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Gallimard
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«Quel est le secret de ce livre ? Ce qui, en lui, nous a tout d'abord attirés, c'est la figure du héros, le capitaine Storr, cet ours de mer, ce mélancolique géant rabelaisien qui jouit au maximum de sa vie de marin, de son prodigieux appétit, de ses voyages, de ses affaires et de ses aventures, jusqu'au jour où - Rabelais n'y avait pas pensé - il se marie à une petite Française dont il est - dont surtout il sera - passionnément, exclusivement, incurablement amoureux et cela à mesure même qu'il découvre l'indifférence, la résistance, l'imperméabilité de sa femme à l'égard de cet amour tempétueux qui, loin de se résigner et de renoncer à sa chimère, ou encore de s'adapter tant bien que mal aux dimensions limitées d'une petite âme futile, semble au contraire croître encore, se nourrissant de tous les obstacles qu'il rencontre et suscite. Ni les ententes momentanées ou la domination passagère, ni les ruses pas plus que les tromperies, les bassesses de sa femme, ne parviennent à éteindre, affaiblir ou seulement altérer cet amour qui survivra à la rupture du couple et même à la mort de la bien-aimée. (...) Un tel amour est-il possible ? Qu'importe ! Nous en avons aimé, nous en aimons encore l'ardeur et aussi l'aspect charnel et spirituel, démoniaque et angélique, tendre et furieux tout ensemble.» Albert Gyergyai.
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«Plus tard je devais penser à l'Amérique comme à une immense Cité de la Nuit étalant sa kermesse criarde de Times Square à Hollywood Boulevard - appel de juke-boxes, gémissements du rock-n-roll : l'Amérique nocturne dont les villes-noires se fondent dans la forme inévitable de la solitude.Souvenir de Pershing Square et de ses palmiers apathiques. Central Park et ses ombres frénétiques. Cinémas aux heures moroses du matin. Rues éventrées de Chicago...»
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«Sinfonia Eroica, composta per festeggiare il souvvenire di un grand'Uomo, e dedicata a Sua Alteza Serenissima il Principe di Lobkowitz, da Luigi Van Beethoven, op. 53, N° 111 delle Sinfonie...Et ce fut le claquement de porte qui le fit sursauter, brisant l'orgueil puéril qu'il éprouvait à comprendre ce texte. Les franges du rideau balayèrent sa tête, puis revinrent à leur place en tournant plusieurs pages du livre.»
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Le Club des Métiers bizarres
Gilbert Keith Chesterton
- Gallimard
- L'etrangere
- 22 Mars 1996
- 9782070744039
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«Un roman épistolaire réclame une motivation : qu'est-ce qui oblige les gens à correspondre ? L'explication habituelle, c'est l'amour et la séparation. Je l'adoptai dans un de ses aspects particuliers : les lettres sont écrites par un homme amoureux d'une femme qui n'a pas de temps à lui consacrer. D'où la nécessité d'un nouveau détail : l'essentiel du livre ne concernant pas la passion, j'eus recours à l'interdiction de parler d'amour. Il en résulta ce que j'exprimai dans le sous-titre : Lettres qui ne parlent pas d'amour.»
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Livre surprenant, livre singulier : le premier en date qu'ait composé Cesare Pavese et qui fut trouvé parmi ses papiers au lendemain de sa mort. On y suit, par récits alternés, les destins de Masino, jeune journaliste à la recherche de lui-même, et de Masin, ancien mécano chez Fiat, qui s'exile dans les Langhe chères à Pavese, pour en revenir mué en mari bientôt homicide. Pourquoi ces vies parallèles, sorte de petits voyages au bout de la nuit, scandés par des poèmes ? C'est la première référence, chez l'écrivain, à une inspiration double - le citadin des «Collines», le paysan des Langhe -, qui, depuis le poème des Mers du Sud jusqu'au récit de La lune et les feux, écartèlera continuellement Pavese. Et, à travers Masino comme à travers Masin, c'est un Pavese qui s'avoue et se révèle, dans sa faiblesse et sa candeur, mais aussi s'affirme dans un humour du plus beau noir.