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Arfuyen
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Sous la neige ; Les Metteurs en scène ; Le Bilan
Edith Wharton
- Arfuyen
- Le Rouge & Le Noir
- 3 Octobre 2024
- 9782845903746
« Pourquoi si peu de parents savent-ils quelle chance c'est pour un enfant d'apprendre en bas âge les langues modernes ? » observe Edith Wharton dans son autobiographie, Les Chemins parcourus. Le français, elle l'a parlé depuis l'âge de quatre ans. Elle n'a cessé de le pratiquer au cours de ses nombreux séjours en France et surtout à travers ses lectures.
En 1907 Wharton s'installe à Paris. Lorsque la guerre éclatera elle décidera d'y rester et participera à l'effort de guerre avec un extraordinaire dévouement. Elle sera parmi les rares étrangers à se rendre dans les tranchées.
Après la guerre elle vivra au gré des saisons dans sa fastueuse villa de Hyères et au Pavillon Colombe à Saint-Brice-la-Forêt (Val-d'Oise), et ne retournera qu'une seule fois aux États-Unis avant sa mort à Saint-Brice en 1937. Elle repose au cimetière protestant de Versailles.
Faut-il s'étonner que la plus française des grands écrivains américains ait écrit en français ? Ethan Frome, l'un de ses chefs-d'oeuvre, c'est en français qu'elle en a écrit l'ébauche et, un an après la publication en revue à New York, elle en livrera elle-même la version française sous le titre Sous la neige (1912). Écrite en français, la nouvelle Les Metteurs en scène (1908) n'a pas de version anglaise alors que The Letters/Le Bilan a paru en revue simultanément (1910) dans les deux langues à Paris et aux États-Unis. Les trois sont ici pour la première fois réunis et présentés par l'un des meilleurs connaisseurs d'Edith Wharton, Jean Pavans. -
Lettres à une jeune femme : et autres écrits sur l'amour ; souvenirs sur Rilke
Rainer Maria Rilke, Katharina Kippenberg
- Arfuyen
- Les Vies Imaginaires
- 8 Février 2024
- 9782845903630
« Tout ce discours sur la libération du monde, écrit Lisa Heise à Rilke en août 1919, n'est-il pas vain tant que la justice reste incomplète dans les relations entre l'homme et la femme ? Pourquoi l'homme est-il si mal préparé à l'amour ? ».
Rilke n'a cessé de s'interroger sur l'amour et sur ces grandes amoureuses - de Sappho, Gaspara Stampa, la Religieuse portugaise - qui l'ont porté, à travers les souffrances de l'abandon, à ses plus hauts accomplissements. Et voici qu'une jeune femme, laissée seule sans moyens avec son fils, lui demande conseil et réconfort : au livre qu'il a toujours voulu écrire sur ce thème s'ajoute le chapitre manquant.
C'est en 1930, un an après la parution des Lettres à un jeune poète, que paraîtront ses Lettres à une jeune femme. Traduites en de nombreuses langues, elles n'ont jamais paru en France en intégralité. Elles sont pourtant du plus haut intérêt tant du fait de la personnalité singulière de Lisa Heise (1893-1969), pianiste, horticultrice et écrivaine, que de l'attention lucide et bienveillante qu'accorde l'écrivain à cette jeune inconnue.
Le présent ouvrage rassemble au côté des Lettres à une jeune femme un large ensemble des écrits sur l'amour de Rilke : « Les livres d'une amante », « Sur la Portugaise », « Celles qui aiment » et 18 poèmes d'amour dont le dernier intitulé « Pour Madame Lisa Heise ». Le texte de K. Kippenberg, amie proche de Rilke, évoque son rapport particulier avec les femmes. -
Edith Wharton (1862-1937) se disait poursuivie par les sujets de romans : « Ils pullulent autour de moi comme des moustiques ! Ils me rendent malade ; ils m'étouffent. J'aimerais m'en débarrasser. » Enfant déjà, elle ne cessait de raconter des histoires à ses proches, et il fallait que ces histoires semblent extraites d'un livre : « Chaque jour, durant des heures j'arpentais la nursery absorbée à «lire» inépuisablement des contes dans un livre que la plupart du temps je tenais à l'envers. »
Tout aussi précoce cependant que sa vocation de romancière fut pour Edith Wharton la vocation de poète. « Quand je lus mes premiers poèmes, écrit-elle, je sentis que c'était «une bénédiction d'être vivant par une pareille aurore». Ici, les mots étaient transfigurés ... C'étaient des présences visibles, presque tangibles, avec des visages aussi distincts que ceux des personnes parmi lesquelles je vivais. »
Wharton avait 16 ans quand parut son premier recueil de poèmes, Verses, en 1878. Deux autres livres de poésie ont paru de son vivant : Artemis in Actaeon en 1909 et Twelve Poems en 1926. Mais autant de ses poèmes, éparpillés dans ses correspondances ou dans ses carnets, n'ont paru qu'à titre posthume. C'est le cas de Terminus, l'un de ses poèmes les plus amples et les plus personnels, que Jean Pavans a placé au centre de ce choix de textes qui permet de découvrir enfin en France la poésie de Wharton, la plus française des écrivaines américaines. -
Ainsi parlait Tome 43 : Simone Weil : dits et maximes de vie
Simone Weil, Cécile A. Holdban
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 4 Avril 2024
- 9782845903647
« Tous les hommes admettent une morale rigoureuse quand il ne s'agit pas de l'appliquer. ».
Simone Weil est une toute jeune professeure de philosophie au lycée de Roanne quand elle écrit ses lignes. À l'issue de l'année scolaire 1933-1934, elle quitte l'enseignement pour vivre la condition d'ouvrière.
Marxiste, elle a compris pourtant que la révolution ne suffit pas à résoudre le problème social : « Le mot de révolution est un mot pour lequel on tue, pour lequel on meurt, pour lequel on envoie les masses populaires à la mort, mais qui n'a aucun contenu. » Elle n'a pas plus confiance dans les staliniens et les trotskistes que dans les réformistes : « Toutes les absurdités qui font ressembler l'histoire à un long délire ont leur racine dans une absurdité essentielle, la nature du pouvoir. » C'est au contact le plus proche avec la réalité que l'on peut comprendre les mécanismes de l'oppression et les moyens de s'en affranchir. De même, pacifiste, il lui faudra faire la guerre d'Espagne avec les anarchistes pour se donner le droit de parler de la paix.
Poussant au plus loin cette expérience de la compréhension des autres et de la compassion, la jeune agnostique révoltée en vient à se rapprocher du christianisme. « Nous vivons une époque privée d'avenir, observe-t-elle. L'attente de ce qui viendra n'est plus espérance, mais angoisse. » Après sa mort paraîtront les textes incandescents de la Pesanteur et la Grâce et L'Attente de Dieu qui révèleront en cette infatigable militante l'une des grandes spirituelles de son siècle. -
Introduits par le livre de thel (1789), figure de la prise de conscience enfantine de la mort, le mariage du ciel et de l enfer (1793) et l'évangile éternel (1818), réunis ici pour la première fois en seul volume, sont les deux " réécritures " blakiennes de la torah juive et des évangiles chrétiens.
Blake l'affirme lui-même : il veut écrire une autre bible - il va jusqu'à évoquer une " bible de l'enfer ". messie négatif, transgresse-t-il la " loi " pour mieux l'affirmer ? de quel " exil " serait-il la promesse enfin tenue ? au-delà des " influences " et des " sens ", qu'est-ce qui motive le poète ? blake n'est pas, comme le voulut bataille, un poète du mal. il " montre " le mal, mais c'est pour le fondre dans la contradiction universelle, pour démontrer qu'il mène à la possibilité du bien ! il s'en prend vigoureusement aux " institutions ", mais sa bible noire et son evangile blanc sont des approches poétiques et mystiques qui dessinent les contours de la même loi fondamentale : il y a du symbolique et ce champ est la dimension et l'espace du père.
Excellent connaisseur de la bible et de la kabbale - jusqu'à apprendre l'hébreu pour les lire dans le texte -, loin de vouloir brûler les livres, il en rappelle l'évidence poétique. le feu qui y brille est celui de la révolte intérieure, de l'aspiration à l'absolu, l'appel sans fin à la transgression suprême et quotidienne. alain suied.
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Juillet 1919. La narratrice arrive à son chalet de montagne, dans le Valais suisse qu'elle n'a pas revu depuis le 1er août 1914. Fatiguée et déprimée, elle s'effondre dans l'herbe avant même de franchir le seuil. « C'est tellement humiliant d'être à ce point bouleversée. Je me sens aussi ridicule que malheureuse ; comme si quelqu'un avait pris mon visage et l'avait frotté de poussière. » Mais tout de suite, grâce à la magie de l'écri-ture d'Arnim, le paysage est là, dans son immensité. Naguère bruissante de vie et de gaieté, la maison est à présent silencieuse. Seuls avec la narratrice, le couple de gardiens qui voit d'un mauvais oeil qu'on vienne déranger ses habitudes. Ils parlent en français dans le texte, d'où de savoureux dialogues où l'élégante Londonienne se trouve, malgré son permanent humour et sa bonne volonté, souvent en position difficile. Mais cette sorte de tranquillité ne durera pas : une situation des plus étranges s'instaure avec l'arrivée de deux femmes venues de nulle part et marquées par un lourd secret. Kitty, terriblement convenable et polie, et Dolly, sa cadette, toujours souriante et silencieuse. Au premier étonnement, succède l'inquiétude et une brûlante curiosité. Le huis clos devient confrontation et se développe en une enquête quasi policière. L'art d'Elizabeth von Arnim, d'une fascinante finesse psychologique et d'une réjouissante ironie, est de nous entraîner jour après jour à sa suite. Jusqu'à une fin imprévisible et merveilleusement « british ».
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Au seuil de l'indicible : Journal de lecture
Joë Bousquet
- Arfuyen
- Les Vies Imaginaires
- 12 Septembre 2024
- 9782845903777
Le 27 mai 1918, âgé de 21 ans, Joë Bousquet est atteint à la colonne vertébrale par une balle allemande. Il perd l'usage de toute la partie inférieure de son corps. Que faire de cette vie ? Il songe d'abord au suicide, avant de comprendre que sa tâche est de « construire autour de lui l'univers » et que cette vie-là est « la plus précieuse, la plus profonde, la seule probablement à être réelle ». Alité pour le reste de sa vie à Carcassonne, dans une chambre dont les volets sont fermés en permanence, il tisse une autre forme de présence au monde, plus vaste et profonde d'une certaine manière, à travers l'écriture et la lecture. Les amitiés nouées à travers les textes nour-rissent de nombreuses correspondances (notamment avec Simone Weil dont il est très proche) et attirent vers sa chambre les visites des plus grands créateurs. « J'envie parfois, lui écrit Paulhan, votre divination et cette étrange rapidité qui vous fait traverser d'un coup ce qui me demeure opaque. » Jusqu'à sa mort en 1950, Bousquet sera le témoin le plus lucide de la littérature de son époque. Cette époque où s'épanouissent les plus grandes oeuvres de l'histoire littéraire, il en perçoit mieux que personne, grâce à sa totale disponibilité et à son extrême sensibilité, les secrètes lignes de force. Retrouvées dans leur profonde unité, ces lectures que Bousquet publiait en revue, constituent tout à la fois le véritable journal de bord, année par année, de cet homme écorché vif et solitaire et le passionnant panorama d'une littérature en train de se faire - de Aragon à Michaux, de Jouve à Artaud, mais aussi de Milosz à Kafka, de Daumal à Char, de Queneau à Simenon.
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Fumiko Hayashi est une des figures majeures de la littérature japonaise. Beaucoup de ses nombreux romans et nouvelles ont été adaptés au cinéma par le grand réalisateur Mikio Naruse, et notamment le chef d'oeuvre de ce dernier Nuages flottants (1955).
Plusieurs de ses textes ont été traduits en français : par Corinne Atlan, Nuages flottants (Rocher, 2005) et Les Yeux bruns (Rocher, 2007) et par René de Ceccatty Vagabonde (Vendémiaire, 2022), ainsi que plusieurs nouvelles chez Gallimard et Picquier.
La tonalité d'Hayashi est très proche de celle d'Ishikawa Takuboku, lui aussi révolté par une société patriarcale et répressive, qu'elle cite fréquemment.
C'est en 1930 que Fumiko Hayashi a acquis une précoce notoriété en publiant Vagabonde, son journal romancé. Les onze nouvelles ici réunies datent des années 1930-1948, sa période de maturité.
Un pays dévasté, où les journées se passent à chercher un emploi, un toit, de la nourriture. On entend voler des avions américains. Certains hommes sont partis se battre dans une guerre que l'on ne comprend pas. D'autres ont tenté l'aventure en Mandchourie. Des enfants, des épouses, des amis ont disparu.
Et pourtant, dans cette ambiance de désolation, une forme étrange de sérénité, comme si les destinées individuelles comptaient moins qu'un moment de beauté ou qu'un sourire de bonté sur un visage. Comme si seul importait ce chant mystérieux de la flûte pour éviter de « perdre l'espoir, quelle que soit l'adversité ». -
L'oeuvre poétique Tome 1 : Le code de la nuit
Dylan Thomas
- Arfuyen
- Neige
- 8 Février 2024
- 9782845903623
Né à Swansea sur la côte du pays de Galles, mort à 39 ans à New York, Dylan Thomas (1914-1953) est un de ces poètes météores, comme Keats, Trakl ou Hart Crane, dont l'oeuvre intense et déroutante ne cesse de nous interroger. « Chaque ligne demande à être comprise, écrivait-il lui-même ; on demande au lecteur de comprendre chaque poème en y réfléchissant et en y reportant son émotion. ».
L'oeuvre de Dylan Thomas nous met au défi en tant que lecteurs, auditeurs et compagnons d'humanité : elle nous somme de nous aboucher avec sa verve éclatante, de nous acoquiner avec la poissonnière sur le quai, avec les musicastres et les ferrailleurs, avec les cloches et les sirènes, avec les corbeaux et les mouettes, et tout le reste, « toute la boule d'écume et de vagues du monde ».
Les trois recueils regroupés en ce premier des deux volumes de l'édition bilingue de L'OEuvre poétique font bloc à la fois dans le temps et dans l'écriture. Ils tracent déjà un portrait achevé du jeune poète gallois. C'est en 1934 que paraît son premier recueil, les 18 Poems (18 poèmes) : il a vingt ans. Deux ans plus tard sont publiés se Twenty-five Poems (Vingt-cinq poèmes) et en 1939 The Map of Love (La Mappemonde de l'amour) dont les derniers vers, rédigés pour son 24e anniversaire, sonnent comme une épitaphe : « Tiré à quatre clous, à l'entame de la parade sensuelle, / Des sous rouges plein les veines, / En route vers la ville élémentaire, dans sa direction finale / J'avancerai aussi longtemps que toujours sera. ». -
Deux histoires vénitiennes ; Balzac à Venise
Honoré de Balzac
- Arfuyen
- Le Rouge & Le Noir
- 6 Juin 2024
- 9782845903722
Les deux histoires ici présentées ont l'une et l'autre pour cadre Venise et pour personnage principal un prince de Varèse. Dans Facino Cane, il s'agit du vieux Marco Facino Cane, qui pour l'amour de Bianca Vendramin, qu'il a connue en 1760, a été obligé de fuir Venise et s'est retrouvé aveugle et ruiné à Paris. Dans Massimila Doni, il s'agit du jeune patricien Emilio Memmi, propriétaire d'un palais « qui passe pour un des plus beaux ornements du Canal Grande ».
Fortement liées, ces deux histoires vénitiennes aux descriptions somptueuses et aux péripéties rocam-bolesques ont été achevées par Balzac à quelques années de distance : Facino Cane a paru en 1837 ; Massimilla Doni n'a été publié en son ensemble qu'en 1839. Elles appartiennent en outre à des ensembles différents : le premier, aux Études de moeurs et, le second, aux Études philosophiques.
Il nous a semblé une évidence de réunir enfin en un seul volume ces deux textes qui sont les deux seules oeuvres de Balzac qui sont liées par une telle unité de lieu et d'action et qui, ensemble, témoignent de son enthousiasme pour la vie vénitienne.
Par chance, il existe un remarquable témoignage sur la relation entre Balzac et la cité des doges : c'est le Balzac à Venise d'Henry Prior, paru dans La Revue de France (1er décembre 1927), véritable mine d'informations sérieuses et pittoresques. Il est ici réédité pour la première fois en volume. -
Ainsi parlait Tome 41 : Jules Renard : dits et maximes de vie
Jules Renard
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 6 Juin 2024
- 9782845903715
Les OEuvres complètes de Jules Renard ont paru en 17 volumes de 1925 à 1927, révélant notamment son merveilleux Journal alors inédit. Trois volumes lui sont consacrés dans la bibliothèque de la Pléiade.
Jules Renard est connu de tous par Poil de Carotte et ses Histoires naturelles. Il ne faut cependant pas réduire son oeuvre à l'humour. Ce qui fait son génie incomparable, c'est la perfection de son écriture, concise et percutante, et son extraordinaire liberté d'esprit. Jules Renard est lumineux : le lire est une thérapie de la langue et de l'âme. C'est pourquoi il a sa place dans la collection Ainsi parlait aux côtés de Montaigne, de Valéry et des plus grands.
Jules Renard, dont la vie fut courte et difficile, est un maître de bonheur : « Le but, c'est d'être heureux. On n'y arrive que lentement. Il y faut une application quotidienne. Quand on l'est, il reste beaucoup à faire : à consoler les autres. » C'est pourquoi il a un rapport ambivalent avec la littérature qui est une maîtresse difficile (« Ne jamais être content : tout l'art est là ») et trompeuse (« écrire, c'est presque toujours mentir »).
Raccourcir, éclaircir, simplifier, pour arriver à une langue forte et drue, voilà son effort permanent.
L'humour n'est qu'une forme de sa modestie : savoir que ce qui compte, c'est avant tout de bien vivre et que le reste n'est qu'illusions. « La nature a horreur des bavards », écrit-il. Laconique, ironique, écrire est pour lui avant tout une hygiène de l'esprit. -
Le livre de la pauvreté et de la mort
Rainer Maria Rilke
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 4 Novembre 2016
- 9782845902411
Le Livre de la Pauvreté et de la Mort est constitué d'une suite d'une tren-taine de poèmes de longueur très inégale. Avec une force de révolte qui paraîtra moins dans les recueils de la maturité, Rilke oppose la vie moderne - la ville monstrueuse, le culte de l'argent, l'accumulation des déchets - à la vie spiri-tuelle, avide de solitude et de pauvreté, en dialogue avec la mort et avec Dieu.
Partout présente dans cette grande invocation, la figure de François d'Assise, le Poverello, la figure par excellence du pauvre : « Ô toi qui sais, toi dont l'immense science / te vient de pauvreté, de trop de pauvreté : / fais qu'on ne chasse plus les pauvres / ni que le mépris les piétine. » Selon Lou Andréas-Salomé, la conception du livre, publié la même année que l'essai Sur Rodin (1903), est marquée par l'art du sculpteur : « La sombre puis-sance du dieu qui d'abord protège en son sein l'être naissant se dresse comme une sorte de gigantesque masse montagneuse où l'homme est enfermé. » En 1941 Arthur Adamov publie dans l'urgence dans la revue Fontaine, repliée à Alger, une adaptation très libre de ce texte avec une préface foudroyante : « J'ai le droit de dire de tous mes contemporains qu'ils ne sont que gonflés de leur propre vide, pourris d'amour-propre jusqu'à la putréfaction. » Ce qui est étonnant, c'est que cette version n'a cessé depuis d'être rééditée comme la traduction du Livre de la Pauvreté et de la Mort, même si elle ne comporte qu'une grosse moitié de l'original et ne vise pas aucunement à la fidélité.
Le texte de Rilke est pourtant assez beau et fort pour être lu pour lui-même. Le mérite de la traduction de Jacques Legrand, depuis longtemps épuisée (1re édition Arfuyen, coll. « Ivoire », 1997), bilingue et commentée, est de permettre de lire enfin le vrai texte de Rilke. J. Legrand est l'un des meilleurs spécialistes de la poésie de Rilke, dont il fut le co-traducteur au Seuil.
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Ainsi parlait Tome 37 : Stefan Zweig ; dits et maximes de vie
Stefan Zweig
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 12 Janvier 2023
- 9782845903425
Stefan Zweig est l'écrivain étranger le plus lu en France. Les éditions Arfuyen ont fait découvrir en 2021 ses textes poétiques, qu'il plaçait au centre de son oeuvre. Or, de même qu'on oublie trop chez Zweig le poète, on oublie trop chez lui le penseur :
« Mon but, écrit-il à Rolland, serait de devenir non une célébrité littéraire, mais une autorité morale. » Grâce à cet Ainsi parlait, c'est bien ainsi que Zweig nous apparaît au fil de ses nouvelles, essais, pièces et biographies mais aussi de ses journaux et lettres. Un homme intègre et inquiet, doutant de lui-même mais ne transigeant jamais sur l'essentiel : la lutte contre les nationalismes, le rejet des fanatismes religieux, le combat contre tous les dogmatismes.
Aux côtés de Romain Rolland le combat qu'il mène pendant le Première Guerre mondiale pour la paix et la réconciliation européenne est d'une admirable clairvoyance. Tout aussi prophétique ce qu'il annonce pour les lendemains du conflit : « Je suis convaincu - dur comme fer - qu'après la guerre l'antisémitisme sera le refuge des partisans de la «Grande Autriche». » Hitler, on le sait, était autrichien...
Inlassablement Zweig nous met en garde contre les périls du sectarisme et de la violence : « Tuer un homme, insiste-t-il dans son Castellion (1936), ce n'est pas défendre une doctrine, c'est tuer un homme. On ne prouve pas sa foi en brûlant un homme mais en se faisant brûler pour elle. » À la fin de sa vie, c'est chez Montaigne, lui aussi, qu'il trouvera un réconfort et un modèle : « Je vois en lui, l'ancêtre, le protecteur et l'ami de chaque homme libre. » -
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L'ensemble des poèmes de Cristina Campo ont été traduits pour la première fois par Monique Baccelli et publiés en 1996 dans « Les Cahiers d'Arfuyen ». C'est cet ouvrage qui est aujourd'hui réédité dans la collection « Neige » où il a sa vraie place Cristina Campo (1923-1977) déclarait qu'elle avait peu écrit mais aurait aimé avoir moins écrit encore.
Deux livres posthumes ont suffi à la faire découvrir, Gli imperdonabili (1987) et La Tigre Assenza (1991). La critique s'est enthousiasmée pour cette « trappiste de la perfection », cette « fleur indéfinissable et inclassable », cette « créature de feu, violente, extrême », mais aussi « exquise et insaisissable comme une dame italienne de la Renaissance ».
Elle qui, du fait d'une grave malformation cardiaque, n'avait pu mener à bien sa scolaritéc'est avec passion qu'elle s'est nourrie des oeuvres de Dickinson et Hofmansthal et a traduit des auteurs comme Mansfield, Woolf ou Zambrano. Mais c'est dans le courage et l'intransigeance d'une Simone Weil qu'elle a trouvé l'âme soeur.
Habités par une quête spirituelle brûlante, les poèmes du Tigre Absence saisissent le lecteur d'une beauté étrange, à la fois vibrante et hiératique. Nul mot ne définirait mieux cette voix que ceux qu'elle décernait à la poétesse américaine Marianne Moore, « simple, rare, subtile, royale, vertigineuse, limpide, patiente, rigoureuse, décidée, austère, essentielle, ferme, érudite et discrète ». -
Le retable d'Issenheim ; L'horloge de Bologne
Margherita Guidacci
- Arfuyen
- Neige
- 2 Mai 2024
- 9782845903708
Margherita Guidacci a publié ses deux grands cycles poétiques, Le Retable d'Issenheim (1980) et L'Horloge de Bologne (1981), à un an de distance. Avec le recul du temps les deux font résonner la même éternelle plainte de l'humanité souffrante. On sait que Picasso de passage en Alsace en 1932 avait été très frappé par le Retable d'Issenheim, joyau du Musée d'Unterlinden à Colmar, dont on retrouve nettement l'empreinte dans le Guernica de 1937.
Face au célèbre Retable, Guidacci médite la présence du mal et de la violence dans l'homme à travers les siècles. Car la beauté renversante du grand cycle de peintures de Mathis Grunewald fait apparaître avec d'autant plus de cruauté le cortège de souffrances et de malheurs dont, hier et aujourd'hui, l'homme est tout à la fois la victime et le coupable.
« Confrontons / nos cauchemars, Mathis : lesquels choisirons-nous ? », s'interroge-t-elle. D'un côté, l'humanité du xvie siècle, frappée par les épidémies, les guerres, les famines. Grünewald nous montre les corps mutilés et pourrissants, les visages affolés, les hurlements. De l'autre, le monde moderne, où le mal prend le visage de la guerre et du terrorisme.
Guidacci en prend pour symbole l'attentat à la gare de Bologne, le 2 août 1980, le plus meurtrier en Europe (85 morts et 200 blessés) jusqu'aux attentats de 2015 à Paris (130 morts et 352 blessés). Sur le mur de la gare, l'horloge de Bologne reste aujourd'hui encore bloquée à 10 h 25, l'heure de l'explosion. -
Un fabuleux silence : Journal de poésie 1933-1938
Antonia Pozzi
- Arfuyen
- Neige
- 4 Avril 2024
- 9782845903678
Malgré une mort prématurée à l'âge de 26 ans, Antonia Pozzi (1912-1938) a laissé une oeuvre considérable dont la publication posthume a révélé la force et l'originalité. Vittorio Sereni a reconnu le premier ses dons exceptionnels. Eugenio Montale admirait chez elle la « pureté du son » et la « limpidité des images ».
Et le grand T. S. Eliot lui-même se disait frappé par « sa pureté et sa probité d'esprit ».
Un an après sa mort, les éditions Mondadori ont publié sous le titre Parole, un premier ensemble de ses poèmes (1939). L'année suivante a paru sa thèse:
Flaubert. La formazione letteraria (1940). En 1948, a paru enfin la totalité du Diario di poesia 1930-1938, préfacé par Montale. Ses lettres (notamment à Sereni) révèlent une personnalité complexe et attachante.
Le Diario di poesia est un journal entièrement fait de poèmes : le miracle est que, grâce à la vivacité du regard et à la limpidité du style, ce journal ne tombe jamais dans le prosaïsme ni la complaisance.
Comme Emily Dickinson, Antonia Pozzi n'a rien publié de son vivant. Pour elle aussi, la poésie constitue une sorte de journal secret où sa vie entière est reprise et métamorphosée. Dans sa parfaite immédiateté, son écriture est ainsi frappante de profondeur et de densité.
La montagne (les Dolomites) est comme le symbole de son écriture, elle qui réconcilie le ciel et la terre, la vie et la mort. C'est là qu'elle trouve le refuge spirituel nécessaire pour s'affranchir d'un monde où l'épanouissement normal de sa vie de femme lui est refusé par les conventions sociales d'un milieu et d'une époque marqués par le patriarcat mais aussi le fascisme. -
Peintre et poète visionnaire, Blake est l'un des auteurs fondateurs de la littérature anglo-saxonne.
En France, cette oeuvre prophétique et foisonnante reste en revanche largement à découvrir. Les Éditions Arfuyen ont dès 1992 commencé à publier Blake.
L'ensemble des traductions d'Alain Suied ont été réunies en deux volumes : Les Chants de l'Innocence et de l'Expérience (2002) et Le Mariage du Ciel et de l'Enfer suivi de L'Évangile éternel (2004).
Pour Blake, ce ne sont pourtant pas ces textes-là, mais ses nombreux livres dits « prophétiques » qui constituent l'essentiel de son oeuvre. Le plus important de ceux-ci, Jérusalem, est ici présenté en français pour la première fois. Dans Jérusalem, Blake mêle visions métaphysiques, réflexions historiques et éléments autobiographiques. Son but est d'« ouvrir les mondes éternels, ouvrir les yeux immortels / De l'Homme vers l'intérieur, dans les mondes de pensée. » Les lecteurs doivent devenir eux aussi visionnaires, comme l'est l'auteur lui-même, personnifié sous les traits de Los, le poète éternel.
Ce monde de l'« imagination » où nous introduit Blake est le nôtre et en même temps un autre :
Comme l'univers du Seigneur des Anneaux ou de la Guerre des étoiles, il est plein de créatures mystérieuses et d'histoires terrifiantes. La gageure réussie par le traducteur est de nous y guider en en faisant ressortir l'essentiel et en en dévoilant les sens cachés. -
Ainsi parlait Tome 39 : Anatole France : dits et maximes de vie
Anatole France
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 11 Janvier 2024
- 9782845903609
Prix Nobel de littérature en 1921 pour l'ensemble de son oeuvre, Anatole France (1844-1924) a été l'une des grandes consciences de son temps. Dans l'éloge de son prédécesseur à l'Académie, Valéry met en avant « l'aisance, la clarté, la simplicité » de son écriture, son esprit « sceptique et satirique », « érudit et ingénieux » et l'« immense culture » qui lui ont permis (comme à Valéry) de comprendre mieux que personne son époque L'année 2024 marquera le centenaire de sa mort et les célébrations nationales et publications programmées à cette occasion seront l'occasion de redécouvrir une figure majeure du XXe siècle, digne héritier de Rabelais, Montaigne et Voltaire.
Son grand roman Les dieux ont soif (1912) dénonçaient les risques totalitaires des plus belles utopies et dès 1922, il protestait dans L'Humanité, contre les premiers procès de Moscou. Les surréalistes ne le lui pardonneront pas : au lendemain de sa mort, leur célèbre et assez ignoble tract Un cadavre le feront mourir une seconde fois : « Que donc celui qui vient de crever au coeur de la béatitude générale, s'en aille à son tour en fumée ! y écrit Aragon. Certains jours j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine. » Il est grand temps de corriger cette injustice et de revenir, au-delà des diktats et mises à l'index, aux textes eux-mêmes. On y découvrira un esprit magnifiquement lucide et plein d'humour et d'une vraie sagesse. -
Ainsi parlait Tome 45 : Mihai Eminescu : Dits et maximes de vie
Mihai Eminescu
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 12 Septembre 2024
- 9782845903760
Eminescu, c'est d'abord un merveilleux visage : un jeune Apollon à la longue chevelure et au regard doux que la Roumanie révère aujourd'hui encore comme une véritable pop star. Eminescu, c'est aussi, par exemple, ce poème à sa mère qui retentit dans les écoles et familles roumaines à chaque fête des Mères.
Miracle de la culture roumaine, Eminescu a été le maître et la référence incontestés de tous les grands écrivains roumains qui lui ont succédé : Cioran, Ionesco, Eliade, et bien d'autres. Contemporain de la naissance de l'État roumain, il est, jusque dans sa personnalité déchirée, l'incarnation même de son écartèlement entre les puissances et les cultures qui y ont exercé leur emprise. Il est celui qui a lutté pour affirmer la singularité roumaine en faiusant connaître sa langue mais aussi son histoire depuis l'Antiquité.
À sa mort, comme pour Vinci ou Leopardi, est resté un prodigieux ensemble de manuscrits pêle-mêle - ce qu'on appelle son « fragmentarium » -, véritable laboratoire où se mêlent ébauches, réflexions et travaux dans tous les domaines du savoir, de la philosophie à la biologie, l'histoire et la linguistique. Sont demeurés également de très nombreux articles de presse et de revue.
L'ensemble de ces textes souvent géniaux, parfois délirants, ont été minutieusement édités en d'innombrables volumes. Une oeuvre immense donc et difficile d'accès, qui explique pourquoi un tel génie reste quasi inconnu en France. Grâce à cet Ainsi parlait, c'est tout l'essentiel d'une oeuvre exceptionnelle qui devient accessible au public français. -
Ainsi parlait Tome 40 : James Joyce : dits et maximes de vie
James Joyce
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 14 Septembre 2023
- 9782845903548
On a célébré en 2022 le centenaire d'Ulysse, le chef d'oeuvre de l'écrivain irlandais James Joyce et, avec La Recherche du Temps perdu de Proust, l'une des oeuvres majeures de la littérature du XXe siècle.
Si la personnalité de Proust nous est connue dans ses moindres détails, la figure de Joyce reste en revanche très énigmatique. Génie ou farceur ? Ou les deux ?
A coup sûr Joyce est un écrivain multiple. Il y a l'auteur des Gens de Dublin avec leurs célèbres « épiphanies ». Il y l'autobiographe encore plutôt classique du Portrait de l'Artiste en jeune homme. Et il y a ce livre étrange, Ulysse, qui change tout : dans les 700 p. de cette Odyssée vertigineuse et cocasse, c'est l'universel quotidien qui nous est révélé à travers les faits et gestes de Leopold Bloom au cours d'une unique journé à Dublin. Il y a enfin cette oeuvre testamentaire, Finnegans Wake où se mêlent langues, mythes et rêves, au risque d'en devenir illisible.
Comme Proust, Joyce est devenu un mythe.
Comme lui il a sa propre géographie. Non pas Combray, Balbec et Venise. Mais Dublin, Paris, Trieste, Zurich. À Nice, au bord de la baie des Anges, un hôtel rappelle qu'ici Joyce a commencé d'écrire Finnegans Wake en octobre 1922. Comme Proust, il a engendré une sorte d'idolâtrie, ses habitudes et ses manies servant de références ultimes.
Comment aborder un tel monument à travers un volume de la collection Ainsi parlait ? C'est un défi qu'a relevé Mathieu Jung, spécialiste de l'écrivain irlandais et coordinateur de l'hommage que lui a rendu la revue Europe en 2022. Il nous offre ainsi l'indispensable initiation à une oeuvre-monde. -
Ainsi parlait Tome 41 : Eugène Delacroix : dits et maximes de vie
Eugène Delacroix
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 12 Octobre 2023
- 9782845903562
Les écrits de Delacroix se partagent en trois ensembles : le Journal (1800 p.), plusieurs volumes de correspondance, les articles publiés en revue. Delacroix redoute toujours de figer les choses, que ce soit par la forme qui cerne ou par la pensée qui définit. Pour lui la matière est vie et la peinture espace en mouvement. Ce solitaire est toujours en dialogue, ce pessimiste est toujours en recherche de nouveauté. Reconnu et commenté dès ses premières présen-tations, il a aussi été haï jusqu'à sa mort. Jamais on ne lui a permis d'enseigner, et il n'est admis à l'Institut qu'à sa 7e candidature. Delacroix choque, car il montre la violence et le tragique du monde : guerres, crimes, suicides, viols, corruption. « Le sauvage revient toujours, écrit-il. La civilisation la plus outrée ne peut bannir de nos villes les crimes atroces qui semblent le partage des peuples aveuglés par la barbarie. » Il y une profonde parenté entre Baudelaire et Delacroix, dans la violence et la cruauté même. Mais Baudelaire déteste la nature, Delacroix l'aime profon-dément. Baudelaire déteste la femme, Delacroix la respecte. « Delacroix n'a pas et n'aura pas de vieillesse, écrivait George Sand. Il est, dans son art, l'innovateur et l'oseur par excellence. » Quelques semaines avant de mourir, il écrit les dernières lignes de son Journal : « Un tableau doit être une fête pour l'oeil ». Sagesse pratique de Delacroix : opposer la joie de l'art au tragique inexorable de la vie.
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Ainsi parlait Tome 38 : le Bouddha : dits et maximes de vie
Bouddha
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 6 Avril 2023
- 9782845903463
Les paroles du Bouddha n'ont été consignées par écrit qu'au Ier siècle avant notre ère. Une immense littérature apocryphe s'est développée par la suite en Inde mais aussi à l'étranger - au Tibet sous l'influence du chamanisme, en Chine du taoïsme (chan) et au Japon du shintoïsme (zen).
Il est donc primordial de dégager de ce corpus de valeur très inégale ce qu'est la pensée du Bouddha.
Malgré son refus des spéculations intellectuelles, le Bouddha discute avec les adeptes de toutes les écoles de son temps. Cela le conduit à prendre clairement position face aux grands courants philosophiques (matérialisme, hédonisme, fatalisme...) et à énoncer une pensée originale et cohérente, inséparable cependant de de la méditation, seule voie vers la connaissance de l'esprit, préalable à la délivrance.
Nombreux sont les livres sur le bouddhisme, le plus souvent consacrés à ses variantes tibétaine, chan et zen. L'apport de cet Ainsi parlait est quadruple. 1) Il revient aux textes les plus anciens qui montrent un bouddhisme bien différent de l'idéologie aseptisée imposée sous ce nom par le new age. 2) Il en présente les paroles les plus incisives, qui, loin des supputations et superstitions, s'efforce seulement de reconnaître la condition humaine pour ce qu'elle est, dans sa nudité.
3) Il en donne une traduction bilingue et aussi littérale que possible : car la traduction des termes du bouddhisme dans les langues occidentales est une source majeure de contresens. 4) Il présente le bouddhisme à travers les réponses qu'il donne aux questions essentielles de l'existence humaine. -
La vie d'un poète : poèmes et écrits sur la poésie
Stefan Zweig
- Arfuyen
- Les Vies Imaginaires
- 3 Juin 2021
- 9782845903135
« On n'aime rien tant que ses poèmes, écrit Zweig en 1905 : ce sont les seuls textes dont on se prend parfois à rêver qu'ils soient achevés, qu'ils aient leur vie propre et qu'ils ne puissent plus mourir. » Stefan Zweig a beaucoup écrit : nouvelles, théâtre, essais, biographies. Son succès a été immédiat et considérable. Il demeure aujourd'hui un des auteurs les plus lus. Et par les publics les plus différents.
« De tous les auteurs que je connais, écrit-il cependant, je suis celui qui déteste le plus son soidisant succès ». Il s'étonne du succès que reçoivent ses proses et se désole d'en être devenu l'otage. Car c'est toujours à la poésie qu'il donnera la première place : « J'ai l'impression d'être un chasseur qui en réalité est végétarien, et à qui le gibier qu'il doit tuer ne procure aucune joie. » « Le chasseur végétarien », tel est le titre de la préface du présent volume. C'est une sorte d'autobiographie de Zweig en poète qui est ici donné :
Ce poète qu'il a toujours rêvé d'être, sur les traces des idoles de sa jeunesse, Hofmannsthal et Rilke.
Zweig a écrit des poèmes toute sa vie. Il a publié trois recueils de poésie : en 1901, en 1905 et en 1922.
Et il n'a cessé d'écrire à la gloire des poètes, de Kleist et Hölderlin à Verhaeren et Rilke. Ces textes ici réunis (et, pour les poèmes, traduits pour la première fois en français) constituent le journal d'une vie, la « vie rêvée » de ce poète qu'il brûlait d'être et qu'il est mort, peut-être, de n'avoir pu être pleinement.