Tous les lecteurs se souviennent de l'hallucinante chasse à l'homme de La Bouche pleine de terre qui avait révélé le nom de Branimir Šcepanovic au public français. D'un livre à l'autre, le talent de Šcepanovic s'est imposé à ses innombrables lecteurs. Maître du récit court, de la narration condensée riche en symboles, Šcepanovic, tel un prophète de l'Ancien Testament, révèle à l'homme sa nature tragique et risible au travers de fables allégoriques. Les quinze nouvelles inédites de la présente édition prouvent une fois de plus le talent inégalé de ce géant de la littérature universelle et intemporelle. « Les livres de Branimir S?cìepanovicì se reìveÌlent des concentreìs ouÌ de sombres firmaments se me^lent aÌ des lambeaux de ciels creìpusculaires. » (Linda Lê, extrait de la préface)
Gazâ a neuf ans et vit sur les bords de la mer Egée. Il travaille avec son père Ahad, passeur de clandestins. Ils entreposent dans un dépôt les individus qui viennent de parcourir plusieurs milliers de kilomètres. Un jour, Gazâ cause la mort d'un jeune Afghan. Dès lors, le garçon ne cesse de penser à lui et conserve précieusement la grenouille en papier qu'il lui avait donnée ce qui ne l'empêche pas de devenir le tortionnaire des clandestins qui ont le malheur de tomber entre ses mains. Un soir, tout bascule, et c'est désormais à Gazâ de trouver comment survivre...
On retrouve dans ce roman coup de poing le regard sans concession sur le monde contemporain et l'insolence de ton de l'auteur de D'un extrême l'autre (Prix du meilleur roman de l'année 2011, Turquie).
Un sujet brûlant évoqué sans pudeur ni angélisme. Un roman aussi dur que beau.Yann Perreau, Les Inrockuptibles.
Rageur et enfiévré. Juliette Bénabent, Télérama.
À travers le cri d'une femme enfermée dans le «Bâtiment de pierre», Asli Erdogan dénonce la torture et les violences policières que fait subir le gouvernement turc à ses opposants. Malgré la dureté de son sujet, elle offre un chant singulier duquel se dégage une paradoxale et inconcevable douceur. Un texte courageux qui aborde un des grands non-dits de la vie politique turque.
Un homme court, seul. Deux chasseurs qui campent par là le voient passer. Surpris de cette intrusion, « comme enivrés par l'âcre odeur de la forêt », ils décident de le rattraper. L'homme repart, les deux chasseurs sur ses talons. S'ensuit une battue farouche, où l'incompréhension se mue en haine.
Intrigue dépouillée à l'extrême mais d'une infinie complexité secrète, La Bouche pleine de terre est une oeuvre inclassable qui oscille entre fantastique, absurde et réalisme ; entre allégorie, roman ou conte.
Comme dans le texte qui l'accompagne, La Mort de M. Goluža, autre histoire d'un intrus qui bouleverse le monde dans lequel il surgit, Branimir Šcepanovic fait admirer son style saisissant et son imagination débridée. Deux textes inoubliables, tendus par une angoisse croissante, qui contemplent l'existence humaine d'un oeil mi-amusé, mi-résigné.
Depuis que le célèbre poète turc Nâzim Hikmet a disparu, pendant la guerre froide, son biographe tente désespérément de retrouver sa trace. Il se rend à Berlin où il rencontre un mystérieux personnage surnommé « l'Ange ». Celui-ci prétend détenir de lourds secrets à propos d'Hikmet. Le biographe s'interroge : comment « l'Ange » possède-t-il de telles informations ? Sait-il ce qui est arrivé au poète ?
«Un souvenir est un pont qui se tend vers le passé, un pont de bois fragile, prêt à s'écrouler.» Un an après la mort de son amour, incapable de rester à Istanbul, un homme se perd dans le vaste monde. Sur les rives du lac Léman, il reprend ses carnets et revisite son histoire perdue. Six femmes cheminent sur un sentier de montagne. A peine vêtues, elles se dirigent vers un torrent écumant. Mais quelques beaux jeunes gens troublent leur cortège et viennent perturber l'accomplissement d'un rite étrange.
Une jeune schizophrène est convoquée par les médecins, un événement qu'elle va vivre, commenter, interpréter à la faveur de son imaginaire.
Face à la prison, une femme attend le jour. Elle relit les lettres censurées de celui qu'elle aime, tente de se croire différente depuis qu'elle est enceinte.
Sur le mode d'une brillante évocation d'un moment de rupture qui va précipiter le narrateur dans l'infini voyage, d'une réflexion élégiaque sur le temps qui passe, d'un rituel envoûtant à l'humour dionysiaque ou d'une parodie très politique d'un séjour en hôpital psychiatrique, ces récits aux limites du réalisme sont toujours en écho avec l'état de la Turquie contemporaine. Ils entraînent le lecteur dans une plongée magistrale, au coeur même de l'oeuvre d'Aslı Erdogan.
Une jeune étrangère marche dans l'obscurité.
Sur les rives du lac léman, elle se met en danger, dans les ruelles escarpées de genève, les endroits mal famés, elle rôde à la nuit tombée. depuis le départ de son amant, elle écrit le soir dans les cafés. dans ces lieux trop éclairés, enfumés, parfois accueillants, elle fait le constat d'une jeunesse gaspillée, s'invente un double fictionnel, une femme belle et capable d'aimer. puis elle repart dans l'ombre.
Adolescente, déjà, elle bravait l'interdit en sortant très tard. sur les rives du bosphore, la peur était pour elle symbole de liberté, mais ses rencontres d'alors semblent l'avoir blessée à tout jamais. en silence, dans le noir, elle approche. l'amour a un oeil de trop, dit-elle à ceux qui la menacent et qui soudain reculent en découvrant, à la lumière d'un réverbère, son nouveau visage. a travers les rencontres et les souvenirs étranges de cette jeune femme, émigrée en suisse pour fuir les interdits de son pays, ce livre aborde le thème du danger comme un défi, comme si la peur ne se situait pas dans les lieux du sordide mais se révélait, de façon insidieuse, au plus profond de l'âme et au moment précis où le manque d'amour devient insurmontable.
Zagros, enfant kurde, voit sa ville assaillie par les forces du mal et se trouve jeté sur les chemins de l'exil avec sa famille de tisserands de kilims. Les voici bientôt ballotés par les mers où les enfants perdent le sillage des parents.
Zagros grandira trop vite au fil du périple qui, du Golfe persique, le conduit à La Rochelle. Il croise les noirs desseins du capitaine Achab de Moby Dick. Le Prince Dakkar cher à Jules Verne le mène sur l'île d'Elysion où échouent les petits naufragés d'aujourd'hui et dont le gardien, Chronos, l'enserre dans sa tenaille.
Le tragique de l'exil est de tous les temps, nous dit ce roman fantastique et moderne, mythologique et littéraire, où apparaissent encore les yeux profonds comme les mers d'étonnants voyageurs et le paon sacré des Yézidis...
Nedim Gürsel, voyageur passionné, toujours en quête de nouvelles émotions esthétiques, nous emmène en Italie et nous associe aux émois que ce pays a suscités en lui à divers moments de sa vie.
Reprenant ses vagabondages à travers les villes où ont vécu et écrit les grands écrivains de notre siècle, Nedim Gürsel nous emmène cette fois dans la Venise d'Aragon, d'Hemingway et de Proust, à travers les steppes de Gogol et le Moscou des poètes, l'Allemagne de Goethe et de Kafka et la Méditerrannée de Camus et de Mahmoud Darwich, pour ne citer que ces quelques auteurs.
Ces villes si distantes, aux lumières si différentes, prennent alors une dimension nouvelle et jusque-là inconnue : elles existent parce qu'elles ont été écrites et vivent dans les pas de cet écrivain d'aujourd'hui parti sur les traces des mots d'autrefois.
« Les femmes qui sont entrées dans ma vie étaient dures au mal mais impitoyables. À la fois victimes et bourreaux. » Érotisme, amour... Désir qui chemine aux frontières du danger... Rencontres dans des chambres d'hôtels à bon marché... Dans Une saison au paradis, Nedim Gürsel nous raconte l'appel de la chair qui lie l'homme et la femme. Il évoque le sens profond que peut revêtir la relation amoureuse lorsqu'elle est vécue sous l'emprise de la passion et, défiant les pesants interdits de la morale et des religions, renverse l'un après l'autre les tabous sexuels. On trouve aussi dans ces nouvelles la passion, la douleur de la séparation et des amours impossibles qui cherchent à s'épanouir dans des pays lointains.
De l'Anatolie à Londres, de l'innocence à toutes les formes de violence, de la recherche de liberté à l'accomplissement, Hakan Günday imagine l'histoire de Derdâ et Derda, deux personnages aussi éloignés que les deux lettres de l'alphabet A et Z, deux personnages en miroir, qui sont enfermés et qui font tout pour sortir de leur prison et se libérer, se croisent et finissent par s'unir, se perdre et se retrouver, pour toujours. D'un extrême l'autre, dans une critique implacable et décalée des dérives et des travers de nos sociétés, Hakan Günday nous offre, non sans humour et non sans suspens, ce magnifique conte cruel, sublimé par l'amour et la littérature. D'un extrême l'autre constitue l'un des livres les plus singuliers et les plus percutants de la littérature turque contemporaine.
Ce recueil de nouvelles pourrait se résumer en quelques mots : liens amoureux, filiaux, amicaux ou tout simplement humains. Un couple de célibataires d'un âge respectable se construit à partir d'une rencontre arrangée par des amis. Ils apprennent à se connaître avec gravité et patience et, contre toute attente, peu à peu se tisse entre eux un amour profond, une confiance et une compréhension inattendues. Quand réapparaît dans la vie de l'homme une mère absente depuis sa plus tendre enfance, son épouse perçoit le choc silencieux de cette présence devenue si lointaine et le trouble que provoque en lui l'absence de tout sentiment à son égard. Une visite, une seule visite de cette mère oubliée, puis de nouveau le silence. Bien plus tard, l'annonce de la mort de cette femme et la découverte de son appartement à deux pas de leur maison inscrit en eux le partage d'une indicible souffrance. Un enfant obèse décide de maigrir. Devenu beau, il observe d'un oeil lucide l'attention amoureuse que lui porte son entourage. Un jeune lecteur rencontre l'écrivain qu'il vénère, entre eux se noue une relation douteuse aux yeux des autres, troublante pour l'écrivain mais sans la moindre ambiguïté pour le jeune homme que seule l'écriture de cet homme attire. Un père divorcé rencontre par deux fois son fils devenu grand. Deux fois il le conduit sur les hauteurs d'Istanbul puis d'Izmir pour contempler, pour lui offrir en partage, la beauté de ces villes ottomanes. Murathan Mungan continue à creuser la veine de la critique sociale à travers le portrait de relations affectives. Si, dans ses précédents ouvrages, il avait montré une prédilection pour des figures un peu marginales de la société turque, ce sont des amours plus ordinaires qui alimentent ces dix nouvelles où s'affirme la multiplicité de la Grande cité d'Istanbul. Ainsi se dessine une carte du Tendre tout à fait contemporaine, sans ambages, sensuelle et d'une grande poésie. Par ailleurs ces nouvelles composent un livre tout à fait convaincant sur la proximité d'âme entre Turcs et Européens, avec juste ce qu'il faut de touche «orientale».
Antalya, située au sud de la Turquie, est la destination touristique bon marché par excellence. À des prix si alléchants, vous, le touriste, devrez faire le tour de tous les magasins, un par un, qu'il s'agisse de cuirs, de tapis ou de bijoux. Vous voici arrivé devant le Grand Bazar, immense magasin et pôle d'attraction de toute la ville. Son nom : Topaze. Vous serez forcé d'y entrer. et vous vous dirigerez vers ce qu'il y a de moins coûteux. Évidemment ! Mais vous vous heurterez alors à Kozan. Kozan est là pour vous convaincre d'acheter les plus beaux bijoux du monde ! Il vendrait n'importe quoi, Kozan, du moment qu'il vend. Il a même son argot, Kozan, pour mieux vous faire oublier le monde extérieur. Topaze, c'est un monde à part, une langue à part, et quand on entre chez Topaze, quand on parle à Kozan, le monde entier s'évanouit. Chez Topaze, on est ailleurs, terre de rêves et de mensonges, bling-bling et arnaques assurés.
Hakan Günday, l'auteur d'Encore, Prix Médicis étranger 2015, choisit avec Topaz d'explorer d'un tout autre point de vue les relations entre Orient et Occident, n'hésitant pas à comparer tourisme et diplomatie et offrant au lecteur une critique sociale et économique drôle, acerbe et sans concession du tourisme de masse en Turquie.
Après des années d'exil, le jeune Akhbar rentre chez lui. Une automobile traversant de vastes étendues cernées de monts dénudés le ramène lentement aux portes de sa ville natale. Après de multiples contrôles, le temps de revoir les siens n'est plus très loin. Mais l'imprévisible advient : Akhbar est perdu, il ne retrouve personne, ni sa mère, ni sa soeur ni même la maison de son enfance, il ne reconnaît rien. Errant de ruelle en ruelle, Akhbar se heurte au silence et l'angoisse l'étreint. Dans cette ville en proie à l'effacement, les femmes semblent avoir disparu. Bouleversé par cette insidieuse réalité, Akhbar poursuit néanmoins ses recherches. C'est alors qu'il perçoit le glissement furtif d'un tchador, le lourd balancement d'une étoffe, épais coton de couleur sombre, presque une ombre sur l'ocre aveugle des murets...
La quarantaine de grands reportages qu'a publiés Yachar Kemal de 1951 au milieu des années 70 dans le grand quotidien Cumhuriyet (« La République ») font partie intégrante de son oeuvre littéraire, tendue entre la réalité sociale et le conte, entre l'histoire et le mythe. Mais, contrairement à ses romans épiques, ils demeuraient méconnus en France. En voici huit, choisis par l'auteur, à commencer par son premier succès de reporter, « Pêcheurs d'éponges » (un métier qu'il pratiqua), où Kemal mêle avec élégance poésie marine, parlers populaires et thèmes sociaux, et qui paraît en 1953, peu avant Mèmed le Mince. Ils constituent un rare témoignage sur la Turquie rurale et urbaine de ces années de transition. Ils font écho à ses fictions, qu'ils éclairent. Ils se lisent comme un roman.
Sur ses vieux jours, un ancien journaliste relate au magnétophone les événements importants de sa vie. Élevé par sa grand-mère, sous la férule d'un père militaire, autocratique et bambocheur qui soutiendra le coup d'État de 1960, il passe une grande partie de sa scolarité comme interne boursier dans un lycée d'Istanbul. Ces souvenirs d'enfance et d'adolescence sont marqués par l'absence de la mère, morte lorsque le narrateur était très jeune, par la tyrannie et parfois la brutalité du père, par la réclusion entre les murs du lycée que la camaraderie, les blagues de potache, l'éveil de la sexualité rendent un peu moins pénibles. Dans ce récit tour à tour drôle et amer, émaillé de considérations sur la Turquie d'aujourd'hui et son président, affleure à chaque page une rébellion à peine voilée contre l'autorité, qu'elle soit paternelle ou étatique.
C'est un livre émouvant, intelligent, intime, qui rappelle les premiers romans de l'auteur.
Ce livre est composé d'une quarantaine de textes de quelques pages, voire de quelques lignes. Il s'agit cependant de romans. Facétie ? À moins de considérer avec l'auteur que la valeur d'un roman n'attend pas le nombre des pages... Autobiographiques, historiques, philosophiques et/ou de fiction, ces romans, comme tirés d'un journal de bord, s'inspirent de faits, d'anecdotes, de rencontres imaginaires ou littéraires. Avec son sens de l'ellipse et sa discrète érudition, Enis Batur s'y confronte à ses thèmes de prédilection (le double, le destin, le livre, le rêve...) ; il fait se croiser les traditions mystiques de l'Orient avec les oeuvres de créateurs occidentaux, le facteur d'un quartier d'Istanbul avec les ombres de Le Corbusier à Ronchamp ou de Cartier-Bresson dans le jardin des Tuileries ; il dessine et nous ouvre sa géographie, son univers, ses quêtes sans fin.
Contraint d'accepter un travail de rond-de-cuir pour financer ses études à istanbul, ömer garde un regard lucide sur le monde, et la fraîcheur de ses rêves juvéniles, malgré la précarité matérielle qui lui laisse peu d'espoir de réussite.
Il s'éprend de macide dès leur première rencontre. les deux jeunes amants tentent de construire une vie commune malgré le dénuement. ömer n'est pas à la hauteur de ses aspirations et supporte mal les sacrifices qu'impose la vie de couple. ses mauvaises fréquentations le conduisent à commettre des actes que sa conscience condamne et l'amour se désagrège au sein du jeune foyer. du beau rêve des premiers jours, l'âpreté du quotidien ne laisse que des lambeaux.
ömer n'accuse que lui-même : le coupable, c'est le diable qui est en lui et qui le pousse à céder à ses pulsions.
Un homme se rend dans son Monténégro natal, afin de mettre fin à ses jours. Il quitte le train lors d'un arrêt pour continuer dans la nuit, à pied. « Il savait seulement que jamais il ne reverrait ces petits villages monténégrins où il avait connu jadis le bonheur et la souffrance, car, en cet instant, il plongeait ses regards en lui-même comme dans les profondeurs de la nuit et faisait, sans une larme, ses adieux au monde entier. » Ses pas vont le conduire vers le campement de deux chasseurs. Leur rencontre ressemble un peu à celle d'animaux sauvages, surpris de voir qu'ils ne sont pas seuls à hanter la forêt. Avant que quiconque ait parlé, le suicidaire, dont on apprend qu'une maladie le condamne, rebrousse chemin et s'enfuit. Les deux campeurs sont surpris. Ils décident de lui courir après, « nous voulions seulement lui expliquer qu'il était stupide de se sauver et que, s'il avait des ennuis, nous ne demandions qu'à l'aider ». Commencent alors soixante-dix pages de poursuite. Au désir de venir en aide, va succéder chez les poursuivants, de la colère puis une haine farouche aiguisée par la chaleur, les ronces, l'incapacité à rattraper le fugitif.
Récit fulgurant et visionnaire, La Bouche pleine de terre raconte la fuite de cet homme pourchassé dans une vaste forêt. En faisant alterner le point de vue des poursuivants et celui du fugitif, ce texte entraîne le lecteur dans une course haletante, symbolique et métaphysique.
Après le décès de son grand-père, un homme se penche sur son enfance et raconte. Élevé par des grands-parents musulmans, il grandit nourri intellectuellement des préceptes de l'islam et des légendes issues des traditions turques. Devenu adulte, il découvre, à la lecture des journaux intimes de son aïeul, que ce dernier a dû se battre contre d'autres musulmans pour défendre la ville sainte de Médine...
Dans ce roman inspiré de sa propre expérience, Nedim Gürsel s'interroge sur la foi et sur la Turquie moderne, en effectuant un retour sur les sources de son écriture.
Une série de morts au sein de l'Église font craindre une menace d'attentat contre le pape à la veille de sa visite au Portugal. Sur l'ex porte-avion russe transformé en casino flottant venu croiser au large de Porto, Lady Godiva, la plus célèbre chanteuse pop du monde, est assassinée au cours d'un tournoi de poker entre milliardaires. Qu'est devenu l'équipage du sous-marin allemand U-1277, coulé non loin de là par son propre commandant en mai 1945, débarqué secrètement sur la plage d'Angeiras sans que personne ne sache quelle était la mission dont il était chargé ?
C'est de son repaire au bord du fleuve Douro, à Porto, que Mario França, "un héros du Sud, infatué et de bonne humeur" selon Éric Libiot de L'Express, parviendra à dénouer les fils de cet imbroglio.
Rosella Galante vit à Genève.
À la recherche de quelqu'un à qui raconter son histoire, elle passe une annonce dans un journal : « Recherche personne parlant le turc. Rétribution convenable. Expérience non requise. Non fumeur de préférence. » La jeune Pelin y répond et un pacte est conclu : en échange de l'argent dont elle a besoin, l'étudiante lui fera la conversation en turc, afin de l'aider à raviver sa mémoire. À mesure que leur dialogue progresse et qu'elles se confient mutuellement leurs secrets, un lien se forge entre la vieille dame cultivée et facétieuse et la jeune fille réservée et curieuse.
La fuite de l'Allemagne nazie, la découverte d'Istanbul et d'un amant pour l'une, l'abandon de sa mère, des conflits avec son père, un mystérieux inconnu qui la surveille pour l'autre, sont alors l'occasion d'égrener amours déçues, chagrins et doutes et de se découvrir plus d'un point commun. Avec originalité et mélancolie, Tuna Kiremitçi confronte les tragédies de la vie ordinaire à celles de l'histoire, et offre dans Les Averses d'automne une brillante conversation, entre deux femmes, deux générations, deux points de vue sur la vie.
Le Serbe Haralampije Opujic, capitaine dans l'armée napoléonienne, sillonne l'Europe à la suite de l'empereur. Bel homme, fantasque et fougueux, il est expert aussi bien en armes qu'en amour. Sa renommée dépasse les frontières, et son fils Sofronije, lui aussi soldat de Napoléon, aura du mal à égaler ce père « trois fois mort », choyé par les femmes.
D'une aventure à l'autre, les Opujic, père et fils, croisent leurs ennemis et rivaux, les Tenecki qui leur disputent les faveurs des belles et les titres de gloire.
Se lisant comme autant d'anecdotes autonomes, les histoires qui composent ce roman renvoient aux vingt-deux cartes de tarot. Dans leur ronde byzantine, les personnages virevoltent et changent de rôles. Qui est le Mat, la Papesse ou l'Ermite ?
Quels coups du sort illustrent la Roue de la fortune ou la Mort ? Comme dans un puzzle magique, la fantasmagorie se fait et se défait au fil de la lecture, elle envoûte et sème sans cesse de nouveaux indices.