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CHRISTINE LE BoeUF
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Prix Médicis étranger 1993, le Léviathan de Paul Auster met en scène un écrivain, Ben Sachs, détourné du cours de son existence par la hantise du mal qui menace le monde en général et l'Amérique en particulier. Or il ne peut mener à terme le roman qu'il a entrepris - «Leviathan» - car l'action terroriste dans laquelle il s'est engagé se retourne contre lui. Peter Aaron, son ami, décide, pour prévenir les mensonges des enquêteurs, de reconstituer et d'écrire l'histoire de Sachs : s'ouvrent alors les pistes les plus étranges, apparaissent les personnages les plus curieux, qui tous, par le talent si singulier de Paul Auster, deviennent autant de figures du destin.
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Vivre le meilleur des choses à Brooklyn, être amoureux à soixante ans comme à trente, se marier, retrouver les siens, échapper aux sectes, marcher sous le ciel bleu à 8 heures du matin, s'enflammer pour Henry David Thoreau et Edgar Allan Poe. Être heureux, mais pour combien de temps encore, en Amérique...
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Le premier livre de Paul Auster, «L'Invention de la solitude», est aussi l'ouvrage fondateur de son oeuvre, son art poétique. Une manière pour lui de montrer, par-delà la mort du père et à travers la recherche de l'identité, que le langage "est notre manière d'exister dans l'univers. " Traduction de Françoise Kestsman et Christine Le Boeuf.
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Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d'artistes ont partagé les rêves de liberté de l'époque, ils ont fait de l'art et de la création le ciment d'une amitié qu'ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n'a pu les préparer aux coups du destin qui vont les frapper et infléchir radicalement le cours de leurs vies...
Siri Hustvedt convie ici à un voyage à travers les régions inquiétantes de l'âme : bouleversant, ambigu, vertigineux, Tout ce que j'aimais est le roman d'une génération coupable d'innocence qui se retrouve, vingt ans plus tard, au bout de son beau rêve.
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L'existence d'une bourgade au nord de l'état de New York a été bouleversée par l'accident d'un bus de ramassage scolaire, dans lequel ont péri de nombreux enfants du lieu.
Les réactions de la petite communauté sont rapportées par les récits de quatre acteurs principaux. Il y a d'abord Dolorès Driscoll, la conductrice du bus scolaire accidenté, femme solide et généreuse, sûre de ses compétences et de sa prudence, choquée par cette catastrophe qui ne pouvait pas lui arriver, à elle. Vient Billy Ansel, le père inconsolable de deux des enfants morts. Ensuite, Mitchell Stephens, un avocat new-yorkais qui se venge des douleurs de la vie en poursuivant avec une hargne passionnée les éventuels responsables de l'accident. Et enfin Nicole Burnell, la plus jolie (et la plus gentille) fille de la bourgade, adolescente promise à tous les succès, qui a perdu l'usage de ses jambes et découvre ses parents grâce à une lucidité chèrement payée.
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"J'avais douze ans la première fois que j'ai marché sur l'eau" : ou le destin prodigieux d'un enfant pas comme les autres dans une Amérique aux étranges facettes.
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Célébration heureuse de la plus civilisée des passions humaines, cette histoire écrite du côté du plaisir et de la gourmandise est un livre savant qui se lit comme un roman d'aventures. Parti à la recherche des raisons qui ont fait aimer le livre, Alberto Manguel propose un étonnant récit de voyage à travers le temps et l'espace, dont chaque étape lui est occasion de détours, de visites, de réflexions profondes et d'anecdote réjouissantes.
Passionnante, jubilatoire, cette "Histoire de la lecture", traduite en plus de vingt-cinq langues, a reçu en France le prix Médicis essai 1998. -
Incapable de supporter plus longtemps la liaison que son mari entretient avec une femme plus jeune qu'elle, Mia quitte brusquement New York pour se rendre dans le Minnesota et se réfugier quelque temps auprès de sa mère octogénaire. Parcours d'une femme blessée en forme de "lecture de soi" et d'inattendue épiphanie personnelle, ce roman solaire - féministe au meilleur sens du terme - irradie d'une énergie aussi rebelle que stimulante.
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Dialogue à plusieurs niveaux de narration entre une jeune femme en quête de sa vocation à New York à la fin des années 70 et l'écrivaine chevronnée qu'elle est devenue quarante ans plus tard, ce «portrait de l'artiste en jeune femme», virtuose, incisif et poignant, septième roman de Siri Hustvedt, rassemble et magnifie les thèmes qui ont fait la renommée internationale de l'autrice : le temps comme étrangeté, la violence et la cruauté du patriarcat, la capacité de l'imaginaire à recréer le présent, voire à le guérir.
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L'excentrique et funeste partie de poker de Nashe et Pozzi.
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Après avoir écrit la biographie d'un acteur du cinéma muet porté disparu depuis des décennies, David Zimmer reçoit un courrier : l'acteur le demande de toute urgence sur son lit de mort, pour lui léguer un étrange héritage.
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Un homme se réveille, désorienté, dans une chambre inconnue. Sur un bureau sont soigneusement disposés une série de photographies en noir et blanc, deux manuscrits et un stylo. Qui est-il ? Pourquoi se retrouve-t-il assigné à résidence ? Que lui veut cette dénommée Anna qui lui parle d'un traitement en cours, mais aussi d'amour et de promesses ? Et qui sont ces visiteurs qui viennent lui reprocher de les avoir jadis envoyés accomplir de mystérieuses missions dont certains sont revenus détruits ? Revisitant les territoires de l'inquiétante étrangeté où son oeuvre s'enracine, Paul Auster livre ici une étonnante variation sur la relation du romancier à ses personnages qui entre en résonance avec une interrogation profonde sur les responsabilités de l'Amérique contemporaine face à l'Histoire.
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New York, 1967 : Adam Walker, jeune aspirant-poète, rencontre un énigmatique mécène français, Rudolf Born, et sa sulfureuse maîtresse. Sans ambages introduit dans l'intimité du couple, l'idéaliste jeune homme se voit proposer une association susceptible de placer la littérature au centre de son existence.
Mais une nuit criminelle va quelque temps plus tard sceller, de New York à Paris, l'étrange communauté de destins qui s'est ainsi formée... Tel est le prologue de l'intrigue nouée par le récit d'Adam Walker dont, quarante ans plus tard, un jour de 2007, son ancien condisciple à l'université, le célèbre romancier Jim Freeman, reçoit le surprenant manuscrit, en même temps qu'il apprend que son vieil ami est en train de se mourir d'un cancer en Californie. Très affaibli, dans l'incapacité d'achever lui-même la rédaction de la mystérieuse confession qu'il a entamée, Adam prie son ami d'accepter de mettre en forme à sa place les notes fragmentaires qu'il a rassemblées pour la suite. Jim se fait alors le scribe du deuxième chapitre du récit : désormais installé à Paris, le jeune Adam Walker retrouve sur son chemin l'inquiétant Rudolf Born, lequel semble s'employer à prendre dans ses filets une femme aux prises avec une situation difficile et sa fille, Cécile, fervente étudiante en lettres et passionnée de poésie...
Ayant renoué avec la soeur d'Adam après sa mort, Freeman est amené à s'interroger sur la véracité du récit auquel il a contribué. De passage à Paris où l'a conduit la publication en France de son dernier roman, il retrouve la détentrice d'un possible épilogue en la personne de Cécile, à présent quinquagénaire, et que Born a récemment reçue pour une ultime conversation dans le nid d'aigle où il s'est retiré, sur une petite île des Caraïbes...
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Contraint à l'immobilité par un accident de voiture, August Brill, critique littéraire à la retraite, trouve refuge contre les inquiétudes des temps présents et le poids des souvenirs qui l'assaillent lors de ses innombrables insomnies en se racontant une nuit l'histoire d'un monde parallèle où le 11 septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie, « ici et maintenant », à une impitoyable guerre civile.
Mais imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, et pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire. En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la « catastrophe » d'une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l'infatigable et fécond questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque.
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Après sa disparition, une artiste plasticienne fait l'objet d'une enquête menée par un professeur d'esthétique auprès de tous ceux qui, de près ou de loin, l'ont côtoyée. Cet envoûtant thriller intellectuel redistribue avec brio les thèmes chers à Siri Hustvedt et constitue une inoubliable plongée dans les arcanes de la création comme de l'âme humaine, explorées ici par une romancière au sommet de son art.
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Essais, textes critiques, considérations sur l'art poétique et réflexions sur la littérature composent une véritable géographie de l'oeuvre austérienne.
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L'oreille de Van Gogh ; Rapport d'enquête
Bernadette Murphy
- Actes Sud
- Archives Privees
- 11 Octobre 2017
- 9782330084615
Au cours de la nuit du 23 décembre 1888, à Arles, Vincent Van Gogh se tranche l'oreille. Pendant plus de cent-vingt ans, les raisons de son geste et la nature exacte de l'automutilation diviseront biographes et historiens et nourriront les rumeurs les plus folles. Pour tenter d'éclaircir ce mystère, Bernadette Murphy va, sept ans durant, arpenter les musées, multiplier les interviews et aller voir là où personne n'avait jamais songé à chercher, exhumant des archives inédites. «L'Oreille de Van Gogh» est le récit de ses années de recherches, du sud de la France à la Californie : un livre-enquête passionnant, au suspens digne d'un thriller, et enrichi d'une cinquantaine d'illustrations en quadri et N&B.
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La femme qui tremble ; une histoire de mes nerfs
Siri Hustvedt
- Actes Sud
- Babel
- 11 Janvier 2013
- 9782330014476
Violemment secouée, à l'occasion d'une évocation en public de son père récemment disparu, par un tremblement irrépressible accompagné d'une expérience de dissociation, Siri Hustvedt décide, pour comprendre enfin la nature d'un phénomène qu'elle rapproche d'autres états-limites qu'elle a également connus, de prendre la mesure la plus exacte possible de la véritable nature des "gouffres" invisibles qui, hantant, fragilisant et formatant nos existences, sont tapis sous la vie ordinaire, afin d'affronter les mystères du moi. De la neurobiologie à la psychiatrie et à la littérature, une approche, aussi ambitieuse que personnelle, de l'histoire des pathologies mentales au fil d'une réflexion rigoureuse et lucide qui, transcendant la cartographie académique de la souffrance et de l'angoisse, aborde sans détour les rapports de la maladie avec le geste créateur.
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À soixante-dix-neuf ans, Anthony Peardew a passé la moitié de sa vie à collecter les objets perdus, dans l'espoir de réparer une promesse brisée. Réalisant que son temps est compté, le vieil homme, autrefois écrivain célébré, décide de léguer sa demeure victorienne et les "trésors" qu'elle recèle à sa fidèle assistante Laura, qu'il pense être la seule à même de restituer les objets à leurs propriétaires. En exprimant ses dernières volontés, il est loin de se douter de leurs répercussions et de l'heureuse suite de rencontres qu'elles vont provoquer...
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De retour à New York après l'enterrement de leur père, dans le Minnesota, Erik Davidsen, psychiatre divorcé, et sa soeur, Inga, veuve dévastée et récente d'un écrivain célèbre, découvrent la lettre qu'une femme a jadis adressée au disparu et par laquelle ils apprennent que leur père aurait naguère été impliqué dans une mort mystérieuse. Dès lors, dans une Amérique toujours traumatisée par les événements du 11 Septembre survenus quatre ans plus tôt, tous les personnages qui gravitent autour de la famille Davidsen vont, de proche en proche, être amenés à se confronter à la part la plus opaque de leur être.
Conjuguant la mémoire de l'immigration et le thème du secret de famille, pointant les ambiguïtés de la transmission et la difficulté pour tout individu de réinventer sa vie, Siri Hustvedt écrit ici le roman compassionnel de l'inconscient d'une Amérique déchirée entre l'apparente infaillibilité de ses mythologies fondatrices et la profondeur des désarrois qui l'habitent aujourd'hui.
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Dans son livre le plus personnel à ce jour, Alberto Manguel raconte comment il a assouvi sa propre curiosité par le commerce incessant qu'il a entretenu sa vie durant avec les livres grâce auxquels ils s'est frayé un chemin dans l'énigme et la complexité du monde. Et réaffirme les vertus du pacte que curiosité et lecture ne cessent de reconduire au bénéfice des plus féconds accomplissements que nous réserve notre imaginaire.
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Lulu on the bridge ; scénaio suivis d'entretiens avec Rebecca Prime
Paul Auster
- Actes Sud
- Babel
- 30 Mai 2006
- 9782742761296
L'étrange histoire d'amour d'un saxophoniste et d'une jeune actrice qui joue Lulu - la femme fatale imaginée par Wedekind -, incarnés au cinéma par Harvey Keitel et Mira Sorvino.
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Qu'elle soit constituée de quelques livres ou de volumes par milliers, qu'elle obéisse à une classifi cation rigoureuse ou aléatoire, que les livres qui la composent soient alignés sur des étagères ou rangés dans des cartons, qu'est-ce qu'une bibliothèque, sinon l'éternelle compagne de tout lecteur - son rêve le plus cher ?
Après Une histoire de la lecture, Alberto Manguel offre un essai au propos formidablement complémentaire, d'où il ressort que construire une bibliothèque, privée ou publique, n'est rien de moins qu'une mise à l'épreuve d'ordre philosophique dont l'avènement annoncé de la bibliothèque électronique ne saurait réduire la portée.
Voyage au coeur de nos livres et histoire de leurs demeures, La Bibliothèque, la nuit nous rappelle à quel point les livres, réinventant sans fi n la «bibliothèque» qui les accueille, sont seuls maîtres de la lumière dans laquelle ils nous apparaissent - ces livres qui en savent décidément sur nous bien davantage que nous sur eux.
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Des premiers spectacles aux grandes créations, la danseuse, chorégraphe et professeur retrace le parcours d'une vie tout entière dédiée à la danse.
Merveilleux testament que cette autobiographie de Martha Graham, achevée peu de jours avant sa mort, à quatre-vingt-seize ans, le 1er avril 1991. Celle qui révolutionna son art au point que, dans son domaine, on peut la comparer à Picasso, Joyce ou Stravinski, se raconte et retrace le parcours d'une vie tout entière dédiée à la danse. De ses premiers spectacles, avec trois danseurs, jusqu'à ses grandes créations, elle se révèle intensément américaine dans ses obsessions (la frontière vers l'Ouest qui sans cesse recule) et profondément de son temps (les grandes figures mythologiques revisitées par la psychanalyse la hantent).
Elle a - brisant les moules traditionnels - inventé un nouvel usage du corps, fondé sur la respiration, sur la liberté du geste, et sur la conviction que nous avons hérité de notre mémoire "ancestrale" des impulsions de mouvements. A la fois danseuse, chorégraphe et professeur, Martha Graham n'a cessé de se battre pour un art nouveau.
Ses souvenirs sont ceux d'une grande dame de notre siècle, véritable "mémoire de la danse" nourrie de ses rencontres avec les artistes et les célébrités de ce monde, de ses confrontations avec ses élèves - dont Madonna, Woody Allen ou Mikhaïl Baryshnikov ne furent pas les moindres. De chacun d'eux elle parle avec tendresse et pertinence, dressant ainsi d'elle-même, en creux, le portrait d'une femme exigeante et pugnace.