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Les anthropologues ont beaucoup traité des morts malfaisants, jaloux des vivants et les poursuivant de leur vindicte et de leurs méfaits. Ce dossier traite, au contraire, des morts utiles aux vivants. Ils aident notamment ces derniers à voir plus clair dans leur destinée ou à mieux gérer leurs relations amoureuses, familiales ou professionnelles. Ils permettent aussi de définir la valeur morale de leurs proches ou de les aider à accepter leur statut d'êtres humains mortels.
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Qu'est ce que le mensonge ? Est-il propre à l'être humain ? Comment et quand les enfants apprennent-ils à mentir ? Existe-t-il des circonstances où le mensonge serait légitime ? On dit de certains groupes ou cultures qu'ils mentent plus que d'autres. Mais la recherche scientifique - notamment l'archéologie et les statistiques -, non plus que les activités touchant la criminalité ne sont à l'abri d'interprétations ou de détournements qui vont parfois à l'encontre de la vérité, qui est pourtant leur objectif déclaré.
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La danse, sa présence et ses modes d'existence dans le monde occidental contemporain sont au centre de ce numéro : danse du ventre tunisienne et danse classique à la française comme modelages du corps et formes paradoxales d'accès à la féminité, tango exprimant l'identité argentine aux lendemains de la dictature, engouement à Toulouse pour la salsa cubaine, visibilité et esthétique du corps révolutionnées par la danse contemporaine.
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La description ethnographique privilégie généralement le quotidien et la répétition rituelle plutôt que les fêlures ou les ruptures. Les sciences sociales se montrent d´autant plus silencieuses face à l´événement que celui-ci donne lieu, dans les media, aux discours les plus loquaces. C´est pourquoi ce numéro de Terrain s´attache à travers des exemples précis - une découverte scientifique, les voyages présidentiels, le procès Papon, les apparitions de la Vierge, l´affaire Lewinsky, etc. - à restituer à l´événement sa spécificité temporelle. Les articles rassemblés ici montrent la manière dont les individus (Bill Clinton ou Maurice Papon, Sadi Carnot ou satori...) autour desquels s´articulent l´événement et ses contextes, sont traversés par des forces collectives qui les dépassent. L´événement, pour les ethnologues et les sociologues, se définit par les séries au sein desquelles il s´inscrit. Car il ne suffit pas de faire le constat de l´irruption spectaculaire de l´événement, il faut en construire le sens, lui apporter une « valeur ajoutée » d´intelligibilité...
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Il semble désormais que naître ne suffise plus, qu'il faille renaître de manière répétée, comme si à la vieille quête de l'immortalité avait succédé celle d'un sentiment perpétuel de nouveau départ. Cette obsession se traduit par un marché du rebirth, des différentes chapelles de la ritualité New Age, de la thérapie ou du développement personnel à l'extraordinaire succès des églises évangéliques proposant, aux quatre coins du globe, de devenir born again. Ce dossier éclaire le désir contemporain de renaître à la lumière de ses avatars passés et présents, de l'initiation à la réincarnation, en passant par le spiritisme ou la résurrection.
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Comment imagine-t-on les rapports aux lieux, aux milieux et au vivant dans nos sociétés ? Si l'écologisme nous apparaît aujourd'hui comme un monde échevelé et diversifié, souvent conflictuel, il permet aussi de multiples formes d'arrangements avec le réel et, de fait, le transforme, notamment en ouvrant des horizons d'action et en accommodant des mondes que l'on pensait irréconciliables.
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La coopération intervient à tous les niveaux du vivant, de la formation d´un génome à la constitution d´organismes multicellulaires. Mais les êtres humains sont l´unique espèce où on observe des coopérations fortes, régulières, diverses, risquées, étendues et parfois coûteuses entre individus sans relations de parenté. Les notions de compétition et d´égoïsme chères aux théories de l´évolution et de l´économie classique ne suffisent à expliquer ce mode de relation. Aussi, comprendre l´évolution de la coopération est devenu un défi scientifique pour les années à venir.
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Sont étudiées dans ce dossier les attentes situationnelles plutôt qu'existentielles. Celles qui sont fonctionnelles, dans l'armée ou dans les prisons. Celles qui sont motivées par l'espoir d'un changement, comme c'est le cas pour les sans-papiers, les demandeurs d'asile, les mouvements millénaristes. Comment gérer les temps vides, l'ennui, l'inaction ? Comment s'organise la vie dans les lieux mêmes de l'attente : prisons, foyers, centres d'accueil, lieux clandestins ? Les déceptions liées à une normalisation qui tarde à venir ?
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Sont étudiées ici diverses activités, rituelles mais aussi magiques, autour des livres sacrés ou profanes. Cette "agentivité" sociale se manifeste tant au travers des livres-reliques tibétains portés en procession comme des saints, des textes savants arabes conservés comme des trésors dans des villages du sud marocain, de l'usage des multiples éditions du Coran ou des Agamas hindous...
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Contribution à une nouvelle facette des études anthropologiques sur le sang, ce dossier accorde la priorité à ce sang qui est celui des spécialistes de la santé publique et du domaine biomédical. Loin de laisser de côté le symbolique ou le surnaturel, il s'attache à montrer de quelle façon le social, le culturel et le religieux s'immiscent dans des contextes où, pensait-on communément, ils n'avaient guère leur place.
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Dans un monde où les flux et les conflits culturels intenses et les progrès technologiques toujours accélérés rendent suspectes la plupart des certitudes morales, le dossier réunissant des contributions d'anthropologues, de psychologues et de philosophes souhaite fournir au lecteur quelques points de repères originaux pour mieux penser la morale. Il convient notamment de distinguer les valeurs morales des expressions publiques de ces valeurs, des justifications où elles sont invoquées et des comportements qu'elles sont censées guider.
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De la grande panique sataniste qui a touché les USA et la Grande-Bretagne dans les années 1990 à l´omniprésence du Diable dans le discours des très dynamiques églises évangéliques, en passant par le regain des exorcismes effectués par les prêtres catholiques, la figure du Diable est toujours bien présente aujourd´hui en Europe. Même si la publicité use et abuse d´une image d´un Diable plus comique que dangereux, dans d´autres contextes ses représentations jouent toujours un rôle maléfique.
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Le volume explore quelques-unes des relations, d'une infinie richesse, entre les sons et les images : représentation de la musique par la peinture, articulations entre sons, mouvements et couleurs dans des rituels boliviens ou hindous, transcription de la musique électronique... Pour certains compositeurs, dits "synesthètes", les notes de musique et les couleurs relèvent même phénomène commun et ils ne sauraient entendre les unes sans voir les autres.
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Le rôle essentiel du regard chez les sourds, son importance chez les Gitans d'Andalousie, la divergence des regards des esthètes et des ethnologues sur l'art des aborigènes australiens, les interactions inévitables entre les photographes et leurs sujets, les croyances au " mauvais oeil " depuis l'Antiquité... Voici quelques-uns des thèmes abordés ici. On y trouvera également un dossier sur la fabrication des héros nationaux.
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Pourquoi fabrique-t-on des saints ? Selon quel processus ? Les enquêtes de processus ? Les enquêtes de terrain montrent ce qui, dans l'histoire économique. politique et religieuse d'un groupe, l'amène à personnifier le sacré en construisant un saint à partir d'une figure imaginaire ou du vivant même d'un individu.
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Chaque culture a sa façon d'interpréter les songes, dont la théorie freudienne, centrée sur l'individu, ne suffit pas à rendre compte. Six anthropologues montrent ici le puissant rôle de régulateur social de la pratique, très répandue, de l'interprétation collective des rêves, en Asie (Mongolie, Chine) comme en Europe (France, Italie, Grèce).
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Que ce soit en Europe ou dans des sociétés plus lointaines, les discours « de crise » sur la disparition des sociétés, des valeurs, des identités, des racines ou des langues abondent aujourd'hui, poussant les ethnologues à développer leurs analyses de la notion de transmission et d'apprentissage (qu'il s'agisse de pratiques, de représentations ou d'émotions). Et, ce faisant, à penser les mécanismes complexes qui lient les individus et rendent possible la perpétuation du culturel.
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À travers l'analyse d'exemples de la relation politique/religion, ce dossier de Terrain souhaite réfléchir sur les diverses configurations de cette relation : mouvements religieux pour la paix, manifestation mariale dans le contexte multiconfessionnel du Liban, affrontements religieux au cours de la guerre en ex-Yougoslavie, évocation de « martyrs » dans la définition de la nation ukrainienne, création de rituels religieux autour de victimes civiles de la Mafia sicilienne...
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Les catastrophes mettent face à face l'homme et la nature, semblant opposer une nature opaque et machinale à un homme éclairé. En va-t-il ainsi dans les faits ? L'analyse des désastres passés, comme celle des menaces à venir, a maintes fois fourni des arguments religieux, politiques, moraux ou scientifiques. Car les grandes catastrophes, en raison de leur vide de sens initial, se comportent comme des « puits de causalités », attirant à elles des logiques capables de les transformer en faits attendus.
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Peurs, menaces, risques, dangers, autant de notions qu'il est difficile de considérer isolément. La peur peut, en effet, n'être pas liée aux risques encourus ou au danger ressenti. De même, l'existence d'un danger bien réel n'implique pas toujours celle d'un sentiment de menace, comme le montre le travail d'Elisabeth Claverie sur la Bosnie-Herzégovine, où les femmes musulmanes bosniaques se reprochent aujourd'hui de n'avoir pas eu peur à temps, de n'avoir pas su lire et interpréter les différents signes annonciateurs d'une mort programmée. Car le danger provient aussi bien de figures trop familières pour être ressenties comme menaçantes que de figures anonymes comme le montre la vague de lettres de menaces analysées par Philippe Artières. Ou encore de figures familières devenues étrangères, comme ces Malgaches riches et éduqués considérés et craint - au même titre que les européens - comme des voleurs d'organes. La peur, c'est aussi celle que ressent l'ethnologue travaillant dans des sociétés violentes ou celle qu'il faut vaincre afin de dominer l'autre. Où qu'on le rencontre, la peur brouille les frontières et se moque des lignes de partage entre soi et l'autre.
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Qu'il s'agisse de poésie officielle, révolutionnaire, protestataire ou partisane ou encore du rôle des poètes dans la vie quotidienne de la cité, ce sont les usages sociaux et politiques de la poésie aujourd'hui sont au centre de ce dossier.
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L'ethnologie aborde le plus souvent la question du temps en termes de représentation : chaque culture, chaque civilisation aurait une conception spécifique et incommensurable de la temporalité. Ce numéro de Terrain ne reprend pas à son compte cette idée reçue. Les diverses contributions ici rassemblées, qu'elles concernent la vie urbaine, le rapport à l'université et à la prison, ou encore la production de l'éternité et de l'oubli, montrent à l'inverse que le temps est l'effet des pratiques. Il ne leur préexiste pas, il n'existe pas sans elles. Ses qualités, différentes selon les contextes qui le produisent, sont autant de façons de "vivre le temps" .
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C'est notamment à travers les recherches sur l'autisme de Simon Baron-Cohen, les enquêtes sur des transsexuels, ou encore l'analyse du sociologue Erving Goffman sur la manière dont les hommes et les femmes se donnent à voir aux autres et à eux-mêmes qu'est examinée la réalité d'un brouillage des frontières homme / femme.