Olympe de Gouges fait revivre dans ses comédies de nombreux personnages du XVIIIe siècle (Voltaire, Montesquieu, Rousseau, les soeurs Ferning, la mort de Mirabeau, l'entrée de Dumouriez à Bruxelles), des problèmes cruciaux comme ceux des «voeux forcés» et les nouveaux droits civiques des femmes. Révoltée contre toute forme de discrimination, d'esclavage, elle rêve d'une authentique révolution sociale. Son théâtre politique témoigne de sa vitalité et ses préfaces apparaissent comme de brillants plaidoyers.
On imagine trop souvent que les caractères " naturels " (le sexe, la race, par exemple) " tombent sous le sens ", sont des évidences inquestionnables.
Tout au plus admet-on que les sociétés manipulent un peu tout cela, qu'il en résulte des différences, bonnes ou mauvaises, c'est selon. pourtant, ne serait-ce pas déjà une manipulation que de prétendre certains caractères " naturels " ? le " naturel " ne serait-il pas une interprétation, bref un " artifice ", ancré dans de très particulières relations sociales oú certains sont assignés à l'état d'objet ?
Cet ouvrage associe la description d'une réalité matérielle quotidienne dans ses formes les plus banales (conversations de bistrot, scènes de rue, faits divers) et l'analyse précise des systèmes idéologiques qui prétendent expliquer cette réalité.
L'auteure, en observant la réalité et la guerre au Proche-Orient dans leur expression romanesque, nous montre comment hommes et femmes regardent une même guerre, font l'expérience de ses ravages, nourrissent des espoirs d'avenir.
Dans bon nombre de pièces de Benjamin Galemiri que j'ai pu lire, coexistent la diatribe et le blasphème avec la lamentation mélancolique et une ironique imploration du pardon». La langue espagnole le permet : l'espagnol ne se parle pas, il sert à gifler avec des mots. Idiome parfait pour insulter et déclarer des guerres, dixit Tirso de Molina.
Et toutes les femmes en choeur devraient déposer des fleurs sur la tombe d'Aphra Behn (.) car c'est elle qui obtint, pour elles toutes, le droit d'exprimer leurs idées. Virginia Woolf, Une chambre à soi. Ce n'est ni dans la thématique, ni dans les grandes lignes de l'intrigue du Petit Maître, écrit Delphine Vallon dans sa préface, qu'il faut chercher l'originalité d'Aphra Behn. C'est dans le traitement des personnages types de la Restauration que réside celle-ci, et plus particulièrement dans son traitement du roué.
« Elles voulaient, comme Antigone, non pas briser les lois mais découvrir la loi. » « Tentatives d'ordre expérimental destinées à découvrir les lois non écrites ; c"est-à-dire les lois intimes qui devraient gouverner certains instincts, certaines passions, certains désirs mentaux et physiques. Que de telles lois existent, qu'elles sont observées par les gens civilisés, on l"admet en général. Mais on commence à accepter l'idée qu'elles ne sont pas imposées par Dieu. » écrit Virginia Woolf dans « Trois Guinées ».
À l'heure où devient possible l'inscription politique de la « Société des Marginales » espérée par Virginia Woolf, interroger son parcours de « fille d'homme cultivé », de femme entre deux feux qui écrit en pensant, et qui, désespérée, prend acte de la nécessité de se noyer, semble un remerciement tout aussi nécessaire.
Virginia a pensé, mieux que nombre de théoriciennes « féministes ».
Ses analyses théoriques restent inégalées.
L'écriture était pour elle, à l'époque, la seule voie de résistance, la seule voie d'avenir, de sujette à sujet.
Car la difficulté d'une « loi d'avenir », proclamée par Claire Demar, est celle d'une position délivrée des assignations identitaires.
Telle fut la quête de Virginia, en des temps non encore révolus.
Pour tricoter ces noeuds, Françoise Duroux a réuni quelques spécialistes des noeuds et de l'écriture : Jacques Aubert, Dominique-Lucie Brard, Irène Foyentin, Sola Rabinovitch, Lucia Raphaël, Nadia Setti et Anne-Marie Smith Di Biasio.
Le 17 août 1861, Julie-Victoire Daubié devenait la première bachelière de France. A trente-sept ans, elle réalisait ainsi elle-même son voeu d'égalité entre hommes et femmes dans l'enseignement et le travail.
La Femme pauvre au XIXe siècle, paru en 1866 et 1869, exprime de façon novatrice sa préoccupation majeure : la condition économique, morale et politique de la femme. De ce fait, cet ouvrage, un des premiers du genre écrits par une femme, est avant tout le fruit d'une formidable enquête et il offre une mine de renseignements aux historiens d'aujourd'hui. Mais surtout, et c'est nouveau, il propose de nombreuses solutions - inédites, cherchées dans le passé ou à l'étranger- pour améliorer la vie des femmes et les sortir de la misère.
Selon Michelle Perrot, Julie-Victoire Daubié est une vraie pionnière de la science du malheur des femmes : " Elle est la première à faire des femmes un objet d'investigation et à montrer la spécificité de la pauvreté féminine. " Tout cela dans un style percutant et passionné qui donne à ce livre toute sa vie.
Cette seconde édition de La Femme pauvre au XIXe siècle est présentée par Agnès Thiercé ; cet ouvrage, depuis longtemps épuisé et inaccessible au public, permettra de redonner à Julie-Victoire Daubié sa place dans l'Histoire.
Recueil de poèmes présentés par Milagros Palma et traduits de l'espagnol (Panamá) par Alain Degert.
Comédie en trois actes.
Comédie inédite.
Tunis, Salammbô, Carthage, la Médina, le club taher Haddad. Mouvement des femmes, réunions, naissance de la revue Nissa. Rencontres et querelles, amitiés/inimitiés, difficultés du quotidien, solitude, relations mères/filles... Une jeune femme libanaise raconte avec tendresse les images, les blessures, qu'elle rapporte d'une année passée en Tunisie. Femmes s'écorchant les mains aux murs qui les encerclent, femmes chantant dans la nuit de leur temps, femmes vivant différemment, difficilement, pour que d'autres voient la lumière.
Pendant cet ultime voyage qui devait être un tour de France comme le faisait alors les « compagnons », Flora Tristan avait rencontré à Lyon une blanchisseuse, Eléonore Blanc, qu'elle considéra comme sa fille adoptive. Durant la semaine qui précéda la mort de Flora, Eléonore fut à son chevet et recueillit les notes que Flora avait consacré à ce voyage et dont elle avait l'intention de tirer un livre.
"Noli me tangere" c'est, dans l'vangile selon Saint Jean, ce que SJsus ressuscit a rpondu Marie-Madeleine le dimanche deS Pques dans le Jardin du Golgotha. Quand, n'en croyant pas ses Syeux, elle l'entend et le voit, elle veut aussitt le toucher pour Ss'assurer qu'il est bien en vie. Mais Jsus le lui interdit fermement Spar cette parabole qui fait l'objet d'interprtations nuances : ne Sme touche pas , cesse de me toucher , ne me retiens pas ,S tu dois accepter la sparation ou encore ne me touche pas Scomme ...
Ce recueil de cinq nouvelles raconte la vie de femmes du Nicaragua. Des femmes qui se battent pour le contrôle de leur corps, contre la pauvreté, la misère et la répression. Des femmes prises entre le chant d'une révolution et les structures archaïques de la domination masculine. Un livre de chair et d'émotion, de passion - avec tout ce que la passion comprend de bonheur et de souffrance.
A la parution des Réflexions nouvelles sur les femmes, Anne Thérèse de Lambert craignait d'éveiller une riposte violente des hommes, aussi acheta-t-elle toute l'édition pour la détruire ; mais cela produisit l'effet contraire : « -Je crus les anéantir en achetant toute l'édition, cela n'a fait qu'augmenter la curiosité... » Cette femme qui, confiait à M. D*** en 1673 à propos de ses écrits : « -J'allais passer à vingt-six ans pour une vieille folle », se révolta contre les principes inculqués inlassablement aux femmes : vocation à l'amour et à la maternité, faiblesse, passivité, nature éternelle...
Durant les années 1970, les sciences humaines ont adopté la ville comme objet d'études. Les investigations ont porté sur le peuplement, les luttes d'influence, l'habitat, les modes de vie... Mais elles n'ont guère exploré les rapports sociaux de sexe, alors que la vie en ville les a profondément modifiés. La ville a toujours attiré les femmes. Mais les hauts lieux du pouvoir urbain, économique, politique et idéologique leur ont été longtemps interdits.
Dans ce roman en partie autobiographique, publié en 1933, Madeleine Pelletier retrace l'enfance difficile, l'adolescence rebelle, et les combats de Marie Pierrot. Son héroïne quitte l'école à douze ans, poursuit seule ses études, et devient institutrice. Après la Première Guerre mondiale, devant les difficultés des femmes d'acquérir le droit au vote en France, elle émigre en Allemagne et se fait élire député socialiste au Reichstag. Anthropologue et médecin, Madeleine Pelletier (1874-1939) a pris part à toutes les grandes controverses de son temps.
Thibaut d'Hangest et Gontran de Livarot, servant tous deux dans les armées de François Premier, par un heureux hasard, se sauvèrent réciproquement la vie le jour de la fameuse bataille de marignan. Leur mutuelle reconnaisance les attaccha l'un à l'autre; pendant pusieurs années, ils ne se quittèrent pint : mais des circonstances relatives à leur fortune, les forcèrent d'abandonner les camps, et de se retirer dans leurs terres. Les biens de Thibaut étaient situés en Picardie. Gontran avait les siens en Normandie. La necéssité de vivre séparés leur fit sentir une peine véritable. ils se promirent que l'éloignement n'affaiblirait point leur amitié. Pour ieux en resserer les liens, tous deux se marièrent le même jour, et jurèrent sollemnellement au pied des autels d'unir leur remiers nés, si la nature favorisait ce voeu e les faisant naître de sexe différents; peu de temps après, ils se firent de tendres adieux, Thibaut fut habiter son château d'Hangest, et Gontran se rendit à celui de Livarot. avant la fin de son mariage, Brgide de Saint-Leu, femme de Thibaut, lui donna un fils. Cette nouvelle, apportée au château de Livarot, y causa beaucoup de plasir. La naissance d'Olivier d'Hangest y fut célébrée par de grandes réjouissances : mais elle devint une source de chagrin pour Gabrielle de Thury, épouse de Gontran. Le sire de Livarot, homme exact, franc chevalier, réligieux observateur de sa parole, très pressé de prouver à son ami Thibaut qu'il se souvenait de leurs comuns engagements, se plaignait de la lenteur de sa compagne à le rendre père. Il lui représentait à tous moments qu'ele devait une femme au petit Olivier; que l'accomplissement d'un voeux sacré dependait de sa fécondité; et l'exhortait sérieusement à s'occuper toute entière du soin de le mettre en état de remplir sa promesse. Pendant quatre ans, la pauvre Gertrude s'entendit répéter les mêmes propos, se vit impatientée, tourmentée, persécutée; on l'assujettssait à tous les régimes; on la vouait à tous les saints, on la menait à tous les pélerinages; on la faisait jeûner, prier; elle pleurait, son mari boudait, elle restait stérile. Le ciel prit enfin pitié de ses souffrances. [.]