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La Table Ronde
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"L'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par coeur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre." Jean Anouilh.
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À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. Il raconte l'histoire d'un narrateur lettré devenu ouvrier intérimaire qui doit embaucher dans les usines de poissons et les abattoirs de Bretagne.
À la ligne est surtout un chant, une manière d'épopée.
Par la magie d'une écriture simple et somptueuse, tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient ici une Odyssée avec un Ulysse qui combat des tonnes de bulots cyclopéens ou des car- casses de boeufs promises à l'équarrissage.
On est saisi d'emblée, à la lecture de cette prose scandée, de ces versets hypnotiques, par cette voix d'homme qui est capable de raconter avec une infinie précision les gestes du travail, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps épuisé. Mais il sait le faire, tou- jours, en multipliant les registres, tour à tour avec co- lère, humour, rage et amour.
Il inventorie ainsi tout ce qui donne l'envie qu'une journée de travail se termine au plus vite. Et la transfor- mer en texte que ce narrateur écrit comme un journal de guerre ou un livres d'heures avec ses psaumes, ses actions de grâces, ses prières pour les morts.
Aller à la ligne, c'est aussi se reposer dans les blancs du texte où l'on retrouvera la femme aimée, le chien Pok Pok, la lecture des auteurs et poètes, le bonheur dominical, l'odeur de la mer.
À la ligne est une revanche lyrique, un moyen de dé- passer le quotidien en continuant à se souvenir, dans le bruit de l'usine et les odeurs du travail, des poètes qu'il a aimés, des écrivains qui ont baigné son enfance, son adolescence et son âge d'homme. Et ce qui est répéti- tion devient à chaque fois unique : pendant le travail, avec les gestes machinaux, les souvenirs reviennent.
Le narrateur a eu une autre vie : il se souvient de ses cours de latin, il a été mousquetaire avec Dumas, amoureux de Lou et Madeleine avec Apollinaire, nos- talgique et joyeux avec les chansons de Trenet, combat- tant avec Marx. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène, tout ce qui pourrait empêcher son paradoxal et invincible bonheur d'être au monde, dans l'épouvante industrielle.
Si À la ligne s'inscrit dans une tradition qui est celle de la littérature prolétarienne, de Henry Poulaille à Ro- bert Linhardt, en passant par Georges Navel, Joseph Ponthus la renouvelle ici de fond en comble en lui donnant une dimension poétique qui est l'autre nom de cette espérance de changer la vie, comme le voulait Rimbaud.
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Quand Amed pleure, Aziz pleure aussi. Quand Aziz rit, Amed rit aussi.
Ces frères jumeaux auraient pu vivre paisiblement à lombre des orangers. Mais un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents. La guerre sempare de leur enfance et sépare leurs destins. Des hommes viennent réclamer vengeance pour le sang versé.
Amed, à moins que ce ne soit Aziz, devra consentir au plus grand des sacrifices. Et tous payeront le tribut des martyrs, les morts comme ceux qui restent.
Larry Tremblay frappe encore un grand coup, mais vise cette fois le cur, laissant au lecteur le soin de départager les âmes pures des fourbes, les fanatiques des héros. Un texte à la fois actuel et hors du temps qui possède la force brute des grandes tragédies et le lyrisme des légendes du désert.
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«Je ne vais pas raconter d'histoire, pour une fois. À part des notes prises sur des petits carnets, je n'utilise plus de stylo. Le Montblanc de mon vingtième anniversaire est depuis longtemps comme un soldat abandonné dans le pot à crayons. Je bénis chaque jour l'existence du traitement de texte parce que j'ai un souvenir épouvantable du dernier roman, assez gros, que j'ai dû taper à la machine. C'était bruyant, abrutissant, décourageant. Les touches qui trahissent, le ruban qu'il faut changer et qui tache les doigts, les feuillets maculés de correction et de "blanco". Le manuscrit ressemblait à un bébé sale, mécontent. Tout ça, c'est fini et c'est tant mieux. Circonstance aggravante, depuis que j'ai un ordinateur portable, j'écris allongé, de préférence sur un canapé, la tête surélevée par un coussin. Le chat est bienvenu, ainsi que des écouteurs qui passent le plus souvent des compilations de soul et de rhythm and blues. Quand le chat a faim, je retire les écouteurs et la journée est terminée : je peux enfin me lever.»
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Pour la première fois, Valérie Rouzeau se frotte au sonnet. Du crépitement de ses vers très libres jaillit une tristesse allègre : Ma quarantaine sans amour sauf Ses poignées qui ne fondent pas ou une drôlerie rêveuse : Pendant qu'elle digitale envoie textos Ses orteils dansent nus vernis vernis nus Sous son trône d'un moment siège de tram Elle pianote joliment ses jtm. Elle se tient au coeur du monde, en même temps qu'à sa marge. Sa vie chahute entre les lignes. Elle dit le plafond qui grince, le jeune homme pâle dans le métro, la visite chez le gynéco, les nuits blanches et les nuits noires. Elle s'empare du quotidien et fait violon de tout bois.
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Passage de témoin continu entre la petite dame (certainement pas petite d'âme) et Valérie, Valérie Rouzeau, ces poèmes sont un ballet où elles s'effleurent du bout des doigts avant de s'effacer et de céder la place à l'autre. C'est délicat, fluide, drôle (cet agent culturel en train de se sentir l'aisselle, on le voit !), déterminé même dans les passages plus durs (cocotte avion flèche papier - c'est plié), plein de trouvailles (bien vieillir ou vieillir bien...), de jeux avec l'anglais (entre le quai et le marchepied please mind the gap) et toujours avec les mots (persévérance - perce et révérence)...
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«Le dimanche matin j'attendis longtemps le bus nº6 devant un arrêt situé lui aussi (comme La Polonez) en rase campagne, et cependant vandalisé avec tant de soin qu'il n'en subsistait que la grêle et parallélépipédique armature métallique, tel un gibet de poche. Il pleuvait de temps à autre. Dans les prés gorgés d'eau, les vaches égarées lors du déménagement attendaient de leur côté que l'on vînt s'occuper d'elles, et les betteraves enfin soustraites à la terre durcie s'entassaient de plus en plus haut au bord des routes. À quelque distance se tenait une jeune fille solitaire, comme répudiée, encombrée de bagages, issue probablement du centre d'apprentissage situé non loin de l'hôtel Campanile.» Jean Rolin, on le sait, n'est pas un voyageur comme les autres. Il pose ses valises là où le vent le mène, flâne au gré des paysages, sans jamais savoir ce qui l'attend. De la vallée de la Fensch à Marseille, en passant par Clermont-Ferrand, il explore des chemins de traverse, en quête de nouveaux horizons.
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Amanda Keeler, ravissante jeune femme de l'Ohio, est devenue une figure new-yorkaise grâce à son mariage avec le magnat de la presse Julian Evans. C'est avec empressement que Vicky Evans, encore sous le coup d'un échec sentimental, accepte l'invitation de son ancienne camarade de classe, et vient tenter sa chance à New York. Comment la candide petite provinciale pourrait-elle imaginer que son amie d'enfance va l'utiliser pour cacher sa double vie à son influent mari ? Et que tous les amis d'Amanda vont, tour à tour, se servir d'elle ? Dans ce roman publié pour la première fois en 1942, Dawn Powell dissèque la frivolité et la prétention de l'élite new-yorkaise avec le talent et l'humour acerbe qu'on lui connaît.
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Présence au monde moderne
Jacques Ellul
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 13 Février 2025
- 9791037114938
Présence au monde moderne est un livre fondateur qui réunit les versants sociologique et théologique de la réflexion de Jacques Ellul. Paru en 1948, il est devenu un classique qui conserve toute sa pertinence au regard des défis actuels. Comment réagir face à des forces aussi complexes que la technologie ou l'État ? Comment communiquer dans le contexte des problèmes inhérents aux nouvelles formes de médias ? Avons-nous de l'espoir pour l'avenir de notre civilisation ? Au lieu d'agir «comme des êtres sociaux», nous devons nous engager dans une révolution qui ne se produira que lorsque nous prendrons radicalement conscience de notre situation actuelle et que nous entreprendrons «une destruction féroce et passionnée des mythes, des idoles intellectuelles, des rejets inconscients de la réalité et des doctrines dépassées et vides de sens». La mission unique du chrétien est d'organiser cette révolution dans le monde d'aujourd'hui.
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Dans ce volume, Jacques Ellul reprend les acquis de ses travaux sociologiques pour mettre en avant le caractère universel du recours à la violence, notamment dans l'État et dans le processus révolutionnaire. Tous les modèles de vie collective reposent sur l'usage de la force et le justifient. À cette universalité, Ellul oppose la radicalité de l'Évangile qui ne permet au chrétien aucun compromis avec la violence : Jésus n'a pas vaincu les autorités en étant plus puissant qu'elles mais au contraire en les dépouillant par la non-puissance de la Croix.
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Alors qu'un typhon dévaste l'Île-de-France, l'éditeur Alexandre Garnier contemple le cataclysme meurtrier depuis son bureau, rue de l'Odéon : une rivière de boue coule sous ses fenêtres, des rats surgissent des égouts. Le passé aussi remonte à la surface. Devant ce spectacle de fin du monde, Garnier se souvient de sa jeunesse et surtout de son ami, le poète Adrien Vivonne, auteur entre autres de Danser dans les ruines en évitant les balles. Garnier a publié ses livres avant que celui-ci ne disparaisse mysté rieusement en 2008, il y a presque vingt ans.
Qu'est devenu Vivonne ? Partout en Europe, la « balkanisation climatique » sévit et les milices s'affrontent tandis que la multi plication des cyberattaques fait craindre une Grande Panne. Lancé à la poursuite de Vivonne, Garnier essaie de le retrouver avant que tout ne s'effondre. Est-il possible, comme semblent le croire de plus en plus de lecteurs dans le chaos ambiant, que Vivonne ait trouvé un passage vers un monde plus apaisé et que la solution soit au coeur de ses poèmes ?
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Un singe en hiver a pour cadre un hôtel de la côte normande tenu par Albert Quentin, ancien fusilier marin en Extrême-Orient, et sa femme Suzanne. Le jeune publicitaire Gabriel Fouquet y débarque pour rendre visite à sa fille Marie, pensionnaire dans le village, mais aussi pour oublier l'échec de sa vie sentimentale avec Claire, partie vivre à Madrid. Gabriel et Albert n'ont pas «le vin petit ni la cuite mesquine» : grâce à l'ivresse, ils vont s'offrir, l'un en Espagne et l'autre en Chine, deux glorieuses journées d'évasion.
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"Médée, terrible Médée ! Femme révoltée qui trahit son père, tua son frère pour l'amour de Jason et la conquête de la Toison d'or. Dix ans après, Jason se déprend de Médée et s'apprête à épouser la fille de Créon, roi de Corinthe. Refusant la fuite et le "bonheur, le pauvre bonheur", Médée va continuer à semer le feu... Je t'ai aimée, Médée. J'ai aimé notre vie forcenée. J'ai aimé le crime et l'aventure avec toi.
Et nos étreintes, nos sales luttes de chiffonniers, et cette entente de complices que nous retrouvions le soir, sur la paillasse, dans un coin de notre roulotte, après nos coups. J'ai aimé ton monde noir, ton audace, ta révolte, ta connivence avec l'horreur et la mort, ta rage de tout détruire. J'ai cru avec toi qu'il fallait toujours prendre et se battre et que tout était permis", Jean Anouilh.
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François Bizot, membre de l'Ecole française d'Extrême-Orient, est fait prisonnier au Cambodge par les Khmers rouges, en 1971.
Enchaîné, il passe trois mois dans un camp de maquisards. Chaque jour, il est interrogé par l'un des plus grands bourreaux du vingtième siècle, futur responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts, aujourd'hui jugé pour crimes contre l'humanité : Douch. Au moment de la chute de Phnom Penh, en 1975, François Bizot est désigné par les Khmers rouges comme l'interprète du Comité de sécurité militaire de la ville chargé des étrangers auprès des autorités françaises.
Il est le témoin privilégié d'une des grandes tragédies dont certains intellectuels français ont été les complices. Pour la première fois, François Bizot raconte sa détention, décrit une révolution méconnue, démonte les mécanismes de l'épouvante et fait tomber le masque du bourreau monstre. Grâce à une écriture splendide et à un retour tragique sur son passé, l'auteur nous fait pénétrer au coeur du pays khmer, tout en nous dévoilant les terribles contradictions qui - dans les forêts du Cambodge comme ailleurs - habitent l'homme depuis toujours.
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Dans Eumeswil, Ernst Jünger renoue avec l'utopie et le symbolisme d'Héliopolis. L'État universel qu'il a prophétisé dans un de ses essais a été réalisé. Cet État est dirigé par le Condor, un général devenu dictateur, installé dans la Casbah qui domine la cité. Tacticien raffiné du pouvoir, le Condor méprise les braves démocrates d'Eumeswil, leurs bavardages, leurs réunions qu'ils croient secrètes. Venator, un historien issu d'une longue lignée d'historiens, professeur à l'université, exerce toutes les nuits les fonctions de steward à la Casbah. Silencieux, affairé, attentionné, il sert le cercle le plus intime des puissants et obtient ainsi l'accès à la «zone interdite» dont il est le contemplateur privilégié. Il méprise lui aussi les amis du peuple, les groupes d'anarchistes manipulés par la police du Domo, le compagnon du Condor. Pour lui, combattre le pouvoir c'est encore se lier au pouvoir. C'est l'homme de la réserve, de l'hivernage, du «recours aux forêts» - ce thème que Jünger a développé dans son Traité du Rebelle:«le recours aux forêts, ce n'est pas une idylle qui se cache sous ce mot». Il incarne un nouveau type:l'anarque, qui se distingue de l'anarchiste parce qu'il est solitaire (l'auteur se plaît à dire que l'anarque est à l'anarchiste ce que le monarque est au monarchiste). Roman du détachement, de la lucidité, de l'abandon des jeux mortels, Eumeswil - dont le traducteur a écrit qu'il pourrait être le Second Faust d'Ernst Jünger - se place au-dessus de l'histoire et de la politique. Pourtant Ernst Jünger nous révèle dans ce livre la signification de sa propre attitude devant les événements qui ont bouleversé l'Europe du XXe siècle. Pour comprendre cette attitude exemplaire, souvent jugée ambiguë, pour mieux éclairer la mort des civilisations, il faudra se référer au Venator, à l'anarque, cette figure jüngerienne qui mériterait d'être retenue par la science politique.
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L'impassible : Recueil d'articles
Frédéric Berthet
- La Table Ronde
- Vermillon
- 3 Avril 2025
- 9791037115447
Il y a peut-être des moments dans la vie où il faut prendre de graves décisions. Celle, par exemple, de rester chez soi quand la nuit est tombée. Cette décision en entraîne d'autres : changer de canapé, lire, écouter de la musique, écrire des livres si on y tient, et même devenir un spécialiste du poulet rôti : on le regarde tourner à travers la vitre du four, le programme dure une heure, c'est plus intéressant que la télévision. Au moment de dîner, dans la cuisine (toujours dîner dans la cuisine), tous vos amis sont épatés. Ils se posent des questions, à leur tour. L'idée n'était pas si bête, après tout.
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Une saison à Hydra
Elizabeth Jane Howard
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 25 Juin 2020
- 9791037107336
À soixante et un ans, Emmanuel Joyce est un dramaturge à succès. Accompagné de sa femme Lillian et de son manager dévoué Jimmy Sullivan, qui partage leur vie nomade, il s'apprête à quitter Londres le temps de repérer une comédienne pour la production de sa dernière pièce à Broadway. Alors qu'aucune candidate ne fait l'affaire, surgit l'idée de confier le rôle à Alberta, sa secrétaire de dix-neuf ans, tout droit sortie du presbytère de son père dans le Dorset. Seulement, il faudra lui apprendre le métier. Ils embarquent pour l'île grecque d'Hydra où Jimmy aura six semaines pour faire répéter l'ingénue, tandis qu'Emmanuel tâchera de renouer avec l'écriture. Lillian, fragilisée par sa maladie de coeur et dévastée par la mort de leur fille survenue plusieurs années auparavant, profitera de cette parenthèse loin des mondanités du théâtre pour tenter d'exorciser ses démons. Pourtant, elle ne sait se défaire de certains tourments : et si Emmanuel s'éprenait de la délicieuse Alberta ? Le temps d'un été brûlant, la dynamique qui lie les quatre exilés prend une tournure inattendue, et la vie de chacun change de cap.
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Les bourgeois de Calais
Michel Bernard
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 13 Avril 2023
- 9791037111869
Quand Omer Dewavrin entre dans l'atelier d'Auguste Rodin, dédale de formes humaines de pierre et de glaise, il a la certitude d'avoir fait le bon choix. Notaire et maire de Calais, il a confié au sculpteur à la réputation naissante la réalisation d'un monument en hommage à six figures légendaires de la guerre de Cent Ans : les Bourgeois de Calais. Nous sommes en 1884, et Dewavrin ne sait pas encore qu'il s'écoulera dix ans avant que l'artiste, en quête de perfection, se décide à déclarer son travail achevé. La bouleversante chorégraphie de bronze n'existerait pas sans ce bourgeois du dix-neuvième siècle qui, devinant le génie du sculpteur, l'obligea à aller au bout de lui-même et imposa son oeuvre en dépit du goût académique et des controverses idéologiques. Sa femme Léontine et lui sont les héros inattendus de cette histoire, roman de la naissance d'une amitié et de la création du chef-d'oeuvre qui révolutionna la sculpture.
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Hiver 1812 : retraite de Russie
Michel Bernard
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 18 Avril 2024
- 9791037111760
Le 15 septembre 1812, Napoléon entre dans Moscou. Dans la nuit, la ville s'embrase dans un océan de flammes. Un mois plus tard, la Grande Armée quitte la capitale ruinée ; l'Empereur veut écraser l'armée russe et s'installer à Smolensk avant l'arrivée de l'hiver. Mais le froid et la neige sont en avance sur le calendrier. L'hiver russe surprend des troupes épuisées, sous-équipées, mal ravitaillées. La tragique retraite de Russie commence. Michel Bernard raconte avec une rare maestria l'hallucinant voyage dans l'enfer blanc de la Grande Armée, en suivant l'itinéraire de onze hommes et une femme à travers la plaine enneigée, les collines verglacées, les forêts pétrifiées, au milieu des combats et du harcèlement des cosaques. Elle est comédienne ; ils sont officiers, sous-officiers ou soldats, diplomate (Caulaincourt), fonctionnaire et futur grand écrivain (Stendhal). Napoléon est l'un d'entre eux, s'efforçant de sauver ce qui peut l'être quand s'annonce le désastre.
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Le temps des tribus : Le déclin de l'individualisme dans les sociétés postmodernes
Michel Maffesoli
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 18 Avril 2019
- 9782710390305
Irrésistiblement les sociétés modernes se transforment. Émiettement du corps social, épuisement des institutions, effondrement des idéologies, transmutation des valeurs :
Derrière la société de masse, qui a long- temps défini l'une des formes de la moder- nité, se profilent désormais les nouvelles figures d'une socialité exubérante et poly- morphe dont Michel Maffesoli livre ici les premiers contours.
Le Temps des tribus est ainsi le diagnostic raisonné des sociétés d'aujourd'hui, une exploration méthodique de leurs métamor- phoses. Quand le sentiment et l'émotion se substituent aux idéaux de la Raison, et qu'à la logique de l'identité succède la logique de l'affect. Nous sommes entrés dans l'ère des « tribus », des réseaux, des petits groupes, et vivons à l'heure des ras- semblements éphémères et effervescents...
Un livre qui trace les voies d'une authen- tique sociologie du présent.
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La foi au prix du doute : "Encore quarante jours..."
Jacques Ellul
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 13 Février 2025
- 9791037115034
Pour Jacques Ellul, l'événement de la foi se distingue radicalement du fait de croire. La croyance, sûre d'elle-même, bavarde et grégaire, fait de Dieu un objet de dévotion. La foi, elle, suppose le doute, un Dieu personnel qui parle, un coeur qui écoute et qui se manifeste à travers le prochain. Jacques Ellul interpelle les incroyants mais il critique aussi les croyants. Méfiant envers un certain angélisme oecuménique, il récuse la mode aveugle du bouddhisme en Occident et n'épargne pas certaines rigidités de l'islam. Car seule la foi épurée peut, selon lui, sauver la révélation de la religion. Une réflexion tonique et courageuse qui est aussi comme un bréviaire de l'espérance.
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Et la vague les emporta...
Molly Keane
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 18 Janvier 2024
- 9791037110961
Lady Charlotte règne en despote sur le domaine de Garonlea. Son mari, ses quatre filles et son fils Desmond lui obéissent au doigt et à l'oeil. Quand ce dernier décide de prendre pour épouse la merveilleuse Cynthia, belle, drôle, et redoutablement intelligente, Lady Charlotte sent le vent tourner. À juste titre. Cynthia emménage en face du domaine familial et redouble d'efforts pour rendre sa demeure plus accueillante, à grand renfort de parties de chasse et de garden-parties. Avec cette fresque de l'aristocratie anglo-irlandaise, Molly Keane enquête, sans jamais se départir de son regard acéré et malicieux, sur les origines des haines et des jalousies humaines.
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Voyage en territoire inconnu
David Park
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 4 Janvier 2024
- 9791037113658
Une tempête de neige paralyse l'Irlande du Nord et la Grande-Bretagne à la veille de Noël. Pour Tom et Lorna, il est hors de question de laisser leur fils seul et grippé dans son logement d'étudiant à Sunderland, en Angleterre. Surtout cette année. Alors Tom ira lui-même chercher Luke pour le ramener à Belfast. Thermos, sandwichs, sac de couchage, il charge sa voiture, vérifie qu'il a assez de CD pour la longue route qui l'attend. Rien en revanche ne peut le préparer au voyage qu'il s'apprête à faire dans le territoire inconnu d'une histoire familiale embrumée de regrets. Écrit dans une prose épurée par l'une des voix les plus importantes de la littérature irlandaise contemporaine, Voyage en territoire inconnu est une oeuvre au dépouillement parfait. Un roman de pères et de fils, un roman sur les gouffres qui nous séparent de ceux que l'on aime.