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Quidam
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A bord d'un cargo qui traverse l'Atlantique, l'équipage décide un jour, après
l'accord inattendu de la Commandante de bord, de s'offrir une baignade en pleine mer,
totalement gratuite et clandestine. De cette baignade, à laquelle seule la Commandante
ne participe pas, naît un vertige qui contamine toute la suite du voyage.
D'un côté, il y a le groupe des marins - personnage pluriel aux visages et aux voix
multiples - et de l'autre la Commandante, peu sujette d'habitude aux écarts de parcours.
Tous partagent soudain leur difficulté à retrouver leurs repères et à reprendre leur voyage
tel qu'il était prévu. Du simple voyage commercial on glisse dans l'aventure. N'y a-t-il pas
un marin de plus lorsque tous remontent à bord? Le bateau n'est-il pas en train de prendre
son indépendance? -
«Je montrerai tout. Mon coeur, mes émotions. Vert - rouge - jaune - bleu - violet. Haine -amour - rire - peur - tendresse.» Niki hait l'arête, la ligne droite, la symétrie. A l'inverse, l'ondulation, la courbe, le rond ont le pouvoir de déliter la moindre de ses tensions. Délayer les amertumes, délier les pliures : un langage architectural qui parlerait la langue des berceuses. Aussi vit-elle sa visite au parc Güell comme une véritable épiphanie. Tout ici la transporte, des vagues pierrées à leur miroitement singulier. Trencadis est le mot qu'elle retient : une mosaïque d'éclats de céramique et de verre. De la vieille vaisselle cassée recyclée pour faire simple.
Si je comprends bien, se dit-elle, le trencadis est un cheminement bref de la dislocation vers la reconstruction. Concasser l'unique pour épanouir le composite. Broyer le figé pour enfanter le mouvement. Briser le quotidien pour inventer le féérique.
Elle rit : ce devrait être presque un art de vie, non ?
Caroline Deyns vit et travaille à Besançon.
D'un style inventif, fait de phrases courtes, percutantes d'où rugit la poésie d'une langue révoltée, son travail d'écriture est surtout reconnu depuis la publication et le succès (15000 exemplaires) de Trencadis (Quidam, 2020), un roman sur Niki de Saint Phalle, puissant, féministe et iconoclaste, qui reparaît aujourd'hui dans la collection poche Les Nomades. -
Thomas Westfield, gentilhomme anglais souffrant d'insomnie, engage Samuel Goldberg afin que celui-ci lui fasse la lecture jusqu'à ce que le sommeil le gagne.
Tirant son principe narratif des Variations Goldberg de Bach, Gabriel Josipovici fait fuguer, en trente chapitres qui sont autant de variations stylistiques, son personnage lui-même et des thèmes qui lui sont chers?dont le mariage et l'amour, l'art et la mélancolie, l'incroyable fertilité de la fiction.
Il en surgit un roman qui n'a rien d'académique, une oeuvre excitante et joyeusement libre. -
Lorsque l'écrivain Leonard Balmain accepte de servir de nègre pour l'autobiographie du mystérieux Torquil Tod, il s'applique si bien à coucher sur le papier ce que celui-ci lui confesse qu'il en oublie presque la réalité. Balmain court le risque d'être le complice des révélations sinistres qui lui sont faites.
Quand le récit de Tod en vient à évoquer trahison sexuelle et meurtre, Leonard Balmain réalise alors qu'il en sait trop et que le danger de finir sur les pages même de l'histoire mouvementée de Tod est réel.
Roman subtil et parfaitement maîtrisé sur la question du double et des identités troubles, La Confession ne fait que confirmer la réputation de John Herdman comme une sorte de Dostoïevski écossais et le digne et parfait successeur de James Hogg et de RL Stevenson. -
Labyrinthe arachnéen, Hemlock évoque les destinées tragiques d'une Italienne de la post-Renaissance - Beatrice Cenci -, d'une Française du Grand Siècle - la marquise de Brinvilliers - et d'une Anglaise de l'époque edwardienne en Inde - Mrs Fulham -, entraînées dans le vortex du crime par l'enchaînement des circonstances, leur faiblesse et leur passion.
Au-delà des contingences chronologiques, des visions récurrentes, des lieux, des objets, des leitmotive les relient entre elles. Comme aussi à Hemlock, une femme de notre temps, étrangère à leurs crimes mais déchirée entre les espérances et les craintes d'une situation extrême dont la présence, véritable fil d'Ariane, domine tout le livre.
Dans ce texte tumultueux rigoureusement articulé autour des angoisses de Hemlock, rien n'est aléatoire et l'apparent arbitraire obéit à des lois aussi inéluctables qu'insolites. Quant aux trois meurtrières, le cheminement de leurs histoires illustre les mots de Shakespeare, que l'auteur place en exergue de son ouvrage : « Seigneur ! Nous savons ce que nous sommes, mais ne savons pas ce que nous pouvons être. »
Une fresque grandiose au charme vénéneux. -
Ca fait longtemps qu'on s'est jamais connue
Pierre Terzian
- Quidam
- Les Nomades
- 1 Mars 2024
- 9782374913759
Ça fait longtemps qu'on s'est jamais connu est un récit hybride, qui mêle des portraits, des impressions, des pensées, des phrases d'enfants attrapées au vol, des dérèglements, des petites beautés, qui dépeignent ensemble un milieu, traditionnellement ignoré de la littérature, celui des garderies, tout en offrant un aperçu assez inédit de la société québécoise. C'est un carnet de voyage, cousin lointain des Voyages au Canada de Samuel de Champlain, qui décrit en filigrane le Québec des années Couillard. Une compilation, poétique et mordante, de deux cents journées de travail en une.
C'est aussi la vie désenchantée d'un écrivain expatrié. Le témoignage hilarant d'un infiltré parmi des êtres fragiles, magnifiques, bouillonnants. -
Úrsula López, traductrice quadragénaire et solitaire, vit dans le centre ancien de Montevideo. Un soir, un appel téléphonique d'un certain Germán lui réclame une rançon pour libérer son mari... or elle n'est pas mariée.
Découvrant son homonymie avec la femme du riche homme d'affaires enlevé, Úrsula réclame une rançon plus importante à l'autre Úrsula qui surenchérit à son tour et lui demande de... la débarrasser définitivement de son mari. Dès lors, cette femme tranquille mais insatisfaite de sa vie, affamée depuis l'enfance par des régimes inopérants, se met à tirer les ficelles, prenant un plaisir machiavélique à manipuler le kidnappeur incompétent comme l'autre Úrsula. Ce qui lui permet de sortir enfin de sa coquille, de gagner en autonomie et en liberté au fil des événements. -
Fin des années 20, sur l'île égéenne d'Àndros - la Petite Angleterre pour les marins.
Mìna, la femme du capitaine Saltafèros, marie ses deux filles en son absence : il est en mer. Despotique, elle choisit pour Òrsa, l'aînée, un armateur que la jeune fille n'aime pas. Et pour Mòskha la cadette, Sp?ros Maltabès, dont Òrsa est en fait folle amoureuse.
Elle installe les deux couples l'un au-dessus de l'autre avec pour simple séparation un plancher de misère. Aux soupirs qu'il laisse passer, Òrsa oppose son silence, jusqu'à la disparition de Sp?ros en 1943, une torpille allemande coulant son navire...
Se jouant de tous les clichés du mélodrame, Ioànna Karystiàni tisse en une prose virtuose la chronique ardente d'une passion dévastatrice.
Ioànna Karystiàni est née en 1952 à La Canée, en Crète. Elle a fait des études de droit à l'université d'Athènes puis a travaillé comme productrice de télévision et dessinatrice humoristique avant de devenir écrivain. Elle est l'autrice de La Houle, traduction inédite.
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Baptiste sait l'art subtil de l'imitation. Il contrefait à la perfection certaines voix, en restitue l'âme, ressuscite celles qui se sont tues. Mais voilà, cela ne paie guère. Maigrement appointé par un théâtre associatif, il gâche son talent pour un quarteron de spectateurs distraits. Jusqu'au jour où l'aborde un homme assoiffé de silence.
Pas n'importe quel homme. Jean Chozène. Un romancier célèbre et discret, mais assiégé par les importuns, les solliciteurs, les mondains, les fâcheux. Chozène a besoin de calme et de temps pour achever son texte le plus ambitieux, le plus intime. Aussi propose-t-il à Baptiste de devenir sa voix au téléphone. Pour ce faire, il lui confie sa vie, se défausse enfin de ses misérables secrets, se libère du réel pour se perdre à loisir dans l'écriture.
C'est ainsi que Baptiste devient son répondeur. A leurs risques et périls. -
Qui est le père de l'enfant d'Imelda ?
Dans ce récit intense et iconoclaste, John Herdman remonte le temps dans une double narration où deux discours contradictoires se superposent et s'entrecroisent, à l'image de la folie qui tisse sa toile et emprisonne Imelda dans ses longs fils vénéneux. La grandiloquence des narrateurs est à l'image de leurs vices, dévoilant une société passéiste et mortifère, fondamentalement hypocrite.
Le style de Herdman entretient cette dualité dans une langue très travaillée où la noblesse de l'expression s'érige en système pour mieux masquer la réalité. On songe à l'écriture dense et ironique de Nabokov dans La Méprise, à son jeu sur les conventions littéraires.
Qui détient la vérité ? Le lecteur ou un des personnages ?John Herdman est né à Edimbourg en 1941. Herdman est reconnu comme romancier, nouvelliste, dramaturge et critique. Il a été décrit comme « le véritable successeur de James Hogg et R. L. Stevenson ». Son oeuvre est empreinte d'une obsession particulière liée à la thématique de la dualité (il a publié une étude sur le Double dans la littérature du dix-neuvième siècle). Herdman est l'auteur d'une des toutes premières études sur les chansons de Bob Dylan (Voice Without Restraint). -
Le narrateur l'assure : il n'a pas le gène de l'adoption. Mais que peut-il faire lorsque du jour au lendemain sa compagne le houspille et tient à le conduire à son corps défendant à la DDASS, chez le psychiatre ou le réveille en pleine nuit pour le demander en mariage ? Jouer l'inertie, faire de la résistance, s'adonner au sarcasme puis, de guerre lasse, capituler. Et c'est ainsi qu'un futur papa se retrouve en Colombie, à 2500 m d'altitude, au bord de précipices, le souffle court, dans l'attente de l'enfant qui ne va pas tarder à paraître et, qui sait, lui ravager le coeur.
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D'Athènes et d'autres villes de Grèce, ils ont fui l'enfer urbain qu'impose la crise économique pour fonder, sur une île de l'Égée, une micro société plus humaine, plus heureuse, l'espoir d'un nouveau monde. Mais leur refuge est un piège et le rêve ne tarde pas à virer au cauchemar. Confrontés à des îliens inhospitaliers, corrompus et violents, les nouveaux arrivants se retrouvent avec ce qu'ils croyaient laisser derrière eux : les forces maléfiques du pouvoir et de l'argent, et la méfiance et la haine de l'autochtone pour l'immigré. Dans l'attente du salut, il reste à endurer les épreuves...
Maîtrise narrative que porte une écriture d'une force rare, solennité biblique de la langue parlée, richesse et profondeur de la vision, Le salut viendra de la mer est un récit au souffle visionnaire, qui brasse puissamment passé, présent et avenir.
« Chrìstos Ikonòmou met en mots la rage des Grecs. » Le Temps Né à Athènes en 1970, Chrìstos Ikonòmou est journaliste. Il est l'auteur Ça va aller, tu vas voir (Quidam, 2016).
Ça va aller, tu vas voir a reçu le Prix d'État pour la nouvelle et a été traduit en italien, allemand, espagnol et anglais (USA).
Le salut viendra de la mer (Quidam, 2017) a confirmé le succès du précédent. -
Chez Vogal Software, société high-tech perchée au treizième étage de la tour Eole, à la Défense, Clément pilote habilement sa carrière. Hyper adaptable, hyper connecté, il analyse, stocke, classe, utilise la moindre inflexion qui finit toujours par trahir ses rivaux. Sa compagne, Myriam, constitue sa meilleure alliée dans le jeu du pouvoir. Leurs soirées communes deviennent de doux débriefings des occasions manquées et des parties remises.
Mais le monde ne perd pas si facilement de son épaisseur. La vie s'impose, complexe, visqueuse. Elle freine ses gestes, envahit ses pensées, lui fait rencontrer Meryl. Meryl sort peu de chez elle et vomit souvent. Sa puissance est incalculable. Une nouvelle alliance est possible, un contrat faustien. Clément y perdra-t-il sa liberté ou gagnera-t-il les grands espaces parisiens dont il rêve tant ? Un bureau personnel, de la moquette à perte de vue, une baie vitrée et le silence.
Dans une langue délicatement chirurgicale, Luc Blanvillain dévoile le sous-texte absurde et cocasse de nos travers contemporains et interroge les liens qui nous entravent : le fardeau de l'amour des parents, la fragilité douillette du couple, l'ennui ténu d'être soi.
Luc Blanvillain est né en 1967 à Poitiers. Agrégé de lettres, il enseigne à Lannion en Bretagne.
Il est l'auteur de Le Répondeur (Quidam, 2020, poche Les Nomades, 2022), Pas de souci (Quidam, 2022) et de Nos âmes seules (Plon, 2015), que Quidam reprend aujourd'hui en poche. -
Oscar Rose, bibliothécaire dans un village de Norvège, est dans une profonde solitude, hanté par le souvenir de son épouse trop tôt disparue. Des mots écrits par Violette Mage, une jeune étudiante à Paris, l'amènent à endosser, par jeu et pour sortir de son isolement, une autre identité que la sienne : celle de son voisin Precht, putatif beaupère de Violette, supposée épouser bientôt Armand, le fils de Precht, les relations entre le fils et le père étant au point mort.
Sur la base de ce "malentendu" se met en place un jeu de masques, de faux-semblants d'identité qui font naître une relation élective improbable entre Oscar Rose et Violette Mage, deux êtres en quête d'inattendu, et d'absolu.
Se lier est-il une épreuve aussi vitale, sinon davantage, qu'aimer et être aimé ? -
Timon est un auteur qui a fui les sirènes du succès dans un lieu étrange et lumineux où il sait qu'Ilanda, sa femme gravement malade, trouvera le repos avant de s'éteindre. Pour oublier le malheur qui frappe son couple, Timon écrit des biographies d'écrivains imaginaires jusqu'au jour où un homme se présente à lui, affirmant se nommer Owen W. Butler. Or, Butler n'est autre que l'objet de sa première biographie. Qui est-il vraiment ? S'est-il échappé de l'imagination de Timon ou n'est-il que l'instrument d'une manipulation destinée à le perdre ? C'est ce que Johan, son frère jumeau désemparé, va chercher à savoir...
Jérôme Lafargue nous entraîne dans une quête merveilleuse de l'impossible, au nom de l'amour, de la littérature et de leurs sortilèges. -
Elles sont jeunes ou âgées, citadines ou paysannes, aperçues ou remémorées. Chacune d'elles, pour l'homme qui les raconte ici, est une contrée familière parfois, étrangère toujours, qu'il contemple avec une légère distance (il ne les touche que du regard) et en même temps une profonde empathie. Tantôt séduit par leur beauté, tantôt ému par leurs malheurs. Dans ce livre Mihàlis Ganas plonge tout entier dans la mer d'un pays secret, dont les femmes tissent les frontières avec les fils très fins de l'amour, le pays qu'invisibles elles hantent, dirigent ou détruisent : femmes dans les cafés, dans la rue, devant un ordinateur, dans la mer trempée de la mémoire, au téléphone, femmes toujours, dans la solitude et l'amour, la détresse et la joie.
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« Je cherche un emploi. Je sors de ma chambre et me retrouve dans les toilettes d'un restaurant. J'attends que les choses d'elles-mêmes rentrent dans l'ordre. Je prends place à l'arrière du bus n° tant. Je descends du bus. Je descends la rue. Je traverse la rue. Je traverse la rue et me fais écraser par le bus à l'arrière duquel je me trouve. Je me vois me faire écraser. Je pense que j'ai l'intestin trop long. Je ne veux pas travailler. » Comédie cruelle et déjantée des injonctions et de la course à l'employabilité, L'aide à l'emploi est une folie romanesque qui malmène la logique et se joue des conventions.
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A la fin d'une phrase, elle a déjà oublié le début, elle ne sait plus ce qu'elle raconte : « Oh zut, tout ce que je veux parler a disparu. C'est terrible, tu sais, je ne peux plus compter sur moi. Je ne me rappelle plus ce que c'est ma vie. C'est début d'une terrible époque. » Parfois, au contraire, elle rit d'oublier, de se perdre. «Tu sais, c'est formidable, tout est nouveau !» Un récit d'amour sans filtre, sur la vieillesse et la démence de la poétesse Koumiko Muraoka, et sur la course folle de sa fille pour aller plus vite que l'oubli et sauver sa mémoire.
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C'est une immersion que ce texte propose : celle du monde incroyable des commerçants d'une halle qui grouille de vie ! C'est drôle, mordant, un brin cynique et désespéré, à l'image de notre modernité.
Pendant une journée, on suit le narrateur, un vendeur de saucisson talentueux, entouré de la faune des petits commerçants de la halle : barmen, poissonnier, vendeur de chaussettes, libraire, tous aux prises avec un même destin insensé, le boulot-dodo.
Tout bascule dans cette fourmilière quand la galerie d'art de Fouad doit fermer pour laisser place à une grande chaîne d'alimentation bio et vegan. La panique s'empare de la halle !
Elle devient le lieu symptomatique d'une société malade et pervertie, soumise à l'unique exigence du marché, un monde absurde qui néglige autrui. -
Un livre se penche sur son passé, de la sortie des presses à son départ plein d'espoir vers l'Afrique.
Vingt ans d'une vie mouvementée. Il aime, est aimé, risque sa vie, rencontre des lecteurs et des lectrices, discute avec d'autres livres dans les librairies et les bibliothèques, s'interroge sur la marche chaotique du monde. Tout cela donne un roman picaresque et une méditation drôle sur notre finitude, doublés d'une variation à la Queneau sur le mot "pilon". L'humour, comme toujours, quand il n'est pas un confort, affleure au tragique.
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Morris Magellan est cadre dirigeant d'une biscuiterie en Ecosse.
Il vit avec une femme qui l'aime, dont il a deux enfants, et possède une maison en banlieue chic. Il incarne la réussite. Mais Magellan est un alcoolique chronique. Rien chez lui du buveur noceur et surmené qui finit, sur le tard, par s'éteindre dans le confort bourgeois. En quête constante de son identité réelle, s'efforçant de masquer ce qui le ronge, il compose sans cesse. Et les tentatives pour se fuir s'avèrent vaines et sont vouées à l'échec.
Le Son de ma voix: une vision de l'alcoolisme d'une rare intensité.
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Après la politique, la lutte armée et la prison, vient le silence et celle qui fut Valérie Strauh.
Que lui reste-t-il à vivre sinon la bienvenue de quelques mains ouvertes? Mais pour qui gronde encore de haine viscérale, sa dette n'est pas expiée...
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Désiré est une fillette obstinée.
Nourrie de rêves, réminiscences, voyages et voyances intérieurs, elle sait percer les mystères du monde en y plantant les aiguilles ; d'une compréhension bien particulière et fort intrigante pour l'oncle et la tante qui élèvent cette orpheline qui leur échappe. petite soeur des alice, tom sawyer et autres david copperfield. désirée est de la lignée des enfants-romans ; de la littérature. de ceux qui accompagnent longtemps.
" oncle pelam, j'aimerais faire un jardin dans ma chambre. dehors le vent est trop fort. tu vois le bois des lattes du plancher : il suffit de le déclouer, nous prendrons les grands seaux de fer et irons dans la forêt chercher de cette belle terre noire qui serait encadrée ensuite par la chair jaune des planches que je laisserais dans la chambre, sur les bords, comme un chemin de halage un peu plus bain ou le bord des rails d'un chemin de fer.
Si je fais un jardin dans ma chambre, je pourrais mieux surveiller ces maladies échenillantes qui pourrissent les feuilles, qui doucement mangent la vie et l'âme des plantes.