Inha
-
De Courbet à Lascaux : Une origine du monde préhistorique
Boris Valentin
- Inha
- Dits
- 17 Octobre 2024
- 9782492607110
Dans des chaos de grès proches de Fontainebleau se trouve un triptyque gravé il y a 21 000 ans, à la même époque que la grotte de Lascaux. Deux chevaux encadrent le pubis d'une femme, qui rappelle au visiteur actuel le tableau de Gustave Courbet, L'Origine du monde. De l'eau s'écoule occasionnellement de cette véritable installation paléolithique. Après avoir analysé son fonctionnement ainsi que ses parentés stylistiques et thématiques dans le contexte du Paléolithique récent européen, l'auteur en propose une interprétation à la lumière de la mythologie comparée. Quelques surprenants échos se décèlent ainsi avec l'imaginaire de Courbet.
-
La Traversée des cercles : À propos d'une gravure de Rodin
Emmanuel Pernoud
- Inha
- Dits
- 20 Juin 2024
- 9782492607103
En mai 1913, Rodin refusa de signer l'épreuve d'une gravure que lui apportait Gladys Deacon, célèbre femme du monde et collectionneuse. Enquêter sur cet incident, c'est remonter le fil d'une histoire où l'estampe, passant de mains en mains, présente des analogies avec le papier-monnaie. Peu de médiums artistiques sont aussi relationnels que l'estampe, cette feuille volante traverse différents cercles, celui des imprimeurs, artistes, éditeurs, marchands, collectionneurs, bibliothèques et musées qui sont autant de milieux professionnels et sociaux qu'une simple gravure met en rapport au cours de ses périples. Le cas de la pointe sèche de Rodin intitulée Les Amours conduisant le monde (1881) en offre un parfait exemple. Les archives parisiennes de la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, croisées avec celles du musée Rodin, permettent de reconstituer Ce cheminement.
-
Au milieu de luxuriants jardins surplombant le Bosphore, l'architecte Sedad Hakki Eldem avait construit en 1948 le café Ta?lik, un édifice alliant architecture ottomane et modernisme occidental. Accessible à tous, sans distinction de classe ni de genre, ce lieu symbolisait alors l'idéal démocratique de la jeune république turque. Qu'en reste-t-il de nos jours? Démantelé et déplacé, le café, comme les jardins qui l'entouraient, a laissé place à un complexe hôtelier de luxe. La vue imprenable dont les habitants pouvaient autrefois jouir librement est désormais monnayée. Par son récit, Victor Burgin redonne vie à cet édifice. En mettant au jour des évolutions urbaines que l'on retrouve dans les métropoles du monde entier, il propose une définition de la ruine propre à l'ère capitaliste.
-
La phantasia érotique d'Io : une invention du Corrège
Philippe Morel
- Inha
- Dits
- 25 Mai 2023
- 9782492607073
Vers 1530, Le Corrège peint une série de quatre tableaux dédiés aux amours de Jupiter. Sur l'un d'entre eux, Io semble surprise par le dieu ayant pris l'apparence de nuées. Le peintre s'éloigne du mythe raconté par Ovide pour insister sur la tension paradoxale entre la réalité charnelle de la nymphe et la nature vaporeuse du dieu. Cette rencontre devient une projection imaginaire, une phantasia érotique susceptible d'abuser les sens. À travers l'exploitation de sources littéraires et philosophiques, et la reprise de motifs antiques bien connus à la Renaissance, c'est une mise en scène onirique qui s'offre au spectateur, où l'expérience fantasmatique sert de point de départ à la présentation autonome d'une rêverie féminine voluptueuse.
-
C'est un moment rare lorsque s'ouvre une nouvelle bibliothèque d'histoire de l'art. Elle nous offre un nouvel espace, plus: un nouvel outil. Un nouveau rapport au temps, au savoir, à la pensée. Fût-ce avec l'héritage combiné de fonds d'ouvrages déjà constitués avant et ailleurs, elle inaugure, par sa configuration inédite et son fonctionnement, de toutes nouvelles possibilités pour la recherche, pour la connaissance et la pensée sur les images, sur leur histoire. Une nouvelle bibliothèque d'histoire de l'art serait donc, à strictement parler, un ouvroir d'histoires de l'art potentielles (il faut évidemment écrire "histoires de l'art" au pluriel, puisque qui dit potentialité dit aussi multiplicité des possibles).
Georges Didi-Huberman -
Le Cannibale : Enquête sur une sculpture antique
Véronique Dasen
- Inha
- 17 Novembre 2022
- 9782917902448
Un groupe statuaire représente un garçon assis à même le sol mordant à pleines dents un membre humain. Découvert en 1678 dans une villa italienne d'époque romaine, il n'a cessé d'intriguer historiens de l'art et archéologues qui virent en lui un « cannibale ». S'appuyant sur les indices matériels et un important corpus textuel et iconographique, l'autrice étudie avec minutie la fonction symbolique et culturelle d'une sculpture dont l'esthétique interroge autant qu'elle instruit. Elle se livre ainsi à une véritable enquête sur les représentations antiques de la violence et du jeu, ainsi que sur le système de valeurs de la société romaine à l'époque impériale.
-
De Grandville à Topor : Le fantastique des dessinauteurs
Laurent Baridon
- Inha
- 10 Février 2022
- 9782917902974
Certains illustrateurs se distinguent par une pratique paradoxale. Ils conçoivent des images qui, tout en étant liées à un texte, tendent à s'en émanciper. Elles provoquent le regard du lecteur en lui offrant, au lieu d'une illustration littérale du texte, une énigme à déchiffrer. Le choix d'une esthétique fantastique caractérise souvent ce processus d'autonomisation du visuel. Parmi les illustrateurs qui pratiquent ce genre, certains renversent la hiérarchie conférant la primauté à l'écrivain, ou rédigent eux-mêmes les textes qui illustrent leurs images. Le néologisme de « dessinauteur » désigne cette catégorie d'artistes qui revendiquent d'être auteurs par l'image.
-
Restaurer les oeuvres dans la nature : éléments de réflexion
Gilles A. Tiberghien
- Inha
- 14 Janvier 2021
- 9782917902936
Les oeuvres du Land art se déploient dans le silence des déserts, nues, massives, monumentales et cependant d'une fragilité extrême. Pures présences, elles sont toujours sur le point de devenir invisibles, toujours au bord de la disparition. Penser leur restauration excède largement le domaine de spécialisation dans lequel on a souvent tendance à enfermer l'acte même de restaurer.
-
On connaît l'histoire tragique de Lucrèce, mais de son portrait, peint en 1666 par Rembrandt, on ne savait presque rien jusqu'au jour où un restaurateur découvre sur la toile une trace qui avait jusque-là été masquée. C'est à partir de cet indice
-
Tout se passe durant la longue construction du palais Farnèse de Caprarola (1559-1630) et la réalisation de son programme décoratif. Entre un dessin préparatoire de Taddeo Zuccaro représentant la Maison du Sommeil (1562) et la peinture à fresque du médaillon qui en découle dans la chambre d'été du cardinal Alexandre Farnèse, quelque chose a disparu... S'est perdu? C'est sur les traces de cet évanouissement que s'engage ici Jean-Claude Lebensztejn, historien de l'art dont l'oeuvre se définit plus par une méthode que par une période ou un type d'objets spécifiques. Ce qu'on peut souhaiter à l'histoire de l'art, disait-il, « ce n'est pas seulement qu'elle tienne compte de tous les paramètres de la recherche, documentaire, formel, théorique, fantasmatique, mais qu'elle les intègre davantage; que la production qui se constitue là soit un va-et-vient organique, innervant de part en part le matériau d'étude ».Ce qui se rejoue ici entre un dessin préparatoire, la peinture à fresque d'une chambre d'hiver puis d'une chambre d'été et enfin d'une chapelle d'un même palais, c'est un drame qui affecte le statut des rêves ou des songes ainsi que l'histoire de leur représentation et de leur interprétation. Drame épistémologique qui, du point de vue thématique, met en jeu le passage de motifs mythologiques à d'autres bibliques. Drame moral aussi, parce que dans ce passage le sommeil a pu aussi devenir coupable. Cette collusion des langages et des époques nous fait effectivement transiter de la maison du Sommeil au rêve proprement dit, qui n'est sans doute pas encore le rêve tel que nous le connaissons et l'interprétons aujourd'hui, mais qui n'en est pas moins déjà rêve. En un court précipité, Jean-Claude Lebensztejn convoque, dans ce cheminement sinueux entre les différents espaces du palais Farnèse de Caprarola, des siècles de spéculation sur les rêves.
-
Jean Siméon Chardin, Edgar Degas, Vincent van Gogh et Jacqueline de Jong comptent parmi les nombreux artistes ayant pris pour motif les scènes de billard. D'abord pratiqué dans les salons de l'aristocratie européenne avant de gagner les intérieurs bourgeois et les troquets du XIXe siècle, ce jeu d'adresse et de hasard est à l'origine d'une iconographie aussi riche qu'inattendue. Se penchant sur l'histoire visuelle et sociale de ce loisir, l'auteur décrypte l'évolution de ses représentations et dresse un corpus d'oeuvres incitant à penser l'histoire de l'art comme un « jeu de position » en perpétuelle reconfiguration, selon l'expression de Michael Baxandall.
-
Les images peuvent-elles être de lait ? Cette question originelle guide notre regard sur la figuration de cet aliment, dont il est fait l'hypothèse qu'il constitue l'une des substances élémentaires de l'iconophagie en art. À partir de l'analyse de la fable « Le Loup et le Renard » de La Fontaine, envisagée comme une fiction théorique, l'auteur propose de mettre en écho plusieurs oeuvres - de Vincenzo Campi à Jeff Wall - permettant de décliner les principaux enjeux des pratiques iconophagiques.
-
À la fin de sa vie, Lina Bo Bardi (1914-1992) conçoit un projet destine´ a` être présente´ lors de l'Exposition universelle de Séville de 1992. Il ne sera jamais réalisé, mais rend compte de plusieurs des préoccupations de cette architecte et intellectuelle, qui vécut entre l'Italie et le Brésil, notamment sa vigilance a` l'égard de l'ascendance des valeurs occidentales sur le reste du monde et sa conviction que les identités culturelles sont ancrées dans les manifestations quotidiennes. Pour elle, l'architecture ne se réduit pas a` un effet formel, elle implique la vie, la pensée critique et l'action collective. Cet ouvrage nous permet de comprendre le dialogue, à la fois critique et fécond, que Lina Bo Bardi noue avec la culture du xxe siècle. Son héritage créatif et visionnaire reste d'actualité dans un monde où les valeurs et pratiques humanistes sont en jeu.
-
Le Rêve de Kupka : La vérité nue de la peinture
Pascal Rousseau
- Inha
- Dits
- 11 Juin 2020
- 9782917902578
L'ouvrage est une étude du Rêve, pris comme support d'une réflexion plus générale sur le statut de l'invention en art, n'est pas tant une représentation de l'état de rêve, perpétuant la tradition romantique de « l'imagination créatrice », qu'une anticipation onirique de l'abstraction, telle que peut l'entendre, au passage du siècle, un artiste baigné de spéculations anarcho-théosophiques.
Le tableau anticipe ainsi une double transformation mise en mouvement autour d'un subtil jeu de (dé)matérialisation: l'évolution de l'espèce accompagne celle de la peinture ou, plus encore, la nouvelle peinture, dégagée du plan matériel de l'objet, prépare l'évolution spirituelle de l'espèce. L'espèce humaine sera bientôt faite de créatures éthérées jouissant intégralement de l'ivresse cognitive des vibrations chromo-lumineuses. C'est là un premier niveau d'interprétation « ésotérique» du Rêve où la puissance visionnaire de l'artiste propulse le corps physique du rêveur dans un devenir télépathique de l'espèce. -
Les gravures de Piranèse agrandissent ou réduisent à plaisir les monuments, elles jouent de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, elles tordent les perspectives et modulent les premiers plans comme si le graveur, conscient de ses effets, ployait les monuments à son propre plaisir pour les faire parler à sa place.
-
Perspective - revue de l'INHA n.2023-2 : Actualité en histoire de l'art
Collectif
- Inha
- Perspective - Revue De L'inha
- 16 Novembre 2023
- 9782492607011
-
Perspective - revue de l'INHA n.2024-2 : Corps extrêmes
Collectif
- Inha
- Perspective - Revue De L'inha
- 14 Novembre 2024
- 9782492607035
Longtemps considérée comme l'expression d'un idéal esthétique par l'histoire de l'art, la représentation du corps humain est aujourd'hui comprise grâce aux sciences humaines et sociales comme un instrument normatif qui révèle aussi des choix politiques, des critères sociaux, des canons artistiques. S'intéresser aux images de corps extrêmes, c'est choisir d'aborder le problème de la norme par ce qui l'excède, la subvertit et la façonne à la fois : qu'est-ce qu'un corps hors normes, un corps limite ? Les corps perçus comme parfaits ne sont-ils pas eux-mêmes, à leur manière, extrêmes ? Fidèle à sa focale historiographique, Perspective fait le point sur le sujet en réunissant des contributions de chercheurs et chercheuses qui étudient, de la théorie des proportions à la tératologie, quelques-uns des corps extrêmes les plus significatifs de l'histoire de l'art.
-
Apparition et disparition du bibliothécaire : Une lecture d'Arcimboldo
Yann Sordet
- Inha
- 2 Juillet 2018
- 9782917902431
Le Bibliothécaire, peint par Giuseppe Arcimboldo probablement vers 1566, est un tableau maintes fois analysé et commenté. Lui-même bibliothécaire, Yann Sordet propose dans ce texte un nouveau regard sur l'oeuvre. Historien du livre et des bibliothèques, l'auteur se livre à une lecture archéologique, examinant et caractérisant les types de livres représentés. Qu'y voit-on vraiment ?
Une énigme se fait jour, intrigue du regard en même temps que mystère de l'image qui se délite, se décompose, se dérobe au regard, s'éloigne à mesure que l'on s'en rapproche, qu'on la détaille (au sens de découper). Dans un texte nerveux et tendu comme une enquête, policière ou « archéologique », Yann Sordet, mobilisant une extraordinaire érudition, fait émerger du tableau d'autres images, d'autres récits, d'autres histoires. Ici, une lecture se raconte où chaque élément, présent et même absent du tableau, infléchit le récit. Dans ce travail d'analyse et de déconstruction, qui rappelle tous les enjeux de la lecture d'un tableau, que reste-t-il du bibliothécaire ? Et si le bibliothécaire n'était pas un bibliothécaire ? En plus d'une passionnante étude sur le Bibliothécaire d'Arcimboldo, Yann Sordet signe ici un véritable petit traité de la méthode. Dans cet instable échafaudage, l'image du bibliothécaire surgit puis se dissout. Par cette apparition-disparition, c'est la place et le rôle du bibliothécaire, au XVIe siècle comme de nos jours, que l'auteur interroge. Ce texte est issu d'une conférence prononcée à l'occasion des Sixièmes Rencontres de la galerie Colbert. -
Perspective : actualité en histoire de l'art, 2022-2 : Raconter
Auteurs Divers
- Inha
- 13 Octobre 2022
- 9782917902479
Là où apparaît une image, qu'elle soit fixe ou animée, figurative, aniconique, matérielle ou mentale, surgit une histoire et une manière d'en agencer le récit. L'image et l'objet d'art racontent, et ces récits ne cessent de générer des récits: fictions ou légendes, articles scientifiques ou divagations rêveuses, dialogues des oeuvres entre elles ou soliloques de spectateurs. Enracinée depuis l'Antiquité dans l'exercice narratif de l'ekphrasis, l'histoire de l'art explore, depuis les travaux de Giorgio Vasari et de Karel Van Mander, les formes de la narration, de l'anecdote à la légende biographique, des grands récits de l'autonomie moderniste ne cessant de dire la fin de la peinture qui raconte aux fictions d'objectivité. Qu'il s'agisse des récits sur lesquels se fondent les oeuvres d'art, de ceux que constituent ses regardeurs ou des mises en récits opérées par les historiens de l'art, ce numéro entend s'emparer de l'acte de raconter comme d'un outil heuristique fécond. Ainsi les spécialistes ici rassemblés interrogent-ils, du Moyen Âge au présent le plus récent, les rapports de différents médias - image, texte imprimé, exposition ou vidéo - et médiums artistiques - décors, manuscrits, peinture, architecture, performance, bande dessinée, arts séquentiels, cinéma... - à l'histoire et aux histoires de l'art.
-
Louis Grodecki. Correspondance choisie. 1933-1982
Grodecki Louis
- Inha
- 10 Septembre 2020
- 9782917902561
En livrant des échos des dialogues, échanges, disputes savantes entre Louis Grodecki et ses correspondants, le millier de lettres colligées dans ce recueil - et ce n'est qu'une petite part d'un ensemble monumental - ouvre de plain-pied sur la fabrique de l'histoire de l'art médiéval et les débats qui l'animent en Europe et en Amérique, entre 1933 et 1980.
Les lettres rassemblées ici viennent de ou sont adressées à Henri Focillon, André Chastel, Hélène ou Jurgis Baltrusaitis, Erwin Panofsky, Willibald Sauerländer, Louis Massignon jusqu'à Roland Recht ou Xavier Baral y Altet. Elles donnent à lire les discussions qui se sont tramées entre plusieurs générations de chercheurs en quête de vérités et de méthodes. Toujours denses, rigoureusement structurées, elles sont une part majeure de la production littéraire de Louis Grodecki et livrent un aperçu du temps et du sérieux mis dans cet exercice par les derniers épistoliers du xxe siècle. -
Perspective : actualité en histoire de l'art, 2024-1 : Autonomie
Auteurs Divers
- Inha
- 16 Mai 2024
- 9782492607028
Perspective interrogera ici l'autonomie en art à partir de quelques moments clés comme l'essor de la philosophie esthétique au XVIIIe siècle ou encore le formalisme moderniste et les avant-gardes du siècle dernier. Toutefois, peut-on penser cette notion seulement à partir d'usages circonscrits et revendiqués? Est-il possible d'envisager plus largement les jalons de son histoire? Historiennes et historiens de l'art, de l'architecture, anthropologues, philosophes et artistes se pencheront sur le mythe et la préhistoire de ce concept à travers les liens de l'histoire de l'art aux sciences humaines, les rapports de l'art, des oeuvres et des artistes aux champs social ou moral et aux luttes politiques, ou encore en approchant les oeuvres et les images comme des vecteurs d'émancipation ou des moteurs d'autonomie.
-
L'auteur de ces pages découvre dans le coin droit du col du joueur au centre des Tricheurs du Caravage un détail que l'on ne voit que si on se rapproche très près du tableau. Cependant, une fois ce détail aperçu, non seulement il fait intégralement et irrémédiablement basculer le centre de gravité, l'équilibre du tableau et en change le sens, mais, de surcroît, on ne voit plus que lui. Ce détail, fut-il voulu par l'artiste ou fut-il un fait du hasard? Historien et théoricien de l'art, spécialiste de la Renaissance, Jérémie Koering interroge les traditions poétiques et picturales de l'Italie du XVIe siècle pour vérifier si, à tout le moins, l'existence de ce détail peut être plausible historiquement, ou s'il faut la mettre sur le compte d'un acte manqué ou d'un glissement involontaire du pinceau du peintre ou encore d'une aberration... Dans cette enquête, Jérémie Koering entraîne le spectateur dans un questionnement vertigineux, non sur le vrai et le faux, mais sur le visible et l'invisible ou plus exactement sur les effets de l'invisible sur le visible, autrement dit sur le regard et la vision.
-
Sauvages nudités : peindre le Grand Nord
Peder Balke, François-auguste Biard, Anna-eva Bergman
- Inha
- 21 Juin 2019
- 9782917902547
A un siècle de distance, trois peintres, François-Auguste Biard (1799-1882), Peder Balke (1804-1887) et Anna-Eva Bergman (1909-1987), furent marqués par leur expérience du Grand Nord. Balke fut en 1832 l'un des tout premiers artistes à effectuer un voyage dans le Finnmark (la partie la plus septentrionale de l'Europe), jusqu'au cap Nord, à une époque où aucune liaison maritime régulière ne permettait encore de s'y rendre facilement. Biard se rendit dans la même région en 1839, explorant les côtes septentrionales de la Norvège avec sa compagne Léonie d'Aunet puis rejoignant à Hammerfest l'équipage de la corvette La Recherche, qui, sous la direction du naturaliste Paul Gaimard, menait depuis 1835 des missions d'exploration dans le Grand Nord : avec celui-ci, il poussa jusqu'aux îles Spitzberg (aujourd'hui archipel du Svalbard), avant d'entamer un long périple terrestre en Laponie. Bergman fit par deux fois un voyage similaire, d'abord en 1950, puis en 1964. Ils en rapportèrent des impressions décisives, qui laissèrent leur marque sur l'ensemble de leur oeuvre postérieur, notamment, dans le cas de Balke et de Bergman, en brouillant les frontières de la figuration et de l'abstraction.
-
Perspective : actualité en histoire de l'art, 2020-2 : Danser
Auteurs Divers
- Inha
- 11 Février 2021
- 9782917902905
Appréhender les arts visuels comme un certain rapport à la danse et, réciproquement, la performance dansée en tant qu'image en mouvement, tel est l'objet de ce numéro. De l'Antiquité à nos jours, le sommaire décline une diversité de thèmes et d'approches méthodologiques, incluant des études traitant des danses comme autant de pratiques sociales genrées, situées au confluent de l'artistique, du politique et du transcendant. La question de la médiation de la danse, qu'elle relève de la représentation graphique - incluant les différents systèmes de notation chorégraphique - ou de l'image (fixe ou mobile), y tient une place significative, puisqu'elle modèle non seulement notre manière de l'imaginer et de la décrire, mais également notre façon d'en faire l'expérience. Thématique privilégiée pour penser la porosité disciplinaire de laquelle procède l'histoire de l'art, la danse, à travers les notions d'empathie, de kinesthésie, comme de vie des images, vient déstabiliser notre rapport au temps et à l'espace, créant une continuité entre des réalités hétérogènes. À travers son prisme, sont notamment repensées les questions afférentes à l'espace muséal et à ses collections, aux catégories artistiques de la performance ou de la théâtralité, ainsi qu'à certaines notions anthropologiques, tels le rituel, le divertissement, ou celle, plus générique, de geste.