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claire mauss copeaux
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Algérie, 20 août 1955 ; insurrection, répression, massacres
Claire Mauss-Copeaux
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 11 Septembre 2013
- 9782228909754
Que s'est-il exactement passé en Algérie, le 20 août 1955, quand, à midi précis, des soldats de l'Armée de libération nationale, branche armée du FLN, appuyés par la population, ont attaqué simultanément les agglomérations situées dans le quadrilatère délimité par Collo, Philippeville, Guelma et Constantine ? Y a-t-il eu, comme on le dit, un massacre généralisé perpétré par les Algériens ? Et que sait-on réellement des semaines suivantes, où la répression et les représailles se soldèrent par la mort de milliers de civils algériens ?
Sur cet événement qui est l'un des plus marquants de la guerre d'Algérie, Claire Mauss-Copeaux nous donne un livre-choc. Au terme d'une longue et minutieuse recherche, croisant des archives extrêmement importantes et incontestables avec le témoignage des survivants des deux bords, elle éclaire les massacres commis aussi bien par des nationalistes algériens que par les forces de l'ordre françaises.
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Taksim ! Chypre divisée, 1964-2005
Etienne Copeaux, Claire Mauss-Copeaux
- Les Presses De L'Inalco
- Mediterranee(s)
- 14 Mars 2023
- 9782858314195
À Chypre, indépendante depuis 1960, l'agressivité des mouvements nationalistes importés de Turquie et de Grèce a abouti à des affrontements interethniques, à la séparation des communautés grecque et turque, autrement dit orthodoxe et musulmane, et enfin à une tentative de coup d'État pro-grec suivie d'une intervention armée turque qui a accompli le partage (taksim) de l'île en 1974. À l'époque, environ un tiers des Chypriotes ont subi un ou plusieurs exodes forcés et le tissu social de l'île a été détruit. De 1995 à 2004, les auteurs de cet ouvrage ont écouté la population, surtout du côté turc, jusqu'alors négligée par la recherche. Les témoignages recueillis, parmi des « gens de peu », disent le malheur de la déchirure comme les craintes et les espérances de ceux qui tentent de reconstruire une mémoire commune.
Cette étude illustre les dégâts du nationalisme, plaqué sur la religion et souvent artificiellement inculqué dans l'esprit de populations qui vivaient ensemble, parfois difficilement, mais sans se faire la guerre. À son échelle, le cas chypriote n'est guère différent du désastre yougoslave, vingt ans plus tard : le danger n'est pas dans l'Autre, mais dans les nationalismes qui jouent avec le feu. -
La source ; mémoires d'un massacre : Oudjehane, 11 mai 1956
Claire Mauss-Copeaux
- Payot
- 11 Septembre 2013
- 9782228909600
Noor : " Ce matin de mai, la jeune fille débouchait du sentier qui menait à la source. D'un buisson, un soldat a surgi, il a couru vers elle. Elle a posé sa cruche à ses côtés et lui a fait face. Le soldat l'a renversée. La jeune fille a hurlé. Depuis sa maison, son père l'a entendue et s'est précipité à son secours. Il s'est jeté sur le soldat, l'immobilisant à terre.
D'autres soldats sont arrivés. C'est comme ça que le massacre a commencé... ".
La Dépêche de Constantine, 12-13 mai 1956 : " Brillant succès des forces de Pacification. Alors qu'elle effectuait une opération de contrôle dans une mechta du douar d'El Ancer, une section a été attaquée par une bande rebelle appuyée par la population. Le combat a été très violent, allant jusqu'au corps à corps. Les militaires ont eu un tué et un blessé, 79 rebelles ont été abattus ".
André, professeur, responsable de l'ordinaire : " Les copains sont rentrés d'opération. Ils n'ont rien dit. Quand j'ai lu La Dépêche de Constantine le surlendemain, quand j'ai vu qu'aucune arme n'avait été récupérée, j'ai tout de suite pensé à un massacre. Depuis j'ai cherché à savoir... ".
René, agriculteur, appelé : " On est monté à Oudjehane. Le capitaine a dit : "Vous ramenez tous les hommes." On venait pour ramasser les hommes, pour parler avec eux... On venait pour donner du chocolat aux petits bougnoules et on s'est fait tirer dessus. Le capitaine a dit alors : "Tuez tous les gars". "