Filtrer
elsa morante
-
«Le destin de mes parents aurait pu me servir d'avertissement. Mais leur exemple ne put rien contre notre disposition naturelle. Le mal venimeux du mensonge serpente sur les branches de ma famille, tant paternelle que maternelle.»À la mort de sa mère adoptive, Elisa reconstitue son histoire familiale. Une histoire dominée par un homme au charme ténébreux, Edoardo Cerentano di Paruta. Dans la Sicile de toutes les magies, ce noble et riche héritier tisse sournoisement les trames du destin, séduisant puis dédaignant sa cousine, la belle Anna, manipulant son ami Francesco, attisant les jalousies et élaborant de cruels stratagèmes. L'ombre du «Cousin» hantera ceux qu'il a envoûtés jusqu'au drame.
-
L'Île d'Arturo, c'est tout l'univers secret de l'enfance et de l'adolescence, mais c'est également, dans le golfe de Naples, l'île de Procida. Arturo y a grandi solitaire et sauvage. Au monde merveilleux des mythes de son enfance, Arturo va peu à peu voir se substituer celui, hostile et pourtant exaltant, des réalités.Et ce sera dans une atmosphère captivante où la comédie côtoie souvent le drame, à travers des aventures que baigne de poésie le talent d'Elsa Morante, une initiation, qui va jusqu'à l'ultime épreuve, jusqu'à la révélation du dernier et du plus cruel des mystères de la vie.
-
Le châle andalou et autres nouvelles; lo scialle andaluso ed altre novelle
Elsa Morante
- Folio
- Folio Bilingue
- 18 Juin 2020
- 9782072893292
Nouvelle édition en 2020
-
«Montrez à un enfant un chandelier allumé : il ouvrira de grands yeux, agitera les mains, et fera une fête comme s'il voyait une merveille de la nature. Avec le temps, il s'habituera aux grâces de la vie, et il lui faudra quelque chose de rare pour lui donner de l'étonnement et du plaisir. Il n'en était pas de même pour Donna Amalia ; elle restait toujours une novice, et le monde, pour elle, était un théâtre d'Opéra toujours ouvert, avec toutes ses lumières allumées. Par exemple : qu'y a-t-il de plus commun, de plus connu que le soleil et la lune ? Eh bien, devant chaque soleil, devant chaque lune, Donna Amalia s'enthousiasmait, se prenait de curiosité, et elle se tourmentait d'envie comme si elle voyait passer le cortège de la Reine de Saba.» Trois nouvelles oniriques par la grande plume italienne de La Storia.
-
Par l'auteur de La Storia, quatorze nouvelles sur le monde imaginaire de l'enfance et de l'adolescence. «Le châle andalou» évoque les tourments d'un garçon partagé entre une adoration éperdue pour l'univers des adultes, incarné par sa mère, et la peur de la réalité. Dans «Le jeu secret», trois enfants, la nuit, s'identifient à des personnages romanesques de leur invention. Dans chaque texte de ce recueil, Elsa Morante nous offre la clé d'un domaine enchanté.
-
À Milan, en 1975, un homme d'une quarantaine d'années, mal dans sa peau et dans la société, décide d'entreprendre un voyage en Andalousie à la recherche de l'unique femme de sa vie, celle qui l'a à jamais fasciné, sorcière et fée, madone et putain, l'aimante, la belle et rebelle Aracoeli:sa mère. Entre l'agonie de Franco et l'assassinat de Pasolini, plus meurtri par son enfance que par la sanglante Histoire, Manuele reparcourt ainsi, à travers le temps et l'espace, dans ses lumières et ses ombres, ses sortilèges et ses mensonges, l'existence d'Aracoeli. Dans sa descente vertigineuse aux entrailles de sa mère, Manuele, Orphée et Oedipe à la fois, verra surgir des replis secrets de sa mémoire, telle une idole dévoilée, celle dont le nom, Aracoeli, signifie «Autel-du-Ciel», où lui, le fils, en une terrible passion, s'est laissé immoler.Roman des amours inguérissables, Aracoeli est le plus déchirant portrait de femme que la littérature contemporaine nous ait donné.
-
Ce volume rassemble une cinquantaine de récits inédits publiés par elsa moraine entre 1939 et 1941 alors qu'elle n'avait pas trente ans.
Ecartés des volumes dans lesquels la romancière avait réuni certains de ses récits (le jeu secret et le châle andalou), dispersés dans des journaux aujourd'hui introuvables ou sommeillant parmi les papiers qu'elle laissa à sa mort, ces pépites attendaient leur heure. il fallait les tirer de l'oubli et restituer leur éclat sauvage. des personnages singuliers que la vie rend fous d'amour ou de tristesse, des histoires qui se brisent comme des verres après la fête, des rires d'enfant, des chiens peureux, des âmes, des fidélités à toute épreuve: les courts récits d'elsa morante tiennent de la fable et de l'anecdote, du réalisme et du rêve, ils chatoient dans la lumière d'un jour qui contiendrait les couleurs et les douleurs du couchant.
Une sensibilité merveilleuse les traverse tout entiers. chacun d'entre eux ouvre un monde et referme un destin. alfonso bernardinelli, un des critiques italiens les plus influents de la littérature italienne contemporaine a pu écrire: " elsa morante savait que les facultés humaines d'où naît la culture la plus authentique sont vulnérables et poursuivis par de nombreux monstres, elle savait aussi que défendre ces facultés nécessite toujours, même dans les circonstances les plus communes, une certaine dose d'héroïsme.
" cet héroïsme éclate partout dans les récits oubliés - avec quelle grâce, on le verra.
-
«Du 19 janvier au 30 juillet 1938, Elsa Morante a reporté ses rêves sur un cahier d'écolier. Dans son état cruel, tendre et émouvant, le manuscrit trouvé après la mort de son auteur est bien un journal intime à l'érotisme perlé, mais d'un genre plus unique que rare : il est fait de rêves, il n'est pas le fruit de veilles mais de sommeils, il n'est pas diurne mais nocturne... Une matière première qui est un document exceptionnel, en soi d'abord, et puis en reflet viscéral de toute l'oeuvre d'Elsa Morante, cette biographie à peine déguisée d'elle-même et de notre siècle.» Jean-Noël Schifano.
-
« J'étais la première de la classe. Les autres petites filles, en cachette, me mettaient dans la poche des nougats ou des objets en terre cuite comme des casseroles ou des poêles miniatures. Mais je savais qu'elles ne m'aimaient pas et qu'elles le faisaient par intérêt, afin que je leur souffle les réponses et les laisse copier mes devoirs. Rien d'étonnant du reste, car je ne m'aimais pas moi-même. » Il y a déjà tout Morante dans ces premières lignes. L'enfance farouche, l'Histoire, et cette fascinante volonté d'être toute liée à la douleur d'être.
De juin 1939 à janvier 1940, Elsa Morante évoque ses souvenirs d'enfance dans la revue Oggi.
Elle revit à travers ces quinze récits les moments les plus intenses de son enfance. Depuis les jeux avec ses frères jusqu'à ses premières amours, sans oublier ses camarades de classe et ses dignes institutrices, c'est sur un ton ironique et malicieux qu'elle raconte cette époque insouciante.
La jeune Elsa apparaît pleine de vitalité, d'imagination, et toujours exubérante. Elle s'improvise metteur en scène, crée une pièce de théâtre et tombe amoureuse de l'aviateur Lindberg à qui elle envoie des lettres passionnées.
« Je lui écrivais qu'en dehors de lui aucun homme n'existait, et j'avançais au milieu des autres, hautaine, portant à la place du coeur un feu sacré. »
-
«C'est entre Mensonge et sortilège (1948) et L'île d'Arturo (1958), peu avant ou pendant leur écriture, que la plupart des poésies rassemblées ici voient le jour. Elles s'enchaînent avec Le monde sauvé par les gamins (1968) et irriguent de leur musique déchirante l'oeuvre et la vie d'Elsa Morante. Au coeur de l'univers morantien, elles sont l'"alibi" du réel pour dire l'imaginaire et de l'imaginaire pour dire le réel. Ainsi, l'"ultime amour impossible, douloureux et fou" du poème Aventure est à la fois l'amour d'Elsa pour le cinéaste Luchino Visconti et l'amour d'Arturo pour son père. Dans l'ensorcellement des livres et les leurres de la vie.» Jean-Noël Schifano.
-
«Dans son importante note introductive à une édition italienne du Monde sauvé par les gamins (qui ouvre aussi notre édition française), Elsa Morante, parlant d'elle-même, écrivait : En 1965, elle a tenu dans plusieurs villes une conférence, Pour ou contre la bombe atomique, qui donnera son titre à son recueil d'essais. Ce recueil de textes publiés entre 1950 et 1970 est sorti deux ans après la mort de son auteur en Italie, mais tel que l'avait souhaité Elsa Morante, dans son titre et dans sa structure. Un livre contre toutes les désintégrations.Langue parlée plus souvent qu'écrite, spontanéité, simplicité : Elsa Morante prend son lecteur par la main et le guide en lui racontant ce qu'il voit et ne voit pas dans notre monde de chair et de papier. Elle ne regarde pas par en dessous comme les hypocrites qui voudraient régenter le monde des lettres et des arts en se faisant les bouffons aigris des pouvoirs (des lignes admirables à ce sujet !...) : depuis les anges de Fra Angelico jusqu'à l'ère atomique, elle regarde droit et clair, et parle, comme elle avait accoutumé dans sa vie, avec douceur, avec rage, avec force et vérité toujours, sans poil lustré sur la langue.C'est le solo critique d'un esprit créateur en butte aux Trissotins d'hier - et d'aujourd'hui. C'est un rayon lumineux qui éclaire notre réalité dans ses enfers et ses paradis.»Jean-Noël Schifano.
-