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francoise de maulde
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Petits etats d'amerique
Françoise de Maulde
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 17 Mai 2007
- 9782710329633
" Le soir tombe sur la rue principale de Burlington, baptisée "Main Street", comme souvent les grandes rues des petites villes américaines. Une vieille Buick remonte du nord, des berges du lac Champlain. Une planche à voile brinquebale sur une galerie de fortune et par la fenêtre entrouverte s'échappe un air de country. Un homme débouche de la place et remonte son col des deux mains avant de traverser en diagonale. Il rentre chez lui. Tout le monde, à l'heure qu'il est, rentre chez soi. Assis au bord du trottoir, un adolescent défait les lanières de ses patins à roulettes. Le pompiste roux s'ennuie devant sa station-service. " Perché sur des pilotis de béton, le Midtown ou Motel du Centre donne sur la caserne de pompiers. La réception se trouve juste sous l'enseigne clignotante, la sonnette de la porte grésille, une femme âgée somnole dans un bureau en désordre. "
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«Le cinquième jour, quand Jérôme arriva, il n'y avait que trois ou quatre familles sur la plage. Il s'appuya contre une cabine de bain pour retirer ses sandales, et, les tenant par la bride, marcha jusqu'aux bateaux. Sa serviette-éponge, encore humide de la veille, était au fond de son sac, roulée en boule. Il l'étendit derrière un voilier bleu et blanc, s'allongea à plat ventre. Ses pieds dépassaient. La tête posée sur son avant-bras, il commença à attendre.»
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«Lovers» est un film de Jean-Marc Barr avec Élodie Bouchez et Sergeï Trifunovic : l'histoire d'amour à Paris de Jeanne, une jeune libraire, et de Dragan, un peintre yougoslave sans papiers. Françoise de Maulde a participé au tournage du film et rapporté une chronique décalée et pleine d'humour où elle prouve, une nouvelle fois, l'acuité de son observation et de son style : quotidien du tournage, jeu des acteurs, scènes de rue, grandes et petites comédies... La vie de «Lovers» défile dans ces pages enlevées qui éclairent singulièrement les coulisses du cinéma.
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Bertrand a cinquante ans, l'âge d'y voir clair en soi et, par-dessus tout, de régler ses comptes avec son ami Alex Renard, brillant journaliste dont il a découvert finalement qu'il est depuis toujours la victime : malgré sa lucidité, Bertrand est resté soumis en se laissant investir, fasciner, dégrader peu à peu tant sur le plan professionnel que sentimental. L'ascension d'Alex a eu pour contrepoint la destruction de Bertrand. Et maintenant, réfugié dans un petit port de Grèce, Bertrand écrit à son mauvais ami une longue lettre, pour régler ses comptes. À Kaboul, lors de l'invasion soviétique, Bertrand a follement aimé Mathilde, l'épouse d'un diplomate. Ce qu'il résume dans une sorte d'incantation : «J'ai sauté la baronne dans Kaboul occupée.» Mais il se demande si Alex, lui, a ou n'a pas couché avec elle. Son père était un héros abattu peu avant la Libération par la Gestapo, mais Alex démolit sa légende en l'accusant d'avoir travaillé pour les Allemands. Il aimait sa mère, Daisy l'Américaine, dévotieusement attachée au souvenir de son mari, mais elle mourra de chagrin en lisant ce témoignage pervers. Cette double histoire d'une fascination par un être malfaisant et d'un amour plus rêvé que vécu témoigne d'une nouvelle forme de romantisme et de romanesque.