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Religion & Esotérisme
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Le grand livre des mythes grecs
Pierre Sauzeau, Djohr
- Les Belles Lettres
- 12 Novembre 2024
- 9782251455945
Parmi les très nombreuses publications concernant la mythologie, ce livre est
pourtant le seul à raconter l'ensemble des mythes grecs de la naissance du monde aux
retours des héros. Pourquoi ? parce qu'une telle entreprise demande à la fois une
érudition phénoménale et un talent de conteur hors du commun. Disciple et ami de
Dumézil, Moreau, Vernant et Vidal-Naquet, Pierre Sauzeau a grandi avec la mythologie,
l'a étudiée toute sa vie et l'a transmise comme « professeur-conteur » auprès de ses
élèves, auprès de ses enfants puis de ses petits-enfants. Narrateur complice et
bienveillant, il prend le lecteur par la main pour le guider dans le labyrinthe fantastique
des mythes grecs dont il éclaire toutes les merveilles, s'autorisant avec tact quelques
notes d'humour ou d'émotion qui font tout l'attrait de ce récit qui, quoique traitant de
dieux et d'immortels, s'avère vivant et plein d'humanité.
Alliant le sérieux scientifique à l'agrément de la lecture, cet ouvrage raconte non
seulement les mythes les plus célèbres, mais aussi quantité de petits mythes connus des
seuls spécialistes qui feront la joie des amateurs de mythologie et qui ne sont pas dans les
ouvrages ni même dans les dictionnaires grand public consacrés à la mythologie. Il
propose en outre quantité d'étymologies (le dictionnaire de Grimal n'en dit rien par
exemple et celui de Graves contient plusieurs erreurs) et se veut aussi en phase avec les
préoccupations de notre époque en mettant par exemple en lumière le sort des filles
enleve´es, viole´es, abandonne´es par les dieux et les plus grands he´ros, un sort qui
indignait de´ja` Euripide ; ou bien les aventures « transgenres » de Tire´sias ou
d'Hermaphrodite. Soucieux de préserver les liens entre re´alite´s (naturelles,
ge´ographiques etc.) et imaginaire mythique, le livre propose plusieurs cartes et un index
des toponymes.
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Daimôn : Modalités de l'action des dieux en Grèce ancienne
Vinciane Pirenne-Delforge
- Les Belles Lettres
- Docet Omnia
- 6 Juin 2025
- 9782251457277
Les mythes grecs parlent de dieux et de héros, et les cités étaient pleines de sanctuaires où les honorer. Mais la poésie archaïque fait apparaître ce qui semble être un troisième type de puissance divine, à savoir le daimon.
Que recouvre précisément cette notion dans les textes poétiques des périodes archaïque et classique ? A-t-elle par ailleurs une portée cultuelle ? C'est là l'objet de cet ouvrage. Plus précisément, l'autrice analyse les occurrences de daimon - radicalement différent de notre démon moderne - dans la poésie épique, tragique, mélique, tout en le cherchant aussi dans les pratiques rituelles.
Il apparaît alors que si le terme daimon, au pluriel, peut désigner les dieux, le mot employé au singulier renvoie à une action divine dont l'être humain pris pour cible, en bien ou en mal, ne peut identifier la source. De manière poétique, il désigne la distribution des biens et des maux qui caractérise la vie humaine. Le recours au terme de daimon souligne ainsi la part d'incertitude constitutive d'un système polythéiste, pluriel et foisonnant, dont la présente étude permet de mieux appréhender la complexité, tant en matière de représentations que de pratiques. -
Le Yi Jing est l'une des sources fondamentales de la culture chinoise. Il en a accompagné les soubresauts depuis ses origines jusqu'à devenir au XXème siècle un ouvrage de portée universelle. De ses premiers rudiments de l'âge du bronze à son intégration en tant que Classique au corpus littéraire chinois, le Yi Jing a condensé les aspects principaux de cette pensée pour devenir la véritable grammaire du Yin-Yang, le langage commun à toutes les disciplines auxquelles s'intéresse aujourd'hui l'Occident (médecine traditionnelle, arts martiaux, tai-chi chuan & qi gong, feng-shui, calligraphie, etc.).
Pour les personnes intéressées par les cultures orientales cependant, le Yi Jing demeure souvent une énigme. La traduction qui a fait référence pendant des années, celle de Richard Wilhelm (1924) est aujourd'hui dépassée. Après l'éphémère mode des années 60 à laquelle elle a donné lieu, et malgré les tentatives de restitution qui ont suivi, il restait d'actualité d'en donner une version claire, qui ne soit pas réservée aux seuls spécialistes, sans pour autant tomber dans les facilités de vulgarisations qui en abîment le texte et en édulcorent l'esprit.
Cet ouvrage propose une nouvelle traduction de l'original chinois, accompagnée de commentaires actuels, propres à faciliter l'entrée dans le monde des Mutations. Le corps principal du livre est la traduction commentée des 450 paragraphes du texte original (les 64 hexagrammes) et de textes rattachés lors de sa canonisation sous les Han (Grandes et Petites Images, Dixième Aile). Il comprend également :
· des tableaux explicatifs placés à la fin de chacun des 64 chapitres (le déroulement en six temps de l'hexagramme, ses différents sens, les défis qu'il invite à relever), ainsi que des éclairages comparatifs avec d'autres figures · l'explication des deux méthodes permettant d'effectuer des tirages · une étude des 64 figures regroupées par familles nucléaires · un historique intitulé Les quatre temps du Yi Jing · la traduction de plusieurs des commentaires officiels rattachés au livre, les Dix Ailes.
Cet ouvrage se situe dans le prolongement de ce que l'on peut désormais appeler une tradition occidentale du Yi Jing, laquelle a commencé au XXème siècle sous l'impulsion de C.G. Jung. Il invite le lecteur à se positionner de manière juste en toute circonstance, ce qui a toujours été et reste l'objet de cet instrument, qui tient autant de la boussole que du livre. Le lecteur pourra se rendre compte par lui-même que les descriptions fournies par le Yi Jing se révèlent toujours d'une étonnante pertinence. Ni retour à l'obscurantisme, ni démission de la raison, le Classique des Mutations est au contraire un moyen pour comprendre les dispositifs du présent et discerner, dans chaque situation particulière les germes du devenir. -
Les Entretiens de Confucius (Lunyu) sont, avec le Livre de la Voie et de la Vertu, l'ouvrage de la Chine ancienne le plus célèbre et le plus traduit en français.
Il se donne pour les propos du Maître recueillis par ses disciples et fournit un témoignage de son enseignement. Ce qu'il y a de remarquable dans cet ouvrage, c'est qu'il transmet moins une doctrine que ce que l'on pourrait appeler une « chorégraphie existentielle » qui a des résonnances éthiques et politiques. D'où l'usage très particulier du langage où le véritable contenu du message est en dehors des mots, dans le halo vague d'émotions suscitées par des paroles pour ainsi dire vides de sens. La traduction et les notes s'emploient à mettre en exergue cet aspect trop souvent négligé.
Les Entretiens ne sont pas l'oeuvre de Confucius lui-même. Ils n'en demeurent pas moins le document qui nous permet le mieux d'appréhender ce qu'a pu être la relation pédagogique - pratique tout à fait inédite et unique en son genre - instaurée par le Maître avec ses disciples à l'orée du Ve siècle avant notre ère. Il convenait donc d'en fournir une version qui permettait de restituer au plus près la figure de Confucius, alors même que celui-ci est l'objet d'une double tentative de récupération et de déni. D'un côté les autorités de Chine populaire, depuis un certain nombre d'années, s'emploient à le remettre sur son piédestal de Saint, légitimant ainsi leurs prétentions à l'hégémonie mondiale ; et de l'autre, la nouvelle école de sinologie américaine s'acharne à démontrer que Confucius n'a jamais existé et que les Entretiens sont une fabrication tardive datant de la seconde moitié du deuxième siècle avant notre ère. -
La science a beaucoup à dire sur qui fut Jésus de Nazareth. Dûment critiqués, les Évangiles rapportent sa vie et les découvertes d'une recherche archéologique hyperactive approfondissent chaque jour notre connaissance de la riche culture où il a déployé son action. C'est un paradoxe que la personnalité d'un homme du peuple ait à ce point capté l'attention de ses biographes et ouvert la voie à une passionnante recherche sur son identité, aux relents épiques d'une « quête du Graal » marquée par plus de deux siècles d'avancées et de retraites. Peut-être le temps d'une phase constructive est-il arrivé.
En science, il n'existe pas de question taboue. Il est possible d'évaluer la prétention des évangélistes à se poser en historiens. Grecs et juifs pensaient selon un monothéisme à la fois inclusif et varié. Même la conscience de Jésus n'est pas un objet qui échappe à l'enquête : elle s'est structurée autour des Écritures. Elle est d'abord littéraire, voire linguistique. Essayer de comprendre qui est Jésus, et ce qu'on dit de lui, à partir des traces qu'il laisse dans son énonciation. Beau programme, raisonnablement optimiste. -
Le messianisme juif ; essai sur la spiritualité du judaïsme
Gershom gerhard Scholem
- Les Belles Lettres
- Le Goût Des Idées
- 9 Février 2016
- 9782251200576
Élément décisif de la compréhension juive de l'Histoire, l'attente messianique a connu au cours des temps les expressions les plus diverses. Gershom Scholem étudie dans cet ensemble d'essais les mutations profondes qu'elle a subies, l'apparition des nombreuses utopies qu'elle a suscitées, et s'interroge sur le sens de cette idée dans l'oeuvre des maîtres du judaïsme contemporain, comme Buber ou Rosenzweig. À travers ce thème privilégié, il propose une formidable ouverture à la grande tradition culturelle juive.
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Vies des douze Césars - César - Auguste
Suétone, François L''Yvonnet
- Les Belles Lettres
- Classiques En Poche
- 9 Juin 2008
- 9782251799940
De sa naissance aux Ides de Mars 44, la vie de César tient du roman. Elle est à tout coup l'une des plus belles pages de l'Antiquité. Elle devient sous la plume de Suétone un récit enlevé, passionnant, riche en anecdotes et parfois en critiques.
« Charmant, jeune, traînant tous les coeurs après soi », le vers de Racine s'applique parfaitement à l'image que nous avons d'Auguste. Le portrait qu'en donne Suétone est plus sombre: derrière le jeune homme se profile, le tyran ou l'empereur, selon les points de vue : fin lettré, Octave, plus tard Auguste, était un piètre soldat, et son génie militaire et politique n'obère ni la lâcheté, ni la cruauté qu'ose prêter Suétone au grand homme.
Malgré un penchant prononcé pour la petite histoire, le texte de Suétone est un chef-d'oeuvre de vivacité et de véracité. -
Enseignements de la forêt, enseignements pour les chantres : la brhadaranyaka et la chandogya-upanis
Patrick Olivelle
- Les Belles Lettres
- Série Indienne
- 30 Mars 2022
- 9782251453002
Les deux upanishad (litt. : enseignements, doctrine) présentées dans ce volume sont les plus anciennes et les plus importantes parmi la centaine de textes que compte ce corpus. Elles transmettent à la fois des données essentielles sur le rituel védique, ses formules, ses gestes et son sens, mais elles constituent aussi une source d'information de premier ordre sur les cosmologies des anciens Indiens. Témoins du passage d'une société ancienne très ritualisée à un monde qui se dote d'institutions et de nouvelles conceptions religieuses, elles sont une source d'information précieuse sur l'histoire religieuse, sociale et intellectuelle de l'Inde ancienne.
L'introduction de Patrick Olivelle permet de comprendre ce que sont les upanishad, quand, où et par qui elles ont été composées et d'appréhender leur place dans le corpus védique. -
Relativité et Vacuité : Du mouvement aux échelles
Laurent Nottale
- Les Belles Lettres
- L'Ane D'Or
- 4 Avril 2025
- 9782251456898
Et si le principe de relativité et ses développements théoriques en physique étaient la contrepartie de l'intuition centrale du bouddhisme,nbà savoir la vacuité (l'absence d'existence propre) des phénomènes, dontb l'existence se manifeste toujours à travers des relations ?
Engagé depuis de longues années dans un puissant et original travail de refondation de la physique par-delà le schisme de la physique quantique et de la physique relativiste et, par ailleurs, intimement versé dans la méditation bouddhiste, l'astrophysicien et théoricien de la physique, Laurent Nottale défend cette hypothèse en examinant les implications du soutra du Coeur : « La forme est vide, la vacuité est forme ».
Seule la première partie de cette formule est en général explicitée dans les enseignements bouddhistes, tandis que la seconde est laissée ouverte. Pour Nottale, la manière dont la vacuité s'exprime comme forme renvoie à l'exploration rationnelle des implications du principe de relativité. De la découverte que le mouvement « est comme s'il n'était pas » par Galilée à la théorie de la relativité restreinte puis générale d'Einstein, et jusqu'à sa propre théorie de la relativité des échelles, se manifeste et s'approfondit toujours la même vérité philosophique : que toute existence est relative, jamais absolue. La compréhension profonde du principe de relativité confirme ainsi la vacuité des formes mais implique aussi la nécessité de leur émergence dans l'espace-temps-échelle. -
La Table d'Émeraude et sa tradition alchimique
Hermès Trismégiste
- Les Belles Lettres
- Aux Sources De La Tradition
- 10 Janvier 1994
- 9782251470054
Hermès Trismégiste, d'après la tradition, avant de quitter notre monde, a laissé aux hommes une sorte de concentré de ses doctrines et enseignements de sagesse : la Table d'Émeraude. C'est ce texte infiniment célèbre chez les hermétistes, mais bien peu lu, parce que l'on n'en trouvait aucune édition, que nous entreprenons de donner aujourd'hui.
On trouvera ici plusieurs versions anciennes du texte, y compris ce qui est le texte le plus ancien accessible actuellement : une version arabe du VIe siècle. Nous lui avons joint divers essais de traductions françaises des XVe-XVIe siècles et plusieurs commentaires d'auteurs aussi prestigieux que Roger Bacon ou Michel Maier, qui témoignent de la fascination que ce texte n'a pas cessé d'exercer depuis qu'il est connu.
Plusieurs illustrations montrent également que la Table d'Émeraude a été une source d'inspiration pour l'iconographie alchimique.
Une grande partie des traductions ici présentées est inédite. -
Les gnostiques ; mythe, rituel et diversité au temps du christianisme primitif
David Brakke
- Les Belles Lettres
- 11 Septembre 2019
- 9782251449739
Qui étaient les gnostiques ? Et comment le mouvement gnostique a-t-il influencé le développement du christianisme dans l'Antiquité ? L'Église at- elle rejeté le gnosticisme ? La somme de David Brakke présente une définition inégalée en France sur les gnostiques.
Ce livre offre une incursion éclairante dans les débats les plus récents à propos du « gnosticisme » et de la diversité du premier christianisme. En reconnaissant que la catégorie « gnostique » est imparfaite et doit être reconsidérée, David Brakke plaide pour un rassemblement plus prudent des preuves sur le premier christianisme, connu comme école de pensée gnostique. Il met ainsi en évidence la manière dont le mythe et les rituels gnostiques se sont adressés à des questionnements humains élémentaires (notamment à propos de l'aliénation et du sens), répandant le message d'un Christ sauveur et permettant aux hommes de regagner leur connaissance de Dieu en tant que source ultime de l'être. Plutôt que de dépeindre les gnostiques comme des hérétiques ou comme les grands perdants de la lutte pour la définition du Christianisme, David Brakke soutient la thèse d'une réelle participation des gnostiques dans la réinvention en cours de la religion monothéiste. Si les autres chrétiens ont pu rejeter les idées gnostiques, ils les ont aussi et surtout adaptés et transformés. -
Questions sur la Genèse
Théodoret de cyr, Sophie De Cumond
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque De L'Orient Chrétien
- 6 Juin 2025
- 9782251457253
Pourquoi Ève fut-elle créée à partir d'une côte d'Adam ? Que mangeaient les bêtes sauvages dans l'arche ? Comment justifier l'inceste de Lot ? C'est à des questions de ce type que Théodoret de Cyr, exégète et théologien du nord de la Syrie, entreprend de répondre au milieu du ve siècle. Désireux de former ses fidèles, il compose une sorte de manuel d'étude de la Bible sous forme de questions-réponses, dont le premier livre est consacré à la Genèse. Cette oeuvre, facile d'accès, recueille l'héritage d'une longue tradition interprétative : pendant quatre siècles, les commentateurs n'ont cessé d'interpréter la Bible à la lumière du christianisme, en soulevant constamment de nouvelles questions. Théodoret, de langue et de culture grecques, s'appuie sur ses prédécesseurs pour expliquer les passages difficiles, justifier l'historicité du récit et comprendre pourquoi le texte utilise un langage parfois contradictoire, dans le but de saisir l'enseignement divin caché à travers l'histoire. La recherche actuelle redécouvre avec un intérêt sans cesse accru l'oeuvre exégétique de l'évêque de Cyr, tant elle est riche et condense le trésor d'une réflexion mûrie au fil des siècles. À la frontière entre différents types d'interprétations, et à une époque charnière qui marque la fin de l'Antiquité, Théodoret possède une largeur de vue qui lui permet d'intégrer des exégèses variées, offrant ainsi au lecteur moderne un témoignage précieux de la manière dont les chrétiens orientaux comprenaient la Genèse au milieu du Ve siècle.
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« Si nous voulons apprendre de première main qui était Moïse et quelle a été sa vie, il nous faut recourir à la lecture du récit biblique. Les autres sources n'entrent pas sérieusement en ligne de compte. Nous ne disposons pas ici du moyen le plus important en d'autres circonstances pour obtenir la vérité historique :
La possibilité de comparer les récits. Ce qui est préservé de la tradition d'Israël concernant les débuts de son histoire est contenu dans ce livre unique ; des peuples avec lesquels Israël est entré en contact au cours de l'exode d'Égypte en Canaan que ce livre relate, aucun fragment d'une chronique remontant à cette époque n'a été conservé, et dans la littérature ancienne de l'Égypte on ne peut trouver aucune allusion à ces événements. Mais le récit biblique lui-même diffère essentiellement dans son caractère de tout ce que nous sommes portés à considérer comme une source historique utilisable ; les événements qu'il rapporte ne peuvent pas s'être passés, tels qu'ils sont rapportés, dans le monde humain avec lequel l'histoire nous a familiarisés. La catégorie littéraire dans laquelle notre pensée historique doit les ranger, c'est la légende, et quand on parle de celle-ci, on admet généralement qu'elle est incapable d'engendrer en nous la représentation d'une succession de faits. » Martin Buber
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Éloge du polythéisme ; ce que peuvent nous apprendre les religions antiques
Maurizio Bettini
- Les Belles Lettres
- 12 Septembre 2016
- 9782251445953
Deux mille ans de monothéisme nous ont habitués à croire que Dieu ne pouvait être qu'unique, exclusif, vrai. En revanche, les polythéismes antiques envisageaient la possibilité de faire correspondre entre eux dieux et déesses provenant de différentes cultures (l'Artémis grecque et la Diane romaine, l'Égyptienne Isis et la Grecque Déméter), ou même d'accueillir des divinités étrangères dans leur propre panthéon. Cette disposition à l'ouverture a fait que le monde antique, même s'il a connu les conflits, voire les carnages, est resté étranger à la violence de nature religieuse qui a, au contraire, ensanglanté les cultures monothéistes et continue de le faire. Serait-il possible aujourd'hui de puiser aux ressources du polythéisme pour rendre plus faciles et sereines les relations entre les différentes religions? Si l'on part du principe que les dieux sont nombreux, il n'est plus nécessaire d'affirmer que ceux des autres sont de faux dieux ou des démons... On peut dès lors se demander si l'adoption de certains cadres mentaux propres au polythéisme ne contribuerait pas à réduire, au sein de nos sociétés, le taux de conflictualité entre les diverses religions monothéistes et entre leurs subdivisions internes.
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Mythologie et religion des Slaves païens
Patrice Lajoye
- Les Belles Lettres
- Vérité Des Mythes
- 3 Juin 2022
- 9782251453125
APPARUS dans l'Histoire au tout début de notre ère, originaires d'une petite région localisée dans le cours supérieur du Dniepr, sur les actuelles Ukraine et Biélorussie, les Slaves, par le biais d'une expansion qui fut particulièrement rapide, ont occupé avant le Xe siècle une très large partie de l'Europe. À l'Ouest, ils se sont installés sur des terres laissées quasi-vides par les Germains. Au Sud, dans le sillage des Goths puis des Bulgares, ils se sont implantés dans l'Empire romain, jusqu'à coloniser une large part des campagnes de la Grèce. À l'Est, ils ont petit à petit repoussé des populations baltiques et finno-ougriennes
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Introduction à l'avesta : le récitatif liturgique sacré des zoroastriens
Jean Kellens, Céline Redard
- Les Belles Lettres
- Docet Omnia
- 10 Septembre 2021
- 9782251452128
Les religions du monde contemporain se réfèrent presque toutes à un livre que leurs fidèles considèrent comme sacré. L'Avesta, qui servit dans les communautés zoroastriennes d'Iran, d'Inde et dans leur diaspora, semble appartenir à cet ensemble, en témoignant des origines de la religion pré-islamique des tribus iraniennes. Ses textes furent traduits en français par James Darmesteter à la fin du XIXe s. (1892- 1893) et, tout récemment, par Pierre Lecoq (2016).
Quelque chose toutefois exige une attention plus insistante. Presque toujours abordé comme l'expression théorique d'une doctrine religieuse ou le miroir d'une histoire et d'une géographie révolues, l'Avesta est aussi une machine littéraire dont il faut démonter les rouages. C'est-à-dire analyser avec précision le mode de transmission, les particularités de structure et les intentions liturgiques qui ont présidé aux assemblages textuels.
Telle est l'ambition de ce livre faisant état des évolutions de la recherche européennes sur ces questions, depuis ses origines au XVIIIe siècle jusqu'à ses dernières avancées au XXIe siècle, qui ont révolutionné les thèses couramment admises jusqu'alors.
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Le verset de la lumière commentaire
Mullâ Sadrâ
- Les Belles Lettres
- Classiques En Poche
- 22 Mai 2009
- 9782251800035
Mullâ Sadrâ Shirazi (c. 1571-1636) a enseigné dans l'Iran safavide du XVIIe siècle. Fondateur de l'école de Shiraz, il est sans conteste le plus grand penseur de la tradition shiite.
Son oeuvre, colossale, offre une synthèse de toutes les sources et traditions grecques, iraniennes et islamiques. Partant de la tradition aristotélicienne, nourri des falasifa Farabi (872-950) et Avicenne (980-1037), il intègre à sa réflexion la mystique orientale de Sohrawardi (1155-1191) et celle d'Ibn Arabi (1165-1191). Le Commentaire du Verset de la Lumière se penche sur un passage essentiel du Coran (24 : 35) tout en débordant largement la glose religieuse. Richement annotée, l'édition de Christian Jambet est une somme pour quiconque souhaite être initié à la pensée de Mullâ Sadrâ ou l'approfondir.
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La respiration embryonnaire et les méthodes du souffle : Sept écrits taoïstes des Tang (618-907)
Catherine Despeux
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 15 Novembre 2024
- 9782251455983
Sont traduits ici les écrits sur les « méthodes du souffle » (qifa ??), datant pour la plupart des Tang (618-907), qui ont été intégrés au Canon taoïste des Ming. Ils exposent des procédés pour nourrir la vie, très en vogue à l'époque des Tang et aux époques postérieures. Ces méthodes consistent principalement en mouvements gymniques (daoyin ??), automassages, diètes telles que l'abstinence de grains (bigu ??), diverses façons de respirer (tuna ??), d'ingérer le souffle (fuqi ??), de faire circuler le souffle interne avec visualisations de ses trajets ou de sa diffusion dans diverses régions du corps (xingqi ??), emploi du souffle (yongqi ??) pour se soigner ou pour soigner autrui.
Les techniques qui y sont mentionnées prennent racine dès la fin des Royaumes combattants, vers le ive siècle avant notre ère, pour atteindre leur apogée sous les Tang, non sans avoir reçu l'influence de techniques bouddhiques de respiration (anapana), de visualisations du corps et de concentration (dhyana), dès les Six Dynasties (IIIe-VIe siècle). Après les Tang, non seulement elles feront partie, dans le contexte taoïste, de pratiques individuelles d'alchimie interne et de certains rituels, mais aussi elles se diffuseront encore plus qu'auparavant dans les milieux lettrés et médicaux.
Sous les Song, les Ming et les Qing, ces méthodes du souffle prendront place dans des ouvrages médicaux et dans des compilations de lettrés, dans le but de « nourrir la vie », de se maintenir en bonne santé, voire de soigner certains symptômes. De nos jours, elles ont été pour la plupart simplifiées et sont devenues l'une des bases de ce que l'on appelle le qigong ??. -
Écrits de maître Guan ; quatre traités de l'art de l'esprit
Collectif
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 15 Novembre 2011
- 9782251100074
Les quatre traités de "l'Art de l'esprit" sont avec le Laozi et le Zhuangzi les textes fondateurs du taoïsme.
Ecrits au cours de la période effervescente des Royaumes Combattants, entre le IVe et la fin du IIe siècle avant notre ère, ils mêlent sous forme de strophes versifiées et de prose libre des considérations, conseils et célébrations sur le Tao, la Puissance, l'Essence et le Souffle, ou encore la formation de l'univers et de l'être humain. Ces quatre essais formulent un mode de vie inédit, tourné vers la captation et la concentration des ressources intérieures pour développer un état d'omnipotence permettant au sage, ou au souverain, de régner sur le monde entier sous le Ciel.
Ce régime implique un art de se nourrir, de s'exprimer ou de combattre précisé dans des termes qui marqueront toute l'histoire des pratiques de soi en Chine. Cet ensemble d'exercices spirituels, respiratoires et gymniques devait permettre de convertir la force physique en énergie spirituelle. La lecture et la méditation de ces traités mêmes de "1'Art de l'esprit" devait à l'époque faire partie intégrante de ces exercices destinés à parfaire le soi et pleinement déployer sa nature. -
Les chrétiens et la culture ; conversion d'un concept, Ier - VIe siècle
Sébastien Morlet
- Les Belles Lettres
- Romans, Essais, Poesie, Documents
- 9 Février 2016
- 9782251445649
Le christianisme a-t-il été une menace pour la culture gréco-romaine ? Au-delà de ce questionnement, ce livre engage une réflexion sur le rapport du christianisme naissant avec l'idée même de culture, telle qu'elle existait avant le christianisme et telle qu'elle s'est modifiée par la suite. En passant en revue chacune des disciplines du septénaire constituant les arts libéraux, c'est-à-dire le socle culturel de tout lettré que les Grecs nomment egkuklios paidéia (grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, musique, astronomie), ce livre montre que, si la culture grecque suscite des oppositions - elle apparaît souvent comme l'expression du polythéisme ou des prétentions des Grecs à atteindre le savoir sans Dieu -, elle peut aussi être défendue par les chrétiens en tant qu'elle forme l'esprit et le rend capable de comprendre les données de la foi. Les auteurs patristiques reprennent ainsi à leur compte une conception ancillaire de la culture qui avait déjà cours dans certains courants philosophiques grecs, mais qui suppose un tri : la culture peut servir d'introduction à la foi, à condition qu'on n'en prenne que ce qui est bon.
Mais au-delà de cette réflexion qui vise à déterminer ce qui, de la culture, doit être sauvé ou rejeté, les auteurs chrétiens tendent à présenter la doctrine chrétienne comme une culture à part entière, et dissocient pour la première fois dans l'histoire la notion de culture de celle d'hellénisme. Paradoxalement peut-être, ils donnent ainsi corps à une idée de culture globale dont christianisme et hellénisme n'apparaissent en définitive que comme deux composantes possibles. La réflexion des auteurs chrétiens aboutit donc à la fois à une relativisation du concept de culture - passage de la culture, forcément grecque, aux cultures, la grecque et les barbares - et à son extension - passage de telle ou telle culture à la culture en général : devient « culture » tout ce qui contribue à nourrir l'esprit, qu'il soit grec ou non. Le christianisme, à l'issue de cette étude, n'apparaît plus tant comme un obstacle à la transmission de l'idéal grec et romain de culture que comme un vecteur essentiel dans la façon dont la notion de culture s'est frayée un chemin jusque dans la Modernité. -
Textes d'auteurs grecs et romains relatifs au judaïsme
Théodore Reinach
- Les Belles Lettres
- 16 Novembre 2007
- 9782251780146
Théodore Reinach (1860-1928), homme de la Renaissance dans une époque où les nationalismes commencent à fermer les esprits a, comme ses frères, Joseph (1856-1921) et Salomon (1858-1932), cumulé tous les talents. Mathématicien, juriste, philologue, historien, professeur au Collège de France, homme politique, ce brillant fils de banquier juif francfortois - ayant choisi la France pour sa langue, sa culture et sa défense des Droits de l'homme -, était aussi un partisan convaincu de l'Assimilation.
Militant de la cause israélite, il demandait aux Juifs de renoncer à leur particularisme et d'embrasser pleinement la patrie de la Liberté, à son exemple, tout en revendiquant pour les siens l'ensemble des droits que la République accordait à ses citoyens, insistant sur l'apport de son peuple à la Civilisation.
C'est dans ce contexte fortement chargé - La France juive de Drumont est de 1886 - qu'il verse au dossier ces Textes d'auteurs grecs et romains relatifs au judaïsme, achèvement impressionnant pour un auteur d'à peine trente ans : sont rassemblées, traduites et annotées (presque) toutes les allusions des Anciens aux Juifs, à leurs moeurs et à leur religion.Le présent ouvrage reproduit l'édition de 1895 qui classe par ordre chronologique d'abord les auteurs grecs, puis les auteurs latins. Claude Aziza ajoute en ouverture un tableau général des relations entre les Juifs et le monde antique, des Macchabées (IIe siècle av. J.-C.) à la fin de l'Empire romain (Ve siècle), en clôture, 26 textes complémentaires tirés de 20 auteurs (dont certains non cités par Reinach) et une bibliographie à jour : le document le plus complet sur les rapports complexes - ignorance, incompréhension, curiosité, rejets haineux - que le monde antique a entretenu avec les Juifs. -
Le corps dans le taoïsme ancien
Romain Graziani
- Les Belles Lettres
- Realia
- 14 Septembre 2011
- 9782251338361
Les textes du taoïsme ancien ne dissertent pas dans l'abstrait du corps humain.
Sous la forme de fictions et de fables, ils mettent en scène ses usages possibles, ses ressorts et ses ressources : un ancien condamné, amputé d'un pied pour ses crimes, rudoie le Premier ministre au sortir de leur cours de méditation, et lui en remontre sur la notion de vertu. Un ermite malicieux rembarre un aspirant à la sagesse, en se piquant de refuser les "gueules cassées" produites en série par l'éducation confucéenne.
Le maussade et concupiscent seigneur de Wei retrouve soudain le sourire à l'écoute des propos d'un reclus des montagnes, venu l'entretenir de chiens et de chevaux galopant librement "dans les steppes du non-être". Les prouesses de l'archer Liè-tseu sont réduites à rien par Comte Obscur, qui lui enseigne "le tir du non-archer". On voit défiler dans les premiers écrits taoïstes, le Tchouang-tseu et le Liè-tseu, les figures les plus admirées et les plus détestées de la société chinoise, du gentleman plein de prestance, rompu aux civilités d'apparat, jusqu'au paria hideux et querelleur.
Comment l'éthos taoïste parvient-il à discourir du sage en se dispensant de notions morales, en pensant la sagesse comme un régime de puissance, en l'associant à l'ampleur de l'espace, au travail de l'imagination, à l'oeuvre du Ciel ? Par une apparence de paradoxe, ce sont les corps infirmes, les créatures informes, les êtres les plus infâmes qui jouissent d'une affinité de fond avec le Tao, le Principe qui régit le cours des êtres et des choses. -
Le bouddhisme est une composante majeure des religions chinoises dont l'influence a rayonné dans toute l'Asie orientale.
Le livre de Kenneth Ch'en propose une histoire du bouddhisme en Chine des premiers siècles de notre ère aux premières années de la République populaire. Après avoir résumé les traits essentiels du bouddhisme indien et les principaux aspects de la pensée chinoise sous les Han, l'auteur retrace l'implantation et les débuts hésitants du bouddhisme. Il en raconte ensuite l'évolution, d'une phase d'acclimatation et de croissance entre le IIIe et le VIe siècle jusqu'à l'éclosion d'une véritable maturité aux VIIe et VIIIe siècles, suivie d'un lent déclin à partir du Xe.
L'auteur a mis à la disposition de ses lecteurs le fruit d'une recherche approfondie appuyée sur la lecture de nombreux ouvrages en langues européennes et orientales. C'est le seul ouvrage général en langue européenne sur cette religion.
Kenneth Ch'en a été professeur de bouddhisme chinois au Center for Buddhist Studies de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Il est également auteur de The Chinese Transformation of Buddhism (1964) et de plusieurs articles ayant trait à la philosophie et l'histoire du bouddhisme chinois ancien. -
Dialogues de Meou-Tseu pour dissiper la confusion
Maitre Meou
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 20 Octobre 2017
- 9782251447551
Les Dialogues de Meou-Tseu pour dissiper la confusion auraient été composés par un lettré obscur, maître Meou, vivant dans la partie méridionale de l'empire des Han finissant. Versé à l'origine dans les Classiques et le Laozi, ce maître fait figure de premier lettré converti, et tente, à l'aide d'une rhétorique puisée dans la tradition classique chinoise, de préparer la voie pour l'enseignement, étrange et étranger, du Bouddha.
Ses dialogues formeront plus tard un modèle pour les nombreuses controverses qui contribuèrent à définir les « trois enseignements », confucianisme, bouddhisme et taoïsme. Au lecteur contemporain, ils permettent de ressentir et de comprendre l'étonnement, l'intérêt, la confusion ou encore l'hostilité qui pouvaient exister au moment de cette incomparable rencontre entre Chine des Han et bouddhisme indien.