Filtrer
raymond guérin
-
En mars 1950, Raymond Guérin et son épouse Sonia passent trois semaines chez Curzio Malaparte à Capri, dans sa célèbre maison, la Casa « Come me ». Les deux écrivains ne se sont jamais rencontrés, mais au fil de leur correspondance leur respect mutuel s'est mué en amitié.
« Du côté de chez Malaparte » est le récit de ce séjour capriote. Guérin y consigne ses impressions et les conversations avec son hôte, qui évoque pêle-mêle ses livres, ses femmes, ses engagements. Le portrait qu'il dresse de l'écrivain italien dessine en creux un Raymond Guérin fasciné par la personnalité solaire et complexe de Malaparte. Document de première main, ce court récit décrit la vie d'un groupe d'intellectuels et d'artistes dans cette maison devenue « culte » grâce à Godard. -
En décembre 43, l'écrivain Raymond Guérin est libéré du stalag où il vient de passer 3 ans. À Paris, il découvre la France de l'Occupation, bien différente de celle qu'il avait laissée en 1940. La sottise bat son plein, écrit-il en voyant combien les Parisiens se sont habitués à l'occupant et au marché noir.
Il retrouve le monde littéraire, rend visite à Paulhan, Camus, Sartre ou Chardonne. À son ami Henri Calet, il écrit : Je me fais l'effet d'un revenant, d'un fantôme. Je n'ai plus ma place dans ce monde étouffant et fascisé.
Quelques mois plus tard, c'est avec enthousiasme qu'il commente la Libération. Mais l'euphorie des premiers jours est vite ternie par la veulerie des procès d'épuration auxquels il assiste. C'est alors un homme désabusé qui met un point final à son journal. -
La peau dure, c'est un livre à trois voix. Trois soeurs, trois monologues: Clara, Jacquotte et Louison.
Trois femmes fragiles, ballottées dans un monde trop grand pour elles, trop cruel aussi, un monde dirigé par des hommes.
Guérin signe là un roman extrêmement social, voire même ouvertement féministe. En cela la Peau dure conserve aujourd'hui une vraie modernité, une résonance certaine avec la société actuelle.
C'est un véritable plaidoyer, âpre et cinglant, pour la cause des petits, des faibles, des sans-grade.
-
Avec le langage même de la vie, l'auteur relate la confession d'un garçon d'étage voyeur et onaniste. L'humanité, considérée comme un entomologiste regarde les insectes, y semble cruellement dépersonnalisée, ce qui est une façon de peindre le malaise de l'homme moderne.
-
Quand vient la fin suivi de après la fin
Raymond Guérin
- Gallimard
- L'imaginaire
- 9 Mars 2006
- 9782070777389
«Mais, tout de même, quand vient la fin, c'est là qu'on mesure à quel point tant et tant de perceptions, de visions, d'émotions, de sensations restèrent étrangères à mon père. Il s'est ruiné la santé, il s'est tué de travail, il a toujours vécu comme un malheureux, comme un paria, comme un esclave, et tout cela pour aboutir à quoi? à cette faillite totale, à cette chute dans le trou sans fond d'une atroce maladie mortelle! Oh! je tiens compte des circonstances parfois pénibles dans lesquelles il dut se débattre. On ne peut pas juger avec les mêmes règles la vie de l'enfant riche et la vie de l'enfant pauvre. Il fallait que mon père se batte avec la vie avant de songer à en jouir.» «Quand vient la fin n'a visé qu'à atteindre une certaine crédibilité par dessus les principes et les conventions. Je ne prétends pas que l'art doive uniquement enfanter des oeuvres d'entomologiste ou de clinicien, et j'admets un art de la fiction où l'auteur tiendrait compte des illusions qui permettent aux faits nus d'avoir aussi leur climat fabuleux. C'est ce que j'ai appelé la mythologie de la réalité. Chaque écrivain pouvant créer la sienne, selon son tempérament.» Raymond Guérin.
-
«D'un côté, on voit un mari cocu, bafoué, grugé qui, sachant qu'il avait épousé une femme indigne et très inférieure à son milieu, essayait malgré tout de maintenir debout son ménage, en reportant son affection sur ses enfants. De l'autre, un mari toujours cocu, sans doute, mais qui ne l'a pas volé ; un mari jaloux, grippe-sou, tyrannique, brutal, sans aucune moralité, cynique (et dans le sens le plus péjoratif qui soit) ; bref, un mari impossible et pour lequel on ne peut avoir que mépris. Entre ces deux portraits, si dissemblables, où est donc le véritable Barcenas ?»
-
Monsieur Hermès, le héros de L'apprenti, se retrouve à vingt-trois ans dans la déprimante atmosphère de Portville (en laquelle il est facile de reconnaître Bordeaux). Cherchant à échapper à la tyrannie mesquine de ses parents, il se mêle à l'ancienne bande de ses amis d'enfance, participe à leurs jeux et aventures, fonde une revue littéraire qui échoue et passe, sans s'en apercevoir, à côté de l'amour que lui porte en secret la charmante Delphine. Introduit chez les Poujastruc, il goûte le confort, la sérénité et l'apparente sagesse d'une famille bourgeoise, épouse Caroline Poujastruc, lui révèle l'amour sensuel, s'efforce d'atteindre un idéal, devient veuf. À la fois désolé et soulagé, il se lance dans les affaires, écrit un roman et prend pour maîtresse la femme de son associé. Puis, lassé, il rompt au moment où son roman est accepté par un éditeur, gagne Paris où il retrouve huit ans après l'avoir quittée, Delphine. Tous deux comprennent enfin qu'ils s'aiment et vont commencer une vie nouvelle. Dans cette chasse éperdue au bonheur, dans cet étrange foisonnement de rêves et d'aspirations qu'est Parmi tant d'autres feux..., bien sûr, c'est l'Amour qui prédomine, entrecroisant ses thèmes, du chevaleresque au vénal et du passionnel à l'élégiaque, mais apportera-t-il la paix de l'esprit à notre héros?
-
Ensemble d'articles écrits pour l'éphémère revue Juin issue de la Résistance, entre février 1946 et janvier 1947, essentiels an de mieux comprendre qui fut l'auteur de Zobain, Quand vient la n et de la trilogie constituée de L'Apprenti, Parmi tant d'autres feux et Les poulpes. Et aussi pour découvrir un lecteur passionné et d'une acuité remarquable.
-
Raymond guérin est né en 19o5 à paris et est mort à l'âge de cinquante ans à bordeaux.
Après des études à poitiers, il est apprenti dans des palaces parisiens. il débute dans les lettres en 1936. il exerce le métier d'agent d'assurances à bordeaux avant et après la seconde guerre mondiale durant laquelle il restera cinq ans prisonnier dans un camp de représailles.
-
Zobain est marié, depuis quatre ans. Il aime sa femme, sa femme l'aime. Ils sont jeunes, pleins d'espoirs, unis par un même goût pour l'art, la littérature. Zobain est marié, depuis quatre ans, et la belle histoire dérape. Sa femme s'étiole, perd l'appétit, le médecin s'en mêle. Du repos, beaucoup de repos. On parle de maladie, de dépression, d'établissements spécialisés. Défi lé de blouses blanches. Zobain est marié, depuis quatre ans, et sa femme est toujours vierge. Zobain est le premier roman de Raymond Guérin, publié en 1936. Déjà il avait vocation de « tout dire », même ce qui dérange. Il décrit avec minutie et sincérité le naufrage de son mariage: « Zobain est un récit autobiographique, que j'ai tiré tout entier de ma vie ».
-
Raymond Guérin est fasciné par la lettre, qu'il s'agisse de la forme littéraire qui structure certains de ses récits ou d'une véritable correspondance. À tous les titres, de la pratique de l'échange à l'exercice de l'imagination, il est un épistolier. Les Lettres à Sonia sont certes une correspondance réelle entre un écrivain et la femme qu'il aime, séparés par la guerre et la captivité, mais elles sont aussi et au moins autant un journal, et encore une projection, une mythologie, bref c'est un récit qui se donne. Journal ou récit qui est adressé à l'autre, destinataire et matière sacrée de l'écriture. En contre-point, Guérin brosse son portrait intérieur, il évoque le quotidien du prisonnier dont la vie personnelle, comme celle du monde, est soumise aux ruptures de l'histoire. Écrivant ces Lettres qui sont un roman, Guérin s'inscrit dans une fièvre d'expression que son étrange disponibilité ne peut qu'aviver. Digne dans l'épreuve, répondant par les mots à la misère du temps, il dresse au jour le jour un monument de résistance à la barbarie, fondé sur l'amour et la foi dans le verbe. Le monde de l'intelligence le nourrit plus que jamais et s'érige en rempart contre la sottise. Dans les Lettres à Sonia, Guérin se montre bouleversant de droiture et de lumière.
-
-
TMais, tout de meme, quand vient la fin, c'est l´r qu'on mesure ´r quel point tant et tant de perceptions, de visions, d'émotions, de sensations restcrent étrangcres ´r mon pcre. Il s'est ruiné la santé, il s'est tué de travail, il a toujours vécu comme un malheureux, comme un paria, comme un esclave, et tout cela pour aboutir ´r quoi ? ´r cette faillite totale, ´r cette chute dans le trou sans fond d'une atroce maladie mortelle ! Oh ! je tiens compte des circonstances parfois pénibles dans lesquelles il dut se débattre. On ne peut pas juger avec les memes rcgles la vie de l'enfant riche et la vie de l'enfant pauvre. Il fallait que mon pcre se batte avec la vie avant de songer ´r en jouir.t TQuand vient la fin n'a visé qu'´r atteindre une certaine crédibilité par dessus les principes et les conventions. Je ne prétends pas que l'art doive uniquement enfanter des uvres d'entomologiste ou de clinicien, et j'admets un art de la fiction ou l'auteur tiendrait compte des illusions qui permettent aux faits nus d'avoir aussi leur climat fabuleux. C'est ce que j'ai appelé la mythologie de la réalité. Chaque écrivain pouvant créer la sienne, selon son tempérament.t Raymond Guérin.
-
Inédit écrit par Guérin à 26 ans. Récit de voyage.
-
le 20 août 1944, raymond guérin écrit dans son journal: "se peut-il que je sois là, à ma table, écrivant tranquillement les premiers mots, depuis plus de quatre ans, écrits dans la libertéoe" rentré de stalag depuis quelques mois, guérin assiste avec enthousiasme à la libération de la france.
mais l'euphorie des premiers jours ne dure pas, l'heure est maintenant aux représailles. pour lui, la bête n'est pas morte, et l'écrivain règle ses comptes avec les barbares, les collabos, les résistants de la dernière heure. dans ces pages décapantes, les ultimes de son journal de guerre, raymond guérin commente les procès d'épuration auxquels il assiste à périgueux, avant de revenir chez lui, à bordeaux, dans cette ville qu'il dit être "la plus collaborationniste" de toutes.
il s'interroge également sur sa place dans le monde littéraire dont il se sent de plus en plus exclu. c'est un homme désabusé et brisé qui met un point final à ce terrible journal commencé en 39.
-
La DST sur le front de la guerre froide
Jean-Francois Clair, Michel Guérin, Raymond Nart
- Mareuil Éditions
- 27 Octobre 2022
- 9782372542661
En 1944, sur les ruines encore fumantes d'une Europe ravagée par un conflit qui se solde par la mort de plus de 50 millions de victimes, une autre guerre commence, sourde, rampante. Une guerre de l'ombre et des coups tordus. Une guerre où vont s'affronter ces deux grands blocs que sont l'Est et l'Ouest : l'URSS et ses satellites, d'un côté, les États-Unis et ses alliés, de l'autre. On l'appellera la « Guerre froide », celle du renseignement, de la désinformation. Celle des soldats anonymes. En France, la DST sera en première ligne, que ce soit face au KGB, au GRU ou aux services du bloc de l'Est, jusqu'à la chute du mur, en 1989. Créée en 1944, la DST part de zéro : les archives de l'ancien Contrôle général de la Surveillance du Territoire ont été détruites à l'arrivée des Allemands, quatre ans plus tôt. Il lui faudra vingt ans pour s'en relever. Ce qui ne l'empêchera pas de remporter quelques beaux succès qui permettront l'expulsion au total d'une centaine d'officiers soviétiques, sans compter leurs collègues des pays « frères ». Pour la première fois, ce livre raconte sans détour les difficultés rencontrées par ces fonctionnaires français de la DST, ces « contre-espions », ces hommes et ces femmes dont certains sont tombés au champ d'honneur sans que leurs noms ne soient jamais gravés sur un monument aux morts.