Un meurtrier s'introduit par le balcon chez une dame qu'il connaît, parce qu'elle est juive s'acharne sur elle avec une violence inouïe, la torture, la défigure, la frappe sauvagement à mort en récitant des sourates du Coran, et la défenestre. Circulez, il n'y a rien à voir ! Les instances, dans une posture répétitive, font d'un attentat islamiste un simple fait divers. La Justice s'empresse de psychiatriser l'assassin, qui, hospitalisé depuis, et sans traitement, devrait sortir en pleine liberté prochainement. Des intellectuels, chercheurs, universitaires, auteurs, praticiens de re´fe´rence, issus de champs de réflexion différents, ambitionnent ici, construisant une clinique du contemporain, de décrypter les signes, les symptômes, et les problématiques qui affleurent sous l'expression de la défaillance des instances censées être garantes du Symbolique et de la démocratie, et partant de la responsabilité du Sujet. Il s'agit ici de faire de cette tragédie un événement historique et de se demander, soixante-quinze ans après la destruction des Juifs d'Europe, mis « hors-monde », d'un Halimi à l'autre, d'Ilan à Sarah, et des enfants abattus à bout portant à l'entrée de leur école, à quel moment de l'évolution de notre culture, et de notre psyché collective, en France, nous en sommes.
Le dérèglement climatique et sa cohorte de conséquences désastreuses en termes de pénuries alimentaires et de pandémies humaines, animales et végétales, rend l'équilibre mondial précaire, et de plus en plus marqué par les conflits et le terrorisme. Il creuse aussi toutes les inégalités.
L'urgence écologique, matérialisée par l'effet des crises sanitaires et sociales sur nos modes de vie et l'augmentation brutale et pérenne du coût de l'énergie, est plus présente que jamais dans notre quotidien. Qu'en faisons-nous ? Comment agir, plus et mieux, tout de suite ?
C'est à ces questions que Nicolas Imbert se propose de répondre, fort d'un regard neuf et sans concessions qui replace l'humain au coeur du développement.
Fruit de vingt-cinq ans d'expériences de terrain et d'actions concrètes, Plaidoyer pour un monde (plus) durable offre à chacun des solutions accessibles pour accélérer l'émergence d'un monde réellement durable et pacifié, en un mot re-pansé. Il est aussi l'ouvrage programmatique de la collection « Re-panser la planète » que l'auteur dirige chez David Reinharc Éditions.
Pour un dialogue pluraliste et transculturel : une nouvelle aventure intellectuelle.
Tel est le projet de ce livre : non point une clôture à l'événement récent des jeux Olympiques, mais le seuil d'une réflexion nouvelle. Depuis un millénaire, la Chine a connu trois rencontres manquées avec l'Occident :
Les missionnaires du XVIIe siècle, les guerres de l'Opium (1839-1860), l'ouverture des années 1980.
La mise en relation entre l'identité du soi et les particularités de l'Autre sont au coeur des questions de la troisième rencontre entre l'Occident et la Chine. Comment une culture peut-elle, dans sa connaissance de l'Autre et à la lumière d'une radicale différence, à la fois conserver son identité et acquérir une meilleure compréhension d'elle-même, de ses fondements, de ses valeurs ? Tel est le sens d'un véritable dialogue.
Mais avec quel Autre dialoguer : celui de la philosophie, celui des intérêts économiques ou tout simplement celui d'un peuple et d'individus qui n'ont pas encore intégré leurs souffrances ni témoigné de leur Histoire ?
CHINE -MÉMOIRE EN FLAMMES appelle à une réflexion nouvelle, personnelle et collective : quel peut être notre rôle dans cette rencontre ? Question décisive d'aujourd'hui et de demain.
Les souvenirs s'écrivent dans le présent qui apporte les déformations de la mémoire quand l'écriture révèle notre passé. L'autobiographe décrit un autre dans lequel il doit découvrir ce qu'il est à travers ce qu'il a été. Le néologisme «hétérographie» vise à rendre possible la tâche impossible de cette découverte.Le temps de la vie, vécue ou imaginée, le moment où s'écrit ce qui fut, n'est pas l'essence de l'expérience vécue mais celle qui vient à la rencontre d'un autre, selon l'enseignement de Derrida: il s'agit d'une « hétéroécriture ». Cette écriture nous fait connaître celui que nous sommes avec l'espoir de trouver des sens jusqu'à présent cachés. Les souvenirs écrits viennent d'un en-deçà de l'écriture sous forme de traces qui sont à l'origine de notre mémoire. Il y aura toujours un reste.
« Ouvrez le livre ; entrez dans le sanatorium Paul Doumer en 1943 ; le guide dans cette machine à remonter le temps c'est Jo Amiel. Sans lui tout aurait disparu et un morceau de cette fresque tragique qu'a été la Shoah manquerait. « La Rafle » a connu plusieurs éditions ; elle en connaîtra d'autres ; chaque génération y aura accès. »Serge Klarsfeld
La Shoah a donné naissance (quelle impudence de dire que cette oeuvre de mort absolue pouvait donner naissance à quoi que ce soit, beau de surcroît) à d'immenses chefs-d'oeuvre littéraires et cinématographiques puis la veine s'est tarie, tout avait été dit sur cette abomination de l'histoire humaine, et par les rescapés eux-mêmes. Ne restait comme seule attitude que celle que l'on peut observer devant un mémorial, comme celui du Yad Vashem : silence et recueillement. La Shoah était la perfection du mal, il fallait la perfection de la littérature pour l'appréhender et la dire. On ne pouvait que répéter, mais en cette matière même répéter n'est pas à la portée du premier écrivain venu. Aux admirateurs de ces maîtres, et j'en suis un, fidèle et reconnaissant, il est inconvenant que des téméraires s'y essaient encore. Les maîtres avaient mis la barre très haut, le sujet est réservé à leurs émules qui ont traversé le chemin de la déportation, de la liberté au seuil des chambres à gaz, puis par la grâce d'un miracle, sont revenus à la vie, fort heureusement avec leurs souvenirs. Mais en reste-t-il, soixante-dix ans après, et combien seraient en mesure d'écrire ? Aujourd'hui, je veux dire à Michel Granek : « Merci d'avoir osé, vous avez ajouté une pierre à l'édifice. » Boualem Sansal
Nous vivons une profonde et rapide recomposition du monde.
Au coeur de cette recomposition, il y a le reflux de la puissance américaine, voulu par Barack Obama, et qui va sans doute s'accentuer au cours des années à venir. Ce reflux et ses conséquences restent très largement à analyser.
Il y a, aussi, et cela accompagne ce reflux, une implosion du monde musulman et de l'islam lui-même.
Et cette implosion constitue un continent immense, sombre, fracturé, lui-même fort peu exploré jusqu'à présent, même si les ouvrages sur le sujet se sont multipliés.
Le livre que j'ai rédigé voici quelques mois avec Daniel Pipes, Face à l'islam radical, donnait des pistes et des repères destinés à servir cette exploration.
Il me semble nécessaire d'aller plus loin.
Il me semble indispensable de suivre tous les linéaments, toutes les lignes de faille.
J'ai rassemblé ici quelques textes écrits au cours des trois dernières années qui représentent des pas dans cette direction. En les relisant, j'ai pu constater que, pour l'essentiel, je ne me suis pas trompé.
G.M.
Agnon. L'homme qui écrivait debout est à ce jour la seule biographie en français du Prix Nobel israélien de littérature.
Agnon représente cette volonté féroce de reconstruire le monde juif d'autrefois.
Dans son oeuvre se confrontent l'ancien et le moderne ; la langue biblique adaptée à celle du quotidien lui donne une dimension archéologique vivante.
Tous les « affluents » vont vers Agnon, et la plupart des auteurs israéliens se réclament de lui.
Jamais Agnon n'a cessé d'être au coeur des préoccupations et des débats. Monté en Israël au même moment que ses amis Martin Buber ou Gershom Scholem, il reste célébré par les écrivains des générations suivantes qui l'ont reconnu comme un maître, tels Aharon Appelfeld ou Amos Oz, et il a donné un contenu immense à sa propre formule : « La langue sacrée n'a pas dit son dernier mot. » Agnon chante l'aventure du peuple juif et, ce faisant, rend compte de celle de l'humanité entière.
Vous ne vivez pas ce que vous vivez, vous ne voyez pas ce que vous voyez : notre société est persuadée qu'il faut nous mettre à l'abri du réel, quitte à nous mentir sur lui.
Dans le prolongement de sa lettre ouverte au président de la République, parue dans Les Échos en juillet 2010, Marie-Thérèse Bertini, PDG de MTB, société d'ingénierie logicielle, a décidé de raconter ce qu'elle vit, de décrire ce qu'elle voit. Pour la première fois, le patron d'une petite entreprise dénonce une implacable machine à fabriquer des chômeurs. Marie-Thérèse Bertini sait de quoi elle parle : elle dirige avec succès depuis plus de vingt-cinq ans une PME.
Aussi est-elle bien placée pour fustiger les rouages de cette "fabrique" vouée à entretenir les gens en situation de chômage et pour prendre acte d'une société "malade du travail". Il n'y a pas seulement les 8 à 10% de chômeurs répertoriés, en effet, mais un système pervers qui empêche de mettre en regard d'un grand nombre d'emplois inoccupés les chômeurs à même de les exercer. L'urgence ? Réhabiliter la loi des réalités humaines des PME contre la loi de la finance pure des multinationales.
Parier sur les hommes, y compris les chômeurs de longue durée, les seniors, les personnes en difficulté. Revenir au goût du beau métier. Marie-Thérèse Bertini lance un cri d'alarme et de colère dans l'espoir de lever les carcans qui interdisent toute réforme et changement de situation. Elle propose non seulement des solutions concrètes mais aussi une véritable éthique de l'emploi : un nouvel humanisme.
Avant que son histoire ne soit réduite à une affaire juridique qui porte désormais son nom, le docteur Sarah Halimi a vécu, aimé, mis trois enfants au monde et pris soin de tant d'autres, comme médecin et directrice d'une crèche. Un jeune multirécidiviste, habitué d'une mosquée salafiste, l'a sauvagement assassinée chez elle, rue Vaucouleurs, dans le XIe arrondissement de Paris, le 4 avril 2017. Reconnu pénalement irresponsable, le meurtrier a échappé à un procès. Après bien des efforts des avocats des parties civiles, les motivations antisémites de son crime ont pourtant été retenues. Notre voisine juive a été tuée parce que juive.
Un drame communautaire, dites-vous ? Non. Une affaire française. Aussi longtemps que la justice en France sera rendue au nom du peuple et que la fraternité comptera parmi nos principes.
Ce livre aurait été moins nécessaire si, à défaut de pouvoir réparer l'irréparable, l'institution judiciaire avait eu la sagesse et le courage de répondre au besoin de vérité de nous tous, Juifs et non-Juifs. À sa démission, il serait impardonnable d'en ajouter une autre : notre silence.
Woody Allen pense que tant que l'homme sera mortel, il ne sera jamais décontracté. Mais avant la mort, il y a le rire. L'homme n'est pas condamné à subir le tragique de sa condition. La preuve par l'auteur, qui nous offre, à travers une écriture trempée dans l'encrier de l'humour noir et de l'absurde, ces variations sur des thèmes autour de son existence. "Je vais tout vous expliquer : la paranoïa, la procrastination, les chihuahuas, la paresse décomplexée, l'angoisse de la page blanche, les polémiques, la perte de poids, la haine de soi, les tocs, le racisme, la vie après la mort, tout je vous dis. Vous allez voir, vous allez enfin comprendre. Il fallait juste qu'on vous l'explique clairement."
Après Parades nuptiales, le premier tome de la trilogie du Cercle des Hiboux, Jean-François Henry examine, de nouveau, dans ce deuxième tome les thèmes qui lui sont chers. Le narrateur - via l'histoire de la constitution d'une énigmatique organisation de résistance nommé «Le cercle des Hibous d'Occident » - évoque ce qu'il considère être une rupture anthropologique et civilisationnelle : le sentiment étrange et pénétrant de privation de sa propre identité. La femme qu'il aime comme son pays lui font un signe d'adieu, et c'est comme si, avant le «grand chaos mondial», s'effaçaient avec eux l'ultime visage, infiniment aimable et doux, de ceux qu'il aime. Au pays du chagrin, le bonheur a-t-il encore ses enclaves?
On dit : l'amour rend aveugle, et quand il disparaît on voit la réalité. En fait, la cécité existe au début, pendant, après. L'épreuve des photos avait été instructive : le regard qui, posé sur nous-mêmes, croit se souvenir et nous juge a posteriori, se trompe tout autant lorsqu'il se penche sur telle ou telle relation du passé. Après l'amour, on déforme au moins autant qu'au début. On enterre sous de nouvelles idoles les anciennes divinités, exactement comme le faisaient les religions lorsqu'elles construisaient, au-dessus d'une église vaincue par les armes une mosquée, puis à nouveau une église, ou inversement. En nous les amours - comme à Cordoue, lorsqu'on marche dans un dédale de piliers hétéroclites - se croisent, se toisent, et finissent par s'entremêler en un espace unique et étrange. Dans son nouveau recueil de nouvelles, Adriana Langer se confronte aux multiples facettes de nos vies, reflets de l'exceptionnel ou du quotidien, éclats de joies ou de peines, de rencontres et d'adieux, et de l'art qui nous émeut, nous soutient. Elle déploie pour cela toutes les nuances de sa palette, sensible, lucide, délicate et précise.
A chaque élection présidentielle, les Français se cherchent un chef au regard inspiré, qui traverserait l'opacité du présent pour les guider sur les chemins de l'avenir.Ils se réveillent avec la gueule de bois et là où était jadis le guide prophétique, reste la mélancolie : la France a-t-elle un futur mais point d'avenir ?Nous sommes à la croisée des chemins, il nous incombe de choisir en toute connaissance de cause, l'espérance chevillée au corps en même temps que défaits de nos illusions.
Notre industrie a été divisée par deux en une génération. Aussi, il est temps pour la France de fermer la parenthèse désastreuse de quarante ans de désindustrialisation accélérée. Mais sonner le tocsin ne suffit pas : au constat doit être liée la volonté d'agir. Dans ce chemin vers l'élaboration d'un nouveau pacte productif, le RIF propose un plan industriel concernant les PIV (Production d'Importance Vitale) dans quinze segments et cinquante projets d'envergure nationale, impliquant les nouvelles générations pour construire l'industrie de leur futur, redynamiser les territoires, former les personnes à mi-vie professionnelle et développer réellement une industrie écologique, durable et compétitive. Le RIF est force apolitique de proposition pour une souveraineté industrielle raisonnable, pragmatique, concurrentielle et écologique. Mus par le sentiment de responsabilité pour les générations futures, nous pensons l'heure venue de prendre l'initiative.
La guerre en Ukraine: risques d'escalade? Troisième Guerre mondiale? Le poids des Baltes et des Polonais.De la guerre régionale à l'affrontement intercontinental? Techno-guerres. Quels sont les objectifs du Kremlin? Le rôle de l'orthodoxie: géopolitique et religion. L'État de l'Ukraine et l'évolution des événements. Présentation du mouvement Azov. Que s'est-il passé de 2014 à 2022 dans le Donbass? Les racines économiques du conflit: la Russie tiendra-t-elle? L'Europe pourrait-elle en définitive céder? Transnistrie, Ossétie du Sud et Abkhazie, Arménie et Azerbaïdjan, Asie centrale: facteurs d'élargissement (ou pas) du conflit. Taïwan-Ukraine: le pire du pire? Algérie, Afrique subsaharienne: un isolement tout relatif de la Russie. Turquie, Israël, médiateurs à la peine. Europe divisée: l'Allemagne est-elle fiable? L'axe Moscou-Budapest-Belgrade. Géopolitique d'une crise alimentaire moderne.
On constate depuis une décennie un ralliement massif autour de la notion géo-politique d'« Indo-Pacifique » lancée en tant que « pan-région » en Allemagne dans les années 1920 par Karl Haushofer. Ce géographème recouvre un espace gigantesque de l'Afrique de l'Est aux littoraux d'Asie orientale et au Pacifique occidental en passant par l'océan Indien. À partir de 2011 il est de plus en plus utilisé par l'Australie, le Japon, les États-Unis et apparaît pour la première fois dans un document officiel avec le Defence White Paper 2013 australien. Du point de vue américain, cette nouvelle expression géographique de la modernité renvoie à une implication croissante dans cette région du monde ; elle constitue désormais un cadre des représentations US de la planète : d'où la référence dans le communiqué conjoint du président Donald Trump et du Premier ministre Narendra Modi en visite à la Maison-Blanche le 26 juin 2017, l'Indo-Pacifique étant déclaré région d'intérêt stratégique primordial pour Washington.Mais comme l'explique Rory Medcalf, l'élaboration de cette « carte mentale » est avant tout une réaction à la montée en puissance de la Chine ; elle tient lieu de contre-modèle aux représentations chinoises d'un centre du monde désormais englobé.
Rebbe est un fascinant voyage dans la tradition juive du hassidisme, à travers les grandes figures spirituelles qui l'ont incarnée au long des siècles, dévoilant « l'étincelle divine tapie au fond de la matière » : rabbi Israël Baal Shem Tov, « le Maître du Bon Nom », et ses sept rebbe de Loubavitch, la cité de l'Amour, dont le dernier est rabbi Menahem Mendel Schneerson.
Leur histoire et leurs actions, dédiées à la sanctification de toute vie, se lisent comme un conte labyrinthique où résonnent des connaissances sacrées et des savoirs indicibles, où se croisent vagabonds célestes et Juifs d'Europe en exil, persécutés par les Cosaques, les Russes, les nazis, sur des chemins d'Espagne et de Pologne.
Par-dessus l'épaule du conteur, paraît, dans l'obscurité, la silhouette lumineuse d'un autre conteur, Isaac Bashevis Singer.
Une conjuration du silence semble envelopper les origines du coronavirus qui, depuis deux ans, a bouleversé notre vie. Dans une étude synthétique mais rigoureusement documentée, le professeur Roberto de Mattei nous propose, sur l'origine et la diffusion de la pandémie, une inquiétante vérité : le virus Sars-Cov-2 est le produit d'une manipulation génétique au sein du laboratoire chinois de Wuhan.
Quelle que soit la manière dont le virus a pu « s'échapper » de ce laboratoire, il possède toutes les caractéristiques et les propriétés qui le rendent susceptible d'être utilisé comme une arme biologique.
Dans cette affaire, l'Occident porte une part de responsabilité : en plus d'avoir apporté aux expériences chinoises de « gain de fonction » un soutien financier et scientifique, il a, jusqu'à aujourd'hui, alimenté la désinformation pour occulter la vérité des faits.
Il n'est jamais simple de publier à charge sur Hanouna : peurs - souvent irraisonnées - de son influence médiatique, de ses humeurs tempétueuses, de ses puissants protecteurs... C'est qu'en une décennie d'existence télévisuelle, son ascension a été irrésistible. Il s'est rendu incontournable, jusque dans les débats politiques et sociétaux, et tous les avenirs lui semblent désormais possibles. Et pourtant, aucune étude sur le fonctionnement même de ses émissions n'a cependant été réalisée. Surprenant paradoxe, quand on comprend à quel point Hanouna symbolise un changement complet de société depuis deux décennies : rejet de toute verticalité, omniprésence des réseaux sociaux, triomphe de l'infotainment, fin annoncée de la télévision... Alors qu'il fait paraître un livre au titre symptomatique "Ce que m'ont dit les Français", il est temps de se demander, à la manière du Roland Barthes des "Mythologies", ce que Hanouna dit de la France du XXIe siècle. Car en dépit de ce qu'il clame rituellement à la fin de chaque émission, la télé ce n'est pas que de la télé !
Les catégories dans lesquelles nous sommes habitués à penser depuis des années ne nous permettent plus d'appréhender notre monde. Les économistes ramènent tout à leur discipline. Or ce n'est qu'une partie du vécu des populations. Les réactions très vives, aujourd'hui, dans l'ex-Europe de l'Est nous montrent que nous sommes face à un choc de civilisations qui n'est pas soluble dans l'économie. André Malraux écrivait : "La nature d'une civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera." Pour échapper au choc des civilisations sur notre sol, dont l'islamisme radical est l'exemple le plus flagrant, il faut commencer par réhabiliter la réalité civilisationnelle de l'héritage judéo-chrétien européen. A l'évidence, la renaissance par l'esthétique chrétienne convoquée chez Chateaubriand fait aujourd'hui nécessité.
Parvenu à l'âge de la maturité, Jules, communiste modèle, élu de la banlieue parisienne, s'est organisé une double vie à Cuba en profitant de ses missions de coopération. Profondément épris de sa fiancée Aitana, fervente adepte des religions afro-cubaines, il s'est laissé progressivement entraîner dans ces croyances, jusqu'au jour où, craignant de faire l'objet d'un envoûtement, saisi de panique, il abandonne brusquement son aimée. Quelques mois plus tard, apprenant fortuitement la maladie qui a frappé cette dernière, il décide de retourner dans la grande île pour tenter de la guérir. Ce sera le début d'une angoissante traversée des ténèbres faite de doutes, de voyances, de possessions, de redoutables épreuves initiatiques, à l'issue desquelles Jules finira par se révéler à lui-même. Nous gardons tous enfouis en nous l'heureuse frayeur des contes de fées ou l'étonnement devant le réel merveilleux. La Charité du cuivre renoue avec le rêve, le mystère et la peur et permet de retrouver le plaisir qu'il y a d'oublier que nous ployons sous le joug du tout-calculable, en retrouvant, en mille impressions fugitives, la magie de la littérature.
Moshe Feldenkrais est un maître du contrepied. Juif, né en 1904 dans un shtetl russe, il fuit la misère et les pogroms, seul, à quatorze ans, direction la Palestine. Il y survit en faisant le manoeuvre sur les chantiers du futur Tel Aviv. Il reprend ses études, invente une technique d'autodéfense, puis s'établit cartographe. On se dit ouf ! Le voilà tiré d'affaire. Pourtant il se lance, en France et sans parler la langue, dans un doctorat de physique. Devenu ingénieur, et l'une des premières ceintures noires de judo en Europe, il travaille avec les Joliot-Curie. La guerre éclate, le voilà en Ecosse, chercheur pour l'Amirauté anglaise. Blessé en jouant au football, la médecine ne peut rien pour lui ? Il se soigne lui-même, étudiant diverses sciences et explorant les mystères de son corps, jusqu'à retrouver l'usage du genou. Cette découverte des capacités du système nerveux, quand on renonce à dissocier corps et esprit, est à la base de ce qui deviendra sa méthode thérapeutique mondialement pratiquée, la « Méthode Feldenkrais ». Mais ceci est le début d'une autre histoire et la fin de ce récit, plein d'humour, de passion, et basé sur des faits authentiques.