, à la fin ?, par Marie Sauvion
o Entre elles, les femmes sont toutes des garces, par Rebecca Amsellem
o On sait qui porte la culotte, par Élodie Shanta.
Maléfices, coups de théâtre, interventions surnaturelles, sortilèges, assassinats, complots ou disparitions mystérieuses... redécouvrez les plus grandes énigmes de l'Histoire de France.
Le vase de Soissons a-t-il existé ? Y avait-il un trésor à Montségur ? Où est passé l'or des Templiers ? Nicolas Flamel avait-il découvert la pierre philosophale ? Jeanne d'Arc a-t-elle échappé au bûcher ? Qui a assassiné Agnès Sorel ? Nostradamus a-t-il vu juste ? Qui se cachait sous le masque de fer ? La bête du Gévaudan était-elle un animal ou un tueur en série ? Le chevalier d'Éon était-il vraiment un homme ? Louis XVII est-il bien mort en prison ? Napoléon a-t-il été empoisonné à l'arsenic et si oui par qui ? Etc.Autant de récits étonnants qui ont marqué l'Histoire de France et continuent de fasciner le public.
À la suite de la publication d'un article de Cassandre Leray dans le journal Libération sur ce que nous appelons « l'affaire Dydim », chacune guidée par une nécessité et une conviction intime qu'il fallait que les choses changent, nous nous sommes rassemblées. Réunies par notre colère et l'injustice structurelle de notre environnement professionnel, nous avons décidé de prendre la parole pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes que nous subissons de manière systémique et avons lancé le #MeTooThéâtre sur les réseaux sociaux.
Ce livre est un recueil des textes lus et reçus en soutien - de metteuses en scène, comédiennes, scénographes, dramaturges, etc. - lors de notre première apparition publique devant le Théâtre de l'Odéon.
Thissa d'Avila Bensalah, Marine Bachelot Nguyen, Louise Brzezowska-Dudek, Lucile Carré, Nadège Cathelineau, Alice Cerf, Agathe Charnet, Marie Coquille-Chambel, Aurore Evain, Charlotte Fermand, Cécile Fraisse-Bareille, Séphora Haymann, Roxane Kasperski, Charlotte Lagrange, Céline Langlois, Agnès Marietta, Julie Ménard, Estelle Meyer, Anne Monfort, Romain Nicolas, Blandine Pélissier, Léa Perret, Reine Prat, Nicolas Raccah, Julie Rossello Rochet, Caroline Stella, Gérard Watkins
Un mini-dictionnaire visuel avec 4000 mots et expressions indispensables pour apprendre ou comprendre le coréen. 2000 photographies pour mémoriser facilement le vocabulaire. Avec une transcription phonétique de tous les mots et expressions. 100 thèmes de la vie quotidienne et des exemples pour apprendre à construire des phrases simples et utiles.
Retrouvez un florilège de mots disparus, depuis l'époque de Pierre Larousse. Plongez dans une France rurale, pays de métiers aujourd'hui disparus, usant d'outils révolus et raffolant d'adverbes. Découvrez le sens d'expressions mystérieuses, qui nous paraissent aujourd'hui complètement obscures mais qui étaient très usitées du temps de Pierre Larousse et de ses aïeux.
Les figures qui ont fait la gauche de 1789 à nos jours.
Voici un livre novateur à plus d'un titre et qui a fait date. Pour aller à l'essentiel, la gauche s'incarne plutôt dans les idées et la droite dans des hommes providentiels. La réalité s'avère autrement plus nuancée comme le prouve ce passionnant collectif d'historiens orchestré de main de maître par Michel Winock. Il fait le pari de raconter pour la première fois la riche histoire de la gauche depuis 1789 à travers les figures de proue successives qui l'ont incarnée. La gauche, ou plutôt les gauches, la fracture entre gauche révolutionnaire et gauche de gouvernement existant depuis l'origine et se déclinant à chaque génération. Historien de la politique et de la littérature, Michel Winock a pris soin d'ajouter aux figures de proue (Robespierre, Gambetta, Clemenceau, Jaurès, Blum, Thorez Mendès-France, Mitterrand, Rocard...) les grands écrivains et intellectuels indissociables de son histoire et dépositaires de son aura (Proudhon, Michelet, Sand, Hugo, Zola, Sartre, Camus, Beauvoir...).
Au final, trente chapitres d'envergure rédigés par les meilleurs historiens parmi lesquels: Mona Ozouf, Christophe Prochasson, Quentin Deluermoz, Serge Bernstein, Pascal Ory, Alain Bergounioux et Annette Wieviorka.
Ce nouvel atlas du collectif Migreurop propose un traitement original et éclairant des enjeux migratoires contemporains en interrogeant une question forte : la liberté de circulation. Cette notion, soit présentée tel un slogan pour contester les politiques migratoires, soit brandie pour dénigrer toute tentative de penser ces politiques hors du strict contrôle migratoire, fait en effet l'objet d'un traitement très clivant dans l'espace public. Cet ouvrage propose une prise de recul nécessaire en apportant à des éléments à la fois théoriques et tirés de l'expérience vécue des migrants : mise en perspective des dynamiques historiques de la liberté de circulation, présentation des grands espaces de circulation existants, les migrations humaines au regard des migrations de capitaux et marchandises, les formes de circulation mises en oeuvre par les migrants eux-mêmes, les imaginaires contradictoires sur le fait migratoire.
Chaque partie est constitué d'une dizaine de planches faisant dialoguer des textes d'experts avec une iconographie riche et créative (cartes, dessins, photographies), et alternant des thématiques "classiques" aux sujets les plus actuels (pandémie, circulation des données, migrations des femmes, écologie...).
Dans un paysage politique et médiatique qui place au centre de l'attention les entraves aux mouvements, cet atlas vient ainsi contribuer aux débats sur le futur des politiques migratoires, et ouvrir le champ des possibles.
Peut-on vivre sans risque ? Qu'est-ce qu'un risque inacceptable ?
Pourquoi passons-nous une partie de notre existence à provoquer le risque, et une autre à le fuir ?
À ces questions éternelles, cet ouvrage apporte des réponses nouvelles, en mêlant les voix de ceux qui pensent le risque, et de ceux qui s'y exposent. Il pro- pose une série de réflexions incarnées sur le concept de risque, mêlant apport philosophique et récits d'expériences vécues.
SOMMAIRE
Préface par Étienne KLEIN
Claude ALPHANDÉRY Oser changer de voie
David LE BRETON Les passions du risque
Laurence DEVILLAIRS Je suis ce que je risque
Tobie NATHAN Frayeur et destin
Bartabas Les chevaux m'ont appris à vivre
Sven ORTOLI Au risque du futur
Anne DUFOURMANTELLE
Le catalogue de l'ouverture de la Grotte Cosquer en 2022 à Marseille. La grotte Cosquer est l'un des sites majeurs de l'art pariétal paléolithique européen. Les groupes d'Homo sapiens qui ont fréquenté cette cavité y ont laissé des traces de leurs passages (silex, foyers, charbons, tracés digités...) dont les plus remarquables sont des dessins et des gravures organisés sur les parois dans un espace souterrain : une grotte ornée fréquentée entre 33 000 ans et 19 000 ans avant le présent.
Très isolée dans le sud-est de la France, loin des foyers « classiques » de l'art pariétal européen, mais aussi par le bestiaire qui y est représenté (pingouins, phoques notamment), la grotte Cosquer est une grotte ornée unique.
LE BÊTISIER DU WOKISME
Pressons-nous de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer. Dans ce double numéro d'été - juillet-août - la Revue des Deux Mondes s'est inspirée de Beaumarchais pour évoquer le wokisme. Nouvelle doxa, caricature de l'antiracisme et du féminisme, ce mouvement est une source intarissable d'injonctions absurdes, de délires égalitaristes et de tyrannies comportementales ou langagières. On s'esclaffe en découvrant que les plantes et les cailloux parlent, qu'il convient de rendre « femmage » aux défuntes ou que l'accent grave est une provocation phallique. Sous la plume de Samuel Fitoussi, Sandrine Rousseau, grande prêtresse du wokisme, accède à l'Elysée en 2027, à la tête d'une République inclusive, sociale et écologique. Elle consacre ses « cent jours » à lutter contre la binarité oppressive, à pourfendre la construction sociale de l'hétérosexualité, et à promouvoir la féminisation du métier de conducteur de grue. Quant à Gérard Depardieu, Maïwenn et Frédéric Beigbeder, ils sont envoyés en camp rééducatif où malheureusement le naturel revient au galop !
« Mâles blancs hétéro cisgenres », Pascal Bruckner et Jean-François Braunstein montent au front pour étriller une contestation très occidentale de l'Occident qui abolit les complexités de l'histoire et réduit l'individu à sa communauté d'appartenance. « C'est une secte qui marche bien », affirment-ils, s'inquiétant de cet « éveillisme » qui fait florès.
Foucault et Derrida, ont-ils planté les premières graines de cette entreprise de déconstruction dont la French Theory, constellation de penseurs français très influente dans les années soixante-dix, pourrait être la putative matrice ? La Revue des Deux Mondes esquisse une réponse.
Indigeste le wokisme ? Pas au « Pal Toqué », nouvelle table équitable et non-binaire où rats et punaises ont leur rond de serviette, où la blanchité alimentaire est hachée menu et le consentement des animaux recueilli avant tout dépiautage ou mijotage. Point d'offenses non plus sur la carte des desserts passée sous les fourches caudines de la police des mots. Laissez-vous donc tenter par une tarte Tatin.e, un racisé en T-shirt non racisé, ou - pourquoi pas ? - un fondant au chocolat mi-queer, histoire de ne mégenrer personne.
Rions un peu, c'est l'été !
Deux génies. Y a-t-il autres mots pour qualifier Nietzsche et Pascal, qui font ce mois-ci la couverture de la Revue des Deux Mondes ? Non, tant on est pris de vertige à l'évocation de ces grands penseurs complexes, paradoxaux, aux corps abîmés par le travail et en proie au questionnement permanent. Restons humbles, ne cherchons pas à les enfermer dans des cases que leurs esprits rugissants feront voler en éclats. « Ceux qui limitent leur caractère à un ou deux traits se trompent. Si Pascal est un ascète, il aime plaisanter et rire, sa correspondance le prouve. Nietzsche n'est pas seulement le rebelle, le vorace, le violent qui transparaît dans ses écrits, il se montre attentif et doux envers ses contemporains. Les deux hommes se dérobent aux simplifications », avertit Aurélie Julia, directrice de la Revue.
Parce qu'il connaît Nietzsche jusque dans ses recoins, Michel Onfray en est l'un des meilleurs pédagogues et parvient, au cours d'une longue interview, à éclairer, que l'on soit ou non béotien, la personnalité et la pensée de l'auteur de Zarathoustra. Comment percer le concept de volonté de puissance ? Pourquoi selon la dialectique nietzschéenne traverse-t-on trois temporalités du chameau, du lion et de l'enfant ?
Petit-fils du Général, Yves de Gaulle retrace lui le lien entre le philosophe prussien et son grand-père « humaniste et chrétien » alors qu'a priori tout semble les éloigner : « le premier pense et détruit par la pensée ; le second ne cesse de vouloir construire par l'action (...) ».
De Pascal avec qui il partage l'amour de la mathématique, Cédric Villani dresse de son côté le portrait d'un « scientifique joyeux et audacieux, qui s'inspire du monde pour définir ses problèmes ». Il nous raconte comment Blaise Pascal, dont on célèbre cette année le 400e anniversaire de la naissance, fut le premier à mettre « explicitement en calculs le hasard », ouvrant dans l'histoire des sciences le vaste champ des probabilités.
Dans ce numéro de la Revue des Deux Mondes est publié pour la première fois le texte d'une conférence qu'a donnée en 1976 Julien Freund après le vote le 10 novembre 1975 d'une résolution des Nations unies assimilant le racisme au sionisme. Révoquée en 1991, cette motion fut selon le philosophe français l'instrument d'une manoeuvre de politique intérieure de la Russie et d'une manipulation des pays arabes.
Lisez encore la perspective troublante qu'ouvre la transition démographique en cours dans la quasi-totalité des pays du monde. Alors que pour la première fois depuis 1960, la Chine a connu l'an dernier un repli de sa population, l'érosion à l'échelle mondiale de l'indice conjoncturel de fécondité (ICF) laisse présager avant la fin du siècle un hiver démographique aux conséquences lourdes d'incertitudes. Bonne lecture !
L'histoire de l'" enfance irrégulière " est massivement habitée de femmes, très souvent anonymes. Huit contributions inédites, toutes signées d'historiennes, entendent restituer leur rôle, promouvoir leur visibilité et questionner l'histoire genrée du travail, de l'éducation et du care. Éducatrices, travailleuses sociales, juges des mineur·es, militantes antialcooliques, directrices de foyers ou d'institutions pénitentiaires, psychanalystes, pédagogues ou nourrices. Voici plusieurs " métiers de l'enfance ", massivement et traditionnellement investis par des femmes souvent anonymes et dont l'histoire n'a retenu que de rares grandes figures.
Huit contributions inédites, toutes signées d'historiennes, restituent le portrait incarné de professionnelles de l'enfance, entre la deuxième moitié du xixe siècle et le xxe siècle, en Pologne, en Suisse, en Égypte ou en France. Qu'elles soient mères de famille, mariées, veuves ou célibataires, de condition modeste, ayant ou non reçu une formation, elles ont fait métier d'instruire, d'éduquer, de juger, de soigner, d'observer et de comprendre. Leurs parcours pionniers, qui ont souvent été aussi émancipateurs, ont laissé peu de traces et d'archives.
Écrire cette histoire des femmes ne consiste pas seulement à édifier un panthéon de grandes figures féminines. Il s'agit aussi de questionner les moyens dont on dispose pour reconstituer leurs trajectoires et le paradoxe de leur invisibilité au prisme du genre.
Plus de soixante auteurs réunis pour faire l'histoire, protéiforme et en perpétuelle évolution, des mouvements sociaux en France, de la Restauration à nos jours. Les meilleurs spécialistes de l'histoire sociale proposent un récit et des analyses accessibles au plus grand nombre pour une fresque sans équivalent. Un livre de référence enfin disponible au format poche. Cet ouvrage vient combler une lacune et relever un défi. Après que l'évanouissement des horizons d'attente a disqualifié les grands récits qui, jadis, prétendaient donner un sens aux mobilisations collectives, il semble désormais possible et nécessaire d'en entreprendre l'histoire hexagonale. Possible, car les travaux existent qui permettent d'en renouveler l'approche comme d'en explorer des aspects inédits. Nécessaire, parce que, de nouveau, la question sociale, mondialisée dans ses causes et ses manifestations, revient en force sur le devant de la scène publique, en quête d'interprétations, de relais, de connexions et de solutions.
L'histoire développée ici s'attache, du XIXe siècle à nos jours, à tous les types de mouvements sociaux - révolutions, rébellions, émeutes, grèves, campagnes électorales, pétitions, etc. - et quels qu'en soient les acteurs - ouvriers, paysans, jeunes, catholiques, minorités sexuelles, etc. Centrée sur la France, elle n'en ignore pas les interactions coloniales et internationales. Attentive à cerner l'articulation du social avec le politique, le culturel, l'idéologique et le religieux, elle entend réintégrer les mobilisations collectives dans une histoire globale dont elles furent et demeurent des moments essentiels.
En partenariat avec
Le Mouvement social.
Rarement une nouvelle technologie aura soulevé autant de passions, avant même son implantation, que le développement de la téléphonie mobile de cinquième génération, dite 5G. Suscitant les pires craintes sur les plans sanitaire et écologique ou en matière de sécurité et de surveillance pour les uns, elle constitue pour les autres une véritable révolution ouvrant tout un monde de possibilités. Comment faire la part des choses? C'est là l'exercice auquel s'est prêté le collectif Atécopol, pour qui la 5G est d'abord et avant tout un cas d'école de la course en avant technologique et de l'obsolescence programmée. En montrant les limites d'une approche strictement technocratique pour évaluer cette technologie imposée, le collectif nous rappelle que le débat entourant la 5G soulève l'enjeu de la nécessaire appropriation démocratique des choix technologiques. La question de la technique est d'abord une question politique.
Pourquoi l'écriture inclusive aboutit-elle à l'exclusion et en quoi, faussement civilisatrice, repose-t-elle sur le barbarisme ? Ce sont Mazarine Pingeot, Boualem Sansal, Matthieu Bock-Côté qui, entre autres, répondent ici à cette question cruciale pour l'avenir du bien commun qui est notre langue. Lutter contre les discriminations ? Si elles sont souvent réelles, parfois fantasmées, nous voilà aujourd'hui sommés d'adopter un idiome artificiel jugé conforme aux droits des uns et des autres. Pourquoi ? Afin de manifester notre adhésion sans réserve à la cause sacrée de l'" inclusion ". Or, la langue
inclusive cristallise tensions et incompréhensions. Seulement, qui oserait la contester tant elle apparaît relever du progrès ?
Les systèmes autoritaires ont toujours voulu contrôler la parole et l'écriture. L'actualité montre qu'il est urgent de protéger la langue française des assauts qu'elle subit. C'est la conviction des douze écrivains et penseurs de premier plan et de tous bords que réunit ce livre. Ils y analysent et combattent ce phénomène de société paradoxal, défendant ensemble l'universalisme républicain. Un ouvrage salutaire.
À partir du 22 février 2019, des millions d'Algériens ont occupé des mois durant, chaque vendredi, les villes du pays pour réclamer le départ du régime. Ce hirak (mouvement) est sans précédent historique : on n'a jamais vu la majorité de la population d'un pays manifester ainsi pacifiquement pendant des mois pour exiger une authentique démocratie.
Réunissant des contributions de journalistes et professionnels algériens ayant participé au mouvement, ainsi que celles de spécialistes du pays, algériens et français, ce livre rend compte de cette extraordinaire ébullition. Il montre en quoi les mots d'ordre du hirak ont révélé la remarquable lucidité du peuple : ils disent comment le régime est dirigé par une coupole mafieuse, réunissant autour du partage des circuits de corruption les chefs de l'armée et de la police politique, cachés derrière une façade politique civile sans aucune autonomie.
Après avoir rappelé les raisons profondes du soulèvement, les auteurs restituent ses multiples facettes, l'inventivité et l'humour des manifestants et manifestantes, la place essentielle des jeunes et des femmes ou la revendication centrale de parachever la libération nationale de 1962. Sans négliger le rôle de la presse et des réseaux sociaux, ni les réactions à la répression policière. Analysant enfin les effets du hirak au sein du pouvoir, ainsi que les réactions des grandes puissances, cet ouvrage apporte des clés essentielles pour comprendre l'un des plus puissants mouvements sociaux de l'histoire moderne.
Six spécialistes reconnus dressent un portrait sans concession de la Chine d'aujourd'hui.QUE VEUT LA CHINE ? TOUT. La domination économique, le renforcement d'un régime de plus en plus autoritaire et paranoïaque, la soumission de sa population, l'effacement de tout principe humaniste... La Chine veut imposer ses propres règles à tous, dans son unique intérêt. Et elle ne s'en cache pas.
QUELS MOYENS MET-ELLE EN OEUVRE POUR Y PARVENIR ? TOUS. De la répression violente au kidnapping d'opposants, du massacre de minorités comme les Ouïghours et les Tibétains à l'espionnage généralisé à l'intérieur de ses frontières comme dans le monde entier, la Chine ose tout. Et là encore, le pouvoir en place avance à peine masqué.
Pour bien comprendre le péril que représente la Chine aujourd'hui, il est indispensable de mieux la connaître, de cerner le plus précisément possible ses ambitions, ses dérives mais aussi ses faiblesses évidentes. Six grands spécialistes qui étudient ce pays depuis de nombreuses années ouvrent ici le
Dossier chinois. Qu'il s'agisse de surveillance à grande échelle, de contrôle des individus, d'écologie, d'économie ou encore de la question du droit des femmes, ils dressent un bilan lucide, précis, chiffré, bien loin du relativisme teinté d'angélisme si fréquent au sujet de la Chine. Un ouvrage essentiel et réaliste pour en finir avec les visions naïves et les idées fausses.