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Flammarion
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Cinq le choeur ; 1966-2012
Anne-marie Albiach
- Flammarion
- Theatre Poesie
- 22 Octobre 2014
- 9782081307520
Le rassemblement de ses oeuvres tel qu'il est ici proposé donne la pleine mesure d'une écriture emblématique, qui aura participé en profondeur à la transformation du paysage poétique français, en inventant une autre physique du poème, concrète et abstraite à la fois. Depuis les pages fondatrices de Haie interne (1966) et de Flammigère (1967) jusqu'aux textes de la dernière décennie - qui n'avaient pas encore été recueillis en volume - en passant bien sûr par les livres majeurs qui ponctuent sa trajectoire, c'est l'ensemble de son travail qui se voit pour la première fois remis en perspective dans sa logique exemplaire, objective, souveraine.
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Tous les livres sont morts sur les étagères et d'être morts ils tombent, sur le gravier, la Petite Soeur elle avale la poussière venue de là ce jour, elle arrache le flacon, la colline, la pioche tout à côté comme on les garde dans les yeux la main râpeuse, on les garde des pierres et des pierres Ce fut leur territoire avec raison, (et de tout laisser grande joie avec des danses), la montagne la mer sont sans tristesse elles sont, sans dents un sourire qui arrondit la bouche le vieux baiser passe sur leurs joues en pleurs le cercle pleure, du soleil revient du soleil s'en va À l'époque où j'étais, Chef de rien j'étais, comme hier et demain
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L'auteure s'est inspirée d'une petite fille japonaise irradiée à Hiroshima qui voulait plier mille grues de papier pour que son rêve de vivre se réalise. Elle n'en plia que 644, tout comme l'auteure qui y écrivit les poèmes figurant dans le recueil.
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Excusez-moi pour la poussière
Jean-Luc Seigle
- Flammarion
- Theatre Poesie
- 13 Janvier 2016
- 9782081379732
Elle ne chante pas et pourtant Dorothy Parker a tout d'une diva. Habillée par Dior, elle observe l'Amérique de son temps avec un sens de l'humour décapant qui n'a d'égal que son élégance. Subversive, alcoolique, cruelle, indignée, elle égratigne la société américaine qui ne rêve plus. Auteur de quelque quatre-vingts nouvelles, elle a fait de sa vie le roman que l'Amérique attendait et qu'elle n'a jamais écrit.Excusez-moi pour la poussière, c'est l'épitaphe qu'elle aurait souhaitée sur son urne funéraire. C'est aussi la pièce que lui consacre Jean-Luc Seigle, interprétée par Natalia Dontcheva et mise en scène par Arnaud Sélignac au théâtre Le Lucernaire en janvier 2016.
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Suite de scènes relatant les moments ordinaires d'une héroïne qui ne sera jamais nommée.
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Suite du long poème initié en 1980, centré sur la colline de Juliau. Ces quatre nouvelles sections prolongent la réflexion du poète sur la perception du monde et sa traduction dans le langage.
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Un deuil une fois encore a eu lieu : il paraît ici ineffaçable. Mais ce qui frappe dans ce nouveau recueil, c'est l'extraordinaire retenue avec laquelle Éric Sautou affronte cette épreuve, à travers l'écriture. Jamais peut-être sa poésie, resserrée par nature, n'aura su transmettre l'émotion qui la fonde avec une telle ascèse - notamment dans la séquence d'ouverture (simplement intitulée 26 poèmes) et dans les strophes brèves de La vie éternelle. Ou à la fin de l'ouvrage, dans la section qui lui donne son titre et esquisse un récit moins fragmentaire. Le poème excède ici de très loin la simple confession : entre pénombre et lumière, il donne accès par une brèche étroite à la part la plus secrète ou la mieux cachée du réel.
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Le Secret secret réunit trois séquences de poèmes : celle qui donne son titre au recueil, suivie des Armes découvertes et de La Branche cachée. Chacune s'applique à cet exercice de la reconnaissance du monde dans le langage (et du langage dans le monde) qui fonde la poésie de Laurent Albarracin.
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Dans les quatre parties de ce recueil qui oscille entre l'énigme du mythe et la violence du présent, l'auteure poursuit sont exploration vers la contrée des vivants et des morts et esquisse également un portrait plus intérieur.
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En touchant à la langue des pères, Sophie Loizeau bouleverse les conventions. Elle tâche seulement de «récupérer ce qui a sombré dans le grand tout masculin». Écrite entre 2004 et 2012, cette trilogie autour du mythe de Diane que La Femme lit inaugure, que Le Roman de Diane poursuit en prose et que Caudal conclut, tente de donner une visibilité du féminin dans la langue.
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Premier pas les plaies sont ouvertes sur le côté les fleurs sont autour : septembre 2005 je regarde le bassin les morceaux de verre dans le noir quelqu'un porte des entrailles à pleine main je repars en arrière
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Recueil de poèmes en prose épousant les mouvements d'une conscience
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Un récit poétique en vers et en prose qui décrit une longue relation amoureuse sur plusieurs décennies
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Salle des machines remet en perspective l'ensemble du parcours de Jean-Michel Espitallier. Le livre s'ouvre sur son premier recueil, épuisé de longue date (Ponts de frappe), augmenté ici de plusieurs inédits, et se poursuit avec deux opuscules ultérieurs : une tragi-comédie sanglante (Fantaisie bouchère) et un pamphlet acerbe, rédigé lors de la seconde guerre du Golfe (En guerre). S'y ajoute une suite inédite, composée ces dernières années en vue d'un second Théorème d'Espitallier, finalement laissé en suspens. « Voici donc (nous précise l'auteur) un livre constitué de pièces détachées, exilées de différentes époques. Il doit être lu non comme un recueil un peu contraint de textes parfois conflictuels, mais plutôt comme un livre neuf, constitué d'un seul et même mouvement d'écriture, succession d'épisodes d'une même aventure, d'une même métamorphose, qui, accessoirement, pourra donner des débuts de réponses à l'inusable question placée en préambule : écrire, pourquoi ? »
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Comme Parafe (1994) et Codex (2001) précédemment parus dans la collection Poésie/Flammarion, Failles / traces fait alterner plusieurs séquences poétiques composées ces dernières années - parmi lesquelles on retiendra particulièrement le Retable adressé à Rachel Blau DuPlessis - et la réinscription de quelques textes plus anciens, que le temps seul pouvait conduire à leur terme. Mais le travail d'Auxeméry a toujours été d'un seul bloc : ses divers ouvrages n'en forment qu'un, où la matière du réel et la chair des mots tissent leur lent et fructueux dialogue. Et si depuis Les animaux industrieux (2007) la méditation paraît plus amère, face à l'effondrement du siècle, ce nouvel ensemble n'en continue pas moins d'opposer à la vanité du travail des hommes la beauté fugace de leurs gestes, l'élan rigoureux de leurs rêves, la grandeur parfois des signes qu'ils ont su tracer.
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Le nouveau livre d'Eric Sautou se présente presque comme un cahier de vacances aux vignettes lointaines, estompées par le temps.
Une première section (les souvenirs) égrène une liste d'images et d'objets usuels, dressant un catalogue aléatoire des choses communes chères à Pérec: de la toupie au badminton en passant par les bataillons d'orage (les aléas du ciel rythment l'ensemble de ces pages). Le corps de l'ouvrage (simplement titré: les poèmes) revient à la manière désormais familière de l'auteur, déroulant un récit morcelé, entrecoupé d'incises et de vides (n'est-ce pas le sens caché de ces vacances?): ces strophes s'adressent à un être qui n'est jamais nommé (la lettre finale le confirme) mais qui focalise la mélancolie du souvenir, entre blessure et lumière.
Ce qui frappe avant tout, c'est ce souffle toujours retenu, cette manière de dépeindre l'éloignement du monde sans jamais hausser le ton, à travers une description minimale, presque atone parfois, qui oscille entre intérieur et extérieur pour mieux dire ce tourment secret:
"poèmes choses brèves c'est ici que je reste".
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Une variation en douze séquences sur la grammaire familiale, l'histoire indéchiffrable et l'onirisme objectif. Ces poèmes laissent apparaître une écriture du regard tourné vers l'intérieur, qui contemple des scènes interdites, entre fascination et effroi.
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Le Livre des recels réunit l'essentiel de la poésie de Marie Etienne antérieure à Anatolie - c'est-à-dire des textes composés sur une vingtaine d'années, de 1970 à 1990 environ. L'ouvrage est pourtant parfaitement original : non seulement parce qu'une partie de ces poèmes étaient demeurés inédits, mais parce qu'il propose une sorte de récit-cadre, des « scènes de la vie en prose » dans lesquelles Marie Etienne évoque sa trajectoire poétique. Ce va-et-vient constant entre l'écriture et la vie donne toute sa dimension - et sa pleine lumière - au Livre des recels.
Les poèmes inédits du début, puis les extraits conséquents de ses premiers ouvrages - La Longe, Péage, Lettres d'Idumée, Katana notamment - prennent ainsi un tout autre relief, d'être sertis dans ce récit en prose où l'on découvre tour à tour l'origine d'une vocation et des fragments de poétique, à la croisée du monde réel et d'un paysage intérieur d'une troublante étrangeté. Plusieurs textes récents viennent conclure ce voyage ébloui, qui confirme l'importance d'une oeuvre édifiée avec patience, à l'écart de la rumeur et des engouements du présent.
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Poème d'un seul tenant, composé de fragments qui s'enchaînent et se répondent. L'auteur, au regard pessimiste mais attentif à ce qu'il reste de beauté, se livre à une méditation sur le destin de la vie et du monde.
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...et nous n'apprîmes rien ; 1962-1979
Mathieu Bénézet
- Flammarion
- Theatre Poesie
- 3 Octobre 2002
- 9782080681348
Ce volume réunit pour la première fois l'intégralité des poèmes " de jeunesse " de Mathieu Bénézet, composés pour l'essentiel avant sa trentième année.
On y trouvera quelques plaquettes quasiment légendaires, d'abord marquées par le surréalisme (Une bouche d'oxygène), et ses premiers livres notoires, épuisés de longue date (dont L'Histoire de la peinture en trois volumes, parue chez Gallimard en 1968 avec une préface d'Aragon) - mais aussi deux recueils composés dans la première moitié des années 70, qui n'avaient jamais été publiés, en dehors de quelques fragments : Manière noire et Album de 1974, qui forment avant l'heure, avec le Récit de 1971, un triptyque presque " objectiviste " dont on pourra mesurer l'importance, tant dans l'oeuvre de Bénézet que dans le paysage poétique d'alors.
"... Et nous n'apprîmes rien " s'interrompt avec la séquence qui lui donne son titre au seuil d'une nouvelle période, marquée par les longues laisses lyriques et le vaste chantier des Apostilles qui caractériseront la poésie de Mathieu Bénézet à partir des années 80. Mais ceci, comme on dit, " est une autre histoire ".
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D'une écritue moins heurtée que « Figure rose », son précédent recueil, « L'animal » est aussi plus énigmatique, d'une visée moins immédiatement discernable...
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La poésie ne s'arrête pas aux frontières. C'est pour cela qu'Yvon Le Men a choisi, dans le sillage de Jules Verne et de son héros le gentleman anglais Phileas Fogg, de traverser à nouveau les mers et de proposer cette fois-ci un tour du monde en 80poèmes et presque autant de pays. De l'Antiquité à nos jours, de l'Afrique du Sud au Venezuela, de la Hollande à la Grèce en passant par l'Irlande, l'Espagne, le Brésil, la Pologne, c'est un atlas inédit que l'on découvre poème après poème. Au cours de la traversée, on croisera Sapphô, Emily Dickinson, Katherine Mansfield, Pasolini, Issa Kobayashi, Constantin Cavafy, Tarjei Vesaas, mais aussi Seamus Heaney, Nuno Júdice, Mahmoud Darwich, Claude Vigée, Nicolas Bouvier... Cette anthologie est une heureuse invitation au voyage.
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Les Variations légendaires se présentent comme une traversée possible (parmi d'autres) de la réflexion esthétique qui sous- tend depuis l'origine le travail poétique de Paul Louis Rossi.
Construit comme un triptyque, l'ouvrage réunit dans sa partie centrale les importantes chroniques qu'il avait livrées à ce sujet dès la fin des années 1960. Ce "centre secret" est encadré par deux séries de digressions plus récentes, composées dans la première décennie du nouveau siècle. Elles frapperont par leur anachronisme revendiqué et leur recherche obstinée d'une issue à la crise qui frappe selon l'auteur la création contemporaine.
C'est avant tout le livre d'un poète qui ne cesse depuis plus d'un demi-siècle de réfléchir au sens caché de l'inscription des signes (en peinture comme en littérature) et à la manière dont ce geste peut révéler parfois, dans son invisible élan, la profondeur du monde que nous croyons circonscrire sous le terme de réalité.
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Où en sommes-nous dans l'amnésie et dans l'oubli ? Dans l'oubli du temps, dans l'oubli de l'être ? Dans la fraternité et la terreur toujours complices ? Que pouvons-nous dire de la culture de mort, des commémorations sous surveillance ? Et que se cache-t-il derrière les superstitions, les ruminations, les inhibitions, les désolations, les occultations, les convulsions ; derrière les représentations lisses et festives du monde, sinon une incapacité à penser et à surmonter le nihilisme ? Sombre histoire, histoire des arrières mondes. Seul le décor se modifie. Mais la vision peut figurer l'instant du monde. Et puis, le coeur bat toujours. Le coeur traverse les deux côtés du ciel.