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Julien Green retrace sa jeunesse à Paris, dans une famille nombreuse, désordre et bohème. Ces années furent pour lui des années folles, des années de guerre et, surtout, des années de liberté.
Écrits en anglais, publiés aux États-Unis en 1942, ces souvenirs ont été traduits par Green lui-même, offrant un éclairage décalé, complémentaire de son Journal.
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Après nous avoir raconté son enfance dans Partir avant le jour et ses années de guerre dans Mille chemins ouverts, Julien Green achève aujourd'hui le récit de son adolescence. Aucune peut-être n'a été décrite avec une telle franchise, le lecteur s'en apercevra. À vingt ans, le jeune Green découvre ce qu'il n'avait que pressenti jusque-là : la terrible puissance de la beauté, les ravages d'un amour impossible.Le cadre de cette révélation, c'est l'Amérique, où le jeune homme est allé faire trois ans d'université ; l'Amérique sudiste, celle de ses parents - Savannah, Charlottesville, la Virginie - celle qui a refusé la défaite de la guerre de Sécession et qui vit encore dans le grand souvenir de son passé. Vastes demeures de brique rose aux colonnes blanches, épais ombrages des sycomores, et ce va-et-vient du pensionnaire entre les salles de cours et sa petite chambre : quel charme dans cette évocation d'un temps aboli, et d'un Sud non résigné à mourir !N'y aurait-il que ce charme, Terre lointaine serait déjà un livre merveilleux. Mais là où l'on ne s'attendait qu'à rêver, Julien Green introduit la tragédie : oui, la tragédie d'un jeune homme qui se révolte contre la chair. Coeur plein de contradictions, où se reconnaîtra quiconque a jamais souffert les tourments d'un amour malheureux.
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En mai 1997, Julien Green commence une nouvelle histoire : « Une image me poursuit. C'est toujours de cette manière que m'apparaît un livre : un personnage, un paysage qui s'imposent et je ne peux commencer que lorsque j'entends le son, un peu comme un film muet qui découvrirait la parole. Cette fois, un garçon de vingt ans tout au plus se trouve au coin d'une rue de Paris, il est immobile et soudain s'écrie «Elle est folle, cette tocante !»... Me voici à mon tour dans ce que je pressens être la réponse à mon Voyageur sur la terre... » C'est le récit d'un dédoublement : sans cesse je est un autre, le rêve vous emmène dans l'espace, plus vite et plus loin que n'importe quelle drogue artificielle. La vie est-elle un songe, comme le temps