Retail apocalypse. Cette expression désigne la vague de fermetures d'un grand nombre de magasins aux États-Unis depuis une dizaine d'années. En France, le mouvement n'a pas la même ampleur mais l'essor du e-commerce concurrence les ventes «physiques» et contribue à faire progresser la vacance commerciale en centre-ville et dans certaines galeries marchandes. Pour autant, l'avenir des marchés, des boutiques, des centres commerciaux, des friperies, des brocantes, des grands magasins ou des librairies n'est pas scellé. En dépit de la digitalisation des courses, de la remise en cause de la distribution de masse et de l'apparition de nouvelles normes de consommation, le magasin demeure un lieu d'approvisionnement central. Il est également un lieu social et assume d'autres fonctions capables de garantir son existence. À travers une vingtaine de chapitres exposant les résultats d'enquêtes sociologiques, cet ouvrage propose une contribution originale au débat en mettant en évidence les fonctions symboliques et l'utilité sociale du magasin. Que fait-il à l'individu? Que vient y chercher celui-ci que les plateformes ne peuvent lui assurer? Ni complainte du progrès, ni tract poujadiste de défense des petits commerçants, cet ouvrage examine les raisons qui poussent chaque individu à consacrer en moyenne deux heures quarante par semaine aux achats hors de son domicile.
Quel lien entre la législation de l'avortement et la baisse de la criminalité aux États-Unisoe Quelles sont les vraies motivations des agents immobiliersoe Pourquoi les revendeurs de drogue vivent-ils plus longtemps chez leur mèreoe L'économie, vue sous cet angle, incongru en apparence, mais qui est celui de la plus sérieuse rationalité des agents, des comportements, des causes et effets, traite de sujets peu conventionnels. Elle a reçu un nom : freakonomics, ou «économie saugrenue». Elle jette une lumière de biais sur le désordre des événements ; elle met à nu des a priori à prétention de scientificité irréfutable ; elle transforme notre regard sur le monde globalisé, qui nous apparaît, pour finir, moins impénétrable et incompréhensible.
La pandémie restera dans l'histoire comme l'un de ces moments où tout a changé. L'explosion des dettes et des liquidités se conjugue avec des rivalités internationales de plus en plus vives : l'expression « guerre des monnaies » est devenue banale et un retour de la guerre froide est couramment évoqué. Les tentations populistes et les rivalités de puissance interdisent de concevoir l'avenir comme un prolongement de la mondialisation.
Il y a aujourd'hui trois grands continents, la Chine, l'Union européenne et les États-Unis, et trois grandes monnaies, le dollar, l'euro et le yuan. Économie et géopolitique sont, comme le montre l'histoire, toujours étroitement mêlées, leur tâche conjointe est d'inventer l'internationalisme qui évitera la guerre et établira la paix au XXIe siècle.
La chute des taux de croissance, la montée des inégalités et de la pauvreté, l'incohérence des évolutions monétaires sont des phénomènes bien réels, et de nature économique. Ils ne font cependant que refléter des déterminants culturels et anthropologiques beaucoup plus profonds. Le déclin éducatif américain, le choc malthusien produit en Europe par l'arrivée des classes creuses à l'âge adulte, l'émergence d'une stratification culturelle inégalitaire, l'affaissement des croyances collectives - parmi lesquelles la nation - définissent ensemble bien plus qu'une crise économique : une crise de civilisation. Mais l'idée d'une contrainte économique agissant «de l'extérieur» sur les États-Unis, le Japon, l'Allemagne ou la France, baptisée mondialisation, n'est qu'une illusion. Le sentiment d'impuissance qui paralyse les gouvernements ne sera surmonté que si renaît l'idée de nation.
Voici quasi vingt ans que les 39 leçons d'économie contemporaine ont été publiées.
Qui peut nier que de 1998 à 2017 des changements stupéfiants se sont produits ? Une crise aussi violente et inattendue que celle de 1929 a bouleversé une économie mondiale elle-même transformée par l'apparition de nouveaux mastodontes. La religion a fait un retour fracassant sur le devant de la scène, accompagné de nouvelles intolérances et de terrorisme. Des populations entières se sont mises en marche fuyant la guerre, la dictature, la misère, la faim. La numérisation a fait des pas de géants dans des domaines inattendus.
L'euro s'est substitué à nombre de monnaies européennes. Le « Brexit » signe la fin d'une certaine Europe.
L'ouvrage a été complètement actualisé et dix leçons supplémentaires ont été rajourtées sur : l'incapacité de l'économiste à livrer des prévisions chiffrées, le pourquoi et le comment de la méga-crise de 2008, les relations curieuses de la religion avec l'économie, et plus particulièrement du christianisme avec le capitalisme, l'épuisement supposé du pétrole et des autres matières premières, les migrations de masse et leur rapport avec la liberté et le droit de propriété, le retour éventuel à la monnaie-or, enfin l'avenir même de l'économie de marché.
Comme dans les anciennes Leçons, il s'agit encore et toujours de rendre compte le plus clairement et le plus complètement possible des questions brûlantes que se posent nos contemporains sur ce qu'ils vivent hic et nunc, et de tenter d'y répondre avec les possibilités certes riches, mais non infinies, qu'offre la science économique lorsqu'elle est clairement enseignée.