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«Un jour de janvier de l'an 1941 un soldat allemand marchait dans le quartier de San Lorenzo à Rome. Il savait en tout 4 mots d'italien et du monde ne savait que peu de chose ou rien. Son prénom était Gunther. Son nom de famille demeure inconnu.» Dans cette fresque à la fois historique et populaire, Elsa Morante fait revivre à travers l'histoire d'Useppe, fruit d'un viol commis par un soldat allemand ivre, et de sa mère, les horreurs de la guerre, cet «interminable assassinat».
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«C'est entre Mensonge et sortilège (1948) et L'île d'Arturo (1958), peu avant ou pendant leur écriture, que la plupart des poésies rassemblées ici voient le jour. Elles s'enchaînent avec Le monde sauvé par les gamins (1968) et irriguent de leur musique déchirante l'oeuvre et la vie d'Elsa Morante. Au coeur de l'univers morantien, elles sont l'"alibi" du réel pour dire l'imaginaire et de l'imaginaire pour dire le réel. Ainsi, l'"ultime amour impossible, douloureux et fou" du poème Aventure est à la fois l'amour d'Elsa pour le cinéaste Luchino Visconti et l'amour d'Arturo pour son père. Dans l'ensorcellement des livres et les leurres de la vie.» Jean-Noël Schifano.
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Dans la Sicile de toutes les magies, Edoardo Cerentano di Paruta, noble et riche héritier, «le Cousin» à la ténébreuse séduction, domine l'univers ici créé par Elsa Morante. Présent, absent ou mort, cet homme qui n'aura jamais aimé que lui-même hante ses proches et tisse les trames du destin. Dans son royaume fabuleux, trois autres personnages : Francesco De Salvi, dit «le Grêlé», la lumineuse putain Rosaria, et Anna Massia, belle, arrogante, désespérée, tous mus par cette fatale tendance à aimer quand on ne les aime pas et à dédaigner l'amour qu'on leur déclare. Ils recourent alors à la dissimulation et aux masques. Mensonge qui ronge les coeurs pris dans le sortilège des passions. Bien d'autres personnages inoubliables évoluent dans cet univers, telles Cesira, une petite institutrice dévorée par l'ambition, ou Concetta Cerentano, par les prodiges de l'amour.Un monde d'adorations éperdues et de féroces jalousies que fait revivre la solitaire Elisa De Salvi, toute transpercée par les souvenirs, dernière étoile de «la constellation du Cousin». Et il lui échoit d'écrire l'épopée intime de ces femmes et de ces hommes glorieux et déchus qui se livrent sans frein aux ruissellements infernaux de l'amour.
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«Dans son importante note introductive à une édition italienne du Monde sauvé par les gamins (qui ouvre aussi notre édition française), Elsa Morante, parlant d'elle-même, écrivait : En 1965, elle a tenu dans plusieurs villes une conférence, Pour ou contre la bombe atomique, qui donnera son titre à son recueil d'essais. Ce recueil de textes publiés entre 1950 et 1970 est sorti deux ans après la mort de son auteur en Italie, mais tel que l'avait souhaité Elsa Morante, dans son titre et dans sa structure. Un livre contre toutes les désintégrations.Langue parlée plus souvent qu'écrite, spontanéité, simplicité : Elsa Morante prend son lecteur par la main et le guide en lui racontant ce qu'il voit et ne voit pas dans notre monde de chair et de papier. Elle ne regarde pas par en dessous comme les hypocrites qui voudraient régenter le monde des lettres et des arts en se faisant les bouffons aigris des pouvoirs (des lignes admirables à ce sujet !...) : depuis les anges de Fra Angelico jusqu'à l'ère atomique, elle regarde droit et clair, et parle, comme elle avait accoutumé dans sa vie, avec douceur, avec rage, avec force et vérité toujours, sans poil lustré sur la langue.C'est le solo critique d'un esprit créateur en butte aux Trissotins d'hier - et d'aujourd'hui. C'est un rayon lumineux qui éclaire notre réalité dans ses enfers et ses paradis.»Jean-Noël Schifano.
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Nouvelle édition en deux volumes en 1983
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