Ibn Khaldûn (1332-1406) est l'historien musulman le plus célèbre en Occident. Célèbre à juste titre : il a totalement renouvelé l'écriture de l'histoire. Dans Le Livre des Exemples, son grand oeuvre, il élabore et applique une «science de la société humaine» qui préfigure les sciences sociales modernes, anthropologie culturelle ou sociologie, et l'histoire des institutions politiques. Il s'intéresse d'une part à ce qu'il appelle «l'histoire vue de l'intérieur», une «histoire conceptuelle» ou «histoire-science» dont témoigne, au tome I de cette édition, son essai-préface, la Muqaddima ; et d'autre part à une histoire événementielle, «histoire-récit» qui pour l'essentiel relate les faits et événements en relation avec la formation et la chute des empires et des principautés - et dont l'Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb, qui fait l'objet du second volume, est la composante la plus originale. En évoquant les déplacements des tribus arabes, et notamment la pénétration de certainesd'entre elles en Afrique du Nord - une catastrophe historique à ses yeux -, Ibn Khaldûn illustre les vues développées dans la Muqaddima au sujet de l'incapacité de ces tribus à former des États étendus et centralisés. En décrivant dans le détail les formations politiques alors constituées, et les alliances des Arabes avec les royaumes et principautés berbères, il donne la clef permettant de comprendre l'histoire nord-africaine, depuis le XI? siècle jusqu'au XIV? siècle (sans parler des enseignements que l'on peut en tirer pour notre temps). Quant à l'histoire des Berbères - le seul récit historique médiéval complet sur ce sujet -, elle est une source irremplaçable de connaissances sur ces sociétés, sur «leurs vertus et leurs nobles qualités», sur leur rôle politique et militaire lors des conquêtes musulmanes de l'Ifrîqiya, du Maghreb et de l'Espagne, sur leurs hommes illustres, leurs saints et leurs savants. L'Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb est donc l'indispensable complément du pan théorique de l'oeuvre d'Ibn Khaldûn. Elle est tout entière construite à partir des concepts fondamentaux exposés dans la Muqaddima, de l'«esprit de clan» ('asabiyya) à la «dynastie» (dawla) en passant par la «nation» (umma). Sans doute la comprendrait-on mal si l'on oubliait que son auteur est un homme du Moyen Âge ; mais il est impossible de ne pas voir les similitudes qu'elle présente sur bien des points avec les approches modernes, par exemple celles d'un Fernand Braudel sur la temporalité historique.
Ibn Khaldûn (1332-1406) est l'historien musulman le plus célèbre en Occident. Célèbre à juste titre : il a totalement renouvelé l'écriture de l'histoire. Dans Le Livre des Exemples, son grand oeuvre, il élabore et applique une «science de la société humaine» qui préfigure les sciences sociales modernes, anthropologie culturelle ou sociologie, et l'histoire des institutions politiques. Il s'intéresse d'une part à ce qu'il appelle «l'histoire vue de l'intérieur», une «histoire conceptuelle» ou «histoire-science» dont témoigne, au tome I de cette édition, son essai-préface, la Muqaddima ; et d'autre part à une histoire événementielle, «histoire-récit» qui pour l'essentiel relate les faits et événements en relation avec la formation et la chute des empires et des principautés - et dont l'Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb, qui fait l'objet du second volume, est la composante la plus originale.
En évoquant les déplacements des tribus arabes, et notamment la pénétration de certainesd'entre elles en Afrique du Nord - une catastrophe historique à ses yeux -, Ibn Khaldûn illustre les vues développées dans la Muqaddima au sujet de l'incapacité de ces tribus à former des États étendus et centralisés. En décrivant dans le détail les formations politiques alors constituées, et les alliances des Arabes avec les royaumes et principautés berbères, il donne la clef permettant de comprendre l'histoire nord-africaine, depuis le XIe siècle jusqu'au XIVe siècle (sans parler des enseignements que l'on peut en tirer pour notre temps). Quant à l'histoire des Berbères - le seul récit historique médiéval complet sur ce sujet -, elle est une source irremplaçable de connaissances sur ces sociétés, sur «leurs vertus et leurs nobles qualités», sur leur rôle politique et militaire lors des conquêtes musulmanes de l'Ifrîqiya, du Maghreb et de l'Espagne, sur leurs hommes illustres, leurs saints et leurs savants.
L'Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb est donc l'indispensable complément du pan théorique de l'oeuvre d'Ibn Khaldûn. Elle est tout entière construite à partir des concepts fondamentaux exposés dans la Muqaddima, de l'«esprit de clan» ('asabiyya) à la «dynastie» (dawla) en passant par la «nation» (umma). Sans doute la comprendrait-on mal si l'on oubliait que son auteur est un homme du Moyen Âge ; mais il est impossible de ne pas voir les similitudes qu'elle présente sur bien des points avec les approches modernes, par exemple celles d'un Fernand Braudel sur la temporalité historique.
L'oeuvre maîtresse de l'historien du XIVe siècle, précurseur de la sociologie et de la philosophie de l'histoire.
«Nous tenons avec ce génie le créateur de la philosophie de l'histoire en langue arabe.» Gaston Wiet.
Consacré à la légitimité du maître spirituel dont le rôle est mis en cause par les docteurs de la Loi, tenant d'une interprétation littérale de la religion, cet ouvrage propose une réflexion originale sur la signification et le développement du soufisme.
"Cet ouvrage traite de l´histoire des tribus berbères et arabes de l´Afrique du Nord (Sanhaja, Maghrawa, Zenata, Zwawa, etc.) depuis l'arrivée de l'Islam jusqu'au temps d'Ibn Khaldûn (1332, m.1406). Y sont passés en revue les petits comme les grands événements que connut cette région, ainsi que l'arrivée des musulmans arabes et berbères en Espagne. Avec beaucoup de détails, Ibn Khaldûn trace une chronologie de la montée et du déclin des dynasties et des royaumes tant arabes que berbères (almohades, hafsides, fatimides, etc). La cohabitation entre ces deux peuples (arabes et berbères), islamiséss quelques décennies d'intervalles au premier siècle de l'Hégire, fut certes conflictuelles à ses débuts mais cette cohabitation sut par la suite se muer en une véritable fusion. La connaissance de sa propre histoire, pour une nation ou un peuple, peut être assimilée aux racines d'un arbre. Les peuples se nourrissent de leur histoire comme l'arbre à travers ses racines. Ce livre vient combler un « vide culturel » important pour ceux qui ont des racines au Maghreb, et permettre d'affiner leur regard sur leurs propres racines. Tout Européen y apprendra, quant à lui, l'histoire de l'autre rive de la Méditerranée qui, hier encore était à des mois de marche, et qui, aujourd'hui est devenue « le voisin du sud », à deux heures de vol de Paris."
The Muqaddimah, often translated as "Introduction" or "Prolegomenon," is the most important Islamic history of the premodern world. Written by the great fourteenth-century Arab scholar Ibn Khaldun (d. 1406), this monumental work established the foundations of several fields of knowledge, including the philosophy of history, sociology, ethnography, and economics. The first complete English translation, by the eminent Islamicist and interpreter of Arabic literature Franz Rosenthal, was published in three volumes in 1958 as part of the Bollingen Series and received immediate acclaim in the United States and abroad. A one-volume abridged version of Rosenthal's masterful translation first appeared in 1969. This Princeton Classics edition of the abridged version includes Rosenthal's original introduction as well as a contemporary introduction by Bruce B. Lawrence. This volume makes available a seminal work of Islam and medieval and ancient history to twenty-first century audiences.
Pour la première fois, la Muqaddima d'Ibn Khaldûn, dans une édition critique basée sur l'ensemble des manuscrits et présentant le texte intégral de l'oeuvre, par Abdesselam Cheddadi, auteur de la traduction française du Livre des Exemples paru chez Gallimard dans la Bibliothèque de la Pléiade en 2002
La Muqaddima d'Ibn Khaldûn constitue une oeuvre unique en son genre tant dans le cadre de la culture arabe et islamique que dans celui de la culture universelle.
Or, ce texte de premier ordre n'a pas connu jusqu'à ce jour une édition critique en arabe qui en établisse le texte d'une manière rigoureuse, condition indispensable à son étude scientifique. En effet, les deux premières éditions, celle de Nasr al-Dîn al-Hûrînî, publiée à Boulaq, près du Caire, en 1857, et celle de Marc Quatremère, publiée à Paris, une année plus tard, n'avaient utilisé qu'un nombre restreint de manuscrits, les seuls connus à l'époque, et ni l'une ni l'autre n'étaient dotées d'un appareil critique. Les éditions de la Muqaddima qui ont circulé depuis lors sont des copies plus ou moins fidèles de ces deux éditions, sans aucune amélioration notable.
L'édition présentée aujourd'hui s'appuie sur l'ensemble des manuscrits originaux répertoriés. Elle est dotée d'une introduction à la Muqaddima et à l'oeuvre d'Ibn Khaldûn en général par le Professeur Abdesselam CHEDDADI, une notice sur la présente édition, des notes donnant des explications sur les notions, les faits et événements historiques et culturels, et un index général des noms propres où l'on trouvera des informations détaillées sur les personnages, les lieux et les ouvrages cités par l'auteur. Elles comprennent également les illustrations de l'auteur (diagramme représentant le cercle de l'équité, carte du monde de l'époque, tableau astrologique du jeu de la zâ'iraja), ainsi que des reproductions de quelques pages des principaux manuscrits de la Muqaddima.