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Maison Des Sciences De L'Homme
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Nymphoplastie : Coupez ce sexe que je ne saurais voir
Sara Piazza
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Interventions
- 17 Octobre 2024
- 9782735130450
Le recours à la chirurgie esthétique ne cesse de progresser, ne se cantonnant plus aux territoires qui lui sont classiquement dévolus - visage, seins, cuisses, fesses et ventre. Le sexe féminin fait partie de ces nouveaux territoires et l'offre est déjà diversifiée: des techniques médicales sont aujourd'hui proposées aux femmes dans le but d'embellir et de rajeunir leur vulve ou leur vagin, d'améliorer leur plaisir sexuel ou de satisfaire des impératifs culturels ou religieux. Parmi ces techniques, la nymphoplastie de réduction consiste à réduire la taille des petites lèvres de la vulve, à des fins esthétiques ou de confort.
Dans ce livre, Sara Piazza, psychologue clinicienne, interroge cette pratique au regard de la norme, des fantasmes et de la représentation du corps. Tour à tour sont convoqués le « sexe de petite fille » ou le « sexe net », qui renvoient à l'image infantile et évitent la confrontation à certains autres aspects du sexe féminin - la sexualité féminine comme incontrôlable et démesurée, le danger que peut représenter la vulve, le rapport au sexe maternel, et enfin la dimension de la vieillesse et de la mort.
Ce livre, entre perspective historique et écoute clinique, porte un regard psychanalytique sur une pratique encore méconnue, où sexualité, identité, et représentation se mêlent. -
La Modernité tardive en crise : Qu'apporte la théorie de la société ?
Andreas Reckwitz, Hartmut Rosa
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 17 Octobre 2024
- 9782735129263
Andreas Reckwitz et Hartmut Rosa, deux sociologues majeurs, proposent une étude approfondie sur la crise actuelle de la société moderne tardive et sur le rôle crucial que peut jouer la théorie sociale dans la compréhension et la résolution des défis contemporains. L'ouvrage, où chaque auteur développe ses propres analyses et qui se conclut par un entretien croisé permettant de confronter leurs positions, souligne l'importance de la réflexion théorique pour redéfinir les objectifs culturels et sociaux, afin de bâtir une société plus durable et plus équilibrée.Andreas Reckwitz se concentre sur les transformations sociales et culturelles qui ont mené à une société de plus en plus fragmentée et incertaine. Il décrit comment le passage d'une société industrielle à une société de la connaissance a intensifié les inégalités sociales et la polarisation. Le phénomène de singularisation, où les individus cherchent à se distinguer, conduit à une compétition accrue et à un sentiment de surcharge. Ces dynamiques créent un climat d'incertitude et d'anxiété, déstabilisant les structures sociales.Hartmut Rosa développe sa théorie de l'accélération sociale. Il soutient que la recherche incessante d'efficacité, d'innovation et de croissance entraîne une accélération des rythmes de vie, engendrant une forme profonde d'aliénation. Les individus ressentent de plus en plus une perte de contrôle sur leur existence. Rosa montre comment ces processus affectent non seulement le bien-être personnel, mais aussi la cohésion sociale et les fondements démocratiques.
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Black Metropolis : Une ville dans la ville. Chicago (1914-1945).
Horace R. Cayton, Drake St. Clair
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Amerique(s)
- 17 Octobre 2024
- 9782735128389
Les sociologues africains-américains St. Clair Drake et Horace R. Cayton nous invitent à explorer, au coeur de Chicago, les quartiers de Black Metropolis, la plus importante
métropole noire étatsunienne après Harlem, et nous en révèlent la double face : ghetto surpeuplé, résultat de la pratique dite des « clauses restrictives » empêchant
la mixité résidentielle, mais aussi ville dans la ville, puisque s'y sont développées de nombreuses institutions, une vie sociale, culturelle et religieuse intense, des écoles,
une presse influente, une activité économique formelle et informelle prospère, gagnant ainsi le surnom de Bronzeville. Black Metropolis. Une ville dans la ville.
Chicago 1914-1945 décrit la singularité de cette minorité urbaine. La discrimination raciale et donc les combats des Africains-Américains tout au long de l'histoire de la
ville, leur capacité d'action collective et individuelle pour la conquête de leurs droits et la reconnaissance de leur place pleine et entière dans cette société y sont
présentés dans leur vivacité. Cet ouvrage, fruit d'une vaste enquête collective menée dans la période du New Deal, s'est imposé comme une référence de l'école de
Chicago et a contribué à fonder les Black Studies dans les universités américaines.
Richard Wright, l'écrivain africain-américain le plus célèbre de l'époque, signe la préface de l'édition originale de 1945, prolongeant la force de l'écriture de cette
monographie exceptionnelle, capable tout à la fois d'émouvoir et de faire réfléchir sur ces sujets cruciaux où race, classe et genre se conjuguent. Black Metropolis, devenu
un classique de la socio-anthropologie urbaine, tant pour les spécialistes que pour un public plus large, est ici traduit en français pour la première fois près de quatre-vingts
ans après sa publication aux États-Unis.
Un cahier iconographique inédit complète la traduction française -
Zygmunt Bauman : Une biographie
Izabela Wagner
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 54
- 26 Septembre 2024
- 9782735129270
Izabela Wagner signe la première biographie de la vie et de l'oeuvre de Zygmunt Bauman, auteur d'une oeuvre intellectuelle majeure longtemps restée méconnue du public français. Sa pensée, multiforme, déborde les segmentations académiques, relevant à la fois de la sociologie et de la philosophie.
Né en 1925 en Pologne dans une famille juive et pauvre, Bauman est contraint de se réfugier en URSS en 1939 pour fuir le nazisme. Engagé dans l'armée polonaise exilée, il devient capitaine dans l'armée polonaise à la fin de la Seconde Guerre mondiale, tout en reprenant des études de sociologie à l'Académie de sciences sociales de Varsovie. Devenu membre du Parti ouvrier unifié polonais, communiste, il est évincé à la fois de l'université et du parti en 1968, dans un contexte d'antisémitisme extrême. Réfugié d'abord en Israël, il s'établit à Leeds, au Royaume-Uni, en 1971, ville qu'il ne quittera plus.
Izabela Wagner montre comment la double expérience d'exil a forgé les travaux de Bauman. Connu pour sa critique de la modernité et le concept de « modernité liquide », celui dont la pensée rencontra un succès international en 1991, alors que se terminait sa carrière universitaire, méritait une biographie d'envergure. -
Pauvre petit blanc : le mythe de la dépossession raciale
Sylvie Laurent
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Interventions
- 24 Septembre 2020
- 9782735127054
Depuis une dizaine d'années, un nombre considérable de Blancs pensent être les nouvelles victimes d'un « racisme anti-blanc », d'une « discrimination inversée », d'un « remplacement » et pour les plus extrémistes, d'un « génocide blanc ».Ces discours, propres aux sympathisants d'un nationalisme ethno-racial, ont motivé l'élection de Donald Trump à la présidence des EU et menacent d'entériner sa réélection en novembre 2020.Dans de très nombreux ouvrages, cette crispation communautariste blanche est souvent présentée comme une réaction politique à la mondialisation néolibérale et aux inégalités nouvelles qui en résultent, à l'immigration dite « massive » et surtout au développement d'une société multiculturelle en passe d'assurer un bouleversement démographique et culturel.Pourtant, ces discours sur le « déclin » même relatif des Blancs américains ne résiste pas à l'étude des données disponibles sur l'inégalité réelle et les positions de pouvoir entre Noirs, Hispaniques et Blancs.En réfléchissant à la construction historique d'une identité nationale ethno-raciale aux EU, Sylvie Laurent démonte le nouveau mythe du Blanc victime qui a déjà traversé l'Atlantique (Brexit, par exemple) et qui invisibilise des inégalités raciales pourtant toujours criantes.Elle dévoile avec brio que ce discours est en réalité l'ultime tour de passe-passe de la domination blanche aux États-Unis, qui s'approprie la posture de l'opprimé pour préserver un ordre social chahute´ par l'élection de Barack Obama et l'activisme des minorisés.
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Jardins en commun(s) : Politiser l'écologie ordinaire
Victoria Sachse
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 54
- 17 Octobre 2024
- 9782735129546
Si les jardins partagés peuvent être perçus comme un phénomène de mode pour un public urbain en manque de verdure, ils sont issus d'une longue histoire de réappropriation des terres, en réaction à leur privatisation ou à leur abandon. Au-delà du simple territoire à cultiver, ils soulèvent de nombreuses interrogations sur l'organisation sociale telle que nous la connaissons.
Gérés en communauté, ces espaces interrogent d'une part la démocratie comme mode d'organisation. Victoria Sachsé, grâce à une ethnographie à Strasbourg et à Rome, montre comment le jardin peut être un lieu de participation citoyenne et devenir un vecteur d'émancipation et de politisation.
D'autre part, l'autrice fait ressortir les enjeux de l'implication au jardin, qui modifie le rapport à la terre et à l'alimentation, bouleversant la perception des rôles de consommateur et de producteur, et ce, jusqu'à la remise en cause du modèle agricole conventionnel.
Enfin, l'ouvrage montre comment les associations de jardiniers deviennent légitimes pour penser la coproduction de l'espace public aux côtés des institutions, redéfinissent la propriété et introduisent la notion de « communs » en réponse à la crise sociale et environnementale. -
La Prison pour asile ? : Enquête sur la santé mentale en milieu carcéral
Thomas Fovet, Camille Lancelevée
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Interventions
- 11 Avril 2024
- 9782735127238
Les prisons font l'objet d'un regain d'intérêt scientifique depuis vingt-cinq ans en France. Camille Lancelevée, sociologue, et Thomas Fovet, psychiatre, mènent une enquête depuis 2011 pour comprendre comment les prisons contemporaines françaises répondent aux enjeux soulevés par les troubles psychiatriques en milieu carcéral et façonnent l'expérience des professionnel·le·s qui y travaillent et des personnes qui y sont enfermées. Aux côtés des personnels pénitentiaires (surveillants, conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation, directeurs et psychologues pénitentiaires) et judiciaires (juges d'application des peines, greffiers, experts psychiatres), mais aussi des infirmiers, travailleurs sociaux, secrétaires médicaux, psychologues et psychiatres, des autorités régulatrices (ministère de la Santé et de la Justice) et, surtout, des personnes emprisonnées elles-mêmes, ils ont dressé une carte inédite de l'état de santé mentale des personnes détenues en prison.
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Il Gens ordinaires dans la Grande Guerre : Correspondances, récits, témoignages
Gomila Steuckardt
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 54
- 20 Juin 2024
- 9782735129577
De la Grande Guerre, que disent les femmes et les hommes qui la vivent? Que s'écrivent-ils? Lettres, carnets de guerre, journaux intimes, testaments, enregistrements sonores: à travers les archives retrouvées de la Première Guerre mondiale, l'ouvrage explore les multiples résonances de la parole vive, écoutant les voix discrètes des gens ordinaires. Si l'histoire moderne a parfois contesté la qualité d'« ordinaire » à celles et ceux qui furent capables d'écrire, les milliers de documents rassemblés par les explorateurs du for privé ont révélé que, dès avant la Révolution, l'écriture était une activité plus banale qu'on ne l'avait supposé. Le xixe siècle en a démocratisé la pratique, et, avec le recours massif à l'écrit qu'elle a suscité, la Grande Guerre représente un moment majeur pour comprendre et décrire les gens ordinaires, leurs pratiques langagières, leur existence, leur subjectivité. Linguistes et historiens, littéraires, archivistes, anthropologues se rencontrent ici pour questionner leurs archives: comment ont-elles été découvertes? quel rapport entretiennent-elles avec les discours déjà connus de la Première Guerre mondiale? comment, dans ce contexte, se construit le discours ordinaire? Des mots de tendresse aux murmures de révolte, de l'égrenage du quotidien aux dernières volontés, de l'espérance de la victoire au récit de l'attente collective, il dit l'impatience que « ça finisse » et que reprenne le cours des vies singulières.
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Qu'est-ce que la Chine ? Territoire, ethnies, cultures et histoires
Zhaoguang Ge
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Asie(s)
- 16 Mai 2024
- 9782735129461
Travail de l'éminent historien de la Chine traditionnelle Ge Zhaoguang, Qu'est-ce que la Chine? propose un récit de l'intérieur. Il aborde les problèmes sensibles de l'identité chinoise et il montre comment la recherche moderne sur la Chine - qu'elle soit menée en Chine, en Asie de l'Est ou en Occident - a tenté de donner un sens aux frontières territoriales changeantes du pays et à la diversité des groupes ethniques et culturels. Ge considère, par exemple, l'ancien concept de tianxia, littéralement " tout ce qui existe sous le ciel ", qui attribuait la suprématie à la cour impériale et un statut moindre aux fonctionnaires, citoyens et aux peuples tribaux. Le gouvernement chinois fonctionne-t-il toujours avec une croyance en la règle divine du " tout ce qui existe sous le ciel ", ou a-t-il adopté une vision différente des autres acteurs, à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières actuelles? Répondant à la fois aux théories occidentales de l'État-nation et aux intellectuels chinois désireux de promouvoir " l'apprentissage national ", Ge offre un récit perspicace et érudit de la façon dont la Chine conçoit sa place dans le monde. Tout en s'attaquant à des forces historiques et culturelles complexes guidant le fonctionnement interne d'une nation souvent incomprise, Ge fait également émerger de nombreuses nuances de la rencontre de la Chine avec le monde contemporain, utilisant le passé du pays pour expliquer des aspects de son présent et pour donner un aperçu des différentes voies qu'il pourrait emprunter au cours du XXIe siècle. Comme le souligne l'historien Mark C. Elliott, de l'université d'Harvard, dans son compte rendu de la traduction anglaise, les non-sinophones ont bien trop peu accès aux opinions des intellectuels chinois d'aujourd'hui. Ce livre donne un excellent aperçu des principales questions qui se cachent derrière l'énigme de l'identité chinoise moderne.
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Les Expulsés, sujets politiques
Clara Lecadet
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Interventions
- 12 Octobre 2023
- 9782735126835
Les mesures d'expulsion comme les lois sur l'immigration font de fréquents retours sur la scène politique et dans les médias. Pourtant, les principaux intéressés, à savoir les expulsés eux-mêmes, sont trop peu entendus dans le débat public.
En retraçant l'histoire de l'Association malienne des expulsés et d'autres associations semblables au Togo, au Cameroun et en Sierra Leone, Clara Lecadet s'intéresse à l'humain derrière la mesure. Quelle est la réalité de l'après expulsion? Tenant compte de la honte et des difficultés matérielles inhérentes à cette épreuve, l'autrice décrit les luttes menées par les expulsés pour se reconstruire en tant que sujets politiques et imposer une présence collective dans l'espace public. Émergent ainsi de ces personnes historiquement opprimées et longtemps invisibilisées des revendications, des positionnements politiques et des actions d'entraide inédites.
Clara Lecadet montre également comment l'auto-organisation résiste au temps en s'inscrivant dans un réseau international d'associations et d'ONG.. -
Nehru : Ces débats qui ont fait l'Inde
Adeel Hussain, Tripurdaman Singh
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Asie(s)
- 11 Avril 2024
- 9782735129508
De son élection à la présidence du Congrès en 1929 jusqu'à sa mort en 1964, Jawaharlal Nehru est resté une figure dominante de la politique indienne, un homme qui a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de l'Asie du Sud. En tant que chef de file de la lutte nationaliste et en tant que premier et plus ancien Premier ministre de l'Inde, ses idées ont façonné les contours politiques du pays et ont laissé une empreinte si profonde que son héritage continue d'être débattu aujourd'hui. De son vivant, comme après Nehru a incarné beaucoup de choses pour beaucoup de gens. Allant au-delà des étiquettes imposées par le discours contemporain, ce livre éclaire les quatre principaux débats que Nehru a eus avec ses contemporains: Mohamed Iqbal, Mohamed Ali Jinnah, Sardar Patel et Syama Prasad Mookerjee - qui sont essentielles pour comprendre ses idées et la longévité de son influence jusqu'à notre époque. Nehru n'est peut-être plus en vie pour répondre à ses détracteurs aujourd'hui, mais il fut un temps où il se dressait vigoureusement contre ses adversaires, débattant des questions les plus profondes de l'histoire de l'Asie du Sud et influençant de manière décisive les événements politiques. C'est ce Nehru intellectuellement combatif que nous rencontrons dans ce livre - exprimant des désaccords idéologiques, forgeant des alliances, façonnant l'opinion politique, offrant des visions d'avenir et jalonnant le champ politique.Nous avons vu resurgir ces dernières années les questions qui étaient au coeur des préoccupations de Nehru: la sacralité de la constitution, la liberté d'expression, le rôle de la religion dans la société, la représentation des musulmans, les échanges avec la Chine. Les conflits ont repris avec virulence et l'héritage de Nehru et de ses disciples est remis en question comme jamais auparavant. Il est donc particulièrement opportun et important de pouvoir revenir aux sources de ces débats.
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Grossophobie : sociologie d'une discrimination invisible
Solenne Carof
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Interventions
- 10 Juin 2021
- 9782735127467
Depuis les années 1990, des associations, comme Allegro Fortissimo et plus récemment Gras politique, ainsi que des militantes et autrices comme Gabrielle Deydier, ont imposé un nouveau terme pour parler des discriminations liées au poids: la grossophobie. La tendance « body positive », résultat de ces mobilisations contre les normes esthétiques et pondérales dominantes, a renouvelé les problématiques propres aux mouvements féministes et queer, mettant à nouveau la question du corps au coeur des revendication des militantes dans le monde entier.Pourtant, les réseaux sociaux demeurent saturés d'« humour » grossophobe et la tyrannie de la minceur continue de sévir, générant mal-être, troubles du comportement alimentaire ou encore pratiques d'autocensure. Plus grave encore, les études chiffrées sur la grossophobie montrent qu'au-delà d'un certain poids les discriminations se systématisent. Elles ont lieu à l'embauche, au travail, mais aussi sur les applications de rencontre, dans les salles de sport, chez le médecin et même dans l'intimité, avec la famille.Avec cet ouvrage, Solenne Carof, signe une des premières études sociologiques sur la grossophobie en France. Que vivent les personnes très corpulentes dans une société comme la nôtre? Que révèle le stigmate de gros ou de grosse des normes qui pèsent différemment sur les hommes et sur les femmes? Quelles conséquences cette stigmatisation a-t-elle sur les personnes concernées? Au fil de son enquête, l'autrice dévoile les rapports de pouvoir qui se nichent dans la question du poids et structurent les hiérarchies propres à notre société.Une étude décisive pour mettre en évidence l'importance d'une discrimination encore peu condamnée, tant socialement que juridiquement.
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Alors que la population française tend à vivre plus longtemps, Faire avec l'âge est un livre nécessaire pour saisir les conditions dans lesquelles le vieillissement s'opère. Philippe Bataille s'est attaché à décrypter la littérature récente sur le sujet du grand âge et à aller à la rencontre de nombreux acteurs : médecins, gériatres, auxiliaires de vie, infirmières, directeurs ou directrices d'EHPAD et, surtout, personnes âgées elles-mêmes et leur famille.
Choisissant de laisser la parole à ceux dont le vieillissement est le quotidien, Philippe Bataille se fait le rapporteur discret de ce que veut dire vieillir et mourir en France aujourd'hui. S'arrêtant longuement sur la période Covid, ce livre pointe la désorganisation totale pendant la crise, puis ses conséquences : la raréfaction des médecins traitants et le phénomène de désertification du milieu médical, la fin des déplacements à domicile, le recours incessant aux urgences. Mettant en parallèle le mal-être des âgés et celui de leurs aidants, il montre les rigidités d'un système de vieillesse déshumanisé, toujours au détriment des patients, menant à des situations parfois tragiques. -
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Pilule : défaire l'évidence
Alexandra Roux
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 13 Octobre 2022
- 9782735128976
Suite à la récente « crise des pilules » de troisième et de quatrième générations, les femmes rejettent de plus en plus massivement ce moyen de contraception. Pourquoi la pilule est-elle alors tant prescrite en France, en dépit des critiques qu'elle soulève? Comment est-elle devenue une évidence médicale alors qu'elle ne l'est pas dans d'autres pays? Ces questions, abordées dans l'ouvrage, sont d'autant plus cruciales que ce standard médical n'est pas sans conséquences: il conduit à amalgamer « pilule » et « contraception », et à définir cette dernière exclusivement comme une « affaire de femmes ».En décortiquant le mythe de la pilule comme « révolution », Alexandra Roux retrace la genèse de cette norme contraceptive française, éclairant les débats actuels sur le rejet de la pilule, sur ces risques et sur le partage de la charge contraceptive. Elle revient sur la manière dont les mouvements féministes en France ont érigé la pilule comme symbole de leurs luttes pour la liberté procréative, laissant peu de place à la critique des risques et des effets secondaires de ce médicament. L'idée que la pilule « libère les femmes » a aussi servi de puissant argument marketing aux industries pharmaceutiques pour se garantir de très larges profits. Ainsi, l'autrice met en exergue le rôle qu'ont joué l'institution médicale et les laboratoires pharmaceutiques dans le façonnement d'un « pilulocentrisme » à la française. En imposant la pilule comme seule réponse efficace et recommandable contre le « fléau » des avortements, ces acteurs ont participé à genrer la régulation des naissances, et à exempter durablement les hommes de cette charge, au détriment des femmes.
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Harlem : Une histoire de la gentrification
Charlotte Recoquillo
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Amerique(s)
- 25 Janvier 2024
- 9782735129560
" Les Noirs seront-ils capables de se maintenir à Harlem? ", se demandait James Weldon Johnson en 1925. Ce livre offre, près d'un siècle plus tard, une réponse à sa question. Harlem ne sera bientôt plus un quartier noir américain. Peut-être ne l'est-il déjà plus. Sa reconquête, entamée dans les années 1980, s'est accélérée à la fin des années 2000, soutenue par les gouvernements municipaux successifs. La gentrification de Harlem résulte en effet largement des politiques publiques volontaristes qui y ont été déployées. La présentation de plusieurs conflits locaux met en évidence les frictions et les tensions qui ont émergé entre les habitants, la municipalité et les acteurs privés. La mobilisation locale n'aura pourtant pas réussi à empêcher le déplacement des habitants les plus pauvres et à faire valoir leur droit à la ville. Par ailleurs, en faisant l'histoire de la gentrification de Harlem, ce livre contribue à documenter les modalités de mise en oeuvre du racisme systémique et à enrichir la compréhension des dynamiques historiques de subjugation des espaces et des populations noires aux États-Unis.
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Sur les fronts de la paix : guide de l'activiste pour un monde nouveau
Séverine Autesserre
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Interventions
- 25 Février 2023
- 9782735129225
L'expression « construction de la paix » évoque un scénario trop bien connu: la violence éclate, les pays étrangers s'en émeuvent, les Casques bleus se précipitent, les donateurs versent des millions de dollars, les belligérants signent des accords, la presse fait ses gros titres sur la paix enfin retrouvée et, quelques mois plus tard, la situation revient à son point de départ, si ce n'est pire. Pourtant, des stratégies ont permis de construire une paix durable dans les zones de conflit, en particulier pour les citoyens ordinaires. Quelles sont-elles? Et pourquoi d'autres citoyens ordinaires, à des milliers de kilomètres de là, devraient-ils eux aussi s'en inspirer?
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L' Être anténatal : Dynamiques parentales, médicales et juridiques
Anne-Sophie Giraud
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Ethnologie De La France
- 11 Avril 2024
- 9782735129294
Victoire féministe, l'allongement du délai légal de l'interruption volontaire de grossesse confère aux femmes une autonomie corporelle qui semble a priori peu compatible avec l'attention portée aujourd'hui à l'embryon et au foetus. Ceux-ci, grâce aux progrès de l'imagerie médicale et des biotechnologies, s'imposent comme des êtres sociaux, inclus dans des dynamiques parentales, médicales et juridiques.Dans ce contexte apparemment paradoxal, comment la société française met-elle en place des procédures de régulation, d'organisation et d'institution qui tentent de concilier autonomie féminine et vie anténatale ? Pourquoi le foetus avorté à la quatorzième semaine de grossesse est-il qualifié de « déchet anatomique », tandis que, décédé lors d'une fausse couche une semaine plus tard, on délivre à leur demande aux parents un acte d'enfant sans vie? Comment interpréter les statuts variés de l'être avant la naissance, entre « protopersonne » et résidu d'un processus biotechnique, entre « quasi-enfant » et « pièce anatomique » ? À quel moment peut-on considérer les porteurs d'un projet parental comme « parents » ? Comment sont vécues les fécondations in vitro ou les morts périnatales ?Anne-Sophie Giraud, anthropologue de la procréation au CNRS, répond à ces questions délicates et parfois polémiques à partir d'une vaste enquête portant sur les processus d'engendrement. Avec une grande rigueur scientifique et à l'aide de nombreux entretiens, L'Être anténatal démontre que l'engendrement doit être compris comme un processus de transformation physique et statutaire inscrit dans une temporalité propre et organisé autour de situations de choix.
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Une collecte d'images : Walter Benjamin à la bibliothèque nationale
Steffen Haug
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 8 Juin 2022
- 9782735128549
Entre 1927 et 1930 à Berlin, puis de 1934 à 1940 à Paris, Walter Benjamin travaille à accumuler des matériaux pour un projet de vaste envergure: retracer, à partir de l'étude des passages parisiens, une « préhistoire du XIXe siècle ». La rédaction du texte est sans cesse différée, tandis que l'immense corpus préparatoire semble voué à croître indéfiniment, devenant une somme composite de citations que double parfois, à la manière d'une note de régie, une réflexion ou une remarque énigmatique.
Au fil de ses recherches, Benjamin se rend à l'évidence: il faudra que son Livre des passages soit enrichi par des images. Une « documentation visuelle » se constitue bientôt, écrit-il, glanée pour l'essentiel dans les recueils du Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale où il travaille pendant son exil parisien. Une centaine de notes témoignent de cette collecte et conservent, enfermée dans leurs plis, la mention d'une ou de plusieurs images qui sont restées pour la plupart inconnues jusqu'ici.
Steffen Haug a voulu retrouver cette réserve enfouie. Gravures et dessins de presse, tracts, réclames, affiches et photographies, de Meryon et Grandville à Daumier, en passant par l'infinie cohorte anonyme et le tout-venant de la production visuelle à grand tirage du XIXe siècle: la moisson rapportée ici est surprenante. Elle invite à lire ou relire les Passages en faisant à l'image toute la place qu'elle occupe dans la pensée du dernier Benjamin, à l'heure où s'élaborent, sous la menace de temps assombris, son essai « L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique », le projet de livre sur Baudelaire ou ses Thèses sur le concept d'histoire. -
Jacques Louis David, la traite négrière et l'esclavage : Son séjour à Nantes, mars-avril 1790
Philippe Bordes
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Passerelles
- 7 Décembre 2023
- 9782735129683
De son voyage à Nantes au printemps 1790, Jacques Louis David rapporta une vaste composition allégorique, inspirée par l'esprit révolutionnaire qui avait très tôt pris racine dans la cité portuaire. Le présent essai en propose une analyse serrée soulignant que, lors de son séjour dans le premier port négrier de France, le peintre fut inévitablement confronté à la réalité du commerce des esclaves. En déchiffrant la polysémie iconographique de son dessin, Philippe Bordes y voit une métaphore de l'esclavage - ou plus exactement d'un esclavage Noir-Blanc, dans le double sens colonial et métropolitain - que David voulut y déployer. Il met en lien cette composition avec l'influence de son entourage parisien, qui comptait plusieurs membres de la Société des Amis des Noirs, et avec les vifs débats sur l'abolition de la traite négrière au sein de l'Assemblée nationale et en dehors. L'histoire renouvelée du séjour nantais de David se révèle alors comme le moment de l'entrée en Révolution de ce géant de la peinture en tant que citoyen et artiste.
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Histoire de la pop : Quand la culture jeune dépasse les frontières (années 1950-1960)
Bodo Mrozek
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Bibliotheque Allemande
- 25 Janvier 2024
- 9782735128235
Dans les années 1950 et 1960, la culture jeune connaît un véritable bouleversement qui ébranle et scandalise la société. De nouveaux codes et pratiques de musique ou de mode ainsi que de nouveaux comportements voient le jour, déclenchant des débats houleux sur la prétendue délinquance juvénile. La culture pop naissante est interprétée comme une dégradation des moeurs et de la morale, et il convient donc de discipliner cette jeunesse " déviante " par la censure, les interdictions et les sanctions. Parallèlement, des modes de dévalorisation racistes, genrés ou reposant sur des préjugés sociaux imprègnent profondément l'opposition à ce changement culturel.Bodo Mrozek retrace l'évolution esthétique de 1956 à 1966 et son influence durable sur la culture moderne des jeunes et la culture populaire. Il s'intéresse aux acteurs, aux pratiques et surtout à la réception de cette nouvelle culture pop et aux discours qu'elle a suscités, en s'appuyant sur une large bibliographie et un travail impressionnant de recherche dans un grand nombre d'archives, notamment policières et judiciaires, mais aussi sur des références musicales ou cinématographiques, des photographies et des coupures de presse. Dans une perspective transnationale, il étudie plus particulièrement la France, les deux Allemagnes, le Royaume-Uni et les États-Unis, et révèle les bouleversements politiques ainsi que les interdépendances culturelles. Son analyse met en évidence les continuités dans les débats sur la violence des jeunes, sur les comportements déviants et la morale publique, sur la rupture des tabous musicaux et culturels.
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Une grande divergence : la Chine, l'Europe et la construction de l'économie mondiale
Kenneth Pomeranz
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Avril 2010
- 9782735113064
Collection fondée par Henri Berr et dirigée par Mathieu Arnoux.
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Relations interdites
Gwendoline Cicottini
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Bibliotheque Allemande
- 16 Mai 2024
- 9782735129645
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, 1,3 millions de prisonniers français se retrouvent sur le territoire du Reich. Gwendoline Cicottini aborde l'histoire peu connue des « relations interdites » entre ces prisonniers de guerre français et des civiles allemandes. Dès 1939, de tels contacts sont proscrits par le décret du Verbotener Umgang mit Kriegsgefangenen, pour des raisons de sécurité militaire et au nom de l'idéologie raciale nationale-socialiste. Cet ouvrage montre l'écart entre la norme et les pratiques individuelles, reflétant la difficulté de contrôler la population civile en période de conflit. Grâce à un corpus conséquent de dossiers judiciaires, mais aussi des entretiens qui redonnent la parole aux acteurs de cette histoire passée sous silence, l'historienne retrace ces relations, depuis les conditions de la rencontre amoureuse jusqu'au devenir des « enfants de la guerre ».Au croisement de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, de la micro-histoire, du genre et du droit, son étude permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'appareil judiciaire nazi et la situation des captifs français, mais aussi le quotidien d'une société civile en guerre marquée par de profondes mutations, le rôle de la sexualité et la fonction dévolue au corps des femmes. Elle contribue à aborder la guerre autrement, par le biais d'une histoire de l'intime, du sentiment et de la sexualité, et montre que ces relations interdites ont contribué à l'écriture d'une autre histoire des rapports franco-allemands qui contourne la volonté de l'État de contrôler les relations sociales et les corps de ses sujets.
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Nationalismes, antisémitismes et les débats autour de l'art juif : de quelques critiques d'art au temps de l'école de Paris (1925-1933)
Alessandro Gallicchio
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Passages-passagen
- 22 Juin 2023
- 9782735129362
Le livre examine les prises de positions esthétiques et idéologiques parfois déroutantes de la critique d'art dans la France de l'entre-deux-guerres. Il met en rapport la revendication d'un art national avec le débat autour de la notion d'art et d'artiste juifs.