Le génocide arménien a un siècle. Une page noire de l'histoire turque, toujours controversée, toujours taboue; un drame qui hante les esprits et les coeurs de génération en génération. Pinar Selek interroge son rapport à cet épisode et à la communauté victime. Au fil des souvenirs et des rencontres, elle raconte ce que signifie se construire en récitant des slogans qui proclament la supériorité nationale, en côtoyant des camarades craintifs et silencieux, en sillonnant Istanbul où les noms arméniens ont été effacés des enseignes, en militant dans des mouvements d'extrême gauche ayant intégré le déni.
Au-delà de la question arménienne, ce témoignage sensible, engagé, parfois autocritique, dénonce les impasses de la violence et sonde les mutations de l'engagement collectif.
Nermin n'est pas une fille comme les autres. Apprentie poétesse aux idéaux socialistes, elle mène une vie de bohème dans la grouillante Istanbul sans se préoccuper de ses origines modestes ou de son sexe. Depuis sa petite chambre, elle lit les grands auteurs russes et compose. Dans la République turque conservatrice des années 60, elle fait figure d'excentrique. Bientôt, l'apprentie femme moderne se fait une place auprès des intellectuels - parfois même jusque dans leur coeur. Car bien sûr écrivains, architectes, peintres et journalistes s'accordent au masculin. Mais Nermin est déterminée, et tant pis si dans sa quête d'épanouissement et de plaisir, elle ne trouve pas de modèle. Tant pis si elle doit remplir le regard de ses parents de reproches et de déception.
L'émancipation est un choix autant qu'un combat.
En émigrant à Istanbul, Leyla s'offre une nouvelle vie.
Elle qui jusque-là avait à peine le droit de poser un pied dehors fait ses premiers pas dans le monde. Quand elle se dégote un petit boulot dans un atelier textile, l'amour frappe à la porte. Le bel Ömer qui règne dans le coeur des ouvrières l'a choisie. Mais le bonheur de la jeune Leyla ne va pas durer. Son patron lui arrache son innocence en même temps que son chemisier.
Sa famille lui tourne le dos et Ömer, ce lâche, part au service militaire.... Vient le temps du mariage forcé et des nouvelles humiliations. Remzi l'alcoolique la bat. Il pourrait s'en prendre à ses filles. C'en est trop. Leyla ne compte pas se laisser faire... Dans ce manifeste, celle qui se fait le porte-voix de toutes les femmes battues et violées entrevoit deux issues ; lequel de ces dénouements saura ouvrir les yeux de ceux qui les ferment ?
L'ONG Renforts oeuvre à sortir de l'impasse et de la marginalisation de jeunes Turcs talentueux en dérive. Désespoir politique, répression sociale ou d'État, manque de perspectives...
Un narrateur, dont on ignorera le nom, voyage sans relâche dans toute l'Europe à la recherche de fonds. De retour d'un entretien infructueux, il manque la dernière navette qui relie l'aéroport au centre-ville d'Istanbul. Il se retrouve alors dans le taxi partagé d'un insolite chauffeur aux allures de devin. Plutôt que de déposer ses clients en ville, ce dernier emprunte une route de montagne, où il a « des affaires à régler ». L'homme est alors pris dans un tourbillon d'événements burlesques dont il ne pourra s'échapper, au milieu des demandeurs d'asile, des travailleurs exploités, des activistes et des multinationales avides.
Calar a dix-sept ans et une petite soeur qu'il aime par-dessus tout, Cidem. Elle est tout ce qu'il lui reste comme famille. Son père est parti, sa mère dépressive, et son oncle est un politicien véreux. Pour échapper au pessimisme ambiant, rien de tel qu'un concours de talents. Et Cidem n'en manque pas : elle maîtrise le moonwalk comme personne ! Alors qu'ils ne sont plus qu'à quelques marches de la gloire, le monde en décide autrement...
En ce mois de mai 2013, les projecteurs se braquent sur le parc de Gezi et les manifestations stambouliotes. Calar en est sûr, c'est la chance de leur vie. C'est décidé, Cidem dansera au milieu des lacrymos et des chars antiémeutes. YouTube et les internautes se chargeront du reste...
Cet ouvrage dévoile et analyse la mémoire collective du génocide arménien parmi les Kurdes de la région de Diyarbekir, dont les auteurs ont recueilli et analysé les témoignages. La « malédiction », selon l'un des interviewés, aurait été pour au moins un siècle le prix du crime originel. La déportation des Arméniens et le génocide ont été perpétrés au vu et au su de la population, et les Kurdes, marqués par les récits de leurs parents ou grands-parents (parfois arméniens), ont brisé le tabou du silence et du déni, bravant les mensonges de l'Histoire officielle de l'État turc. Le malaise les poursuit, et, d'une manière ou d'une autre, le génocide fait partie de leur vie.
Considéré comme l'une des figures majeures de la littérature turque, Oguz Atay est reconnu comme un écrivain intemporel de la littérature turque du 20ème siècle.Grâce à un sens aigu de l'observation et de l'humour, l'auteur nous dévoile un univers étrange, à travers le destin de personnages drôles et pathétiques, incontournables témoins d'un monde où le grotesque rivalise souvent avec le tragique.