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« L'auteur de Rien de grave aime Blonde parce que c'est l'une de ses obsessions : avoir tout et finir avec rien. » Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche, 17 juillet 2008.
Blonde ne ressemble à aucun livre de Joyce Carol Oates. Avec cette oeuvre monumentale et baroque, qu'elle compose à partir des fantasmes que lui inspire Marylin Monroe, l'écrivain a ainsi marqué de son empreinte un genre inédit : la « bio-fiction ». Construite en cinq actes, cette tragédie est écrite sur deux modes : l'un narratif et réaliste, l'autre surréaliste, fait de visions et d'hallucinations. Un peu comme si la folie d'une Marylin starifiée venait interrompre les voix de différents personnages tentant de raconter son histoire. Au sein de ce choeur, on entend le souffle gracile et timide de Norma Jean, l'enfant blessée et perdue que Marylin a dû être, obsédée par le pouvoir de destruction et la fragilité de sa mère.
C'est donc la part d'ombre de ce personnage devenu mythique qui a inspiré Joyce Carol Oates : « Je n'ai pas décidé de faire un livre sur Marilyn Monroe. C'est en découvrant une photo de Norma Jean prise en 1944 quand elle avait dix-sept ans que j'ai eu envie d'écrire sur cette jeune fille ordinaire, quelconque, une Américaine typique avec ses cheveux foncés et son visage rond, qui ne ressemblait en rien à Marilyn Monroe. [...] C'est grâce et à cause d'Hollywood qu'elle s'est métamorphosée, qu'elle est devenue un miracle. Ce qui compte pour moi, c'est la vie privée de Norma Jean, comment cette vie privée s'est transformée en produit. » Quand on sait que c'est à sa mère que Joyce Carol Oates a pensé en découvrant cette photo des jeunes années de Marilyn, on a très envie d'entendre l'auteur de Mauvaise fille nous raconter en quoi la lecture de Blonde a été pour elle d'une telle importance. -
Jerome Corcoran, Corky, a huit ans lorsque son père est assassiné sous ses yeux. Trente ans plus tard, Corky est l'exemple même de l'homme à qui tout sourit. Promoteur immobilier florissant, conseiller municipal à l'avenir politique prometteur, il laisse toujours de larges pourboires qui lui assurent une certaine renommée dans la ville de Union City. Bel appartement, les femmes lui tombent dans les bras.
Mais il n'y en a qu'une qui compte, Thalia, la fille de son ex-femme. Elle a disparu et semble impliquée dans un scandale politico-financier des plus envahissants. Joyce Carol Oates parvient à se glisser admirablement dans la peau d'un homme, dans ses forces et ses faiblesses et bien sûr sa libido.
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Ah, les années soixante ! L'insouciance des jeunes filles en robes vichy colorées et aux cheveux crêpés, qui flirtent innocemment avec de gentils garçons au rythme de mélodies pop sucrées. À travers l'autoportrait sans concession d'une jeune intellectuelle aux tendances obsessionnelles, Joyce Carol Oates détruit l'image d'Épinal d'une époque que l'on évoque souvent avec nostalgie. Car la narratrice de son dernier roman a bien du mal à trouver sa place dans ce monde soit disant libre et merveilleux. Dans sa famille, tout d'abord, où, seule fille au milieu d'une ribambelle de frères, on l'accuse d'avoir provoqué la mort de sa mère. À l'université ensuite, où elle poursuit avec passion des études de philosophie, essayant de déchiffrer le sens de la vie, au lieu de se trouver un époux comme ses camarades et d 'obtenir le seul diplôme reconnu pour une femme dans les années soixante : une bague de fiançailles. Enfin, dans les bras d'un brillant étudiant noir alors que la ségrégation raciale bat son plein.
Bien plus qu'une chronique de l'Amérique des années soixante, Je vous emmène retrace le parcours d'une jeune femme à la fois vulnérable et rebelle, pleine d'humour et en proie à une profonde détresse, qui tente de construire son identité en dehors des modèles offerts par une société engluée dans ses préjugés et ses tabous. Un instantané de chair et de sang qui raconte la vie des femmes avant la libération sexuelle et la révolution féministe.
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Il pose bien un peu problème à son professeur de père, et à sa mère - qui l'adore - mais ni l'un ni l'autre ne croient une seconde à l'accusation d'agression sexuelle sur un mineur dont il est l'objet.
Il est un cas pour le psychiatre-expert auprès des tribunaux chargé de le suivre, qui se sent néanmoins encouragé par la nature toujours plus positive de ses rêves et sa franchise à en discuter.
Il est le plus exquis et le plus attentif des garçons pour sa riche grand-mère de moins en moins capable de lui refuser quoi que ce soit.
Il est le plus vrai et le plus abominablement terrifiant des tueurs-psychopathes jamais imaginés dans un roman dont on se demande par instants comment l'auteur a pu trouver les mots pour l'écrire.
Joyce Carol Oates nous offre encore une fois avec Zombi la preuve de son immense talent. En donnant la voix à une âme des plus noires, elle plonge dans l'ignominie, et le lecteur avec elle de pénétrer l'innommable. -
joshua seigl est maître de son destin. la quarantaine, cultivé, écrivain estimé, riche, homme à femmes confortablement installé dans sa demeure de rochester, état de new york. que pourrait-il bien manquer à ce tableau parfait ? sans doute un petit peu de désordre, lequel ne tarde pas à faire son irruption dans le quotidien de siegl sous les traits d'alma busch, embauchée pour prendre soin de lui à la suite d'une maladie. rien ne prédestinait cette femme pauvre, illettrée, recouverte de tatouages, paumée, à rentrer dans le monde de siegl. et pourtant, un homme comme lui peut-il résister à l'envie de jouer le pygmalion et de sauver une âme perdue oe
le maître dans ce couple improbable n'est pourtant pas celui qu'on croit. car si lui est plein de bienveillance paternaliste à l'égard d'alma, la petite créature apparemment fragile qu'elle est se révèle au fil du temps haineuse, antisémite et sûre de sa supériorité. et tandis que sa santé se détériore, siegl se sent de plus en plus dépendant de sa protégée au passé trouble.
ce huis-clos érotique réunit deux visages de l'amérique : l'élite cultivée, européenne, urbaine, et les exclus du système, analphabètes, sans ressources ni perspective. deux mondes qui se croisent mais ne se connaissent pas, et qui surtout ne parviennent pas à se comprendre. sans doute le roman le plus controversé de joyce carol oates.
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Ce livre, placé sous le signe d'Edgar Allan Poe dont Oates partage l'amour du fantastique et de l'horreur, comporte vingt et une nouvelles. Le thème qui les relie est la frontière floue entre le bien et le mal. Joyce Carol Oates traite ce sujet sous tous ses aspects dans des styles et des tonalités d'une variété impressionnante. Parfois réaliste, souvent d'un comique grinçant mais toujours avec une admirable économie de moyens, elle raconte la vie d'hommes et de femmes aux prises avec leurs contradictions et leurs obsessions. L'infidélité sexuelle, les tricheries, les malhonnêtetés routinières, les secrets de familles, les ambitions revues à la baisse, les magouilles du journalisme à scandale, l'attachement érotique aux armes à feu, la peine de mort : autant d'angles d'approche qui permettent à Oates de disséquer l'âme humaine.
Chronique de moeurs, Infidèle constitue aussi une critique sociale acerbe dans une Amérique en quête de repères où les laissés pour compte comme les privilégiés tentent de trouver une issue à la violence.
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A Salthill-sur-Hudson, on roule en limousine et on cultive les orchidées.
On est beau, on est riche et on vit hors du temps dans un enclos idyllique. Personne ne pouvait imaginer que la mort accidentelle de Adam Berendt, le sculpteur aimé de la commune, allait faire basculer ce petit coin de paradis dans l'enfer. Sa disparition délie les langues et met en lumières des liens insoupçonnés entre cet homme sans histoire et les autres habitants. Il apparaît bientôt que Berendt n'était pas si inoffensif et retiré qu'il en avait l'air. Un manège de personnages et de destins se met à tourner à folle allure, la comédie humaine est lancée.
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Joyce Carol Oates Johnny Blues Depuis ce jour de 1960 où elle est arrivée à Willowsville, une convenable bourgade de loeEtat de New York, à bord doeune Cadillac rose saumon conduite par un gamin de onze ans, la famille Heart noea cessé de susciter questions et passions. Et si la mère, une blonde à la réputation sulfureuse, opère vite des ravages parmi les adultes, John Reddy, son fils, beau et taciturne, va peu à peu séduire la jeunesse de la ville.
Or, un soir, quand loeun des « amis » de Mme Heart est tué doeun coup de revolver dans la chambre à coucher de la belle, John Reddy soeenfuit. Traqué par la police, arrêté, emprisonné, jugé, acquitté, il devient alors héros national, et loeobjet doeun véritable culte pour ses camarades de lycée qui, trente ans plus tard, au cours de leurs réunions doeanciens élèves, continuent de mesurer leur vie à sa légende. Coupable ou non coupable, qui était vraiment John Reddy oeoe A travers les conjectures du narrateur se dessine un impitoyable portrait de cette Amérique à la fois absurde et généreuse, toujours en quête de héros, dont Joyce Carol Oates sait magistralement sonder les mystères.
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1891. abraham licht, escroc patenté autant qu'élégant, vient établir à muirkirk (nouvelle-angleterre) sa dynastie d'éblouissants filous. tel un patriarche biblique, licht voit dans ses enfants le moyen de parvenir à l'immortalité, et il les expédie dans le monde avec mission de soulager de leur argent les très riches et les très crédules. mais ces leçons n'auront que des effets provisoires encore que remarquables. un à un les enfants de papa licht le laisse plus ou moins tomber.
Mon coeur mis à nu est un roman somptueux, foisonnant, cruellement comique, où oates refait la preuve qu'elle sait, comme personne, explorer de manière quasi-diabolique les replis les plus secrets de l'âme et du corps humain, tout en dépeçant l'histoire avec allégresse.