L'action de ce « petit roman », comme l'appelait volontiers son auteur, débute au milieu de la Première Guerre mondiale pour s'achever tragiquement en mars 1920. Le lecteur se trouvera là en présence d'un chef-d'oeuvre méconnu, méritant d'être porté à la connaissance d'un plus vaste public dans une nouvelle traduction qui lui restituera sa singularité.
La Vénus à la fourrure, publié en 1870, est incontestablement le chef-d'oeuvre et l'ouvrage le plus connu de Leopold von Sacher-Masoch.
Ce grand conteur autrichien (né en 1835 et mort en 1895) a nourri ce petit roman de ses célèbres fantasmes. Des Carpates à Florence, les personnages, Séverin et Wanda, évoluent dans des rapports de domination et de soumission absolues, clairement établis dans d'étranges contrats. Chacun, despote ou esclave, doit jouer son rôle jusqu'au bout, sans pitié ni regret. Comme pour toute mise en scène, les protagonistes ne peuvent devenir les acteurs de leur curieuse représentation sans les accessoires de ce que l'on appellera vite le masochisme et la présence d'un tiers, spectateur actif que Masoch appelle " le Grec ".
Mais cette violence sensuelle et cette brutalité parfois impitoyable ne vont pas sans un certain humour, qui confère aussi au texte son caractère singulier et son charme si particulier.
Rendant toute leur force à la contemplation, au détachement, à la lucidité sur soi, l'histoire de Will, universelle, intemporelle, est un hymne à la sagesse dont cette nouvelle traduction, attentive au style finement ciselé de Stevenson, cherche à rendre la beauté.
L'amitié pour Aristote est absolument nécessaire à la vie. Les livres VIII et IX de l'«Ethique à Nicomaque», que nous proposons ici dans une nouvelle traduction, forment un tout intégralement consacrée à l'amitié.
Bambi retrace les premières années d'un faon et, à côté de ses émerveillements, les épreuves qu'il affronte et qui le construisent : dangers, deuil, solitude, métamorphoses, défis, et toujours l'angoisse d'être chassé et tué.
L'histoire, oscillant entre anthropomorphisme (les animaux parlent) et naturalisme (les observations sont magnifiques), nous plonge dans une forêt qui bruisse de multiples émotions, d'expériences intenses, de sensations contrastées vécues par une société d'animaux, miroir de notre humanité, tout à la fois violente, cruelle et fragile, et dotée d'une prodigieuse résilience.
"C'est un bonheur que de se constituer progressivement une belle petite bibliothèque avec des moyens modestes en bravant toutes les difficultés ; c'est un sport passionnant !" (Hermann Hesse) Vivant dans le commerce intime d'ouvrages rares ou bon marché, Hermann Hesse dresse ici pour nous le catalogue d'une bibliothèque universelle. Avec une prédilection marquée pour les civilisations indienne et chinoise, il nous fait partager ses joies, ses découvertes, ses amours. Rassemblant des oeuvres de toutes les époques, de toutes les cultures, l'auteur de «Siddharta», de «Demian» et du «Loup des Steppes», envisage cette bibliothèque idéale comme un vivier dans lequel le lecteur peut puiser pour parfaire son bagage et enrichir sa vie.
Personnage incontournable de notre héritage intellectuel et artistique, figure presque nietzschéenne avant l'heure, Diogène prône et pratique le renversement de toutes les valeurs. C'est un être unique que nous rencontrons ici, appliquant d'abord à lui-même ses idées décapantes sur le pouvoir, la liberté, le plaisir, la servitude, l'amitié, les animaux, l'éducation ou la sexualité ; un homme bien souvent incompris, aux reparties cinglantes, menant seul au nom de la vertu un véritable combat, armé d'un rire dévastateur qui mérite toujours d'être entendu.
La guerre n'est que la poursuite de la politique par d'autres moyens. Le premier acte de guerre est de désigner l'ennemi. La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à se soumettre à notre volonté. La guerre est un jeu d'interaction entre incertitudes, frictions et hasards. C'est à la fois un acte d'intelligence politique, un calcul de probabilités et une disponibilité au risque.
Le livre de Clausewitz (1780-1831) est le classique de la guerre moderne. Cette édition propose, dans une nouvelle traduction, les parties fondamentales du Vom Kriege, pour permettre au lecteur d'accéder à cette oeuvre majeure, dans une forme abrégée mais fidèle à la structure originelle.
Comment bien lire et bien écrire, qu'est-ce qu'un bon texte, une bonne critique, quelles sont les peines et les joies de l'écrivain ; autant de questions abordées dans ces pages où chacun pourra mieux appréhender la nature et la portée de cette acte singulier qu'est l'écriture.
L'image que l'on se fait souvent de Nietzsche (1844-1900) est celle du penseur solitaire, errant et sans attaches. Seul, il n'était pourtant pas sans amis. En témoignent ses relations avec Richard Wagner, Paul Rée, Malwida von Meysenbug ou Lou Andreas-Salomé : amitiés spirituelles, passionnées, orageuses, débouchant parfois sur une violente inimitié, à la hauteur de l'espérance que lui inspirait l'objet de son sentiment. Embrassant une décennie entière, de la parution d'«Humain, trop humain» à l'écriture d'«Ecce Homo», le présent volume propose pour la première fois, dans une nouvelle traduction, un choix d'aphorismes et de poèmes où Nietzsche expose ses vues sur l'amitié, à la fois déroutantes, provocantes et paradoxales. Le philosophe ne fait-il pas dire en effet à son Zarathoustra qu'il faut voir en l'ami son meilleur ennemi ?
Conférence fictive, ce recueil traite autant de la mort, de la douleur, du chagrin, des affects ou du bonheur qui promet la vertu. En deuil de sa fille, Cicéron s'exhorte lui-même à surmonter la mort et la peine par la réflexion et la maîtrise de soi. Souffrance physique et souffrance morale étant étroitement liées, nous proposons ici une nouvelle traduction des livres II et III des fameuses «Tusculanes». En disciple des stoïciens, le célèbre orateur prône la fermeté et la force de caractère pour nous dire que la philosophie reste la meilleure médecine de l'âme.
«Bambi» est plus qu'une histoire pour enfant. En poète et en observateur de l'intolérance de son temps, Salten dépeint le destin de ce faon dans un véritable hymne à la nature. Roman d'initiation, «Bambi» retrace les épreuves du faon qui apprend à vivre avec le danger, la solitude, la mort et les hommes qui la donnent atrocement, avant de devenir à son tour un prince de la forêt, le chef lointain et mystérieux de sa communauté.
Publié en 1923, cet immense succès fut interdit par les nazis, qui voyaient dans le personnage et les aventures de Bambi une allégorie politique du sort des Juifs d'Europe.
Le philosophe stoïcien était aussi un habile homme politique. Il ne met pas en scène dans ses Dialogues un échange de vues à la manière de Platon ou de Cicéron. Son texte s'inscrit dans la tradition des traités sur les passions, mais donne aussi au prince des conseils salutaires pour gouverner sainement l'État ; car les Anciens considéraient la colère comme une maladie.
Adressés au frère de Sénèque, Novatus, les trois livres que compte cet ouvrage cernent la nature de la colère et proposent un certain nombre de moyens à employer afin de la maîtriser. On sait, en effet, la place fondamentale que les stoïciens accordaient à la maîtrise de soi au sein d'une philosophie éminemment pratique, dont les thèses n'avaient d'autre but que l'harmonie avec soi-même, autrui, la nature et la raison divine.
« La colère est une courte folie. » Venant compléter les Consolations et De la tranquillité de l'âme, traduits et publiés dans cette même collection, ces pages constituent un petit viatique susceptible de nous guider vers la voie de l'apaisement.
Comment vivre avec la mort d'un enfant ? Dans ces pages empreintes d'émotion Plutarque, dont deux fils sont déjà morts, invite son épouse à surmonter le chagrin de la perte de leur fille de deux ans avec une constance et une sobriété admirables. Plus qu'une simple compassion, la consolation antique se présente comme un exercice spirituel : une exhortation à la maîtrise de soi. Cette nouvelle traduction est l'occasion de redécouvrir cette perle de la littérature qui n'a d'égale que les célèbres «Consolations» de Sénèque. Préface de Maxime Rovere.
Par de courts dialogues, Épictète aborde dans ces pages des problèmes très divers auxquels il donne une réponse pratique. Il traite aussi bien de l'amitié, de l'adultère, de l'essence du bien ou de l'ataraxie que de l'inquiétude, du talent oratoire, du point de départ de la philosophie ou de la façon d'appliquer nos idées a priori. S'attaquant aux épicuriens, le philosophe tend à prouver ici que le stoïcisme est bien la philosophie de l'universel. Cette nouvelle traduction offre au lecteur la possibilité de s'en faire une idée plus précise en venant compléter «Ce que promet la Philosophie» et le fameux «Manuel», ouvrages parus dans cette même collection.
Que veut dire être épicurien ? Pourquoi la quête du plaisir ? Plus qu'un simple critère hédoniste, le plaisir pour Épicure est une notion éthique. Il oriente nos actions et permet l'exercice de la vertu. Il n'est pas seulement l'indice d'une source de jouissance : la douleur et le plaisir forment les critères de tout choix et de tout refus. Ces deux affections fondamentales régissent l'exercice de notre jugement pratique.
De cet auteur prolifique, peu de texte nous sont parvenus. Ce que nous connaissons d'Épicure nous est principalement rapporté par Diogène Laërce. Les lignes qu'il lui consacre nous présentent un philosophe qui mène une existence frugale, retirée, dédiée à la philosophie qu'il enseigne dans son fameux Jardin. Cette Vie d'Épicure prélude aux trois Lettres qui résument l'ensemble de son enseignement et aux quarante Maximes capitales qui couronnent son oeuvre.
« La guerre n'est que la poursuite de la politique par d'autres moyens », écrivait au XIXe siècle Clausewitz dans son célèbre traité «De la guerre». C'est un principe qu'illustrent plusieurs passages de «La Guerre du Péloponnèse», de Thucydide, qui retrace en détail le conflit entre Sparte et Athènes. On découvrira dans ces pages des considérations stratégiques, tactiques, des techniques de combat sur terre comme sur mer, des harangues à la rhétorique imparable, et quelques tableaux de batailles saisissants. Considérant la guerre comme le fruit de lois humaines où n'entre aucune intervention surnaturelle, Thucydide bannit anecdotes, rumeurs et sentimentalisme dans des lignes passionnantes qui n'en frapperont que plus le lecteur d'aujourd'hui.
Dans ce bref dialogue, la santé du corps et celle de l'âme sont indissociables. Soucieux de mettre en pratique ses connaissances médicales pour permettre à chacun de rester en bonne santé - sans pour autant juguler les plaisirs qui répondent à la nature - le philosophe prône une nourriture et un mode de vie équilibrés tout en invitant à dompter désirs et passions au nom de l'harmonie, de la mesure et de la maîtrise de soi.
Ancien élève de Quintilien, Pline le Jeune, sénateur et avocat réputé de la Rome de Trajan, aurait bien voulu devenir poète et historien comme ses amis Martial, Suétone et Tacite. Pleines de précieux conseils, riches en considérations sur la hardiesse du style, la lecture, la critique et la déclamation, ces lettres choisies, vibrantes d'amitié, nous rappellent que l'art d'écrire n'est rien sans celui de lire et d'écouter, et que l'on peut trouver l'épanouissement et l'équilibre dans les joies de l'étude, de l'échange et de la création.
Aucune frontière nette ne sépare l'espèce humaine du reste du règne animal. Avec «Les Emotions des animaux», une voix puissante vient s'ajouter au choeur toujours plus vaste de ceux qui tentent de transformer nos comportements vis-à-vis des animaux, ces êtres avec lesquels nous partageons cette planète. Joignant l'intuition et le bon sens à une méthodologie scientifique scrupuleuse, ce livre sera un outil formidable pour tous ceux qui se battent afin d'améliorer la vie des animaux, dans des environnements où l'on fait preuve si souvent d'une incompréhension presque totale. "J'espère simplement qu'il amènera les gens à reconsidérer la manière dont les animaux seront traités demain". Jane Goodall, éthologue
Publiés dans divers ouvrages de Hermann Hesse, les sept textes que le lecteur français va découvrir ici pour la première fois s'inscrivent dans la tradition des contes de fées, des légendes populaires et des histoires orientales, le plongeant dans un monde de miracles et de prodiges.
Son Commentaire sur saint Jean se présente comme une interprétation scientifique du texte sacré. Le plus savant des Pères grecs s'attache méthodiquement aux différentes notions que renferme le texte de Saint Jean, élucide au passage la vision de l'Apocalypse, et jette sur la parole de l'apôtre un éclairage des plus précieux pour quiconque cherche à comprendre les Écritures.
Au fil de la centaine de pages que compte le premier livre des Entretiens, Épictète esquisse le portrait du stoïcien accompli, c'est-à-dire celui de l'homme heureux. Dans ces réflexions, venant compléter le célèbre Manuel traduit dans cette même collection, cet ancien esclave (né en 50 et mort entre 125 et 130) jette les fondations de sa doctrine et de son enseignement. C'est ici, en effet, qu'il prend pour fondement la distinction entre ce qui est en notre pouvoir et ce qui ne l'est pas, critère qui lui permettra par la suite d'explorer une foule de questions d'une surprenante diversité.
À l'instar de Socrate, Épictète interroge sans relâche. Comme lui, il ne laissa aucun écrit. Nous devons aux soins de son disciple Arrien d'avoir consigné dans les quatre livres des Entretiens les cours et les conférences de son maître. La pensée de ce grand sage stoïcien, profondément pragmatique, est un modèle de philosophie pratique. Désireux de nous guider vers le contentement intérieur, il nous montre comment combattre les difficultés et nous invite à nous affranchir à notre tour afin d'accéder à la véritable liberté. Par ses remarques et ses questions vigoureuses, Épictète amène qui sait le lire et l'écouter à résoudre des problèmes auxquels n'importe quel être humain se trouve un jour confronté. C'est en cela, certainement, que ces pages demeurent impérissables.
En 1781, Hölderlin a seize ans, il se remémore des jeux d'enfant sur les bords du Neckar.
Il joue, brusquement il lève les yeux et aperçoit le fleuve : " Un sentiment sacré frémit dans tout mon coeur [...] je murmurai : il faut prier ! " Tout au long de sa vie, Hölderlin aura longé, traversé et contemplé les grands fleuves : le Rhin d'abord, puis le Main, la Garonne et le Neckar enfin, transporté par leur beauté et leur noblesse. Ils lui ont inspiré parmi ses plus beaux vers, quelques-unes des plus grandes oeuvres de la maturité leur sont consacrées, et on ne petit qu'être frappé de voir combien la figure du fleuve - fleuve réel et fleuve rêvé - irrigue l'ensemble de la poésie Hölderlinienne.
Véritable source d'énergie créatrice, elle en croise tous les grands thèmes, tour à tour emprunte de douceur et de violence, d'ordre et de chaos, d'amour de l'Allemagne et de nostalgie de la Grèce, de profonde humanité et de majesté divine. Nicolas Waquet a choisi de rassembler les poèmes fluviaux du grand poète allemand en un même recueil, et il en propose une nouvelle traduction soucieuse de faire entendre le chant Hölderlinien.