Ma mère ne vint pas, et sans ménagements pour mon amour-propre (engagé à ce que la fable de la recherche dont elle était censée m'avoir prié de lui dire le résultat ne fût pas démentie) me fit dire à Françoise ces mots : « Il n'y a pas de réponse ».
Marcel Proust
À l'ombre des jeunes filles en fleur Tome 1 (10 CD) Lu par Lambert Wilson Il n'était pas possible de trouver réunies des espèces plus rares que celles de ces jeunes fleurs qui interrompaient en ce moment devant moi la ligne du flot de leur haie légère, pareille à un bosquet de roses de Pennsylvanie, ornement d'un jardin sur la falaise, entre lesquelles tient tout le trajet de l'océan parcouru par quelque steamer, si lent à glisser sur le trait horizontal et bleu qui va d'une tige à l'autre, qu'un papillon paresseux, attardé au fond de la corolle que la coque du navire a depuis longtemps dépassée, peut s'envoler en étant sûr d'arriver avant le vaisseau, attendre que rien qu'une seule parcelle azurée sépare encore la proue de celui-ci du premier pétale de la fleur vers laquelle il navigue.
Les Éditions THÉLÈME ont réalisé l'enregistrement de l'intégralité de À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust, réuni en 35 CD MP3 et 7 petits coffrets.
Présentation de Jean-Yves Tadié dans le livret d'accompagnement.
Le 19 mars 1944, Albert Camus et Maria Casarès se croisent chez Michel Leiris. L'ancienne élève du Conservatoire, originaire de La Corogne et fille d'un républicain espagnol en exil, n'a que vingt et un ans. Elle a débuté sa carrière en 1942 au Théâtre des Mathurins, au moment où Albert Camus publiait L'Étranger chez Gallimard. L'écrivain vit alors seul à Paris, la guerre l'ayant tenu éloigné de son épouse Francine, enseignante à Oran. Sensible au talent de l'actrice, Albert Camus lui confie le rôle de Martha pour la création du Malentendu en juin 1944. Et durant la nuit du Débarquement, Albert Camus et Maria Casarès deviennent amants. Ce n'est encore que le prélude d'une grande histoire amoureuse, qui ne prendra son vrai départ qu'en 1948.
Jusqu'à la mort accidentelle de l'écrivain en janvier 1960, Albert et Maria n'ont jamais cessé de s'écrire, notamment lors des longues semaines de séparation dues à leur engagement artistique et intellectuel, aux séjours au grand air ou aux obligations familiales. Sur fond de vie publique et d'activité créatrice (les livres et les conférences, pour l'écrivain ; la Comédie-Française, les tournées et le TNP pour l'actrice), leur correspondance croisée révèle quelle fut l'intensité de leur relation intime, s'éprouvant dans le manque et l'absence autant que dans le consentement mutuel, la brûlure du désir, la jouissance des jours partagés, les travaux en commun et la quête du véritable amour, de sa parfaite formulation et de son accomplissement. Nous savions que l'oeuvre d'Albert Camus était traversée par la pensée et l'expérience de l'amour. La publication de cette immense correspondance révèle une pierre angulaire à cette constante préoccupation. « Quand on a aimé quelqu'un, on l'aime toujours », confiait Maria Casarès bien après la mort d'Albert Camus ; « lorsqu'une fois, on n'a plus été seule, on ne l'est plus jamais ».
À l'ombre des jeunes filles en fleur Tome 2 (9 C) Lu par Lambert Wilson Il n'était pas possible de trouver réunies des espèces plus rares que celles de ces jeunes fleurs qui interrompaient en ce moment devant moi la ligne du flot de leur haie légère, pareille à un bosquet de roses de Pennsylvanie, ornement d'un jardin sur la falaise, entre lesquelles tient tout le trajet de l'océan parcouru par quelque steamer, si lent à glisser sur le trait horizontal et bleu qui va d'une tige à l'autre, qu'un papillon paresseux, attardé au fond de la corolle que la coque du navire a depuis longtemps dépassée, peut s'envoler en étant sûr d'arriver avant le vaisseau, attendre que rien qu'une seule parcelle azurée sépare encore la proue de celui-ci du premier pétale de la fleur vers laquelle il navigue.
Ce recueil est composé de quatre périodes : la Nuit de mai, la Nuit de décembre, la Nuit d'août et la Nuit d'octobre. Les Nuits s'ouvrent sur un dialogue difficile entre le poète et sa muse pour tendre vers une réunion finale. Musset exprime dans cette oeuvre sa volonté de dépasser la douleur par la création littéraire.
En neuf siècles de poésies françaises, différentes formes et différents mouvements ont traversé l'histoire littéraire, mais la langue et l'art perdurent, comme l'atteste cette anthologie de la poésie. De grands acteurs prêtent leurs voix à des textes fondateurs de la culture classique et nous offrent ainsi un tableau vivant de cet art.
"Comme le théâtre est fait pour être joué, la poésie est avant tout faite pour être dite.", Raymond Queneau.
De Villon à Lamartine, voici onze siècles de poésie française. Plus d'un millénaire d'amour et de révolte, de rêve et d'émotion. Dans ces vers inspirés, on découvre le coeur humain dans toutes ses splendeurs et ses misères. L'expression de la liberté et de la beauté est portée ici par des acteurs passionnés, des voix intenses.
Dit par Sapho, Alain Bashung, Bernadette Le Saché, François Marthouret, Anne Plumet et Lambert Wilson
"Parmi les chambres dont j'évoquais le plus souvent l'image dans mes nuits d'insomnie, aucune ne ressemblait moins aux chambres de Combray, saupoudrées d'une atmosphère grenue, pollinisée, comestible et dévote, que celle du Grand Hôtel de la Plage, à Balbec, dont les murs passés au ripolin contenaient, comme les parois polies d'une piscine où l'eau bleuit, un air pur, azuré et salin." Marcel Proust, Noms de pays : le nom Situé à la fin d'Un Amour de Swann, "Noms de pays : le nom" raconte l'adolescence du narrateur à Paris, ses souvenirs de Combray et de Balbec et son amour naissant pour Gilberte Swann.
« Enfin elle, je l'aimais et ne pouvais par conséquent la voir sans ce trouble, sans ce désir de quelque chose de plus, qui ôte, auprès de l'être qu'on aime, la sensation d'aimer. »
"René de Chateaubriand ; Alphonse de Lamartine ; Alfred de Vigny ; Victor Hugo ; Sainte-Beuve ; Auguste Barbier ; Aloysius Bertrand ; Félix Arvers ; Gérard de Nerval ; Alfred de Musset ; Théophile Gautier ; Leconte de Lisle" ...
« Comme je quittai l'église, je vis devant le vieux pont des filles du village qui sans doute parce que c'était un dimanche se tenaient attifées, interpellant les garçons qui passaient. Moins bien vêtue que les autres, mais semblant les dominer par quelque ascendant - car elle répondait à peine à ce qu'elles lui disaient -, l'air plus grave et plus volontaire, il y en avait une grande qui assise à demi sur le rebord du pont, laissant pendre ses jambes, avait devant elle un petit pot plein de poissons qu'elle venait probablement de pêcher. Elle avait un teint bruni, des yeux doux, mais un regard dédaigneux de ce qui l'entourait, un nez petit, d'une forme fine et charmante. Mes regards se posaient sur sa peau et mes lèvres, à la rigueur pouvaient croire quelles avaient suivi mes regards. Mais ce n'est pas seulement son corps que j'aurais voulu atteindre, c'était aussi la personne qui vivait en lui. »
"Ma grand-mère, à qui j'avais raconté mon entrevue avec Elstir et qui se réjouissait de tout le profit intellectuel que je pouvais tirer de son amitié, trouvait absurde et peu gentil que je ne fusse pas encore allé lui faire une visite. Mais je ne pensais qu'à la petite bande, et, incertain de l'heure où ces jeunes filles passeraient sur la digue, je n'osais pas m'éloigner... Je n'en aimais aucune les aimant toutes, et pourtant leur rencontre possible était pour mes journées le seul élément délicieux, faisait seul naître en moi de ces espoirs où on briserait tous les obstacles, espoirs souvent suivis de rage, si je ne les avais pas vues."