En septembre 1878, R. L. Stevenson accompagné d'un âne - mais à pied - traversait en douze jours les Cévennes, de Monastier à Saint-Jean-du-Gard. Dormant sous les étoiles qui avaient éclairé la révolte des camisards, attiré par la voix lointaine d'une flûte, emporté par les ombres qui valsaient en mesure à l'appel du vent, se lavant dans l'eau courante des rivières, amical envers les moines trappistes comme envers les dissidents protestants, il découvrit la magie des rencontres, la complicité des paysages, l'ivresse de la liberté. Trouvant dans une approche sensuelle et poétique de la nature toutes les raisons de croire en l'amour qui allait changer son existence, il ramena, de cette marche sur les chemins des bergers, le livre le plus cordial et le plus confiant en la vie.
Au large de l'Écosse, en mer du Nord, à la croisée de plusieurs routes maritimes, se trouve un récif meurtrier, où les navires s'abîment par dizaines. En 1807, un homme décide de mettre fin à cette malédiction. Ingénieur pour la Compagnie des Phares du Nord, Robert Stevenson se lance dans une entreprise périlleuse : ériger un phare sur un récif immergé vingt heures par jour. Trois années durant, dans des conditions chaotiques, il coordonne le chantier de Bell Rock. Animés par la volonté de rendre la mer plus sûre, ses hommes et lui luttent contre vents et marées pour mener à bien ce projet ambitieux.
En racontant l'histoire de sa famille et en publiant les carnets de son grand-père, Robert Louis Stevenson rend non seulement hommage à la dynastie de pionniers et de bâtisseurs dont il est issu, mais il révèle aussi au public une formidable aventure collective.
Ce célèbre roman ne se réduit pas à une histoire de double, une parodie de Frankenstein. Qu'est-ce qui se cache derrière la porte ? L'intérieur de notre être, où voisinent le civilisé et le sauvage, l'animalité et l'humain, la mort et la vie ? Ou bien un crime secret que nous devrions expier ? Les frontières entre le jour et la nuit s'estompent, comme dans le brouillard ou dans la pluie de Londres. La peur s'insinue en nous, notre identité personnelle vacille. Stevenson multiplie les points de vue, à travers diverses récits, dont le dernier, celui du docteur Jekyll, laisse ouverte une question : et si M. Hyde courait encore à travers le monde ? Hyde n'est pas seulement le mal que Jekyll a expulsé de lui. C'est plutôt la figure du malheur. Par elle, Stevenson a donné une forme à ses tourments. Par l'art, il a triomphé de ses songes cruels.
On se persuadera à la lecture du texte jubilatoire de Stevenson, Une apologie des oisifs, où défile une galerie d'excentriques britanniques de la plus belle eau, que la paresse et la conversation - au même titre que l'assassinat - méritent de figurer parmi les beaux-arts.
Aujourd'hui, chacun est contraint, sous peine d'être condamné par contumace pour lèse-respectabilité, d'exercer une profession lucrative, et d'y faire preuve d'un zèle proche de l'enthousiasme.
La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des accents de bravade et de gasconnade. il ne devrait pourtant pas en être ainsi. cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout autant voix au chapitre que le travail.
Le jeune Jim Hawkins se retrouve embarqué dans une folle aventure lorsqu'il découvre une mystérieuse carte au trésor dans les affaires d'un vieux marin séjournant à l'auberge de ses parents. Il se lance alors dans une chasse au trésor à bord de l'Hispaniola, en compagnie d'un équipage haut en couleur : le cuisinier unijambiste Long John Silver, l'intègre capitaine Smollett ou encore le rassurant docteur Livesey. Mais l'expédition s'avère périlleuse...L'Île au trésor est un grand roman d'aventures, devenu un classique de la littérature anglaise.
Elle est parfois paresseuse, souvent têtue, mais toujours affectueuse. Il s'agit de Modestine, l'ânesse qui accompagne, dans ce récit autobiographique, Robert Louis Stevenson, lors de sa singulière traversée des Cévennes. Ensemble, ils partagent cette aventure, ponctuée de multiples rencontres et imprévus. Et malgré leur lien orageux, une amitié atypique éclot peu à peu au sein de ce duo aussi original qu'attachant.«Il faisait déjà chaud. J'attachai ma veste au paquetage, et je cheminai en bras de chemise. Modestine elle-même était de fort bonne humeur, et se lança spontanément, pour la première fois à ma connaissance, dans un trot cahoté qui, à chaque secousse, envoyait les avoines danser dans la poche de mon manteau. Derrière moi, au nord du Gévaudan, la vue s'étendait à chaque pas.»
Un monstre rôde dans les brumes victoriennes de Londres. Il a piétiné une fillette, tué un député et boxé une marchande d'allumettes. C'est un petit homme difforme et mal habillé, qui inspire à tous ceux qui l'ont vu des sentiments mêlés de répulsion, de crainte et de haine. À quoi, à qui ressemble-t-il ? Pourquoi les témoins oculaires de ses méfaits sont-ils incapables de décrire Mr Hyde ? Pourquoi Mr Utterson, le notaire du Dr Jekyll, est-il hanté par le testament de son client, au point de faire des cauchemars ? Pourquoi se lance-t-il sur la piste de Hyde, dans une partie de cache-cache funeste aux dimensions d'une ville labyrinthe ? Quel lien, en définitive, unit Dr Jekyll à Mr Hyde ? Issu d'un cauchemar de son auteur, et salué dès sa parution par Henry James comme un chef-d'oeuvre de concision, ce roman policier en trompe-l'oeil, dont les récits imbriqués débouchent sur un conte fantastique, réserve une surprise de taille au lecteur, et de nombreuses zones d'ombre. Dès 1886, Stevenson plonge dans les profondeurs déformantes du miroir de l'âme humaine jusqu'aux racines de l'inconscient.
Rendant toute leur force à la contemplation, au détachement, à la lucidité sur soi, l'histoire de Will, universelle, intemporelle, est un hymne à la sagesse dont cette nouvelle traduction, attentive au style finement ciselé de Stevenson, cherche à rendre la beauté.
En 1752, l'Écosse se relève à peine d'une guerre meurtrière. Le pouvoir anglais fait peser lourdement sa main sur les clans highlanders qui l'ont défié. Depuis leur exil, les chefs de clan survivants tentent de ranimer une rébellion vouée à l'échec.
C'est le décor que Stevenson choisit pour Enlevé !. Il y retrace les pérégrinations d'un jeune héritier spolié par un oncle qui veut le faire disparaître et d'un rebelle pourchassé par les anglais - improbable duo que seul le statut de fugitif va rapprocher.
Reconstitution historique d'une grande fidélité, Enlevé ! parut en 1886, la même année que L'Étrange Cas du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde, et reste l'un des plus célèbres romans d'aventures de Stevenson.
Ce volume contient, dans de nouvelles traductions, non seulement les deux chefs-d'oeuvre qui figurent au titre, mais aussi des ouvrages moins connus : deux récits de voyage, une recueil de nouvelles (Les Nouvelles Mille et Une Nuits), un romance (Le Prince Othon) et un roman à découvrir, Le Dynamiteur.
C'est à la naissance d'un maître dans l'art du romance que l'on assiste ici. Stevenson tourne le dos à toute forme de réalisme et de naturalisme : «C'est quand on est incapable d'écrire Macbeth qu'on écrit Thérèse Raquin. [...] le grand homme crée la beauté, la terreur, le rire, là où le petit homme remplace la beauté par la psychologie, la terreur par la laideur, et le rire par la blague.» Ce que trahissent de tels propos, c'est bien la conception d'un art dont le but n'est pas de «faire concurrence à la vie». «Ce que fait l'homme, dans le raisonnement comme dans la création, c'est de fermer les yeux à demi sur la réalité qui l'éblouit [...] pour contempler une certaine abstraction de l'imaginaire.» Un art qui puise dans le réel, certes, mais en respectant son opacité : Stevenson laisse au monde son secret ; la narration cède le pas à la poésie, qui tente de hisser la réalité au niveau du mythe.
Le Maître de Ballantrae (1889) est le chef-d'oeuvre de Stevenson. Ce roman d'aventures, qui commence en Écosse en 1745, entraîne le lecteur sur les champs de bataille, sur les mers avec les pirates, vers les Indes orientales et enfin en Amérique du Nord avec sa terrible forêt sauvage, hantée par des trafiquants, des aventuriers patibulaires et des Indiens sur le sentier de la guerre. On retrouve l'inspiration de L'Île au trésor (1883), enrichie de celle du Cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde (1886), car Stevenson poursuit son exploration obsessionnelle du mystère et des ambiguïtés du mal. Le héros, James Durie, Maître de Ballantrae, livre à Henry, son frère cadet, un combat sans merci. Stevenson décrit la fascination romantique que ce protagoniste diabolique, séduisant, raffiné, intelligent, implacable et sans scrupules, est capable d'exercer sur ses proches et jusque sur les narrateurs chargés de relater ses aventures prodigieuses.
La recherche de climats plus cléments pour sa santé fragile pousse Stevenson à s'installer en 1890 dans l'archipel des Samoa, sur l'île d'Upolu. En achetant le domaine de Vailima, il devient propriétaire terrien et chef de clan. Mais il est plus que jamais écrivain. Galvanisé par son exil thérapeutique, Tusitala, le «raconteur d'histoires» (tel est le nom que lui donnent les Samoans), multiplie les projets. Paraît un recueil de trois nouvelles, Veillées des îles. Apparemment fort composite - «La Plage de Falesá» est une fiction polynésienne, «Le Diable dans la bouteille» une version inversée du mythe de Faust, «L'Île aux voix» dérive d'une légende hawaïenne -, il révèle en réalité des textes majeurs et, avec «La Plage de Falesá», un véritable chef-d'oeuvre, qui scandalisa les lecteurs victoriens. Le Stevenson des mers du Sud récuse tout exotisme : «ces îles, il les montre pour ce qu'elles sont, rincées de leurs apparences paradisiaques, nettoyées jusqu'à l'os des mirages qui s'y attachaient encore : l'île sans l'idylle» (Marc Porée). Roman «proto-conradien», dans lequel le trouble Attwater semble annoncer le Kurtz d'Au coeur des ténèbres, Le Creux de la vague (The Ebb-Tide) s'inscrit dans la même ligne. Les lecteurs du XXle siècle seront sensibles à la réflexion sur le colonialisme anglo-saxon qui traverse ces textes.
Pendant les deux dernières années de sa vie, Stevenson ne compose pas moins de quatre romans. La veine écossaise n'est pas négligée. Sept ans après Enlevé! paraît une nouvelle aventure de David Balfour : Catriona. Sur fond de nationalisme écossais, le coeur du jeune David balance entre la volcanique Catriona, fille du clan MacGregor, et une Hanovrienne piquante, Barbara Grant. Situation bien connue des lecteurs de Waverley, le premier roman de Walter Scott. On retrouve l' influence de ce dernier dans Saint-Yves, roman historique échevelé, abandonné après trente chapitres ; ces aventures d'un soldat de Napoléon retenu prisonnier au château d'Édimbourg seront complétées par Arthur Quiller-Couch, dont on trouvera ici, en appendice, les six chapitres conclusifs. Catriona et Saint-Yves sont contemporains de l'engagement de Stevenson auprès des rois de Samoa, qui lui rappelaient les chefs de clan des hautes terres d'Écosse : «Entre le passé et le présent, le lointain et le proche, l'histoire et la fiction, le chassé-croisé est constant, et les frontières tombent» (M. Porée).
Stevenson meurt à Vailima le 3 décembre 1894 ; il avait quarante-quatre ans. Il aurait encore travaillé à son dernier roman le matin de sa mort. Mais Hermiston restera inachevé. La violente histoire d'Adam Weir, le «juge pendeur», et de son fils Archie, qui s'oppose à la peine de mort, «devrait provoquer ou bien des ronflements ou bien une tornade», estimait l'écrivain. Ce que l'on a conservé de ce qui aurait été son ultime chef-d'oeuvre donne à penser que la seconde hypothèse était la bonne.
1888 : Stevenson et sa femme décident de partir à la découverte des mers du Sud. Le voyage durera deux ans, jusqu'à ce qu'ils abordent les îles Samoa, où Stevenson devait mourir prématurément en 1894. Un regard lucide sur ces îles du Pacifique tout aussi paradisiaques que dangereuses, comme ses habitants, aujourd'hui gravement menacées par la montée des eaux. Un grand récit maritime, à l'instar de ceux de Melville ou de Robert Henry Dana, doublé de riches observations sur des civilisations en danger confrontées au début du colonialisme.
Traduit de l'anglais par Théo Varlet et Isabelle Chapman.
Stevenson Dr Jekyll et Mr Hyde Petit, difforme, velu, un monstre erre dans l'atmo-sphère trouble des rues de Londres. Le vent souffle, l'éclat rouge des réverbères perce à peine le brouillard...
Paisiblement installé dans son bureau, devant le feu qui crépite, un respectable savant voit avec épouvante sa belle main se dessécher, se couvrir de poils...
Une histoire à faire dresser les cheveux sur la tête du lecteur, même le plus enclin à se dédoubler.
Edition de Patrick Wald Lasowski.
Le jeune Loudon Dodd, en dépit d'une famille bourgeoise rêvant pour lui d'une carrière à la Bourse, s'émancipe et découvre les frissons d'une vie autrement plus risquée.
Appelé par Jim Pinkerton dans le grand port de San Francisco, puis initié à des affaires pour le moins hasardeuses, le jeune aventurier s'approprie pour la revendre la cargaison d'un navire échoué. L'équipage, hagard, lui apprend alors qu'au lieu d'inoffensifs sacs de riz, c'est une autre marchandise que contiennent les soutes... Roman d'aventures placé sous le signe du naufrage, intrigue policière ourdie de main de maître, Le Trafiquant d'épaves est aussi le récit d'un vaste piège et une magistrale évocation des bas-fonds du San Francisco de la fin du XIXe siècle.
"Lord Hermiston est une éminente figure du Glasgow du début du XIXe siècle. Juriste de renom, il est connu pour ses opinions conservatrices, son franc-parler et sa sévérité implacable. Son fils unique, Archibald, étudiant en droit, s'émeut un jour de la férocité avec laquelle il envoie un malfaiteur à la potence : c'est le point de départ d'un conflit qui va bouleverser la vie du père comme du fils.
Relégué dans un domaine campagnard, Archibald va bien involontairement aggraver sa situation en tombant amoureux fou d'une jeune femme du voisinage, roturière qu'il lui est impossible d'épouser...
Stevenson était en train d'achever la rédaction d'Hermiston lorsqu'il mourut, fin 1894, aux îles Samoa. Publié sur les instances d'Henry James, qui en avait lu le manuscrit, Hermiston reste l'un de ses romans les plus ambitieux."
Collection « Classiques » dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety R.L. Stevenson L'étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde Intrigué par le testament de son ami Jekyll qui lègue tous ses biens à un certain Mr Hyde, le notaire Utterson cherche à rencontrer le légataire. Troublé par l'inquiétante apparence du personnage, dont il apprend qu'il a foulé aux pieds, dans la rue, le corps d'une fillette, Utterson interroge le Dr Jekyll qui se mure dans le silence. Mais la perplexité du notaire s'accroît lorsqu'il apprend que, pour assassiner un gentleman, Hyde s'est servi de la propre canne du Dr Jekyll. Il décide alors de poursuivre son enquête...
Lorsqu'il publie cette nouvelle en 1886, Stevenson rencontre un succès immédiat. C'est qu'ici, aussi bien que dans ses autres récits, s'invente un nouveau fantastique où le double est souvent le diable et qui n'écarte pas la dimension morale. Dans un décor plus onirique que réaliste, l'inquiétante étrangeté de ces textes savamment construits est finalement de nous montrer des êtres poussés par la curiosité et qui, dans la double hantise de trop voir ou de ne pas voir assez, n'en finissent pas d'errer dans une forêt de symboles qu'ils ne réussissent pas toujours à déchiffrer.
Ce volume comprend, outre L'étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Le Voleur de cadavres, Les Gais Lurons et Olalla.
Edition et traduction de Jean-Pierre Naugrette
Keawe, jeune marin hawaïen, profite d'une escale pour visiter San Francisco, quand il rencontre un vieil homme riche et mélancolique, propriétaire d'une mystérieuse bouteille dotée d'immenses pouvoirs... Quelques mois plus tard, une deuxième rencontre scellera pour de bon son destin : celle d'une jeune fille aussi belle qu'aimante et généreuse. Leur marche vers le bonheur va se trouver étrangement compliquée par la bouteille et le petit diable qu'elle renferme - créature dont il est difficile de dire si elle résout plus de problèmes qu'elle n'en amène...
Amoureux de la France, Stevenson va la découvrir du Nord au Sud et publier ainsi deux récits de voyage, en 1878 et 1879.
En canoë sur les rivières du Nord reste aujourd'hui bien moins connu que Voyage avec un âne dans les Cévennes, il a pourtant le même charme, les mêmes qualités. Accompagné d'un ami, l'écrivain embarque le lecteur à Anvers pour le mener à Pontoise. Sous sa plume, on découvre la poésie de l'Oise et l'on se prend à rêver d'une vie de bohème sur l'eau.
Lorsqu'en 1879, il parcourut à pied les deux cents kilomètres du Monastier à Saint-Jean-du-Gard avec pour toute compagne une ânesse aussi têtue que le veut l'adage, Stevenson pouvait-il se douter qu'il ouvrait un chemin qui porte aujourd'hui son nom ? Les émules ont été nombreux depuis à suivre ses pas... Et si beaucoup transportent au fond de leur sac le récit que l'écrivain a tiré de ces quinze jours d'aventure, là n'est pas la seule raison du succès de ce texte, qui mêle sens de l'observation et sens de l'humour, descriptions de paysages et instants de vie saisis sur le vif.
En 1882, Robert Louis Stevenson se rend à Davos pour se soigner. Il est accompagné de son épouse Fanny Osbourne et du fils de celle-ci, Lloyd, alors âgé de 12 ans. Lloyd est passionné d'imprimerie qu'il pratique sur une petite presse à bras. L'enfant publiera et imprimera en connivence avec Stevenson, 5 petits livrets de poèmes et de gravures sur bois de celui-ci. En 1921, devenu un homme, Lloyd Osbourne republiera en un seul volume, ces publications touchantes devenues rarissimes. Il les accompagnera d'une préface relatant cette singulière et émouvante aventure. C'est ce volume que publie Harpo&, enrichi d'une traduction inédite de Benjamin Mouze.
«Toute lecture digne de ce nom se doit d'être absorbante et voluptueuse», écrit Stevenson dans À bâtons rompus sur le roman. Les oeuvres rassemblées dans ce deuxième volume, écrites pour la plupart au cours de l'errance à laquelle la quête de climats propices à sa santé oblige désormais Stevenson, ont à coeur de répondre à cette injonction et jouent de toutes les facettes du romanesque : Enlevé ! se transporte dans les Highlands, où il file ventre à terre ; La Chaussée des Merry Men a pour décor un îlot d'Écosse battu par les vagues ; La Flèche noire relate des «Aventures au temps de la guerre des Deux-Roses» ; Le Grand Bluff, pastiche plein de fantaisie, navigue plutôt entre romance, enquête policière et sensationnel ; Le Maître de Ballantrae, chef-d'oeuvre incontestable de cette période, multiplie les sauts de puce entre l'Ancien et le Nouveau Monde, l'Écosse, l'Inde et l'Amérique ; quant au Pilleur d'épaves, première fiction inspirée par les mers du Sud - on sait que Stevenson finira ses jours aux Samoa -, l'auteur semble y récapituler toute sa trajectoire passée. Pas un personnage, dans ces romans où le thème du double est toujours présent, qui ne soit fasciné par qui se montre plus exalté, plus retors, plus séduisant que lui. Entre peur et exultation, le lecteur, qui joue à être le héros du récit, renoue avec des sensations d'enfance qu'il croyait perdues ou pensait émoussées...
De 1875 à 1879, entre Sambre et Escaut, aves un seul compagnon.
Bilingue Série anglaise dirigée par Pierre Nordon Les ouvrages de la collection bilingue proposent :
- des textes de grands auteurs étrangers ;
- une traduction fidèle et précise ;
- une introduction critique permettant d'approfondir le sens des textes ;
- de nombreuses notes de caractère culturel, et des précisions linguistiques éclairant certains partis pris de traduction.
L'Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde The Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde Traduction et notes de Jean-Pierre Naugrette « Docteur Jekyll et Mr. Hyde est-il une oeuvre à l'intention hautement philosophique ou simplement la plus ingénieuse des fictions ne prêtant pas à conséquence ? » demandait Henry James en 1888. Il ajoutait aussitôt : « Ce qui me frappe ce n'est pas tant la profondeur de l'idée que l'art de la présentation la forme extrêmement réussie [.]. Je confesse que c'est à mon point de vue la chose la plus édifiante dans le genre de la courte histoire rapide, concentrée, qui est réellement un chef-d'oeuvre de concision. » J.-P. N.