Filtrer
Arts et spectacles
-
À Venise, au pied de la Douane de mer, en face du palais des Doges et de San Giorgio Maggiore avec son haut campanile, deux jeunes gens qui s'aiment vont écouter, le soir, un personnage surprenant qui porte beaucoup de noms. Ses récits les emportent, à travers l'espace et le temps, dans un tourbillon d'aventures où passent à toute allure, sous des éclairages imprévus, assez peu familiers aux enfants des écoles, Stendhal et Christophe Colomb, des Chinois et des Arabes, le procurateur de Judée et des guerriers vikings, le raid israélien sur Entebbe et l'invention du zéro, les amours de Pauline Borghèse et Les Mille et Une Nuits, toutes les passions du monde et aussi ses misères. L'homme à l'imperméable, qui raconte, avant de disparaître comme il est apparu, ces souvenirs ou ces fables qui se confondent avec la vie, se prétend condamné à l'immortalité pour avoir refusé, sur le chemin du Calvaire, un verre d'eau à Jésus titubant sous sa croix. Son histoire d'éternité fait revivre un mythe aussi universel que don Juan ou le docteur Faust : le Juif errant. Dans les récits de la Douane de mer, il ne ressemble à rien de connu : à mi-chemin de la Bible et de la bande dessinée, de Hegel et d'Arsène Lupin, il incarne l'histoire des hommes, nécessaire et inutile, depuis toujours maudite et pourtant irrésistible de gaieté et de bonheur.
-
Il y a un roman plus vaste que le roman des hommes : c'est le roman du tout. Le tout d'abord, seul. Première partie. Formidable. Formidable, mais inutile. Explosion. Galaxies. Soupe primitive. Diplodocus. Puis des hommes dans le tout. Deuxième partie. Plus belle encore. Et avec un semblant de signification. Sentiments. Passions. Violons sur les toits, violons dans les coeurs. Le ciel descend sur la Terre. Cavalcades et coups d'État. Trahison et grandeur. Systèmes de l'univers. Qui a écrit ce roman ? Qui l'écrit ? On ne sait pas. Peut-être le tout lui-même ? Peut-être les hommes ? Peut-être un Être suprême auquel, faute de mieux, nous donnons le nom de Dieu ? On dirait tantôt que nous sommes écrits d'avance dans le livre et tantôt que c'est nous, jour après jour, qui l'écrivons. On ne sait pas. Mais on peut essayer, vaille que vaille, de feuilleter ce chef-d'oeuvre, cette grande Big Bang Story, qu'est le monde autour de nous.
-
Comme tous les grands chefs-d'oeuvre, Versailles est hors du monde.
Il y plonge pourtant parce que le ciel change autour du château et de ses jardins, parce que le soleil brille sur eux, parce que la neige les ensevelit. Le propre, et sans doute le coup de génie des photographies de Jacques Dubois qui sont ici réunies, c'est de rendre à la culture l'environnement de la nature et de présenter Versailles, non pas secteur par secteur, ni époque par époque, mais au fil des saisons et de leur lumière.
Autour du château, tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change, gris, beige, miel, presque blanc, doré, qui apparaît dans les premières pages, se succèdent les déesses, les fleurs, les masques, les colonnes et les arbres, peints et sculptés par le temps qui passe autant que par le génie des hommes. Aussi y a-t-il deux thèmes centraux dans ces images admirables. Le premier est Versailles ; le second est la lumière.
Versailles est unique : il n'y en a qu'un. La lumière aussi est unique, mais elle est partout et elle ne cesse jamais de changer. Ce sont les jeux de la lumière sur les bâtiments, les jardins, les fontaines, les statues de Versailles, sur ses allées et sur sa neige, sur ses arbres et ses eaux, qui forment la trame de cet ouvrage. L'idée la plus simple est toujours la meilleure. Celle de fixer Versailles au rythme des jours qui passent, des mois et des saisons, avait tous les pouvoirs d'évidence et d'inattendu, de naturel et de stupeur qui font la poésie.
Jean d'Ormesson, de l'Académie française, a su en quelques pages sensibles traduire cette émotion et placer les jalons de l'histoire, nécessaires pour situer et comprendre le mythe de ce château et de ce parc baroques, que l'on n'a trop longtemps voulu voir qu'à travers l'ordonnance majestueuse du classicisme. Pierre Arizzoli-Clémentel, Directeur général de l'Établissement public du musée et du domaine national de Versailles, conclut en revenant sur les changements intervenus au sein du parc de Versailles depuis la première édition de cet ouvrage en 1981.
-
Aux jardins de mereville
Francois d' Ormesson, Pierre Wittmer
- Spiralinthe
- Art Du Jardin
- 25 Octobre 2000
- 9782913440012
-
Tenebrae factae sunt pour choeur mixte a cappella à 8 parties
Olivier d' Ormesson
- Delatour
- 28 Juin 2010
- 9790232104423