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Le Seuil
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S'abîmer Absence Adorable Affirmation Altération Angoisse Annulation Ascèse Atopos Attente Cacher Casés Catastrophe Circonscrire Coeur Comblement Compassion Comprendre Conduite Connivence Contacts Contingences Corps Déclaration Dédicace Démons Dépendance Dépense Déréalité Drame Ecorché Ecrire Errance Etreinte Exil Fâcheux Fading Fautes Fête Fou Gêne Gradiva Habit Identification Image Inconnaissable Induction Informateur Insupportable Issues Jalousie Je-t-aime Langueur Lettre Loquèle Magie Monstrueux Mutisme Nuages Nuit Objets Obscène Pleurer Potin Pourquoi Ravissement Regretté Rencontre Retentissement Réveil Scène Seul Signes Souvenir Suicide Tel Tendresse Union Vérité Vouloir-saisir.
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Que jouissons-nous du texte ?
Cette question, il faut la poser, ne serait-ce que pour une raison tactique : il faut affirmer le plaisir du texte contre les indifférences de la science et le puritanisme de l'analyse idéologique ; il faut affirmer la jouissance du texte contre l'aplatissement de la littérature à son simple agrément.
Comment poser cette question ? Il se trouve que le propre de la jouissance, c'est de ne pouvoir être dite. Il a donc fallu s'en remettre à une succession inordonnée de fragments : facettes, touches, bulles, phylactères d'un dessin invisible : simple mise en scène de la question, rejeton hors-science de l'analyse textuelle.
Roland Barthes
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S/Z Sous ce titre, ou ce monogramme, transparaît une nouvelle particulièrement énigmatique de Balzac : Sarrasine. Texte qui se trouve ici découpé en « lexies », stratifié comme une partition inscrite sur plusieurs registres, radiographié, « écouté » au sens freudien du mot.
« Si l'on veut rester attentif au pluriel d'un texte, il faut bien renoncer à structurer ce texte par grandes masses, comme le faisaient la rhétorique classique et l'explication de texte : point de construction de texte: tout signifie sans cesse et plusieurs fois, mais sans délégation à un grand ensemble final, à une structure dernière. » R. B.
Roland Barthes (1915-1980) Sémiologue, essayiste, il a élaboré une pensée critique singulière, en constant dialogue avec la pluralité des discours théoriques et des mouvements intellectuels de son époque, tout en dénonçant le pouvoir de tout langage institué. Il est notamment l'auteur du Degré zéro de l'écriture (1953) et de Fragments d'un discours amoureux (1977).
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«La Pharmacie de Platon, La Double Séance, La Dissémination : triple trajet dont le système est entraîné - ouvert et déporté - par une digression (digraphe aussi comme toujours) paraissant inédite. On pourrait la lire selon plusieurs modes, d'un bloc ou plus, avant ou après les autres, et par exemple comme un protocole méthodologique, une anatomie des préfaces ou une cartographie générale, etc. Ce Hors livre n'est donc pas seulement une fiction théorique. Jouant avec les trois autres, toute sa conséquence, il relance et déplace, suivant des règles angulaires, telles questions ou positions d'ailleurs engagées, en expose le corps à l'épreuve d'une tout autre scène : quand le travail de la différance sémantique comme différance séminale déconcerte silencieusement toute préséance.» Jacques Derrida
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Ces Essais critiques sont un pan essentiel de la réflexion de Roland Barthes sur le théâtre et la littérature. Des auteurs classiques, comme Voltaire ou Baudelaire, y rencontrent des modernes, comme Queneau ou Robbe-Grillet ; mais il ne s'agit ni d'un palmarès ni d'une galerie d'exemples : du combat brechtien à «l'activité structuraliste», en passant par la naissance du «nouveau roman», se dessine ici le tracé d'une des expériences intellectuelles exemplaires de notre époque, qui est la découverte et l'exploration - à travers les domaines privilégiés de l'écriture littéraire et du langage théâtral - de cet inépuisable empire des signes, où la pensée moderne mesure son espace et son pouvoir.Roland Barthes (1915-1980)Sémiologue, essayiste, il a été directeur d'études à l'École pratique des hautes études et a élaboré une pensée critique singulière, en constant dialogue avec la pluralité des discours théoriques et des mouvements intellectuels de son époque.
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Voici donc la critique au centre d'un débat singulièrement violent : les attaques dont, en France, « la nouvelle critique » vient de faire l'objet, ont pris l'allure d'un interdit collectif. A partir d'un certain nombre d'idées reçues, on ironise, on censure, on condamne. Cette activité négative est-elle cependant aussi innocente qu'elle le prétend ? Ne repose-t-elle pas sur des axiomes douteux ? des préjugés inavoués ? un langage qui trahit à la fois des résistances involontaires et une certaine gratuité de méthode ? Roland Barthes, dans une première partie, n'a aucune peine à démonter la mythologie dont l'ancienne critique use de façon courante.
Cependant, que doit chercher aujourd'hui la critique ? La littérature moderne (depuis Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud, Proust, Kafka...), les développements de la linguistique et de la psychanalyse, obligent à un nouveau langage : celui-là même qui parle du langage. On peut enfermer un texte dans une lettre morte et bornée quand, au contraire, le sens littéral ne vit que de l' ouverture symbolique dont il est la marque. Ce livre, loin d'être seulement une mise au point dans une querelle déjà périmée, veut éclairer le changement profond de notre culture par rapport à la question centrale de l'interprétation, et introduire à cette nouvelle histoire qui touche au passé comme à l'avenir : la science de la littérature, sa critique et sa lecture devenant ainsi trois aspects complémentaires d'un même acte de vérité.
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La revolution du langage poetique. l'avant-garde a la fin du xixe siecle: lautreamont et mallarme
Kristeva Julia
- Le Seuil
- Tel Quel
- 1 Mars 1974
- 9782020019682
Refus du code social inscrit dès la structure de la langue ; prise sur la substance folle qui en réclame la liberté : le langage poétique est ce lieu où la jouissance ne passe par le code que pour le transformer. Il introduit donc, dans les structures linguistiques et la constitution du sujet parlant, la négativité, la rupture. Il faut lire un tel "langage" comme pratique : avec et à travers le système de la langue, vers les risques du sujet et l'enjeu qu'il introduit dans l'ensemble social. Irruption de la pulsion toujours sémiotique : moment de la négativité, éclatement de la structure signifiante dans le rythme, mise en procès du sujet. Nouvelle disposition du sémiotique dans l'ordre symbolique : temps de la limite, de l'énonciation, de la signification. Inséparables dans leur dialectique, ces deux mouvements font du langage poétique une pratique qui nous entraîne à repenser la logique de toute pratique. Lautréamont et Mallarmé sont les noms que porte, à la fin du XIXe siècle, cette expérience bouleversant la phonétique, le lexique, la syntaxe, les relations logiques, en même temps que l'"ego transcendantal". Dans la crise de l'Etat bourgeois, du droit paternel, de la religion, un sujet et son discours, qui se maintenaient depuis deux mille ans, s'effondrent. L'avant-garde du XXe siècle opère, en l'approfondissant, depuis cette révolution.
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Pourquoi pas de ponctuation visible ? Parce qu'elle vit pronfondment l'intrieur des phrases, plus prcise, souple, efficace ; plus lgre que la grosse machinerie marchande des points, des virgules, des parenthses, des guillemets, des tirets. Ici, on ponctue autrement et plus que jamais, la voix, au souffle, au chiffre, l'oreille ; on tend le volume de l'loquence lisible !Pourquoi pas de blancs, de paragraphes, de chapitres ? Parce que tout se raconte et se rythme la fois maintenant, non pas dans l'ordre restreint de la vieille logique embrouille terrestre, mais dans celle, merveilleusement claire et continue, clipses, des ondes et des satellites. Autour de quoi a tourne chez l'tre humain ? Des mille et une faons de s'illusionner sur le pouvoir et l'argent du sexe. Salut petite plante roulante et pensante dans sa galexie de galaxies !Pourquoi pas une histoire mais cent mille histoires ? Parce qu'il n'y a plus simuler et encadrer, mais faire dferler, le plus amplement, minutieusement et rapidement possible, la narration et sa mmoire qui vont de l'horreur au comique, du constat de mort rpt l'tat mystique, de l'information critique la mditation catastrophique, du biologique au mtaphysique en passant, kabbalistement, par la drision, l'obscnit et, bien entendu, le tragique.Voil le roman.Pourquoi Paradis ? Parce que, mme si j'tais en enfer, ce serait ma manire d'tre. Parce que j'ai l'impression d'tre entr par hasard dans l'immense humour du non-tre. Lequel, pourtant, prouve la ncessit inoue d'tre dit.Philippe Sollers.
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Semeiotike. recherches pour une semanalyse
Kristeva Julia
- Le Seuil
- Tel Quel
- 1 Novembre 1969
- 9782020019507
Ce titre dans son inscription grecque se veut un rappel muet des débuts occidentaux du savoir sur le signe et le sens. La sémiotique, ici, se propose comme le lieu depuis lequel s'articulera une théorie générale des modes de signifier. Visant en même temps à interroger ou à refondre les systèmes linguistiques et logiques par les analyses du sujet et de l'histoire appelées par Freud et Marx, elle se désigne comme une sémanalyse.L'élaboration de la sémanalyse déplaçant les limites du signe, du sens, de la structure, devait nécessairement trouver pour point de départ un " objet exclu de l'ordre du savoir puisque soulignant ses bords: "la littérature" ".
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« L'imaginaire », aujourd'hui dirigée par Yvon Girard, est une collection de réimpressions de documents et de textes littéraires, tantôt oeuvres oubliées, marginales ou expérimentales d'auteurs reconnus, tantôt oeuvres estimées par le passé mais que le goût du jour a quelque peu éclipsées.
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Le roman imprimé ici renvoie au milieu mythique en train de vous irriguer, de se glisser en vous, hors de vous, partout, depuis toujours, pour demain.
Il tente de dégager une profondeur mouvante, celle d'après les livres, celle d'une pensée ébranlant dans ses fondations le vieux monde expressionniste dont s'annonce, pour qui veut risquer sa lecture, la fin. ph. s. 1968.
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L'intermédiairePourquoi réunir dans un même livre des textes sur la peinture, des récits, des essais ? L'entreprise manquerait de fondement si un même sujet n'était concentré dans chacune de ces expressions.L'intermédiaire peut être en effet cette région symbolique permettant de grouper, autour d'un seul acte de rêverie et de réflexion, les prises de vue en apparence les plus éloignées. Un tableau de Monet, une péripétie dramatique, la découverte humoristique des fonctions corporelles, l'esthétique secrète de Poussin, les prolégomènes d'une sorte de biographie intérieure, autant de questions qui posent la même question : recherche de l'unité dans la variété ; de la continuité perdue mais sans cesse présente à l'esprit sous la forme d'une note ou d'un silence dominants qui seraient, au fond, le la du réel.Philippe SollersEcrivain, fondateur de la revue et de la collection Tel Quel, fondateur et directeur de la revue L'Infini, il est membre du comité de lecture des éditions Gallimard.
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Il n'y a qu'un territoire balayé de nos cris, nos murmures et de sons - engouffrés dans la mort. Mais tant d'autres réseaux. Viscères. Mots. Mémoires. Et toute cette absence qu'ils viennent constater.
Qu'ai-je écrit ? (en deux langues... Trois, peut-être... ou plus ?) Les corps à peine moites. Peaux hagardes, dissoutes. Souvenirs de la mère dits par la voix du fils, qui les confond aux siens. Elle, elle, elle, comme ébranlant des mondes, et de ses bras immenses, et les pères qui montaient. L'odeur de l'herbe chaude. Appels venus s'échouer dans la campagne anglaise. Noms coercitifs d'une Histoire en lambeaux. Manque un sexe. Les Christs sur leurs croix font semblant de survivre. C'est que c'est pas gagné. Les vaches permanentes, moucherons morts, les camps. Plan large, l'apocalypse. Mais nos histoires d'amour, comment les raconter.
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