Etude sur les effets psychologiques et moraux de la maladie.
Si la notion de soin est apparue récemment dans les débats d'éthique médicale, de philosophie politique et de sciences sociales, la question du soin, elle, irrigue depuis toujours la philosophie : soin de l'âme et de la cité. Cet ouvrage présente les grands textes philosophiques et littéraires permettant d'appréhender la polysémie du soin et les paradoxes qui le travaillent : souci éthique et réponse technique aux besoins de celui qui souffre ; raison d'être et parfois point aveugle de la médecine ; relation entremêlant compétences, imaginaire et affects ; mouvement d'inclusion et risque de normalisation ou d'exclusion sociale.
Il met au jour la façon dont les questions qui animent les relations et les pratiques de soin ne cessent d'interroger et de nourrir la philosophie et la médecine. Proposant pour chaque texte un commentaire pédagogique rédigé par un médecin ou un philosophe, il sera utile aux étudiants de philosophie, aux étudiants de médecine et à tous les professionnels de santé désireux de mieux saisir les enjeux éthiques et relationnels du soin.
Pendant douze ans, Todd Meyers a partagé le quotidien d'une femme, aux États-Unis, souffrant de plusieurs maladies chroniques. À partir de cette enquête ethnographique, il montre avec finesse et profondeur comment maladie chronique et vie quotidienne en viennent à s'entrelacer au point de se confondre. L'auteur n'adopte pas ici la perspective du médecin ou du chercheur en santé publique, mais celle de l'anthropologue qui s'attache à décrire l'expérience vécue d'une femme et à faire le récit de cette vie singulière. Il observe la manière dont la maladie chronique s'installe dans son foyer, bouleverse les relations de soin au sein de la famille et crée des situations de précarité économique et sociale auxquelles les services de santé répondent difficilement.
Todd Meyers offre un regard original sur le concept médical émergent de comorbidité, en décrivant la manière dont la personne malade donne sens à ses maladies, ses traitements, au temps et à son existence marquée par l'incertitude. Il propose enfin une réflexion émouvante sur la relation de l'anthropologue à son objet d'étude, une femme de chair et de souffrance.
Le soin maternel n´est pas une activité secondaire liée à une essence féminine supposée. Bien au contraire, c´est par le soin comme relation vitale, morale et sociale que se constitue le « maternel » qui est donc, lui aussi, tout à la fois social, vital, moral et relationnel. Appuyé sur les données de l´éthologie et de la psychanalyse, sur des analyses de philosophie morale, sociale et politique, ce livre montre que le soin dépasse l´alternative entre un essentialisme de la « nature » (qu´il s´agit de déconstruire) et un relativisme qui ne verrait plus rien de vital et de moral dans une telle relation, une fois dissociée comme elle l´est ici de tout postulat de « genre ». Le soin maternel retrouve alors toute sa puissance de genèse et de soutien, mais aussi de critique, voire de résistance, dans les débats les plus actuels du moment. À travers le soin maternel, ce livre nous reconduit à l´expérience et à la vie de chacun, comme aux problèmes moraux, sociaux et politiques de tous.