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GALLIMARD
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Nous vivons sous le poids écrasant du moralisme, alors que nous nous éloignons de plus en plus de la morale commune. Plus nous moralisons et moins nous savons de quoi nous parlons. Cette ignorance nous rend moroses, indécis et violents. La morale est une mais elle se prête à différents usages que ce livre entend explorer en parcourant son histoire sinueuse jusqu'à ses origines lointaines. Elle n'a nul besoin d'adjectifs ; elle n'est ni «traditionnelle» ni «moderne» et surtout pas «judéo-chrétienne». Mais bien qu'elle se suffise à elle-même, elle a ses pratiques et ses différentes interprétations, sociale, ascétique, légaliste, que la tradition chrétienne accorde en une synthèse originale. La morale, qui est recherche du Bien, première condition de l'Être, donne à l'existence humaine et au lien social leur fondement indispensable, leur souffle, leur rythme, leur sens. Les perdre, ce serait, à terme, se condamner à la dissolution de toute vie commune, voire à la disparition de l'humanité. Rien de moins.
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Victor Hugo : La révolution romantique de la liberté
Philippe Raynaud
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 3 Octobre 2024
- 9782073082190
Aucun poète, aucun écrivain n'a autant contribué à faire la France. L'oeuvre de Victor Hugo exprime les espérances, les mutations et les divisions du siècle. Le talent éclatant de sa jeunesse coïncide avec un royalisme ardent mais finalement superficiel. C'est au moment de la «bataille d'Hernani» qu'il trouve définitivement sa voie en affirmant l'unité indissoluble du mouvement romantique et de la cause du progrès politique. Quand éclate la révolution de 1848, il est déjà la parfaite incarnation du grand écrivain national, auteur admiré de Notre-Dame de Paris, de Ruy Blas, des Voix intérieures... C'est aussi un notable littéraire, académicien et homme politique reconnu dont la proximité avec Louis-Philippe ne contredit pas les inclinations progressistes. C'est sous la II? République que sa philosophie politique acquiert ses traits définitifs : elle est libérale, démocratique, humanitaire et sociale. Après le coup d'État du 2 décembre 1851, le choix de l'exil donne à son engagement républicain une portée légendaire et une autorité morale sans égale. Ce sont les années de ses plus grands chefs-d'oeuvre, Les Contemplations, La Légende des siècles, Les Misérables surtout, «un livre-monde», écrit Philippe Raynaud, où se mêlent les idées et les passions qui travaillent l'esprit national : la religion, la question sociale, les rapports tumultueux entre la révolution et la démocratie. Revenu en France, Victor Hugo sera la conscience critique de la III? République, qui le reconnaîtra comme le grand poète de la France, jusqu'à l'apothéose de ses funérailles nationales.
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La cité des druides : Bâtisseurs de l'ancienne Gaule
Jean-Louis Brunaux
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 4 Avril 2024
- 9782070141036
Ils étaient les Socrate et les Aristote de l'ancienne Gaule, savants, théologiens, guides politiques mais aussi penseurs de l'action, qui oeuvraient dans tous les domaines : l'astronomie, les mathématiques, l'éducation, la religion, les arts et surtout la politique. Les druides n'aspiraient pas à exercer le pouvoir, qu'ils n'ont cessé cependant d'éclairer de leur science : c'est sous leur égide que les peuples de la Gaule apprennent à se gouverner en se dotant d'assemblées qui régissent les affaires de chaque cité, et d'un conseil «national» annuel qui arbitre les conflits politiques et les disputes territoriales. Mal connus, méconnus, absents de notre canon historique, les druides sont pourtant nos ancêtres. Pour les retrouver, cet ouvrage fait appel aux rares écrits qui les révèlent, aux philosophes qui les ont croisés, aux traces que les archéologues continuent d'exhumer, aux oeuvres d'art, monnaie, outils, pharmacopée... Au fil des pages se dessine ainsi, par touches successives, le portrait inédit d'une «nation» en formation qui projette déjà, de loin, certains caractères originaux d'une France à venir.
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Le règne de l'homme : genèse et échec du projet moderne
Rémi Brague
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 26 Février 2015
- 9782070775880
C'est à l'époque moderne que l'homme en est arrivé à se dire le créateur de sa propre humanité. Autrefois, il se croyait l'oeuvre de la nature ou l'enfant de Dieu. Désormais, il entend conquérir l'une et s'affranchir de l'autre. Il veut rompre avec le passé, se donner souverainement sa loi, définir ce qui doit être, dominer. Telle est l'ambition vertigineuse que raconte cet ouvrage. Descartes rêvait d'un homme maître et possesseur de la nature; deux siècles plus tard, Nietzsche allait décréter que l'homme doit être dépassé, n'étant plus à la hauteur des attentes que lui-même avait définies. Rémi Brague interroge les origines de ce projet et retrouve les traits qui vont progressivement dessiner la nouvelle humanité dont nous sommes les héritiers. Pour reconstituer la longue trajectoire de l'homme moderne, ce livre convoque aussi bien la philosophie que la littérature; il y découvre les espoirs et l'enthousiasme qui portent ses débuts, mais aussi, à l'épreuve de cette expérience impossible, l'angoisse et les désillusions qui en marquent l'échec. Le Règne de l'homme clôt une longue enquête sur la manière dont l'homme, de l'Antiquité à nos jours, a pensé successivement son rapport d'abord au monde, ensuite à Dieu et, pour finir, à soi-même.
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L'islam suscite des controverses sans fin et prête à bien des confusions. Mais qu'est-ce que l'islam ? Une manière d'être face à Dieu ? Une religion avec ses dogmes et ses normes ? Une civilisation ? Des personnes et des peuples ? Au fond de cette réalité plurielle se pose encore la question des fins : que veut obtenir l'islam et par quels moyens, violents ou pacifi ques, cherche-t-il à y parvenir ? Rémi Brague retrouve ces questions fondamentales pour explorer la vision islamique de Dieu et du monde. Il interroge l'usage de la raison, le rapport à la loi, la subordination intégrale qu'elle requiert, l'attitude envers l'autre, la légitimation et l'emploi effectif de la force. Cet ouvrage redessine à frais nouveaux le tableau de la civilisation islamique et ses apports à la culture européenne. Mais il réfute, en scrutant faits et textes, les constructions légendaires qui y voient la source vive de toutes les avancées, Renaissance et Lumières, dont se flatte l'Occident. L'islam, écrit l'auteur, n'est pas une religion au sens où nous l'entendons. C'est avant tout une loi qui conçoit la croyance comme une évidence innée qu'on ne saurait refuser sans mauvaise foi. Un monde où le non-croyant n'a pas sa place. Par où il se distingue radicalement des religions bibliques.
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Jeanne d'Arc : héroïne diffamée et maryre
Claude Gauvard
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 10 Février 2022
- 9782070178551
Elle a fait la France de son vivant et plus encore pendant les siècles qui suivirent son martyre. Son irruption dans la guerre de Cent Ans change le cours de l'Histoire. Guidée par des voix qui lui intiment de bouter les Anglais hors du royaume, Jeanne devient la Pucelle, chef de guerre et héros politique. Elle communique sa hardiesse à ses compagnons d'armes et à Charles VII, qu'elle fait sacrer à Reims.Mais sa renommée, jusqu'au-delà des frontières, ne se résume pas à sa vaillance. Elle est également édifiée par tous ceux qu'effraie la figure d'une femme prophétesse et guerrière : Jeanne d'Arc terrorise les Anglais et sans doute ses juges. Ils font d'elle une «putain ribaude» et une sorcière, la capturent, l'emprisonnent, la soumettent à un procès inique qui la condamne au feu.C'est la construction d'un personnage maléfique que ce livre donne à lire, en interrogeant les sources à frais nouveaux. Le procès de condamnation, véritable tribunal d'inquisition, fabrique des chefs d'accusation pour déshonorer la Pucelle : son alliance avec le diable, ses échanges avec les démons, le signe mystérieux qu'elle aurait présenté à Charles VII pour le persuader d'asseoir son pouvoir légitime...Pourtant, son courage et son supplice n'ont pas suffi à lui attirer la reconnaissance du roi. Pour lui, Jeanne d'Arc a en partie échoué dans ses prophéties comme dans la guerre.Reste le peuple, dont on explore ici les croyances et les peurs ; car c'est le peuple qui restitue finalement à Jeanne d'Arc son honneur, avant que la légende ne s'en empare.
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À l'ombre de Maurice Barrès
Antoine Compagnon, Collectif
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 2 Novembre 2023
- 9782073034120
Le centenaire de la mort de Marcel Proust - «notre jeune homme», disait Maurice Barrès - a été célébré avec majesté en 2022. Et celui de Barrès, disparu en décembre 1923 ? Le «prince de la jeunesse» à la fin des années 1880, devenu durant la Grande Guerre le «rossignol du carnage», comme l'appelait Romain Rolland, ne s'est pas remis de son engagement antidreyfusard et nationaliste, de son appartenance à la Ligue de la patrie française en 1899 et de sa présidence de la Ligue des patriotes en 1914. Comment le jeune individualiste insolent et vaguement anarchiste, zélateur du Culte du Moi, est-il devenu le chantre de «La Terre et les Morts» et le propagandiste de la tradition française ? «Barrès s'éloigne», observait Montherlant dès 1925. Plus tard, Zeev Sternhell le rendra responsable de l'invention du fascisme, sentence excessive mais raison suffisante de ne pas l'oublier. Et le styliste n'aura cessé d'exercer une influence certaine sur les écrivains de l'entre-deux-guerres, Malraux, Drieu la Rochelle, Mauriac, Montherlant, et surtout Aragon, qui n'a jamais renié sa dette. L'Ennemi des lois, Les Déracinés, La Colline inspirée, avec lesquels grandirent plusieurs générations d'adolescents, sont peu disponibles en librairie aujourd'hui. Mais les historiens de l'art n'ignorent pas cet homme de lettres exceptionnel qui a tant parcouru l'Italie et l'Espagne et fait connaître leurs trésors. Un siècle après sa mort, la place de Barrès dans la littérature française ne peut pas être ignorée. Les auteurs : Antoine Compagnon, Jessica Desclaux, Grégoire Kauffmann, Alexandre de Vitry, Michel Winock, ainsi qu'Albert Thibaudet.
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Charles de Gaulle ; un rebelle habité par l'histoire
Michel Winock
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 26 Septembre 2019
- 9782072693496
Il a refait la France par deux fois. En 1940, à la suite d'un désastre militaire qui laisse un pays exsangue, déchiré, déboussolé. C'est l'heure du rebelle qui refuse la défaite. Il est presque seul, armé d'une volonté inflexible et de la certitude que la Résistance reste l'unique horizon et la condition même d'un retour de la nation à elle-même. Il n'en doutera jamais. La France libre est d'abord une affaire de résolution, politique et morale, qu'il saura incarner comme personne.
Il refait la France encore en 1958, dans la bourrasque d'une guerre d'Algérie interminable dont on n'arrive plus à concevoir l'issue. C'est maintenant l'heure du restaurateur. Sur les décombres d'un régime décomposé, il crée, fort d'un large soutien politique, une nouvelle république.
Michel Winock revisite ces deux moments où la France se trouve sommée de se réinventer.
Il mesure le rôle que peuvent exercer les individus dans les infléchissements de l'histoire. Il interroge également le portrait d'un homme qui conjugue sans fard un audacieux esprit de réforme avec une notion aigue de la continuité historique de la nation. Il lui est arrivé de prendre quelque licence avec la légalité, mais sans relâcher son attachement à la démocratie, seul fondement légitime d'un pouvoir enraciné dans la volonté populaire.
Comme d'autres grands hommes, le portrait de Charles de Gaulle paraît aujourd'hui irréductible à nos assimilations partisanes. Un demi-siècle après sa mort, il a fini par incarner ce qui nous unit encore.
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Clémenceau : dans le chaudron des passions républicaines
Jean-François Chanet
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite - Des Hommes Qui Ont Fait La France
- 7 Octobre 2021
- 9782070179077
Son nom continue à résonner dans nos mémoires et à orner les murs de nos villes. C'est qu'il a incarné la France aux heures dramatiques de la Grande Guerre. Mais il y a plus. Si Clemenceau figure dans la galerie des «hommes ont fait la France», c'est qu'il s'est trouvé au carrefour de tous les grands événements de son temps:la débâcle de 1870, la Commune, le moment Boulanger, l'affaire Dreyfus, la marche vers la guerre, puis la victoire et ses lendemains désenchantés. Ce médecin de Montmartre devenu journaliste incisif, ce redoutable orateur mué en homme d'État, ce duelliste impénitent, ce séducteur insatiable, cet esprit universel qui aura tant vécu réussit à se trouver toujours au coeur de la vie nationale. Un Tigre aux mille vies.Ce livre le suit dans sa longue quête du pouvoir et d'un idéal républicain. Il en restitue les tribulations et les métamorphoses. Ce qui rend sans pareil ce destin, c'est une aptitude à tirer de ses contradictions-mêmes une force qui ne cessera de le servir. Ce Vendéen tient la Révolution pour un «bloc» sans en épouser les excès. La République pour lui, c'est d'abord liberté et la justice, mais aussi l'ordre et, si besoin, l'impitoyable répression du désordre. Cet ancien rebelle, ce dreyfusard intransigeant réussit à soumettre les militaires au pouvoir civil et à réconcilier la France de Jeanne d'Arc avec celle de Valmy. Lui qui a personnifié la Revanche amènera néanmoins la France à composer avec les contraintes de la paix. Clemenceau, c'est unique, sait parler à tous les Français.
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Le sang des princes : les ambiguités de la légitimité monarchique
Arlette Jouanna
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 6 Octobre 2022
- 9782072745164
Ils furent «les seigneurs du sang de France», «princes des fleurs de lys», seuls à pouvoir succéder au trône et à garantir la continuité dynastique de la royauté. Un sang doué d'une excellence particulière qui leur conférait un prestige propre. Mais il arrive que cette qualité suréminente entre en concurrence avec l'autorité du souverain, seul auteur de la loi et juge des hiérarchies temporelles. L'histoire de la monarchie est rythmée par des confl its nés de cette tension originelle entre deux systèmes de légitimité que le pouvoir royal n'a jamais vraiment réussi à apprivoiser.La proximité des princes avec le roi en fait des rivaux potentiels, enhardit des «malcontents» qui oeuvrent pour un changement politique jusqu'à assumer leur devoir de révolte. D'où le dilemme que rencontrent tous les monarques : comment désarmer la dangerosité des princes sans diminuer l'ascendant de leur sang ? Ce livre explore l'histoire longue de cette ambiguïté, du Moyen Âge à la Révolution française, sur fond de conflits politiques, de querelles idéologiques, de frondes et de guerres civiles. Il met au jour les aménagements successifs entre un souverain absolu d'institution divine et des princes du sang qui se croient appelés à discerner l'ordre juste, avertir le monarque de ses manquements et le rappeler à la raison. On croise, chemin faisant, des personnalités singulières et des destins hors du commun, princes intrépides, princes philosophes, insoumis, séditieux, jusqu'au prince régicide qui votera la mort du roi.
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Napoléon ; la fin et le commencement
Philippe Forest
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 12 Novembre 2020
- 9782072849107
Napoléon comparait sa vie à un roman. Il en fut le héros et l'auteur. Seul ce roman nous reste. Depuis deux siècles, il continue à s'écrire sans lui. Et avec lui se perpétue ce « songe immense mais rapide comme la nuit désordonnée qui l'avait enfanté » dont parlent les Mémoires d'OutreTombe. Chateaubriand dit de Napoléon : « Il n'a pas fait la France, la France l'a fait. » Mais peutêtre la France, au fond, Napoléon l'a-t-il faite par sa défaite autant que par ses victoires. Car, outre des institutions et des lois qui existent toujours, le vide qu'il laisse a duré plus longtemps que le monument qu'il avait édifié et dont ne nous demeurent que des vestiges et des symboles. Le soleil qui s'était levé à Austerlitz, écrit Hugo, se couche sur Waterloo. Avec le romancier des Misérables, les plus grands écrivains du passé sont venus visiter la légende obscure et éclatante sous la forme de laquelle, pour notre présent, cette histoire reste encore vivante. Philippe Forest interroge l'aventure de cet homme, et de la France qu'il a faite, au miroir littéraire de l'épopée dont il nous a légué l'impérissable souvenir.
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La guerre civile ; histoire philosophie politique
Guillaume Barrera
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 11 Février 2021
- 9782070148165
Les hommes se sont toujours fait la guerre. Et des armées de penseurs n'ont cessé d'y réfléchir. Or même les plus grands d'entre eux n'ont à peu près rien à dire sur la guerre civile. Ce sont les philosophes surtout qu'elle a hantés, parce qu'elle déchire la vie commune jusqu'à mettre le corps politique en péril de mort. De Platon à Marx, de Cicéron à Machiavel, de Hobbes à Tocqueville, tous ont tenté de comprendre une guerre que chacun a connue.La guerre civile, dont les définitions abondent au point de la rendre insaisissable, se résume le mieux dans sa proposition originelle:c'est la guerre que se font les citoyens. Les classiques de la Grèce et de Rome nous ont appris qu'elle se nourrit de l'inégalité et des dissemblances extrêmes. Mais une rupture se produit depuis le début de l'ère chrétienne, où s'impose l'évidence de l'universel, où les promesses d'un autre monde opposent les hommes. Désormais, la guerre civile prend une autre dimension. Ce livre explore les ondes continues de cet événement.Il cherche dans la guerre civile anglaise la violente matrice du libéralisme. Avec Tocqueville, il croit trouver dans l'égalité la réponse que propose la démocratie pour remédier aux discordes. Il découvre avec Marx, contrepied absolu, une apologie de la seule «guerre juste», celle des travailleurs contre l'exploitation. Il revisite ces deux tragédies nationales, la guerre de Sécession, la guerre d'Espagne. Et il interroge «la guerre civile mondiale» dans laquelle, selon certains, nous serions entrés depuis un siècle. Autant dire que les tribulations de l'universel nous poursuivent toujours.
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Jules Ferry ; la liberté et la tradition
Mona Ozouf
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 10 Avril 2014
- 9782070145317
Il fut l'homme le plus haï de la vie politique française. Mais son oeuvre, comme législateur et comme penseur de la République, continue à tisser nos vies.
Son idée de la France procède d'un constat douloureux : l'impossibilité de la République, depuis la Révolution française, à s'enraciner dans un pays perpétuellement divisé et à vaincre l'épreuve de la durée. Il faut donner aux Français une vision pacifiée de leur passé pour leur dessiner un avenir commun. Tâche immense. Grâce à l'École et au suffrage local, la politique doit pouvoir irriguer le plus chétif des villages ; avec l'aventure coloniale, la République comme civilisation doit pouvoir rayonner sur le vaste monde. C'est ce qui s'appelle refaire la France.
La singularité de Jules Ferry? C'est d'incarner tout à la fois l'autorité de l'État et l'autonomie de l'individu, l'accomplissement de la promesse républicaine et la critique du maximalisme républicain. Il veut faire vivre conjointement la nation comme héritage et la nation comme volonté - la tradition et la liberté.
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Les dernières années du XIXe siècle voient triompher la République. Une ère nouvelle commence. À Paris, les expositions universelles de 1889 et de 1900 donnent la mesure du progrès technique et industriel du pays. Mais la victoire des républicains et l'apothéose d'une nouvelle civilisation, urbaine, technique, matérialiste font naître un sentiment profond de décadence. Le mot court comme une traînée de poudre, répété par les intellectuels et repris dans les discours des premiers chantres du nationalisme. Hugo est mort. Barrès est né.
Écrivains, publicistes, journalistes rivalisent de pessimisme sur les temps modernes appauvris par la déchristianisation et hantés par la menace révolutionnaire en ces années de misère sociale. On dénonce les progrès de la société démocratique, que le naturalisme dans les romans a dépeinte dans toute son abjection. Resurgit alors le goût pour le morbide, les sciences occultes, l'érotisme faisandé, le satanisme... Voici venu l'époque des imprécateurs qui haïssent le siècle et annoncent la fin des temps. Décadence! Ce mot-là est associé en effet à la conviction séculaire, théologique, du grand coup de balai qui jettera le monde dans un abîme apocalyptique, d'où l'on espère voir sortir la régénérescence de l'humanité.
Dans cet ouvrage arborescent, Michel Winock explore les peurs, les angoisses, les découragements qui, sous le signe de la décadence, se révèlent également la source féconde d'un renouvellement littéraire et artistique, illustré par de grands auteurs, Barbey d'Aurevilly, Huysmans, Léon Bloy, Octave Mirbeau, Mallarmé, Georges Darien, Pierre Louÿs... La décadence représente aussi bien un état d'esprit et une disposition de l'âme qu'une esthétique.
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Penser la loi ; essai sur le législateur des temps modernes
Denis Baranger
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 25 Janvier 2018
- 9782070783403
Nos démocraties font des lois en abondance. Mais à force de légiférer, la raison d'être des lois a fini par nous échapper : souvent, elles répondent à nos attentes immédiates plutôt que de se mettre au service du bien commun. Pourquoi cette inadéquation des lois à l'esprit des lois? Il faut remonter aux grands penseurs de la politique moderne, Montesquieu ou Rousseau, pour le comprendre. Ils ont placé la loi au coeur de l'action politique : se gouverner soi-même c'est avant tout légiférer. Mais ils n'ont pas livré le mode d'emploi de cet acte fondamental. D'autres ont tenté, avec plus ou moins de succès, d'armer la loi d'un discours de la méthode.
Ce livre reconstitue l'histoire de cette ambition prométhéenne : penser le travail du législateur à la fois comme oeuvre de la raison et comme activité empirique. Il revisite la loi des temps anciens et sa métamorphose, à l'épreuve de notre modernité politique, en une multiplicité de législations : autrefois le Prince faisait loi, aujourd'hui chaque législation nouvelle s'incorpore dans tout un système.
Nous ne pouvons nier notre dette envers les fondateurs d'une science de la législation, écrit Denis Baranger. Il reste que notre usage de la loi doit autant sinon plus aux praticiens du droit - magistrats, avocats, jurisconsultes - qui sont les porteurs d'un savoir bâti au fil d'une expérience indéfiniment remise sur le métier.
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La laïcité ; histoire d'une singularité française
Philippe Raynaud
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 21 Février 2019
- 9782072689178
C'est un mot qui passe pour intraduisible et qui renvoie aux caractères distinctifs de notre histoire nationale. Les origines de la laïcité remontent aux guerres de Religion, où la puissance royale commence à s'émanciper de l'autorité de l'Église. C'est de cette crise originelle que part ce livre.
L'Édit de Nantes impliquait qu'on pouvait être bon Français sans être catholique. C'est cette brèche que Louis XIV va tenter de refermer avec la Révocation, alors que la monarchie absolue tire sa légitimité moins de ses fondements religieux que de sa rationalité administrative et de son pouvoir civilisateur. Mais c'est avec la Révolution que la France cesse d'être un royaume catholique, pour s'engager dans la voie qui mène à l'État laïque, dégagé de toute conception théologique.
Le conflit entre France catholique et France républicaine se poursuivra tout au long du XIX e siècle, avant que la III e République s'engage dans une laïcité militante que va couronner la loi de 1905. Il prendra d'autres formes avant de s'épuiser en 1984 avec la tentative avortée d'intégrer l'école privée catholique dans l'enseignement public.
Pourtant, depuis les années 1960, l'évolution des moeurs érodait progressivement le consensus moral qui unissait croyants et incroyants, pour aboutir aux controverses autour du « mariage pour tous ».
À ces dissensions s'est ajouté un nouveau défi, l'émergence d'une religion, l'islam, qui pose à la laïcité des problèmes inédits et introduit au sein même de l'opinion laïque des divisions profondes.
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La nation, la religion, l'avenir ; sur les traces d'Ernest Renan
François Hartog
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 30 Mars 2017
- 9782072699573
Savant indubitable, Ernest Renan (1823-1892) fut aussi un homme controversé. Après la publication de sa Vie de Jésus, l'ancien séminariste devint pour les catholiques « le grand blasphémateur ». Bien que rallié tardivement à la République, il allait être une des figures tutélaires que la IIIe République honora.
Trois questions guident le voyage qu'entreprend François Hartog sur les traces de Renan :
L'avenir, la religion, la nation. Évolutionniste convaincu, Renan croit fortement à l'avenir, mais quel sera le devenir de l'avenir ? Le christianisme a fait son temps, mais quelle sera la religion de l'avenir, puisqu'un avenir sans religion est inconcevable ? Forme politique de l'époque, la nation n'échappe pas non plus au devenir : quel sera l'avenir de la nation et celui de l'Europe ?
Car dans le monde alors dominé par l'Allemagne, les deux interrogations sont liées.
Ces trois questions sont-elles encore les nôtres ? Dans la distance qui nous sépare de Renan et en nous servant de son oeuvre comme d'un prisme, que peuvent-elles nous donner à voir de notre contemporain ? Jusqu'à il y a peu, l'avenir de Renan pouvait être encore le nôtre ;
La religion, jusqu'à il y a peu, semblait être derrière nous ; la nation semblait, elle aussi, une forme politique épuisée et en voie d'être dépassée. Et voici que tous ces thèmes reviennent et interrogent ce que nous avons cru savoir de notre situation.
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à l'épreuve du terrorisme ; les pouvoirs de l'Etat
François Saint-Bonnet
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 23 Février 2017
- 9782070182480
Les États modernes se sont souvent fait la guerre. Ils ont eu également à subir - et à combattre - le terrorisme, confessionnel, anarchiste, politique, nationaliste... Mais face au djihadisme, ils se trouvent confrontés à un nouvel ennemi, évanescent et mondialisé, qui ne reconnaît ni frontières ni lois : l'arsenal juridique, militaire, policier, constitué au fil des siècles pour régler la violence paraît inadapté à la guerre contre le terrorisme.
Pour prendre la mesure du défi islamiste et envisager les réponses possibles de l'État de droit, cet ouvrage remonte aux manifestations lointaines des violences déréglées au sein des sociétés occidentales - la «belle mort» des Anciens, les croisades, les conflits de Religion, surtout, où protestants et catholiques se sont massacrés au nom de Dieu. François Saint-Bonnet retrouve les voies par lesquelles les Modernes réussirent à «civiliser» la violence ; l'État issu des guerres civiles a créé le dispositif très élaboré qui aura régi nos sociétés jusqu'à nous : sécularisation des institutions, défense des droits, édification des frontières, sécurité des citoyens.
C'est cet édifice que le djihadisme entend ébranler, au moment même où nos sociétés, happées par la globalisation, tendent à abandonner des piliers traditionnels du cadre de vie national. Comment dès lors résister à l'épreuve du terrorisme sans renoncer à l'État de droit? Ce livre pointe, sans complaisance, les choix et les sacrifices auxquels nous expose cette guerre.
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Le prince absolu ; apogée et déclin de l'imaginaire monarchique
Arlette Jouanna
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 9 Octobre 2014
- 9782070147137
Qu'est-ce que le pouvoir dans la France de Richelieu et de Louis XIV ? Question redoutable, inépuisable, que repose ce livre. Arlette Jouanna interroge à frais nouveaux les caractères originaux de l'idéologie absolue comme système de légitimité construit au service d'un prince qui se veut investi par Dieu.
Au XVIIe siècle, après la terrible déchirure des guerres de Religion, la croyance en la sacralité du roi a fait de lui l'unique source du droit, ce qui tend à assimiler le légitime au légal. D'extraordinaire et dangereuse, la puissance absolue est devenue ordinaire et bénéfique ; l'art de gouverner y gagne une autonomie temporelle inédite et entame le lent processus de l'impersonnalisation de l'État.
Les résistances à cette révolution politique, qui marie droit divin et raison d'État, échoueront à s'imposer pendant la Fronde. Louis XIV saura incarner magnifiquement la majesté de l'État absolu ; mais sa force même d'incarnation finit par rendre opaque le lien entre pouvoir et justice. De là à le tenir pour un despote... Son règne marque à la fois l'apogée et le début du déclin de l'imaginaire sacral de la monarchie.
Le Prince absolu fait suite au Pouvoir absolu : Naissance de l'imaginaire politique de la royauté (2013). L'originalité de cette oeuvre est de mettre en miroir les fondements théoriques de la "religion royale" avec l'histoire en train de se faire, qui ne cesse de les modeler. Par où elle renouvelle et enrichit notre intelligence de l'histoire politique de l'Ancien Régime.
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Le pouvoir absolu ; naissance de l'imaginaire politique de la royauté
Arlette Jouanna
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 21 Mars 2013
- 9782070120475
Le pouvoir absolu épouse la longue histoire de la monarchie. On l'imagine souvent inscrit dans une logique immuable, jusqu'au procès d'indignité que vont lui intenter les Lumières. C'est cette double image de la continuité du système absolu et de son caractère fatalement subversif de toute justice que cet ouvrage met à mal. Absolu, écrit Arlette Jouanna, signifie la transgression légale des lois au nom d'une légitimité supérieure ; et cette idée du pouvoir, loin d'être immuable, n'a cessé de s'infléchir à l'épreuve des bouleversements qui agitent l'histoire politique de la royauté.
Avant les guerres de Religion, on l'ignore trop, le monarque ne pouvait déroger aux lois qu'au titre de l'exception et de l'urgence. Et, même délié des lois, il restait lié par la Raison, cet ordre juste que Dieu faisait régner dans le monde. Mais la déchirure religieuse, en désagrégeant la cohésion sacrale du corps politique, a fait perdre le sens de la correspondance - jusque-là si évidente - entre la cité céleste et la cité terrestre : seul le roi en personne pouvait désormais incarner l'unité des communautés désunies.
L'originalité radicale de la voie française aura été cette construction, à la fois intellectuelle et institutionnelle, d'un espace politique extérieur et supérieur aux passions humaines.
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Un pouvoir invisible ; les mafias et la société démocratique, XIXe-XXIe siècle
Jacques de Saint Victor
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 18 Octobre 2012
- 9782070123223
La mafia naît sur les décombres du 'régime féodal' mais c'est avec l'avènement de la démocratie et du capitalisme qu'elle connaîtra son essor. Elle s'enracine très tôt à Naples, en Sicile, en Calabre et doit sa prospérité à des 'pactes scélérats' passés avec une fraction de l'élite politique et sociale ? tel un pouvoir invisible qui va insidieusement corroder l'ordre social.
Ce livre reconstitue dans la durée l'histoire de ces sociétés secrètes et de leur expansion à travers le continent européen. Il visite leur berceau et en retrouve les premiers acteurs, aristocrates véreux, notables sans scrupules, fermiers parvenus, tueurs à la botte... Il interroge les accointances invisibles de ces 'sectes criminelles' avec la démocratie naissante et les suit dans leur conquête de l'Amérique. Il révèle aussi l'échec du fascisme à éradiquer une plaie mafieuse qui a su se jouer de son pouvoir totalitaire. Avec la guerre froide, on découvre la mutation affairiste des réseaux mafieux et la complexité de leurs méthodes pour parasiter l'économie libérale. C'est l'époque de l'explosion du trafic de drogue, de l'essor des paradis fiscaux, des compromissions de la banque vaticane et des scandales immobiliers, où se côtoient boss criminels, hommes politiques, industriels et financiers. Avec la chute du Mur, de nouvelles nébuleuses vont se faire jour en Europe, qui utiliseront ce 'modèle' pour conquérir d'autres territoires.
Le phénomène mafieux n'est pas consubstantiel à la démocratie, écrit Jacques de Saint Victor, et pas davantage au capitalisme ; mais il est le mieux à même de tirer profit des insuffisances de l'une et de l'autre.
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Le chevalier de l'absolu : Jacques Maritain entre mystique et politique
Thieulloy G D.
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 17 Mars 2005
- 9782070735334
Le nom et l'oeuvre de Jacques Maritain (1882-1973) sont aujourd'hui presque oubliés. Ils ont pourtant longtemps marqué, au siècle dernier, la vie intellectuelle en France, mais aussi en Angleterre et en Italie. Guillaume de Thieulloy retrace l'itinéraire de ce penseur inclassable, philosophe et théologien, confident du pape et ami de Jean Cocteau, compagnon de route de l'Action française et adversaire résolu de l'antisémitisme. Voici restituées la rencontre du jeune Maritain avec Raïssa ; leur découverte éblouie de la foi catholique sous le parrainage de Léon Bloy ; l'ambiance enchantée de la petite société formée autour du couple à Meudon et les conversions qu'elle suscite. Voici encore Maritain aux prises avec Maurras dans une relation tumultueuse et leur rupture lors de la condamnation papale ; puis en adversaire inflexible du franquisme ; et enfin, la guerre venue, exilé dans une Amérique où la liberté paraît émancipée des chaînes du pouvoir politique. Guillaume de Thieulloy analyse l'évolution d'une pensée au carrefour de la tradition et de la modernité, de la mystique et de la politique. Ainsi se dessine le portrait moral, cohérent mais tout en contrastes, d'un philosophe politique ennemi de tout pouvoir politique, d'un théoricien de l'ordre séculier professant la primauté du spirituel, de cette figure hier si éminente et aujourd'hui si lointaine que Julien Green dénomma un jour «le chevalier de l'absolu».
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Richelieu et l'écriture du pouvoir ; autour de la journée des Dupes
Christian Jouhaud
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 22 Janvier 2015
- 9782070735259
On a beaucoup écrit sur la journée des Dupes, souvent la même chose : un jour Richelieu est congédié, le lendemain il triomphe, élimine ses ennemis et poursuit son éclatante carrière au coeur des rouages du pouvoir monarchique. Mais cet épisode ne se réduit pas à la narration qui prétend le restituer. Il s'insère dans une suite d'événements, qui le produit et lui donne sens.
Christian Jouhaud reconstitue cette crise politique dans sa longue durée. Il en retrouve les protagonistes célèbres ou moins connus, scrute les décors et les lieux, met au jour les enjeux visibles, les passions dissimulées, les non-dits et les arrière-pensées. Défi lent ainsi sous un éclairage parfois surprenant les figures attendues de Louis XIII, roi de cérémonie et de violence, de la reine mère, d'un Richelieu tacticien de sa propre histoire autant que de la puissance de l'État ; mais encore les vaincus de cette crise, un Marillac, un Bassompierre, qui en portent témoignage du fond de leur défaite.
L'histoire du pouvoir politique n'a de meilleure voie d'accès que de disséquer l'Événement, comme dans une autopsie, pour en explorer les ramifications et les replis. Mais cette histoire n'est intelligible que dans les traces écrites qui disent les actions du pouvoir et dans le travail d'écriture conçu par le pouvoir pour s'inscrire dans le temps.
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De la religion en Amérique ; essai d'histoire politique
Denis Lacorne
- GALLIMARD
- L'esprit De La Cite
- 26 Octobre 2007
- 9782070735266
En Amérique, tout semble imprégné de valeurs et de références religieuses : la politique, la morale, l'enseignement et jusqu'à la vie intime. Comme si l'esprit des premiers puritains continuait à régenter les lois et les moeurs de cette vieille démocratie. C'est ce rapport entre religion et politique, constitutif de l'identité nationale américaine depuis trois siècles, qu'explore le présent ouvrage.
Il analyse la foi des pèlerins, la montée en puissance des sectes évangéliques, la « guerre des Bibles » entre catholiques et protestants au XIXe siècle, l'invocation du Credo anglo-protestant contre l'afflux des nouveaux immigrés, l'annonce de la « mort de Dieu » dans les années 1930, ou l'usage plus récent du fondamentalisme religieux à des fins électorales... Au fil des chapitres, il met en évidence deux conceptions rivales de la nation : l'une, séculière, qui puise ses racines dans l'héritage des Lumières ; l'autre baignée dans la culture des puritains et ses avatars. Dès l'origine, les Fondateurs ont érigé un « mur de séparation » entre l'Église et l'État - qui sera parfois ébranlé et toujours reconstruit.
Mais cet essai ne se limite pas au seul discours de l'Amérique sur elle-même. Il ne cesse de solliciter, de Voltaire à Sartre, le regard tantôt avisé et plus souvent biaisé des Français, séduits par l'exotisme d'une Amérique si étrangère à leur tradition nationale et à leurs habitudes de pensée.