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Nouvelle édition en un volume en 2004
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«Le destin de mes parents aurait pu me servir d'avertissement. Mais leur exemple ne put rien contre notre disposition naturelle. Le mal venimeux du mensonge serpente sur les branches de ma famille, tant paternelle que maternelle.»À la mort de sa mère adoptive, Elisa reconstitue son histoire familiale. Une histoire dominée par un homme au charme ténébreux, Edoardo Cerentano di Paruta. Dans la Sicile de toutes les magies, ce noble et riche héritier tisse sournoisement les trames du destin, séduisant puis dédaignant sa cousine, la belle Anna, manipulant son ami Francesco, attisant les jalousies et élaborant de cruels stratagèmes. L'ombre du «Cousin» hantera ceux qu'il a envoûtés jusqu'au drame.
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L'Île d'Arturo, c'est tout l'univers secret de l'enfance et de l'adolescence, mais c'est également, dans le golfe de Naples, l'île de Procida. Arturo y a grandi solitaire et sauvage. Au monde merveilleux des mythes de son enfance, Arturo va peu à peu voir se substituer celui, hostile et pourtant exaltant, des réalités.Et ce sera dans une atmosphère captivante où la comédie côtoie souvent le drame, à travers des aventures que baigne de poésie le talent d'Elsa Morante, une initiation, qui va jusqu'à l'ultime épreuve, jusqu'à la révélation du dernier et du plus cruel des mystères de la vie.
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«Montrez à un enfant un chandelier allumé : il ouvrira de grands yeux, agitera les mains, et fera une fête comme s'il voyait une merveille de la nature. Avec le temps, il s'habituera aux grâces de la vie, et il lui faudra quelque chose de rare pour lui donner de l'étonnement et du plaisir. Il n'en était pas de même pour Donna Amalia ; elle restait toujours une novice, et le monde, pour elle, était un théâtre d'Opéra toujours ouvert, avec toutes ses lumières allumées. Par exemple : qu'y a-t-il de plus commun, de plus connu que le soleil et la lune ? Eh bien, devant chaque soleil, devant chaque lune, Donna Amalia s'enthousiasmait, se prenait de curiosité, et elle se tourmentait d'envie comme si elle voyait passer le cortège de la Reine de Saba.» Trois nouvelles oniriques par la grande plume italienne de La Storia.
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Par l'auteur de La Storia, quatorze nouvelles sur le monde imaginaire de l'enfance et de l'adolescence. «Le châle andalou» évoque les tourments d'un garçon partagé entre une adoration éperdue pour l'univers des adultes, incarné par sa mère, et la peur de la réalité. Dans «Le jeu secret», trois enfants, la nuit, s'identifient à des personnages romanesques de leur invention. Dans chaque texte de ce recueil, Elsa Morante nous offre la clé d'un domaine enchanté.
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À Milan, en 1975, un homme d'une quarantaine d'années, mal dans sa peau et dans la société, décide d'entreprendre un voyage en Andalousie à la recherche de l'unique femme de sa vie, celle qui l'a à jamais fasciné, sorcière et fée, madone et putain, l'aimante, la belle et rebelle Aracoeli:sa mère. Entre l'agonie de Franco et l'assassinat de Pasolini, plus meurtri par son enfance que par la sanglante Histoire, Manuele reparcourt ainsi, à travers le temps et l'espace, dans ses lumières et ses ombres, ses sortilèges et ses mensonges, l'existence d'Aracoeli. Dans sa descente vertigineuse aux entrailles de sa mère, Manuele, Orphée et Oedipe à la fois, verra surgir des replis secrets de sa mémoire, telle une idole dévoilée, celle dont le nom, Aracoeli, signifie «Autel-du-Ciel», où lui, le fils, en une terrible passion, s'est laissé immoler.Roman des amours inguérissables, Aracoeli est le plus déchirant portrait de femme que la littérature contemporaine nous ait donné.
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Petit manifeste des communistes (sans classe ni parti) ; une lettre aux Brigades rouges
Elsa Morante
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 29 Août 2018
- 9782743644734
Elsa Morante ne s'est pas soustraite au débat politique qui agita l'Italie dans les années 1960 et 1970. Elle fut une observatrice attentive, inquiète et scrupuleuse des transformations de son pays mais aussi du destin de la révolution et de son idée. C'est sans doute en 1970 qu'elle rédige ce «Petit manifeste des communistes (sans classe ni parti)», publié pour la première fois en 1988, trois ans après sa mort. En treize courtes proses qui vont de l'aphorisme au pamphlet, la romancière affronte les motifs et les mots d'ordre de la révolution, elle reconnaît ses valeurs - l'honneur, la liberté d'esprit, la beauté, l'éthique -, mais aussi ses ennemis : le pouvoir, le parti, la force instituée. C'est ici toute une conception de l'histoire qui se retrouve énoncée avec force.
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Ce volume rassemble une cinquantaine de récits inédits publiés par elsa moraine entre 1939 et 1941 alors qu'elle n'avait pas trente ans.
Ecartés des volumes dans lesquels la romancière avait réuni certains de ses récits (le jeu secret et le châle andalou), dispersés dans des journaux aujourd'hui introuvables ou sommeillant parmi les papiers qu'elle laissa à sa mort, ces pépites attendaient leur heure. il fallait les tirer de l'oubli et restituer leur éclat sauvage. des personnages singuliers que la vie rend fous d'amour ou de tristesse, des histoires qui se brisent comme des verres après la fête, des rires d'enfant, des chiens peureux, des âmes, des fidélités à toute épreuve: les courts récits d'elsa morante tiennent de la fable et de l'anecdote, du réalisme et du rêve, ils chatoient dans la lumière d'un jour qui contiendrait les couleurs et les douleurs du couchant.
Une sensibilité merveilleuse les traverse tout entiers. chacun d'entre eux ouvre un monde et referme un destin. alfonso bernardinelli, un des critiques italiens les plus influents de la littérature italienne contemporaine a pu écrire: " elsa morante savait que les facultés humaines d'où naît la culture la plus authentique sont vulnérables et poursuivis par de nombreux monstres, elle savait aussi que défendre ces facultés nécessite toujours, même dans les circonstances les plus communes, une certaine dose d'héroïsme.
" cet héroïsme éclate partout dans les récits oubliés - avec quelle grâce, on le verra.
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«Du 19 janvier au 30 juillet 1938, Elsa Morante a reporté ses rêves sur un cahier d'écolier. Dans son état cruel, tendre et émouvant, le manuscrit trouvé après la mort de son auteur est bien un journal intime à l'érotisme perlé, mais d'un genre plus unique que rare : il est fait de rêves, il n'est pas le fruit de veilles mais de sommeils, il n'est pas diurne mais nocturne... Une matière première qui est un document exceptionnel, en soi d'abord, et puis en reflet viscéral de toute l'oeuvre d'Elsa Morante, cette biographie à peine déguisée d'elle-même et de notre siècle.» Jean-Noël Schifano.
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« J'étais la première de la classe. Les autres petites filles, en cachette, me mettaient dans la poche des nougats ou des objets en terre cuite comme des casseroles ou des poêles miniatures. Mais je savais qu'elles ne m'aimaient pas et qu'elles le faisaient par intérêt, afin que je leur souffle les réponses et les laisse copier mes devoirs. Rien d'étonnant du reste, car je ne m'aimais pas moi-même. » Il y a déjà tout Morante dans ces premières lignes. L'enfance farouche, l'Histoire, et cette fascinante volonté d'être toute liée à la douleur d'être.
De juin 1939 à janvier 1940, Elsa Morante évoque ses souvenirs d'enfance dans la revue Oggi.
Elle revit à travers ces quinze récits les moments les plus intenses de son enfance. Depuis les jeux avec ses frères jusqu'à ses premières amours, sans oublier ses camarades de classe et ses dignes institutrices, c'est sur un ton ironique et malicieux qu'elle raconte cette époque insouciante.
La jeune Elsa apparaît pleine de vitalité, d'imagination, et toujours exubérante. Elle s'improvise metteur en scène, crée une pièce de théâtre et tombe amoureuse de l'aviateur Lindberg à qui elle envoie des lettres passionnées.
« Je lui écrivais qu'en dehors de lui aucun homme n'existait, et j'avançais au milieu des autres, hautaine, portant à la place du coeur un feu sacré. »
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Dans la Sicile de toutes les magies, Edoardo Cerentano di Paruta, noble et riche héritier, «le Cousin» à la ténébreuse séduction, domine l'univers ici créé par Elsa Morante. Présent, absent ou mort, cet homme qui n'aura jamais aimé que lui-même hante ses proches et tisse les trames du destin. Dans son royaume fabuleux, trois autres personnages : Francesco De Salvi, dit «le Grêlé», la lumineuse putain Rosaria, et Anna Massia, belle, arrogante, désespérée, tous mus par cette fatale tendance à aimer quand on ne les aime pas et à dédaigner l'amour qu'on leur déclare. Ils recourent alors à la dissimulation et aux masques. Mensonge qui ronge les coeurs pris dans le sortilège des passions. Bien d'autres personnages inoubliables évoluent dans cet univers, telles Cesira, une petite institutrice dévorée par l'ambition, ou Concetta Cerentano, par les prodiges de l'amour. Un monde d'adorations éperdues et de féroces jalousies que fait revivre la solitaire Elisa De Salvi, toute transpercée par les souvenirs, dernière étoile de «la constellation du Cousin». Et il lui échoit d'écrire l'épopée intime de ces femmes et de ces hommes glorieux et déchus qui se livrent sans frein aux ruissellements infernaux de l'amour.
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Petit manifeste des communistes
Elsa Morante
- RIVAGES
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 15 Avril 2005
- 9782743614058
" Un monstre parcourt le monde : la fausse révolution .
Le premier malentendu a été d'écrire sur ce drapeau : Le fin justifie les moyens.
Ce principe (pas pour rien utilisé par Benito Mussolini et ses pairs pour leurs révolutions) est signe sûr de fausseté. La vérité est dans son contraire : Les moyens dénoncent le fin. "
Elsa Morante
Dans sa recension de La Storia Pier Paolo Pasolini faisait remarquer que le sujet de ce livre était proprement celui qu'annonçait son titre : l'histoire. C'est bien peu de dire alors qu'Elsa Morante ne s'est pas soustraite au débat politique qui agita l'Italie dans les années 60 et 70. Entre L'isola d'Arturo, qui date de 1957 et La storia, publié en 1974, elle fut une observatrice attentive, inquiète et scrupuleuse des transformations de son pays mais aussi du destin de la révolution et de son idée.
C'est sans doute en 1970 qu'elle rédige ce Petit manifeste des Communistes (sans classe ni parti) retrouvé par Carlo Cecchi et Cesare Garboli et publié pour la première fois en 1988, trois ans après sa mort. En treize courtes proses qui vont de l'aphorisme au pamphlet, la romancière affronte les motifs et les mots d'ordre de la révolution. Elle démasque, elle dénonce, elle rappelle, et sa voix n'est jamais aussi ferme que quand elle est douce. C'est comme si le Manuel d'Epictète répondait au Manifeste du parti communiste. Décalages dans la proximité : ce manifeste est petit ; il est celui des Communistes et non celui d'un parti. Partout on sent, loin du ton apocalyptique des grands seigneurs, la revendication d'un stoïcisme qui veut reconnaître ses valeurs - l'honneur, la liberté d'esprit, la beauté, l'éthique - ses héros, mais aussi ses ennemis : le pouvoir, le parti, la force instituée. C'est ici toute la conception de l'histoire qui traverse et motive La Storia qui se retrouve énoncée avec force.
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Dans la Sicile de toutes les magies, Edoardo Cerentano di Paruta, noble et riche héritier, «le Cousin» à la ténébreuse séduction, domine l'univers ici créé par Elsa Morante. Présent, absent ou mort, cet homme qui n'aura jamais aimé que lui-même hante ses proches et tisse les trames du destin. Dans son royaume fabuleux, trois autres personnages : Francesco De Salvi, dit «le Grêlé», la lumineuse putain Rosaria, et Anna Massia, belle, arrogante, désespérée, tous mus par cette fatale tendance à aimer quand on ne les aime pas et à dédaigner l'amour qu'on leur déclare. Ils recourent alors à la dissimulation et aux masques. Mensonge qui ronge les coeurs pris dans le sortilège des passions. Bien d'autres personnages inoubliables évoluent dans cet univers, telles Cesira, une petite institutrice dévorée par l'ambition, ou Concetta Cerentano, par les prodiges de l'amour.Un monde d'adorations éperdues et de féroces jalousies que fait revivre la solitaire Elisa De Salvi, toute transpercée par les souvenirs, dernière étoile de «la constellation du Cousin». Et il lui échoit d'écrire l'épopée intime de ces femmes et de ces hommes glorieux et déchus qui se livrent sans frein aux ruissellements infernaux de l'amour.
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C'EST UN MANIFESTE C'EST UN MÉMORIAL C'EST UN ESSAI PHILOSOPHIQUE C'EST UN ROMAN C'EST UNE AUTOBIOGRAPHIE C'EST UN DIALOGUE C'EST UNE TRAGÉDIE C'EST UNE COMÉDIE C'EST UN DOCUMENTAIRE EN COULEURS C'EST UNE BANDE DESSINÉE C'EST UNE CLEF MAGIQUE C'EST UN TESTAMENT C'EST UNE POÉSIE Le monde sauvé par les gamins, écrit en grande partie courant 1966 et terminé pendant l'été 1967, est sorti en première édition au printemps 1968. Ce sont les années cruciales du grand mouvement juvénile contre les funèbres machinations du monde actuel organisé, et la correspondance des dates n'est pas fortuite. Une révolte analogue, désespérée et inextinguible (qui se définit, selon ses termes réels, «révolte contre la mort») est aux origines de ce livre et en dessine le destin : aboutissant, comme son thème libératoire (unique réponse possible aux questions) dans l'Allegro de sa troisième partie, les «Chansons populaires», parmi lesquelles se trouve la suite de chansons qui donne son titre à ce volume.