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nathalie bauer
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1631. Alors que l'Europe est déchirée par la guerre, la peste fait rage à Florence en dépit des prières et des processions. Croyant pouvoir apaiser le courroux de Dieu, le grand-duc de Toscane charge le chanoine Cini de s'assurer que le couvent de San Matteo d'Arcetri n'abrite pas, comme on le murmure, des rencontres galantes.
L'homme y retrouve Galilée, son ancien maître, installé depuis peu dans les environs pour se rapprocher de ses deux filles, cloîtrées dans ce monastère. L'aînée met au propre le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, dont la parution prochaine suscite une grande nervosité dans les milieux ecclésiastiques.
C'est alors qu'on découvre le corps sans vie d'une jeune moniale au pied du beffroi renfermant la lunette astronomique que Galilée a offerte au couvent. Suicide ou meurtre ? Dans une atmosphère de tension extrême, le maître et son ancien élève s'emploient à résoudre ce mystère.
Une intrigue criminelle menée tambour battant, qui met en scène un Galilée fort malicieux dans un XVII ? siècle marqué par les enjeux de pouvoir, les rivalités entre les différents ordres religieux et une Inquisition toujours menaçante.
Cet ouvrage a été traduit avec l'aide du Centre pour le livre et la lecture du ministère de la Culture italien. -
En 1938, de jeunes et brillants physiciens juifs hongrois fuient l'Europe pour se réfugier aux États-Unis. Terrifiés à l'idée qu'Hitler, qui prépare alors l'Allemagne nazie à la guerre, puisse mettre au point une arme ultime, ils s'unissent dans une terrible course contre la montre pour concevoir puis construire - sous la direction de Robert Oppenheimer - la bombe atomique.
Alors que retentissent en Europe les cris des ghettos en flammes, Manhattan Project raconte les doutes de scientifiques profondément pacifistes et dessine une grande fresque : celle de l'humanité effrayée. -
Ada est une danseuse. Elle a passé sa vie à rechercher la grâce, la précision du geste. Lorsqu'elle met au monde Daria, rien ne l'avait préparée à devenir la mère de cette enfant sévèrement handicapée qui jamais ne pourra voir ni marcher. Elle commence alors à écrire et penser cet amour hors du commun qui la lie à sa fille. À raconter Daria. Celle-ci devient progressivement « D'aria », « d'air », si légère qu'on pourrait la croire étrangère à la force de gravité. Une dizaine d'années plus tard, Ada découvre qu'elle-même est malade. Qu'elle ne survivra peut-être pas à sa fille. Et tandis qu'elle doit se soigner, que les maux de l'une deviennent les maux de l'autre, le corps se fait là encore, dans un ultime mouvement, lieu de transmission et de reconnaissance entre mère et fille...
Bouleversante adresse à son enfant, Daria est un texte d'une beauté, d'une précision et d'une puissance inouïes. Publié par une petite maison indépendante en Italie, le livre a d'abord conquis les lecteurs avant d'être acclamé par la critique et récompensé par une dizaine de prix dont le prestigieux Premio Strega. Un joyau de délicatesse dans lequel l'amour ne demande jamais de comptes à la douleur.
« En lisant ce livre, j'ai appris que le pouvoir de la littérature était de rendre la souffrance supportable. » Francesco Piccolo, La Repubblica
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer -
« La vérité, c'est qu'il faut lire pour connaître vraiment le monde parce que les gens qui écrivent partent toujours d'un détail qui cloche. »
Alba Donati menait une vie trépidante. Pourtant, à la cinquantaine, elle décide de tout quitter pour réaliser son rêve : ouvrir une librairie en Toscane, dans le village de son enfance. L'aventure semble rapidement vouée à l'échec. Perchée sur une colline, avec moins de deux cents habitants dans les environs, la librairie doit affronter un incendie destructeur, puis les restrictions du confinement. Mais alors que tout paraît perdu, s'organise autour d'Alba un étonnant et formidable mouvement de solidarité.
« Une épopée hors du commun. Cette librairie est une petite forteresse de résistance féministe et poétique qui a fini par prendre la forme d'un livre. » - Le Monde des livres.
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11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehmann arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kilos en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui.
15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans. Comment passe-t-on du sens du commerce à l'insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu'aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d'exercer ?
Cette épopée familiale, économique et biblique, qui a reçu le prix Médicis - essai et le prix du Meilleur livre étranger - fiction, nous entraîne au coeur de l'histoire du capitalisme en nous contant une certaine histoire de l'Amérique.
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Enfant, Emanuele a appris très vite que pour survivre dans l'orbite de son père, il était préférable qu'il reste un personnage secondaire. Même si sa mère répétait à tout bout de champ "Tu sais comment il est", Emanuele n'a jamais vraiment su qui était cet homme imprévisible, dont il hérite d'un appartement encore imprégné du souvenir de vies guéries et redressées. Car son père, Mario Trevi, était un psychanalyste jungien renommé, professeur-guérisseur, "magicien" capable de réparer les êtres blessés.
En s'installant dans ce logement, Emanuele constate des traces d'une mystérieuse "visiteuse" nocturne qui entre à son insu et se plaît à déplacer des objets. Il emploie une aide-ménagère, qui fait plus de désordre que de ménage, au point qu'il rêve de la licencier. Puis, presque malgré lui, il entame une relation avec la cousine de cette dernière, Paradisa, jeune prostituée péruvienne.
Cherchant coûte que coûte à résoudre l'énigme de la vie de son géniteur, Emanuele revisite l'histoire familiale, l'enfance de son père ainsi que son passé de résistant communiste. En mêlant souvenirs personnels, littérature et psychanalyse, l'auteur tente de saisir la vérité des événements et des êtres.
Emanuele Trevi signe ici son roman le plus personnel. Dans un style limpide, il livre un texte enlevé et tendre, drôle et inattendu. -
Le 6 avril 1917, à la pause déjeuner de l'usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, Royaume-Uni, Violet Chapman, ouvrière, prise d'une inspiration subite, donne un coup de pied dans l'espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour en brique rouge de 330 pieds de long par 240 pieds de largeur.
Aussitôt, les dix autres femmes présentes lâchent leurs casse-croûtes et sautent du muret où elle étaient assises en rang d'oignons pour se mettre à courir elles aussi.
Ce simple coup de pied aurait pu les tuer. Car la balle est un prototype de bombe légère destinée à calculer la trajectoire de chute, avant de massacrer l'ennemi. Mais la bombe n'explose pas. C'est leur coeur qui le fait. Ce coup de pied vient de leur sauver la vie, à toutes.
Elles jouent pendant plus d'une demi-heure.
Et recommencent le lendemain. Et encore, et encore.
Jusqu'à jouer dans un vrai stade, jusqu'à affronter des professionnels !
Jusqu'à ce que les hommes - patron, chéris, papas - mettent leur veto à cette passion, à cette obsession, à cette libération. -
La Politique de la peur : Manifeste contre le populisme et pour la démocratie
Antonio Scurati
- LES ARENES
- 5 Septembre 2024
- 9791037512987
Après avoir inventé le fascisme et le populisme, l'Italie doit de nouveau faire face à ses vieux démons. Auteur de M, une grande saga littéraire sur Mussolini acclamée dans le monde entier, Antonio Scurati sort de sa réserve. Il est une voix autorisée pour comprendre et analyser les conséquences de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir dans son pays.
Dans ce manifeste précis et limpide, il décortique les mécanismes du fascisme et du populisme, hier comme aujourd'hui, et met en lumière les dangers qu'ils représentent pour nos démocraties. Alors que de nombreux pays sont dirigés par des gouvernements populistes, ou en passe de l'être, il est devenu urgent de s'interroger sur tout ce qui alimente leur prospérité.
Le livre clair et implacable d'un intellectuel censuré par le gouvernement de Giorgia Meloni
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer -
?Mai 1938. Quelques semaines après l'Anschluss, Hitler se rend en visite officielle en Italie. C'est le début d'une mécanique implacable qui mène au pacte d'acier italo-allemand et à un durcissement de la politique antisémite italienne.
De 1938 à 1940, Mussolini se rapproche inexorablement du régime nazi, face auquel les puissances européennes semblent paralysées. Dans ce roman historique où tout est vrai, archives et récit s'entremêlent pour raconter les deux années où Mussolini et Hitler ont achevé de précipiter l'Europe dans le bain de sang de la Seconde Guerre mondiale.
Un face-à-face captivant, une bataille avant la bataille, un jeu de séduction et d'emprise entre deux monstres. Antonio Scurati fait un récit magistral d'une actualité dérangeante, qui interroge la fragilité de la démocratie face à la menace du totalitarisme aux portes de l'Europe.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer -
Se peut-il que l'amour s'achève avec la mort ? Persuadés qu'il est au contraire infini, les deux amants Chloé et Corvus font le serment, au Ier siècle, de se retrouver dans la succession d'existences que tout individu, veulent-ils croire, est amené à vivre. Mais sauront-ils se reconnaître sous des apparences différentes, tandis que le hasard les réunit du Moyen Âge jusqu'au XXe siècle, dans la bibliothèque d'un couvent dominicain ; au coeur du quartier juif d'Amsterdam ; parmi les forêts des environs de Nijni-Novgorod ; sur la lande du Wessex ; ou encore à proximité du front au cours de la Première Guerre mondiale ?
Ce voyage à travers les siècles, qui emporte le lecteur, est aussi un puissant hommage à l'amour tantôt charnel, tantôt spirituel, ou encore fraternel, que connaissent les deux personnages principaux de rencontre en rencontre. Tout en abordant sur le mode romanesque le thème de la transmigration des âmes, Qui tu aimes jamais ne perdras offre, au fil de ces histoires qui n'en forment qu'une, à la fois des variations stylistiques inattendues et un vibrant éloge de la littérature, du rêve et du pouvoir de l'imagination. -
Ma mère est un fait divers
Maria Grazia Calandrone
- Éditions Globe
- Littérature Étrangère
- 29 Août 2024
- 9782383613008
Le 24 juin 1965 à Rome, une enfant d'à peine un an est abandonnée sur la pelouse de la Villa Borghèse. Ses parents, ce sont Lucia et Giuseppe. Mariée de force, la jeune femme s'est enfuie, quittant un mari et une belle-famille violents, pour vivre son grand amour. À cette époque, en Italie, cela rend Lucia et son compagnon criminels, coupables d'adultère et d'abandon du domicile conjugal. Sans parler du statut d'enfant illégitime qui va planer toute sa vie au-dessus de leur fille. Acculé par l'impossibilité de faire famille, le couple se résout à abandonner l'enfant et à se suicider ensemble, dans les eaux du Tibre.
Cette enfant orpheline, c'est l'autrice, Maria Grazia Calandrone. Cinquante ans plus tard, elle mène l'enquête pour retracer l'histoire de ses parents biologiques et comprendre leur geste. En explorant leur passé, Maria Grazia Calandrone fait aussi revivre avec réalisme, dans une langue poétique et singulière, entre prose et vers, l'Italie de l'après-guerre en pleine industrialisation et la pression sociale destructrice pesant sur les femmes. -
À quarante ans passés, une femme, professeure dans un lycée des environs de Naples, se retourne sur sa vie. Elle relate son enfance et se confie peu à peu, en s'exposant sans réserve. Tout entière corsetée par le milieu traditionnel qui l'a vue naître, elle a grandi à la manière d'un bonsaï déformé par les ligatures, le fil de fer et les coupes régulières destinés à contrôler sa croissance. Emmurée dans son propre corps, elle refuse toute étreinte, si ce n'est celle de la honte.
Mais lorsqu'elle fait par hasard la rencontre d'Andrea, un homme qui, à bien des égards, est radicalement différent d'elle et de son histoire, sa vie bifurque et s'écarte du chemin qu'on avait initialement tracé pour elle. Dès lors, elle ne cessera de chercher à comprendre son propre désir pour, peut-être, réussir enfin à l'écouter. -
Celle qui est revenue
Donatella Di Pietrantonio
- LE LIVRE DE POCHE
- Littérature
- 2 Mars 2022
- 9782253106616
À treize ans, la narratrice apprend brutalement qu'elle n'est pas la fille de ceux qui l'ont élevée. Enfant unique, choyée, elle doit quitter la ville où elle a grandi pour être rendue à sa famille biologique. Dans son nouveau foyer, au village, il lui faut désormais partager une chambre et de maigres repas avec une soeur et quatre frères. Pauvreté, violence, usages, dialecte : tout, ici, lui est incompréhensible. « Orpheline de deux mères vivantes », elle ne sait plus qui elle est. Car, finalement, de qui est-on l'enfant ? Pourquoi ses parents adoptifs l'ont-ils abandonnée ? L'amour fraternel de Vincenzo et d'Adriana pourra-t-il dissiper ses doutes et sa détresse ?
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« Ma mère m'a légué un mot de son dialecte qu'elle employait pour décrire son état d'esprit lorsqu'elle éprouvait des impressions contradictoires qui la tiraillaient et la déchiraient. Elle se disait en proie à la frantumaglia. » Écrivaine légendaire dont l'identité est tenue secrète, Elena Ferrante lève ici une part du mystère qui l'entoure. Au fil des lettres et entretiens qui composent ce livre, l'autrice de L'amie prodigieuse évoque les thèmes qui lui sont chers - l'écriture comme tentative de recomposition d'une intériorité morcelée, la complexité d'être femme, son enfance dans les rues périlleuses de Naples - mais aussi ses influences littéraires et l'incroyable succès de ses romans. Intime et passionnant, voici l'autoportrait d'une romancière à l'oeuvre.
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Invitée à s'exprimer dans le cadre d'un cours magistral à l'université de Bologne, Elena Ferrante nous ouvre les coulisses de son activité de romancière.Au fil des textes, elle revisite l'écolière qu'elle était, se confifie sur les livres qui lui ont inspiré sa saga mondialement connue L'amie prodigieuse, ou encore s'interroge sur l'écriture féminine et son rapport au dialecte napolitain.Cet ouvrage met en lumière une nouvelle facette d'Elena Ferrante, qui, tout en questionnant son oeuvre et ses inspirations, révèle un esprit insoumis, avide de tester les limites et même de les dépasser.
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1493. Léonard de Vinci travaille au cheval de bronze promis à Ludovic le More, duc de Milan, pour honorer son père Francesco Sforza. Quand un cadavre est retrouvé dans la cour du château, le Seigneur fait appel au génie de Léonard, comptant sur ses connaissances en anatomie et son intuition pour éloigner les soupçons de peste et démasquer le jeu d'intérêts croisés des Este et du roi de France. Un roman historique plein d'invention, un voyage surprenant dans une des périodes les plus fascinantes de l'histoire italienne : la Renaissance.
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Brigantessa : le destin d'une femme, la naissance de l'Italie
Giuseppe Catozzella
- HarperCollins France
- Harpercollins Poche
- 3 Mai 2023
- 9791033914167
Italie, 1848. Maria Oliverio, issue d'une famille paysanne calabraise, grandit dans une pauvreté qui l'empêche de déroger aux principes d'un monde sans avenir.
Profondément déçue par les promesses de l'unification du pays, la jeune fille va devenir la redoutée Ciccilla, une brigantessa en quête éperdue de justice et de liberté, dont le nom, bien au-delà de la vallée, résonnera bientôt dans toute l'Italie.
Giuseppe Catozzella relate l'épopée d'une grande héroïne italienne, qui bouleverse son destin pour honorer les idéaux de toute une nation.
Lauréat du Prix des Lecteurs du 36e Festival Littératures Européennes à Cognac.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer À propos de l'auteur Giuseppe Catozzella est un écrivain italien qui a étudié la philosophie à l'Université de Milan. Il a travaillé pendant dix ans comme consultant éditorial pour Arnoldo Mondadori Editore, puis, pendant cinq ans, comme rédacteur en chef de Giangiacomo Feltrinelli Editore.
« La reine des brigandes. » L'Obs « Une envolée historique, superbement menée, qui rend hommage à cette grande héroïne. » Page des libraires « Porté par une narration admirable empruntant quelque peu au genre du conte, ce roman, au plus près des faits historiques, nous accroche jusqu'à la fin. » Lire Magazine Littéraire « Pour la première fois, nous sommes confrontés à l'épopée d'une nation toujours sur le point de se faire. Catozzella a écrit ce livre dans un état de grâce. » Michela Murgia « Une lecture passionnante, un roman historique extrêmement dense. Un portrait d'un monde pauvre et brutal en quête de rédemption. » Simonetta Agnello Hornby « Chaque scène est vivante, chaque décor est crédible. Les personnalités sont convaincantes, bien définies. Mais la beauté naturelle de la Sila à laquelle appartient Ciccilla émerge tout particulièrement avec une certaine redondance, venant ainsi se greffer à la beauté de son âme. » Valerio Evangelisti, Tuttolibri -
Une histoire bouleversante de sacrifices, de rêves et d'espoirs.
Un matin, Manuel, seize ans, et Angelica, vingt-quatre ans, découvrent que leur mère Daniela est partie en pleine nuit, sans prévenir personne, pas même leur père, un homme désoeuvré, au chômage depuis des mois. Comme de nombreuses femmes de sa génération, elle s'est résolue à quitter la Roumanie post-communiste pour l'Italie, où il serait possible de s'enrichir très rapidement. Elle espère pouvoir ainsi payer des études à ses enfants et leur offrir un avenir.
Mais la réalité est bien différente, et les mois d'absence deviennent des années. Le fossé se creuse entre Daniela et ses enfants qui, malgré la nouvelle et relative aisance matérielle offerte par l'exil de leur mère, se sentent abandonnés. Jusqu'au jour où Daniela est précipitamment rappelée en Roumanie à la suite d'un événement tragique.
Dans ce roman choral, Marco Balzano explore l'univers des travailleuses de l'ombre, capables d'une humanité souvent absente de nos sociétés.
Un récit choral touchant de justesse.
Le Matricule des anges La réussite indiscutable de Quand je reviendrai tient à la manière dont Marco Balzano excelle à mêler critique sociale et peinture psychologique, chagrin et humour, nostalgie et dérision.
En attendant Nadeau -
La maison des regards
Daniele Mencarelli
- Éditions Globe
- Littérature Étrangère
- 4 Avril 2024
- 9782383612803
À vingt-cinq ans, Daniele, un poète, se noie dans l'alcool pour oublier la crise existentielle qu'il traverse. Alors que sa mère, déchirée de voir son fils se faire du mal, lui propose de mettre fin à leurs jours ensemble, Daniele se résout à prendre un emploi d'agent d'entretien dans le plus grand hôpital pédiatrique européen, l'Enfant-Jésus à Rome. Très vite, le jeune homme à la sensibilité exacerbée pense abandonner, tant l'injustice et la douleur qui s'imposent à ces enfants malades dépassent l'entendement et les mots. Mais le quotidien, la camaraderie et la solidarité qui se créent avec les collègues et les patients lui montreront l'authentique visage de la vie, levant le voile épais des ténèbres qui l'empêchait de vivre.
Bouleversant de tendresse et d'humanité, La Maison des regards est le récit autobiographique d'une résurrection et rend un hommage poétique et vibrant à ceux, travailleurs ou proches, qui accompagnent les malades. -
Anno Domini 1555 : soulèvements contre les empires, révolte contre la papauté, rebellions paysannes, hérésies... Dans cette Europe en pleine fermentation, un même espoir unit le rêve communautaire de Thomas Müntzer et les visions des anabaptistes : celui d'ouvrir une brèche dans l'alliance diabolique qui unit tous les Grands de ce monde, les rois, les papes et les « nouveaux » chrétiens de Luther.
Au centre de toutes ces batailles et insurrections, dans cette foule d'illuminés, d'usurpateurs et d'esprits éclairés, un capitaine aux mille noms, ex-étudiant en théologie, et son ennemi, Q, oeil et espion du Grand Inquisiteur, le futur pape Carafa, se livrent un combat sans merci dans lequel tous les coups sont permis. De l'Allemagne à l'Italie, en passant par la Hollande et la Suisse, les deux antagonistes se poursuivent pour se retrouver à Venise, porte de l'Orient, et dévoiler enfin l'énigme de leur identité.
Le talent des quatre auteurs mystérieusement dissimulés derrière le pseudonyme de Luther Blissett a été reconnu par d'innombrables lecteurs, qui ont fait de ce livre un nouveau classique du roman historique d'aventures. Publié dans 30 pays, ce fut le dernier acte de ce collectif subversif qui a disparu de la scène littéraire pour renaître sous le nom de Wu Ming, « sans nom », en chinois mandarin.
Préface inédite de Wu Ming.
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Ce qu'il sait du cerveau humain, Davide Ricci l'a appris à l'université et le met en pratique en exerçant son métier de neurochirurgien. Avec sa famille, il vit dans une paisible normalité bourgeoise à la périphérie de Lucques. Mais lorsque sa femme et son fi ls sont attaqués par un homme ivre dans un restaurant, et qu'il regarde, figé, un autre client intervenir à sa place, tout bascule. Lui qui se pensait «génétiquement inapte à la violence» se découvre simplement lâche. Et cela ne peut plus durer. Aidé par Diego, son nouvel ami et maître zen, il s'initie aux arts martiaux et à une nouvelle philosophie de vie, apprivoisant une violence archaïque que son éducation et ses peurs l'avaient toujours conduit à refouler. Avec son ironie subtile et un style inimitable, Fabio Bacà pose une nouvelle fois son regard acéré sur le quotidien, en nous invitant à réfl échir à la part obscure et primitive présente en chacun de nous.
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Une déclaration d'amour à Dostoïevski et à la lecture, capable de changer le cours d'une vie.
Adolescent, Paolo Nori dévore un livre sans couverture ayant appartenu à son grand-père maçon :
Crime et Châtiment, de Dostoïevski. Il est foudroyé. Ce choc le décide à se lancer dans des études de russe, puis dans la traduction, l'enseignement et l'écriture. En 2020 il entreprend de rédiger un ouvrage sur son écrivain de prédilection en se mettant lui-même en scène dans cet exercice. Dépeignant Dostoïevski comme un archer dont les flèches " font saigner ", parce qu'elles touchent le fond de l'âme, l'universel, il découvre, malgré le fossé des années, d'étranges correspondances entre la vie du Russe et la sienne.
L'ironie, l'humour et l'anticonformisme de Nori mêlés au sérieux de la biographie produisent un cocktail explosif. S'incarnent, sous les yeux du lecteur, non seulement Dostoïevski, mais aussi Tourgueniev, Pouchkine, Gogol, Tolstoï et autres Leskov, avec autant de force que l'écrivain italien en personne et les membres de son entourage - ses parents, sa compagne surnommée " Togliatti " comme l'ancien secrétaire du PCI dit " le Meilleur " ou leur fille " la Bataille " -, dont nous sont contés les joies et les déboires.
Ce livre plein de vie et d'allégresse est avant tout une déclaration d'amour à la lecture, capable de changer le cours d'une vie. -
« Inutile de le nier, je suis comme les bêtes : je sens l'air du temps. ».
Le 23 mars 1919, le groupuscule Faisceaux de combat est constitué à Milan par Benito Mussolini, un obscur journaliste et activiste.
Le 3 janvier 1925, désormais chef du gouvernement italien, le même Mussolini assume ses responsabilités dans l'enlèvement et l'assassinat d'un député qui s'était opposé à lui au Parlement.
C'est le début du régime fasciste.
Il a fallu seulement six ans à cet agitateur populiste et sans scrupule pour devenir le dictateur charismatique qui fascine tout un peuple.
Le romancier italien Antonio Scurati a reconstitué minutieusement les faits et gestes de l'ascension du Duce sous la forme d'une fiction, et l'a confrontée à un choix de documents historiques - correspondances, articles de journaux, extraits de discours, affiches.
Ces deux récits alternent en courts chapitres et se répondent de manière vertigineuse. C'est l'Histoire qui s'écrit sous nos yeux, comme si nous en étions les contemporains, et que l'on redécouvre avec curiosité.
M, l'enfant du siècle est une tentative passionnante, vivante et neuve, de raconter notre Histoire.
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Trina s'adresse à sa fille, Marica, dont elle est séparée depuis de nombreuses années, et lui raconte sa vie. Elle a dix-sept ans au début du texte et vit à Curon, village de montagne dans le Haut-Adige, avec ses parents. En 1923, ce territoire autrichien, annexé par l'Italie à la suite de la Première Guerre mondiale, fait l'objet d'une italianisation forcée : la langue allemande, qu'on y parle, est bannie au profit de l'italien. Trina entre alors en résistance et enseigne l'allemand aux enfants du bourg, dans l'espoir aussi de se faire remarquer par Erich, solitaire aux yeux gris qu'elle finira par épouser et dont elle aura deux enfants, Michael et Marica.Au début de la guerre, tandis qu'Erich s'active dans une farouche opposition aux mussoliniens et au projet de barrage qui menace d'immerger le village, la petite Marica est enlevée par sa tante, et emmenée en Allemagne. Cette absence, vive blessure jamais guérie chez Trina, sera le moteur de son récit. Elle ne cachera rien des fractures apparaissant dans la famille ou dans le village, des trahisons, des violences, mais aussi des joies, traitées avec finesse et pudeur.