Tiresias
-
Le 28 juin 2023 j'examinais plusieurs dossiers déposés aux Archives nationales à Pierrefitte,
en banlieue parisienne. Ils contenaient les documents versés par les ministères de la Justice et
de l'Intérieur sur la période 1961 - 1962 à Alger, année au cours de laquelle l'OAS fit régner en
Algérie et en France un climat de terreur et de guerre civile en tuant, brûlant, détruisant à grande
échelle, jusqu'à mettre en danger la République et la démocratie. Ces papiers officiels n'avaient
jamais été révélés.
En effet, l'arrêté du 22-12-2021 portant ouverture d'archives relatives à la guerre d'Algérie,
a ramené le délai de libre communication de 75 à 50 ans. Ainsi, j'ai pu accéder aux documents
qui concernaient le massacre du 15 mars 1962, perpétré par l'organisation terroriste française
contre mon père et cinq de ses collègues, dirigeants des Centres sociaux éducatifs. L'intérêt des
informations que ces pages portent au grand jour dépasse largement les révélations sur ce crime
collectif. Il réside d'abord dans la sûreté qui s'y attache, liée à leur provenance et au fait qu'elles
n'ont jamais été révélées. Elles apportent également des précisions sur la mise en application de
manière concertée, par l'organisation nationaliste, de supprimer la démocratie en France. Elles
disent surtout la vérité judiciaire sur l'OAS qui a bien été une organisation authentiquement
terroriste. La Cour de sûreté de l'État l'a juridiquement établi, et de manière irréfutable, ce qui
met un terme définitif aux tentatives de réécriture d'un récit qui cherche à glorifier les auteurs
des nombreux crimes commis pour renverser le régime constitutionnel. Dans ces pages, la parole
sera donnée aux témoins du meurtre qui ont déposé devant les enquêteurs malgré la violence du
choc qu'ils venaient de subir. Les actes de police et de justice seront révélés.
Au plus noir de la guerre d'Algérie, chaque Centre social fut un lieu d'humanité.
Germaine Tillion, déportée résistante et admise au Panthéon fut la fondatrice de cette institution
de l'Éducation nationale. Elle écrit le 3 octobre 2003 : « De toutes les choses que j'ai faites
dans ma vie, ce qui me tient le plus à coeur, c'est d'avoir créé les Centres sociaux en Algérie [...]
Un Bien créateur sans être destructeur. »
Dans Le Musée-mémorial du terrorisme
Projet scientifique et culturel remis au président de la République
il est fait référence uniquement à cet attentat de Château Royal :
1954-1962 : Le terrorisme durant la guerre d'Algérie
Le terrorisme et la politique de terreur d'État, ont été des éléments structurels de la Guerre d'Algérie,
une guerre coloniale et une guerre civile. Il s'agit ici d'évoquer le sort des civils et certains attentats emblématiques,
comme celui du 30 septembre 1956 par des militantes du FLN au Milk Bar d'Alger ou celui
de Château-Royal par l'OAS contre six membres des Centres sociaux éducatifs, le 15
mars 1962. Le terrorisme de cette époque a profondément marqué les esprits et les mémoires, tout comme
la colonisation et la décolonisation dans leur ensemble. -
Anatomie d'une rafle : 9 février 1943 Rue Sainte-Catherine
Sylvie Altar
- Tiresias
- Ces Oublies De L'histoire
- 12 Janvier 2024
- 9791096930210
En entrant dans l'année 1943, ce qui change, dans la zone sud, c'est la confrontation directe des Juifs à la Gestapo. Le mardi 9 février 1943, jour de consultation médicale pour les réfugiés et les immigrés et jour de distribution d'aides, Klaus Barbie orchestra, en fin de matinée, la rafle des bureaux de l'UGIF, 12, rue Sainte-Catherine à Lyon. La descente allemande, rapide et violente, laissa place à une « souricière » qui dura jusqu'au soir et qui fut la plus importante rafle de Juifs par la Gestapo à Lyon.
Le chef de la Gestapo présenta la rafle, dans les rapports qu'il adressa à ses supérieurs en février 1943, comme une mesure sécuritaire de répression contre la Résistance juive.
Pourtant, la plupart des personnes raflées ce jour-là n'étaient pas des résistants.
Anatomie d'une rafle est une analyse détaillée et approfondie des éléments constitutifs et des mécanismes impliqués dans cette opération de rafle. Cet ouvrage vise à décomposer et à examiner les différentes composantes et étapes d'une telle opération pour mieux comprendre comment fut planifiée, exécutée et vécue, ce qui sera retenu comme un des chefs d'inculpation de crime contre l'humanité contre Klaus Barbie en 1987.
Cet ouvrage est attendu car ce n'est pas un livre de plus sur la tragédie vécue par les Juifs pendant la guerre. Il est attendu car nous sommes dans l'année des 80 ans de la rafle. Cette rafle est revenue dans la mémoire collective nationale et locale comme l'un des trois chefs d'accusation de crime contre l'humanité intenté contre Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon de 1942 à 1944. Or, la rafle de la rue Sainte-Catherine fut la plus importante réalisée à Lyon par la Gestapo, trois mois à peine après son installation dans la cité des Gaules. 80 ans plus tard, les archives ont encore des révélations à faire sur cette rafle. On n'en finit pas de découvrir ce qui s'est passé, les parcours des « raflés », leur identité, leur nombre etc. Lire sur la rafle permet de se plonger dans un moment spécifique de l'histoire et d'en comprendre les circonstances, les causes et les conséquences. Cela élargit notre perspective sur les événements passés et nous aide à mieux saisir le contexte dans lequel ils se sont déroulés.
Ce livre peut intéresser tout public. C'est une histoire axée avant tout sur des familles, sur des individus. L'auteure a su restituer avec humanité, au plus près des individus, des histoires de vie. À travers ces pages chacun pourra y trouver les parcours des victimes de Klaus Barbie.
Les Lyonnais, les amoureux de Lyon et les curieux ou intéressés pourront découvrir dans ce livre ce qui a fait la spécificité de la ville pendant la guerre. -
Des Tsiganes vers Auschwitz ; le convoi Z du 15 janvier 1944 ; une extermination ignorée
Monique Heddebaut
- Tiresias
- 6 Octobre 2018
- 9782915293982
À l'automne 43 plus de 350 Tsiganes, hommes, femmes, enfants, sont arrêtés dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique. Ils forment un unique convoi, appelé « Convoi Z » à destination d'Auschwitz. Après la déportation des Juifs, Himmler a décidé en mars 1943 leur transfert dans le camp des familles à Auschwitz- Birkenau. Voyage sans retour pour plus de 90% d'entre eux. Pour la première fois, l'histoire de ce cas spécifique de déportation fait l'objet d'une étude approfondie et globale. Cet ouvrage apporte des précisions rares et essentielles sur le sort des Tsiganes et leur histoire tragique. Ils se sont retrouvés pris au piège des politiques nationales et de l'idéologie nazie en Europe, car vivant sous un régime d'exception avant même que les nazis ne les déportent et ne les exterminent.
Ce travail aux abondantes références bibliographiques est étayé par des sources nouvelles ou inexploitées, par des documents et pièces d'archives allemandes, belges et françaises. Il s'appuie sur nombre de témoins directs et, surtout sur deux survivants du camp d'extermination, récemment retrouvés et qui n'intéressaient absolument personne. Antoine et Joséphine Lagrené, adolescents en 1943, racontent leur vie dans l'univers concentrationnaire, lors de plusieurs entretiens, éminemment émouvants avec l'auteure. Leurs récits inédits apportent des éléments indispensables pour comprendre comment les Tsiganes furent stérilisés dans le Block 10 de Josef Mengele, exterminés à Auschwitz, assassinés à Buchenwald, Ravensbrück et leurs Kommandos.
-
Pendant la Seconde Guerre mondiale environ 8 000 femmes françaises ont été déportées dont plus des 3/4 pour faits de résistance, principalement dans le camp de concentration nazi de Ravensbrück et dans ses Kommandos. Associant témoignages, analyses et leçons pour l'avenir, ce livre fait revivre ce que fut l'engagement de ces femmes dans la Résistance et leur déportation. Le statut particulier des déportées NN (Nacht und Nebel), les conditions abominables de détention, les exécutions, les expériences médicales, l'exploitation économique du travail féminin sont ici rappelés par des historiens et des survivantes. Cet ouvrage retrace l'itinéraire de cette grande figure de notre temps, Germaine Tillion, qui, de Ravensbrück à l'Algérie, par ses comportements et par ses écrits, nous a laissé de vibrantes leçons d'humanisme et une leçon d'Histoire. Avec : Éric Vuillard, Thomas Fontaine, Corinne Halter, Olivier Mongin, Anne-Marie Pavillard, Marie-José Chombart de Lauwe, Anise Postel-Vinay...
-
être juif ; à Lyon et ses alentours 1940-1944
Sylvie Altar
- Tiresias
- Ces Oublies De L'histoire
- 4 Octobre 2019
- 9791096930029
Il semble acquis que le cadre des persécutions juives en France soient largement connus. Mais leur déroulement mérite encore de faire l'objet de nouvelles investigations. Reconstituer l'ambiance, saisir les comportements, les motivations des Juifs qui vivent dans la zone sud permet de restituer l'univers décalé dans lequel ils ont été précipités. Nous racontons ici cette histoire, par le prisme de trajectoires individuelles à la diversité sociale, religieuse et familiale fortement marquée, qui permet d'approfondir un sujet où tout n'a pas encore été dit. Comment menacés, traqués, persécutés, les Juifs tentent de garder le contrôle de leur vie ? Les diversités des archives écrites, publiques et privées, iconographiques, et des récits oraux, permettent de retracer des destins individuels pris dans le collectif afin de montrer le sort des Juifs dans la Capitale de la Résistance a été proche de leurs coreligionnaires de la zone sud.
-
La résistance oubliée des Juifs en France
Sylvie Altar
- Tiresias
- Ces Oublies De L'histoire
- 8 Novembre 2021
- 9791096930081
Ce n'est pas un livre de plus sur la tragédie vécue par les Juifs pourtant victimes d'une guerre totale les Juifs étaient condamnés à être annihilés. En France, après une phase d'incompréhension, de choc et de désillusion qui a brouillé au début les clés de lecture de ce qui leur arrivait, les Juifs ont organisé de nouveaux modes de vie. Ils sont passés de l'adaptation à la transgression, refusant de s'incliner devant le sort qui leur était réservé. Il montre comment ils ont mis en oeuvre leur propre sauvetage et propose une analyse des réactions des Juifs comme « objecteurs de vie ». Dans le contexte de contrainte, les attitudes sont passées en revue d'abord dans la légalité, puis dans l'illégalité. Ce livre qui expose des formes de résistance oubliées, car ils ont élaboré des stratégies d'évitement, de contournement, puis de transgression - par la ruse, l'entregent, le rapport de force. Toutes les formes de résistances, résistance civile, spirituelle et intellectuelle, armée...
-
Les Tsiganes et la Seconde Guerre mondiale
Maryvonne Moal
- Tiresias
- Ces Oublies De L'histoire
- 13 Octobre 2023
- 9791096930173
Les Bohémiens, Gitans, Roms, Sintis, Manouches... circulaient librement en Europe, aimés des rois et des populations. Ils étaient attendus à la cour, dans les villes, dans les villages. Ils apportaient le reêve, la musique, la danse, la magie... La fête s'installait pour quelques jours, ils intriguaient autant qu'ils fascinaient. Leur mode de vie nomade, différent, libre, entraînait parfois des craintes chez les riverains, ils jouissaient malgré tout d'une vision tolérante. Au fil du temps, ces individus incontrôlables, étaient-ils devenus dérangeants, suspects ? Etaient-ils considérés comme des espions ou des voleurs ? Voulait-on éliminer leur mode de vie nomade ? Peu à peu, ils vont ressentir une forme de discrimination...
Dès la fin du XIXe siècle, ils vont être stigmatisés comme Nomades, faire l'objet d'expulsions. Au XXe siècle l'Etat francais va les contrôler en mettant en place un syste`me de fichage.
Ils deviennent indésirables. Ils vont se sentir persécutés, rejetés, stigmatisés, on parlera de « race abjecte ». Ils vont avoir le sentiment d'être victimes de racisme.
En 1940, les Nomades « Tsiganes » vont être internés sur le territoire français dans des « camps d'internement pour Nomades ». Après leur libération, en juin 1946, ils vont retrouver la liberté tout en conservant le régime nomade. Cet abandon ne signifiera pas le retour au droit commun des Français dits « gens du voyage », car une volonte´ politique d'éradication de leur mode de vie nomade les poursuivra longtemps. -
Nous savons sur les Justes, nous savons sur ceux qui se mirent en danger pour sauver des enfants, des adultes et des vieillards juifs.
Mais que savons-nous sur la solidarité de certains Français et Françaises envers le Juif insulté, humilié, marqué ? Ouvrir ces pages nous permet de découvrir, comme une chose rare, que des femmes et des hommes, jeunes pour la plupart, choisirent en 1942 de porter un insigne jaune ou une étoile détournée aux inscriptions diverses : zazou, Auvergnat, swing, bouddhiste, goï, papou. En arborant publiquement ces bouts de carton ou de tissu, ils ont voulu ainsi exprimer leur révolte spontanément, avec humour et sans violence.
Par ce geste à la fois dérisoire et essentiel, ils ont participé à une résistance symbolique contre l'occupant et ses sbires. Alors que l'extermination des Juifs était en en cours, ces femmes et ces hommes furent arrêtés et internés dans des camps en France comme " Amis des Juifs ". Ces résistants aux étoiles nous restaient inconnus : grâce à nos auteurs, deux jeunes chercheurs, ce déni de justice est réparé.
Ils nous expliquent ces parcours d'exception et donnent pour la première fois la parole à ces témoins retrouvés soixante ans après les faits. S'appuyant notamment sur des archives privées et des documents iconographiques inédits, ce travail propose un regard neuf sur les formes de solidarité en France sous l'Occupation, et une réflexion originale sur le combat symbolique mené contre l'horreur et le cynisme du système nazi.
-
Découvrez Complicités avec Jean Vilar, Antoine Vitez, le livre de Jack Ralite
-
La folie du jasmin ; poèmes dans la nuit coloniale
Madeleine Riffaud
- Tiresias
- 11 Octobre 2001
- 9782908527896
-
Crimes hitlériens ; une exposition-deuil au sortir de la guerre
Cédric Gruat
- Tiresias
- Lieu Est Memoire
- 10 Novembre 2017
- 9782915293951
À l'été 1945, la foule se presse pour visiter au Grand Palais l'exposition organisée à grand renfort de publicité par le gouvernement du général de Gaulle : Crimes hitlériens. Première du genre, cette exposition à base de photographies et d'objets ramenés de divers lieux de massacres exhibe dans toute leur crudité les preuves des atrocités nazies commises en France et en Europe : pillages, destructions, exécutions de civils, tortures, déportation dans les camps... Véritable « Musée des Horreurs », cette manifestation à la fois pédagogique et spectaculaire est interdite aux moins de 16 ans en raison de sa dureté. Une telle mise en scène de l'atroce en plein coeur de la capitale nous semblerait aujourd'hui inconcevable. Un mois après la capitulation de l'Allemagne hitlérienne, l'exposition du Grand Palais connaît une affluence record avec plus de 500 000 visiteurs. Elle circule ensuite en province, fait le tour des capitales européennes et de certaines villes allemandes. À chaque fois, l'exposition draine de nombreuses foules... Pourquoi cette étonnante exposition ? Comment expliquer son succès ? Quels en sont les véritables enjeux ? Telles sont les questions auxquelles ce livre tente de répondre... Alors que la Libération a été un moment de fête et d'espoir, 1945 est l'année des épreuves et des déceptions. Celle de la faim et des privations, de l'angoisse et des incertitudes face à l'avenir, de l'épuration et des procès de la collaboration, du choc de la découverte des camps et du retour des « absents » exilés en Allemagne. Marquée dans sa chair, la France compte ses morts, pleure ses fantômes, tente de faire son deuil et de se reconstruire. Dans ces conditions, l'exposition Crimes hitlériens s'inscrit dans le cadre d'un discours unitaire et de rassemblement. Car au-delà de l'hommage rendu à toutes les victimes du nazisme, cette manifestation permet à chacun de se retrouver dans les épreuves endurées par la nation au cours des années noires en insistant sur l'idée d'une communauté de souffrance. Alors que débutent les procès contre les criminels nazis, la France appelle non seulement au châtiment des coupables mais à une politique de fermeté destinée à mettre hors d'état de nuire une Allemagne dorénavant occupée et considérée comme l'éternel agresseur. Les atrocités nazies constituent enfin pour la France un thème mobilisateur destiné à regrouper derrière elle tous les États ayant directement souffert du nazisme ainsi que l'ensemble des pays impliqués dans la guerre contre l'Allemagne. Une bataille censée permettre à la France de retrouver sa place de grande puissance aux côtés des Alliés et de revendiquer son droit à participer pleinement au règlement du problème allemand.
-
Les homosexuel.le.s en France : du bûcher aux camps de la mort ; histoire et mémoire d'une répression
Arnaud Boulligny
- Tiresias
- Ces Oublies De L'histoire
- 16 Novembre 2018
- 9782915293999
Apparue en France dans les années 1970, la question de la déportation d'homosexuels n'a trop longtemps été portée que par les militants eux-mêmes. Paradoxalement, sa reconnaissance officielle au début des années 2000 ne repose sur aucune étude sérieuse, si bien qu'elle continue souvent d'alimenter les polémiques. Depuis une dizaine d'années, le sujet s'est progressivement imposé comme un véritable objet scientifique. Les recherches dont les résultats sont exposés ici révèlent la grande variété des mesures répressives prises en France occupée, en Alsace Moselle, mais aussi sur le territoire du Reich à l'encontre de Français dont les pratiques sexuelles, réelles ou supposées, étaient considérées comme « contrenature », celles-ci ne conduisant pas forcément à une déportation à proprement parler.
Pour bien comprendre la complexité du cas français, il est fondamental de retracer l'évolution du regard porté sur l'homosexualité et les homosexuels depuis la fin de l'Ancien Régime, tant en France que chez ses proches voisins, notamment l'Allemagne.
Le contexte législatif, en particulier, est là d'autant plus important que les dispositions répressives ne cessent pas à Libération et influencent la construction d'une mémoire de la déportation homosexuelle. Dans le contexte de lutte pour les droits des personnes LGBT, les militants ont choisi d'inscrire cette mémoire dans une logique victimaire.
Quelles furent les étapes qui ont marqué ce long processus mémoriel ? Quels en furent les personnages marquants ? Quelle place cette mémoire occupe-t-elle aujourd'hui chez les militants homosexuels ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage entend aussi apporter des réponses.
-
Alger 1957 : la ferme des Disparus
Jean-Philippe Ould Aoudia
- Tiresias
- Lieu Est Memoire
- 4 Juin 2021
- 9791096930074
Le président de la République vient de reconnaître la responsabilité de la France et de ses forces armées dans l'arrestation, la torture et la disparition de Maurice Audin et d'Ali Boumendjel à Alger, en 1957. Ce livre révèle les lieux où se trouvent les corps des 3 024 Disparus en 1957, à Alger. Jean-Philippe Ould Aoudia, qui signe ce nouvel ouvrage, en a subi dans sa chair toutes les brûlures. Les deux bras armés de la réaction coloniale tardive, les services secrets et les terroristes de l'OAS, ont frappé de plein fouet sa famille. Et quand dans les années 1990-1991, il recherche les instigateurs et les exécutants du massacre commis par l'OAS le 15 mars 1962 à Alger, au cours duquel ont été assassinés son père et cinq autres dirigeants des Centres sociaux éducatifs, il prit la mesure de l'étroite collaboration de ces Européens, - appelés contre-terroristes, impliqués dans la torture, les exécutions sommaires et l'OAS -, avec la police locale et les services spéciaux. Ils ne s'en cachaient d'ailleurs pas. Voire même la revendiquaient.
Par ses recherches l'auteur partage la douleur des milliers de familles dont un ou plusieurs de leurs parents sont toujours considérés comme ayant Disparu au cours de cette année 1957 à Alger, du fait des forces de l'ordre françaises. Participant à la recherche de l'emplacement des corps afin de pouvoir leur offrir une sépulture digne de leur sacrifice. Dans son ouvrage, Jean-Philippe Ould Aoudia emploie le terme de « contre-terroristes » pour désigner les Robert Martel, André Achiary et Cie. Mais ne furent-ils pas, plus terriblement, des terroristes ? Le mérite de ces pages c'est de rappeler les faits bruts, de synthétiser en quelques pages toute la violence paroxystique de cette année 1957. Les unités militaires ont obstinément refusé d'indiquer les lieux où sont enterrés les corps de tous ces Algériens Disparus, dont ceux de Maurice Audin et Larbi Ben M'hidi. Ces pages tentent de prouver qu'un crime de masse a été commis, ce qui explique l'omerta observée par tous les protagonistes depuis 64 ans. Dans ce travail unique, ce lanceur d'alertes qu'est l'auteur ouvre cette page d'une tragédie tue.
-
Un fétu de paille dans les bourrasques de l'histoire : les tribulations d'un jeune Lorrain pendant la Seconde Guerre mondiale
Roger Boulanger
- Tiresias
- 10 Février 2022
- 9791096930104
L'ultime phrase de l'auteur aurait pu être le titre de ces pages : « Ce fut le commen- cement d'une nouvelle vie ». Une plongée dans notre histoire contemporaine vue par un adolescent, évacué au début de la guerre en Charente et déjà adulte dans son opposition à l'idéologie nazie. Il retrouve sa terre natale, tout comme l'Alsace voisine, annexée au Reich.
Roger devient Rüdiger. En 1943, son refus d'adhérer à l'idéologie nazie le pousse à rompre sa scolarité pour tenter de rallier les Forces françaises libres. Son projet, si bien élaboré, échoue lors du passage de la frontière suisse. Conduit en prison, puis déporté à Natzweiler- Struthof, Flossenbürg puis au camp de Johanngeorgenstadt pour « tentative de soustraction aux obligations militaires », il s'évade en avril 1945 lors d'une marche d'évacuation et rejoint la France libérée. Un retour à la vie dans un monde qui n'est pas encore prêt à l'entendre.
Un témoignage précis, où l'auteur à fleur de peau nous fait revivre le naufrage de sa jeunesse : « Le souffle de l'histoire emportait mes illusions d'enfant. » Mais il y a aussi la réflexion de l'adulte qui se retourne sur son passé bien des années plus tard, celui à qui les expériences de jeunesse ont inculqué l'esprit de tolérance et d'humanité. Le texte original, abondamment commenté dans les notes de bas de page, est complété par des sections thématiques intégrées au fil de la narration. Au-delà du récit individuel, ce livre est aussi un outil pédagogique qui permet d'aborder la déportation dans son contexte.
-
Le roman des glières ; la résistance des républicains espagnols au plateau des glières
Véronique Olivares
- Tiresias
- 1 Mai 2007
- 9782915293432
Dans ce livre, les auteurs se sont efforcés de traiter la place importante prise par les républicains espagnols dans le maquis du plateau des glières, en haute-savoie.
Jamais un ouvrage particulier n'a été consacré à leur action, toujours évoquée, jamais expliquée. après avoir livré une guerre fratricide de trois longues années sur leur sol natal, les républicains espagnols arrivent en haute-savoie. deux compagnies de travailleurs espagnols, affectés aux travaux des routes et à l'assèchement des terrains, vont petit à petit s'égailler dans la nature. ils vont aller clandestinement s'installer, avec des conditions de vie très rudes, dans les chalets de montagne pour échapper à la déportation en allemagne.
Ils vont y rencontrer les maquisards français de la première heure, et une grande solidarité va se forger pour continuer à combattre le fascisme. ces hommes aguerris vont mettre leurs connaissances au service de la résistance. ils vont conquérir les coeurs et l'amitié de leurs compagnons, jusqu'aux chefs du 27e bca, qui leur accorderont une entière confiance. ces "rouges espagnols" vont prendre une place incontournable et participeront aux combats les plus rudes.
Leur aura est grande, puisque tom morel, le chef du maquis du plateau, décidera, le 30 janvier 1944, de monter avec cent vingt hommes sur le plateau pour y réceptionner les parachutages d'armes de londres ; parmi eux, cinquante-six maquisards républicains espagnols. c'est l'histoire de ces hommes exilés et amoureux de liberté que les auteurs vous livrent ici. en complément de tous les ouvrages qui ont pu s'écrire sur le maquis des glières, il manquait cet hommage aux républicains espagnols, c'est chose faite.
Ainsi la haute-savoie rend hommage à ses fils qui l'ont délivrée et qu'elle a adoptés.
-
Cet ouvrage est le recueil de la mémoire de protagonistes anonymes de la guerre civile espagnole. Nous voyageons au travers les souvenirs de trois femmes et de six hommes : témoignages de l'espoir porté par ces gens simples et leur aspiration à la liberté au sein d'un pays féodal et autoritaire, l'Espagne du début du vingtième siècle jusqu'à la mort de la dictature de Franco. Ces souvenirs nous permettent de mesurer l'ampleur du mouvement libérateur auquel adhéra avec sincérité spontanément et humanité, tout un peuple miséreux mais aussi des intellectuels de renom. Chacun ou chacune a vécu la même période historique des années 1930 à nos jours et pourtant chacune ou chacun raconte une histoire qui lui est propre et unique.
-
Mendel schainfeld - le deuxieme voyage a munich...
François Béchu
- Tiresias
- 1 Juillet 1998
- 9782908527650
-
Un livre-temoignage constitué de 73 portraits de femmes de 31 pays d'Afrique.
Certaines sont des inconnues travaillant dans l'ombre, d'autres dans la lumière des médias. Chacune a confié ce que fut son éducation, la prise de conscience de son engagement, mais aussi les obstacles qu'elle a dû surmonter. Elles ont aussi parlé de leurs désirs profonds de femmes. Elles arpentent des chantiers aussi divers. que la lutte contre les discriminations, l'éducation, la santé pour tous. Elles s'impliquent dans le mouvement social, posent des actes de résistance, bousculent les préjugés, font des choix courageux qui engagent parfois leur vie.
Créatrices, elles utilisent l'image, l'écriture, le pinceau ou les paroles de chansons pour éveiller les consciences, dénoncer les dérives ou faire tomber les tabous. Elles ont un dénominateur commun : le refus de la résignation. Elles symbolisent ces millions d'Africaines, actrices du quotidien et bâtisseuse de l'avenir de leur communauté, de leur Pays et du continent tout entier. C'est à elles que ce livre est dédié.
-
La villa susini - tortures en algerie, un appele parle, juin 1961-mars 1962
Henri Pouillot
- Tiresias
- 11 Octobre 2001
- 9782908527889
Dans ces pages un appelé parle et témoigne sur la torture en Algérie de juin 1961 à mars 1962, ces atrocités se déroulaient à la Villa Sésini communément nommée Villa Susini.
Après de nombreuses hésitations et des questionnements, je porte ce témoignage à la connaissance de tous. Que le lecteur ouvre les pages de ce dossier douloureux et tragique, et que tout homme libre et citoyen apporte au-delà de son interrogation sa part de vérité. J'ai simplement voulu ouvrir le chemin de la parole à cet appelé déchiré par l'horreur qui, sous ses yeux, se déroula et sur sa propre participation.
Mais je laisse au préfacier le soin et la réalité par cet extrait de le présenter : " La dénonciation de la torture en Algérie coloniale prit une ampleur nouvelle le vingt-sept janvier 2001. Le général de Bollardière et la torture, film de André Gazut, était enfin projeté dans une grande salle... L'Arlequin était comble, et du public jaillirent de nouveaux témoignages... Le tout dans l'apparente indifférence des pouvoirs publics.
Cela fut dit, avec l'exigence que l'État se mobilise pour soulager de leurs troubles les victimes survivantes, les témoins passifs - " appelés " en majorité - mais aussi les exécutants non moins tourmentés. Un homme se leva, au fond de la salle, et dit alors : "Je fus de ceux-là, des tortionnaires, et c'est vrai." "
-
Alain Ruscio est né en 1947.
Historien, Docteur ès Lettres, il était jusqu'ici surtout connu pour ses travaux portant sur l'histoire coloniale française. Parmi ses derniers ouvrages, Que la France était belle au temps des colonies (Maisonneuve et Larose), Le Credo de l'Homme blanc (Complexe) et La Guerre française d Indochine. Les source., de la connaissance (Les Indes Savantes).
-
Une chance sur deux d'être compris / mince et froide l'aile du temps / s'étire aux traits de la figure / et l'air au bout du jour vient ajouter à temps / l'écho des plaintes et les murmures.
Tel pourrait être résumé ailleurs demain qui raconte la vie héroïque de ce jeune hendayais. nous pouvons y lire son amitié pour le jeune guy môquet et ses facéties, leurs jeux partagés mais aussi la fin tragique de la famille môquet, le militantisme de prosper, le père, les paroles pleines de clairvoyance du jeune frère, l'angoisse prémonitoire de la maman. c'est un ouvrage de récits, une histoire de fraternité, une histoire des camps de la mort, une histoire de militantisme, une histoire de bonheur et d'identification, une histoire de recherches et la confirmation de son engagement dans le sens de l'histoire de son pays.
Mais l'auteur aussi témoigne sur les exilés de la guerre d'espagne, le front populaire, son engagement au parti communiste, son implication dans la résistance, son emprisonnement au fort du hâ, puis sachso, heinkel, ses camarades, ceux morts et ceux rescapés. il parle de son retour dans le monde redevenu civilisé et de l'après pour reconstruire avec une vision si idéaliste et une pensée, une vie de la politique dans la cité.
Pages d'une écriture, un jeu sur le hier et l'aujourd'hui, un mélange de demain et d'après, une conjugaison au temps imaginaire nous tiennent fraternité dans une compagnie de lecteurs. l'auteur invente, aime et sa joie, son espoir, sa lucidité nous chauffent la mémoire. ses mots coulent et prennent forme sur la page ou les plages basques. il écrit aussi l'amour, l'évasion, la douleur, l'horreur, la politique, le syndicat, l'engagement, son combat.
D'hendaye à irun, des trois couronnes à jaizquibel, il nous fait voyager loin de l'actualité commune, loin des mots inutilement employés, et nous induit dans une poétique tragique du déporté. nous déambulons dans son univers oú tout est imaginaire, réalité, conjugaison du temps présent homme. et nous recevons son invitation au combat, à la liberté, aux rêves comme une solution à notre solitude et notre désespoir.
-
trente et un portraits de femmes et d'hommes déportés par les nazis.
déportés des conséquences de leur choix : ne pas se soumettre, ou par leur engagement : résistants, politiques, ou encore parce que juif. mais aussi enfant né à ravensbrück par la volonté farouche et maternelle de femmes solidaires, compagnes de misère qui voulurent que la vie soit et se perpétue. elles et eux se sont trouvés en prison, dans les camps d'internement, dans les camps de concentration ou d'extermination, et ils essayent d'expliquer tant bien que mal l'avant, le pendant, le retour, mais l'après surtout et leur implication citoyenne, caritative, politique.
dans la société, ou encore leur fuite, leur errance à la recherche d'un monde perdu. nombre ne se reconnaissent plus dans leur cher pays et s'efforcent de rester muets pour ne pas déranger, pour ne pas paraître raconter l'impensable, mais tous essaient dans leur nouvelle vie une réinsertion honorable. nulle expérience n'est identique, mais la même obsédante question pour eux tous persistera : suis-je revenu(e) des camps de la mort ? il faut les écouter, les lire sans crainte ni pitié et partager.
leur histoire, leur expérience, leur espoir nous sont précieux. elles ou ils ont gardé un idéal : vivre et espérer encore en l'homme. qu'ils ou elles soient devenus ministre, ambassadeur, docteur, fonctionnaire, enseignant, ouvrier, commerçant, ils se sont engagés dans des combats d'humanité, de mémoire et d'espoir et scrutent scrupuleusement les possibles relents de la bête immonde. elles et eux doivent prendre place parmi nous avant leur définitif départ, c'est le pari que se sont donné les auteurs, afin qu'ils laissent plus qu'une empreinte, une mémoire dans notre monde tragique.
-
-
Vieux compagnons dont la jeunesse est à la douane
Véronique Olivares
- Tiresias
- 1 Septembre 2006
- 9782915293333