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Depuis leur première parution en 1865, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles ont été analysées au prisme de tous les champs de recherches, de la narratologie à la psychanalyse, en passant par la philologie?; elles ont également donné leur nom à une condition neurologique et ont servi d'allégorie à la physique quantique. Elles ont été adaptées, déconstruites, reconstruites, passées à la moulinette du postmodernisme, de la science-fiction, et de la parodie - et surtout, elles ont été traduites, retraduites, illustrées, et réillustrées.La "traductillustration" qui nous occupe est unique: son traducteur, René Bour (1908-1934), en a également livré les illustrations, dans une poussée créative simultanée et symbiotique.Disparu à l'âge de vingt-cinq ans, René Bour était jusqu'à il y a peu une énigme. Son Alice, publiée à titre posthume en 1937, était malheureusement devenue une curiosité que l'on ne pouvait plus se procurer que chez les vendeurs de livres anciens; la voici aujourd'hui présentée dans une nouvelle édition accompagnée d'un appareil critique inédit en trois parties. Le premier volet s'intéresse aux premières traductions d'Alice de 1869 à l'entre-deux-guerres et à son adoption par les surréalistes. L'essai dédié à René Bour s'attache à lever une partie du mystère sur son histoire et à remettre son remarquable héritage artistique à la place qui lui revient dans l'histoire non seulement de la réception française de Lewis Carroll, mais aussi dans celles de la traduction et de l'illustration. Enfin, la troisième partie propose des pistes de réflexions sur le texte lui-même, lesquelles se prolongent dans les annotations qui apparaissent au fil des pages.Le texte de Bour est fantaisiste, jubilatoire; parfois, aussi, un peu précieux, mais on le lui pardonnera au regard de sa créativité, et du bonheur procuré par les inventions graphiques qui l'accompagnent. L'innovation dont fait preuve René Bour dans son entreprise carrollienne est d'autant plus saillante qu'elle nous propose en filigrane un aperçu de l'espace liminal entre le rôle du traducteur et celui de l'illustrateur, qui se penchent sur un texte où mots et images se répondent, et où les deux rôles sont en l'occurrence endossés par un seul et même artiste.
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Sonnet LV Marbre et monuments n'ont qu'un moment, mes lignes ont charge de l'éternel. Ta place est ici, dans ma lumière, et non dans la pierre que le temps ronge de lichen et salit de poussière. Quand la guerre décapitera les statues, fouillera la maçonnerie, ni le fer ni le feu n'atteindront la mémoire où tu vis. Laissant derrière toi la mort et l'oubli, tu poursuivras ta route; pour ce qu'il reste de vie à ce monde, les bouches et les yeux se rempliront de ta louange. Jusqu'au jour dernier, qui te verra te lever en ta personne, ta vie est ici; ta demeure, le regard des amants.
À chacun son Shakespeare - les pièces sont nombreuses dans la demeure du Père. Je le lis dans la lignée de Catulle et Villon. Je lui vois le meilleur Donne comme successeur. -
Le vouloir-traduire : En hommage à Patricia Willson
Pagno Letawe Celine
- Pulg
- Truchements
- 27 Septembre 2023
- 9782875623683
Vouloir-Traduire, «translaturire», ce néologisme cher à Patricia Willson exprime l'élan qui anime son
activité d'écriture et d'enseignement. Rédigés par des collègues, des ami·es et des disciples, les dix-neuf chapitres de ce volume illustrent cet engagement, directement ou par ricochet.
Au centre du recueil, des traductions de trois textes tirés de Pagina impar nous font entendre (en anglais et en français) comment Patricia Willson conçoit la traduction. Toujours, en tout cas, engagée (l'espagnol dit «compromise») dans le siècle.
Les trois premiers chapitres du volume témoignent de ce qu'elle a réalisé à Buenos Aires. Les deux suivants proposent des réflexions traductologiques sur des situations impliquant des tensions politiques.
Dans la seconde moitié du livre, chaque chapitre est relié à la traduction d'une oeuvre. Tantôt il s'agit
de commentaires sur une ou plusieurs traductions existantes, tantôt de traductions inédites. Certains
combinent les deux, comme ce fascinant chapitre qui propose des extraits du journal d'un traducteur. Le dernier chapitre, traduction française d'un entretien avec un traducteur militant allemand, est à la fois un point d'orgue et une synthèse de ce qu'apporte le passage par la traduction.