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SYLVIE COHEN
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« Tu veux jouer à inventer des histoires ? Un chapitre chacun ? Je commence ? Il était une fois un village que ses habitants avaient déserté. Même les chats et les chiens étaient partis. Et les oiseaux aussi. » Le petit garçon qui joue ainsi à inventer des histoires à la demande de sa mère est devenu un grand romancier. Sa mère n'est plus là, mais il tient malgré tout à poursuivre le récit de l'existence tumultueuse de sa famille et de ses aïeux. Son récit quitte donc le quartier modeste de Jérusalem où il est né, remonte le temps, retourne en Ukraine et en Lituanie, et fait revivre tous les acteurs de cette tragi-comédie familiale, qu'ils soient prophète tolstoïen, séducteur impénitent, mauvais poète, kibboutznik idéaliste, ou vrai savant. Leurs vies sont parfois broyées par la grande Histoire - l'Europe les rejette, l'Orient se montre hostile - et toujours marquées par leurs propres drames intimes, illusions perdues et rêves avortés. Au coeur d'une narration riche, d'une ampleur et d'une puissance romanesque jusque-là inconnues dans l'oeuvre d'Amos Oz, la disparition tragique de la mère demeure la question à laquelle ce roman cherche une réponse. Une histoire d'amour et de ténèbres est un livre bouleversant où l'histoire d'un peuple et la vérité d'un homme se confondent.
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Sur le point de terminer son service militaire, le jeune Ofer accepte une dangereuse mission de vingt-huit jours en territoire palestinien. Comme pour conjurer le sort, sa mère décide de s'absenter durant cette période. Fuyant la nouvelle tant redoutée de sa mort, elle entreprend un long voyage en compagnie de son ami Avram. Tant qu'elle continuera à raconter à son ami la vie d'Ofer, tant que les messagers de l'armée ne parviendront pas jusqu'à eux, son fils sera sauf.
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Au jeu de la mort, personne ne gagne jamais.
Le royaume des Six Îles a une tradition ancestrale. Chaque année, les citoyens viennent risquer leur vie lors du Festival des Prédictions. S'ils gagnent, leur voeu le plus cher deviendra réalité. S'ils échouent, le roi volera leur âme.
Héritière d'une famille maudite, Selestra aimerait utiliser ses pouvoirs afin de faire le bien. Au lieu de cela, elle est condamnée à passer son existence à prédire la mort de tous ceux qu'elle touche et à les déposséder de leur âme.
Nox est le meilleur soldat de la Dernière Armée. Prêt à tout pour venger la mort de son père, il décide de risquer son âme et d'affronter la mort pour assassiner le roi et ses sorcières... à commencer par Selestra.
Aucun d'eux n'avait prévu de voir son avenir lié à l'autre, pourtant, ils vont devoir s'associer pour survivre. Réussiront-ils à tromper la mort ? -
«Les clés. Ne les perdez pas. Voici celle de la maison et celle de votre chambre. Défense absolue d'inviter quelqu'un, homme ou femme. Encore une chose : vous me signerez, ici, que vous vous engagez à ne parler de nous à personne. Même pas aux membres de votre famille. Vous n'évoquerez jamais ce que vous faites chez nous.» Jérusalem, 1959. Contre la promesse d'un logement et d'un petit salaire, l'étudiant Shmuel s'engage à tenir compagnie à Gershom Wald, un vieil homme fantasque passionné par la question arabe et l'histoire du sionisme. Dès son arrivée, Shmuel rencontre Atalia, une femme un peu plus âgée que lui, qui vit sous le même toit. Fasciné par sa beauté et son mystère, il découvre bientôt qu'un douloureux secret la lie à Wald.
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Le narrateur, un des rares reporters arabes à travailler pour la presse israélienne, est relégué par sa direction au rang de pigiste. Découragé par cet acte d'ostracisme, il retourne vivre avec sa famille, près de Jérusalem, sans se douter que son village se trouverait encerclé par l'armée israélienne. Le chaos s'installe : la nourriture, l'eau, l'électricité manquent. Et les esprits s'échauffent.
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«Cela ne se faisait pas de disparaître sans un geste, après ces longues années. Encore que, après tout, quelle importance? Ne pouvait-il s'évanouir sans laisser de trace?»Après la mort de son épouse, Joël Raviv quitte brutalement ses fonctions au sein des services secrets israéliens. Désormais à la retraite, il s'installe dans un appartement de la banlieue de Tel-Aviv avec sa fille épileptique. Alors qu'il a voué sa vie à décrypter les secrets des autres, Joël bute sur le mystère de sa propre existence. Parviendrat-il à surmonter la tragédie qui l'accable pour créer un lien avec les siens?
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«On meurt plus par amour qu'à cause de la drogue. On devrait peut-être prévoir une cure de désintoxication pour ça aussi.» À Tel-Kedar, petite ville du désert israélien, Noa, professeure de littérature, voit son couple se déliter. Lorsque l'un de ses élèves meurt brutalement d'une overdose, Noa reste désemparée. Mais le père de l'adolescent décide de financer un centre de désintoxication, et d'en confier la responsabilité à l'enseignante. Elle se lance à corps perdu dans cette cause. Pour surmonter sa culpabilité de ne pas avoir deviné le malaise de l'adolescent ? Par dépit de ne pas avoir d'enfants ? Peu à peu, le projet réveille les fêlures du couple et exacerbe les tensions de la communauté.
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Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : - Vie littéraire : Tradition et mémoire : le rôle de la parole - L'écrivain à sa table de travail : Raconter pour imaginer l'autre - Groupement de textes thématique : Visages de l'autre - Groupement de textes stylistique : La description du jardin - Chronologie : Amos Oz et son temps - Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture Recommandé pour les classes de collège.
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Auteur d'une quinzaine de romans traduits dans le monde entier, lauréat de prestigieux prix littéraires, conscience intellectuelle et fervent défenseur de la paix au Moyen-Orient, Amos Oz (1939-2018) est incontestablement une voix majeure de la littérature israélienne contemporaine. Servis par une langue empreinte de poésie, ses récits dépeignent les douleurs et les traumas de l'individu et de la famille, sondent les abysses de l'âme et de la nature humaines, avec pour toile de fond l'histoire d'Israël et celle d'un peuple vivant entre guerre et paix, entre ombre et lumière.Conçu avec l'écrivain avant sa disparition comme une traversée de son oeuvre, reprenant un choix de romans et de nouvelles publiés entre 1965 et 2014, ce volume «Quarto» se clôt par un ensemble de conférences qui constituent son «testament» politique et moral. Éclairée par les contributions de son ami et traducteur anglais, Nicholas de Lange, de sa fille, l'historienne de renom Fania Oz-Salzberger, et de l'autrice Zeruya Shalev, cette édition invite le lecteur à découvrir le regard qu'Amos Oz posait sur le monde, sur son monde - celui de la Jérusalem divisée de son enfance, ville labyrinthique cernée de menaces sourdes, celui du kibboutz, théâtre de tensions entre l'homme solitaire et la collectivité, celui de l'engagement politique. Ponctuée de documents personnels inédits, elle donne à lire les écrits d'«un conteur de grand talent et d'un magicien de la langue hébraïque», qui espérait «un avenir meilleur et oeuvrait en ce sens».Visuel de couverture, légende intégrale:Jérusalem, Tavalina Rinat Kishony, 2020. Acrylique sur toile, www.tavalina.com. Avec l'aimable autorisation de l'artiste.
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«Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil.» Ben Gourion est Premier ministre, et la société israélienne n'est déjà plus la même que du temps des fondateurs. À Yikhat comme ailleurs, on se débat avec les chagrins d'amour et les désirs irréalisables, mais dans un kibboutz, on n'est jamais seul... En huit nouvelles tragi-comiques qui se lisent comme un roman, Amos Oz scrute les passions et les faiblesses de l'être humain. Il fait surgir un monde englouti et nous offre un grand livre sur les idéaux et la solitude.
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Albert Danon est seul. Sa femme Nadia vient de mourir d'un cancer, et son fils Rico est parti au Tibet. Bettine, une vieille amie, veuve elle aussi, s'inquiète pour Albert. Surtout lorsque Dita, la petite amie de Rico, emménage chez lui. Un certain Doubi Dombrov veut produire le scénario de Dita, mais il veut surtout Dita. Qui couche avec Guigui, en pensant à Albert, ou à Rico. Qui pense à sa mère, et ne veut pas rentrer du Tibet. Un chassé-croisé de voix et d'histoires que le narrateur, affranchi de toute contrainte formelle, tisse, tout en nous parlant de lui, en un poème bouleversant qui se lit comme un roman - ou est-ce un roman qui se lit comme un poème ? - pour serrer au plus près la quintessence de nos vies, le désir, la nostalgie d'un bonheur perdu, la mort qui nous cueille. Seule la mer fut acclamé lors de sa publication en Israël, mais aussi en Italie, en Angleterre et aux États-Unis comme une oeuvre maîtresse, un livre inclassable d'une beauté sauvage, en un mot, comme un livre inoubliable.
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En 1930, le jeune Ze'ev Tavori quitte sa Galilée natale pour s'installer dans un nouveau village au sud du mont Carmel, avec «tout ce dont un homme a besoin» : un fusil, une vache, un arbre et une femme. Mais dès la première année, son mariage tourne mal. Depuis, personne n'a jamais osé parler de ce qui a pu se passer en cet hiver 1930, mais la colère et la vengeance de Ze'ev ont marqué les Tavori sur plusieurs générations. Seule sa petite-fille Ruta, enseignante à l'esprit rebelle, connaît l'ampleur du drame qui a frappé sa famille. Lorsqu'elle est à son tour touchée par une tragédie, Ruta choisit de ne plus se taire.
Meir Shalev évoque les grands thèmes de l'Ancien Testament - amour et trahison, résilience et expiation -, depuis la Palestine mandataire jusqu'à l'Israël d'aujourd'hui, où le pardon devient possible.
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Une page blanche, un début de roman. Comment démarrer une histoire ? Comment trouver les premiers mots et entraîner le lecteur avec soi ? La lecture est un jeu qui exige la participation active du lecteur, avec son expérience, sa candeur, sa perspicacité, son ingéniosité. Les pactes introductifs jouent parfois à cache-cache, manquent à leur promesse, la tiennent inopinément, invitent à entrer dans un labyrinthe... Il faut savoir déjouer les pièges, lire entre les lignes.C'est dans cet univers d'incipit de grands romanciers tels Kafka, Gogol, Gabriel Garcia Marquez, Tchekhov, Elsa Morante et bien d'autres qu'Amos Oz nous entraîne avec L'histoire commence, véritable introduction à l'apprentissage de la lecture «au ralenti».
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Ma grand-mère russe et son aspirateur américain
Meir Shalev
- Folio
- Folio
- 11 Septembre 2014
- 9782070459261
Banni de la famille après son installation en Californie, l'oncle Yeshayahou concocte un plan diabolique pour secouer son frère et sa belle-soeur Tonia, la grand-mère du narrateur, installés au mochav de Nahalal, une coopérative agricole de Galilée. Après la révolution d'Octobre, et alors qu'une importante partie de la communauté juive quitte la Russie pour émigrer en Palestine, se développe une défiance toujours plus grande vis-à-vis de l'Amérique au sein des communautés socialistes de la région. Autant dire que l'oncle - qui se fait maintenant appeler Sam - est considéré comme le traître de la dynastie, un vulgaire capitaliste essayant de se racheter par l'envoi d'enveloppes pleines de dollars.
Il connaît l'obsession de la grand-mère Tonia pour la propreté et décide de lui envoyer le tout dernier modèle d'aspirateur. Personnage à part entière, l'aspirateur nommé sweeper devient le moteur des histoires familiales, des tensions intergénérationnelles, et des anecdotes les plus folles. C'est que l'objet magique possède en réalité un secret. Grand-mère Tonia découvre avec stupeur que la saleté n'a pas disparu de son appartement mais s'est confortablement installée dans le ventre du cheval de Troie. Immédiatement enfermé dans la salle de bains et recouvert d'un linceul blanc, il restera cloîtré quarante années avant de revoir la lumière et finalement se volatiliser.
Plusieurs versions de sa disparition existent, mais peu importe les variantes, Meir Shalev met ici en scène sa vision de l'écrivain, un conteur qui s'applique à raconter l'incroyable sur le terreau de la réalité. Il nous plonge avec une légèreté jouissive dans son invraisemblable histoire familiale et dégage ainsi avec une grande finesse les ambiguïtés de la société israélienne naissante.
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«Bonjour Alec ! Si tu n'as pas détruit cette lettre à l'instant même où tu as reconnu l'écriture sur l'enveloppe, c'est que ta curiosité est plus forte que ta haine ou que ta haine a besoin d'être alimentée.» Ainsi commence la première lettre d'Ilana à son ex-mari, Alec, après sept ans de silence. Il est devenu un intellectuel de renommée internationale et vit aux États-Unis. Elle s'est remariée à Michel Sommo, un juif sépharade religieux, et vit en Israël. Leur correspondance prend d'abord pour sujet Boaz, leur fils, une graine de voyou. Mais bien vite leurs échanges restituent leur vie passée : comme, après une catastrophe aérienne, le contenu de la boîte noire. Amoz Oz construit un étonnant roman épistolaire sur la manipulation au sein des familles. Il dessine, à partir de l'histoire intime de trois personnages, un portrait de l'Israël contemporain.
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Lorsque Ya'ara, la jeune narratrice de ce roman, fait la connaissance d'Arieh, un ami de jeunesse de son père, elle ressent immédiatement une étrange fascination pour lui, sans se douter toutefois que ce sentiment se transformera en une obsession qui éclipsera tout ce qui faisait sa vie jusque-là : les convenances d'abord, quand elle n'hésite pas à provoquer les premiers attouchements dans une cabine d'essayage d'un grand magasin, ou dans les toilettes de l'hôpital où la femme d'Arieh se meurt. Sa vie professionnelle ensuite, en oubliant systématiquement ses cours et ses rendez-vous à la faculté, afin de pouvoir suivre Arieh dans ses explorations sexuelles de plus en plus osées. Son mariage évidemment, qu'elle met en péril en disparaissant quelques heures seulement avant un voyage à Istanbul dont son mari lui avait fait cadeau. Sa dignité enfin, lorsqu'elle accepte de rester prisonnière dans la chambre d'Arieh pour qu'il puisse lui faire l'amour entre les visites de condoléances qui ponctuent la semaine de deuil rituel après la mort de sa femme. Mais Vie amoureuse est plus que le récit d'une passion, plus que le portrait d'une femme que rien n'arrête dans l'exploration de ses désirs, au mépris de sa famille et de la société : c'est une plongée vertigineuse dans la conscience d'une femme décidée d'aller au bout d'elle-même, au prix d'une douloureuse quête du passé et des blessures enfouies de l'histoire familiale.
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Le grand écrivain Amos Oz, récemment disparu, s'est intéressé à la figure du traître toute sa vie - comme son oeuvre romanesque en témoigne. Dans un discours prononcé à Berlin en 2017, il a voulu revenir sur le plus célèbre d'entre eux, et réfléchir au rôle qu'a joué la prétendue trahison de Jésus par Judas dans la naissance de l'antisémitisme chrétien. Il se fait conteur en nous présentant une version alternative de l'histoire connue, et en nous interrogeant sur les liens entre les deux grandes religions monothéistes que sont le judaïsme et le christianisme. Sa réflexion est iconoclaste, irrévérencieuse, romanesque, mais toujours nourrie d'une connaissance profonde des textes fondateurs des deux religions.
Cet ouvrage, le premier inédit publié depuis le décès d'Amos Oz en décembre 2018, condense une certaine philosophie du dialogue qui était au coeur de l'oeuvre et de l'engagement d'Amos Oz. Sa parole demeure d'une actualité brûlante.
En préambule, la rabbin Delphine Horvilleur s'adresse directement à l'auteur disparu, dans une émouvante lettre. Elle nous offre un éclairage passionnant de la conférence d'Amos Oz, en nous parlant des prophètes et des traîtres, du rôle de la littérature dans nos vies, et du besoin de dialogue pour surmonter les fanatismes de toute sorte.
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Plutôt mourir que de devenir mère : sang, poupées et féminisme à Tel-Aviv L'universitaire Dina Kaminer, est retrouvée assassinée chez elle, à Tel Aviv, son corps placé au centre d'une mise en scène particulièrement macabre : sur son front, le mot maman a été gravé, et entre ses mains, un poupon de plastique a été collé à la glu. Bientôt, d'autres victimes suivent. Sheila Heller, spécialiste de la Bible, connaît ces femmes. Et si la police voit en elle une potentielle suspecte, Sheila quant à elle, sait qu'elle pourrait bien être la prochaine victime...
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Nous voici à Tel-Ilan, un village centenaire fondé par les pionniers bien avant la création de l'État d'Israël. Une petite communauté villageoise y vit entourée de vignes et de vergers, et la vie semble s'écouler paisiblement. Depuis quelque temps pourtant, les gens de la ville envahissent les rues du bourg au moment du Shabbat, et avec eux, la spéculation immobilière et la vulgarité. Mais Pessah Kedem, ancien membre de la Knesset, est un vieillard inquiet pour d'autres raisons. Il n'aime pas le jeune étudiant arabe que sa fille Rachel héberge dans l'annexe au fond de la cour, et surtout, il est convaincu que quelqu'un creuse sous sa maison la nuit. L'agent immobilier Yossi Sasson, lui, convoite depuis longtemps la maison de Batya Rubin, une des plus vieilles du village, et lorsque la fille de la propriétaire l'invite non seulement à la visiter de fond en comble, mais se montre très affectueuse à son égard, il croit déjà toucher au but. Sauf que...Kobi Ezra lui, cherche à surmonter la timidité de ses dix-sept ans pour séduire la jolie bibliothécaire du village, pendant que Gili Steiner, médecin remarquable et célibataire endurcie, attend en vain l'arrivée de son neveu Gideon, dont elle a pourtant cru trouver le manteau dans le dernier car arrivé de la ville. Quant au maire de la ville, Beni, il ne comprend pas pourquoi sa femme lui a fait remettre une note comprenant seulement ces mots «Ne te fais pas de soucis pour moi»... En huit nouvelles qui se lisent comme un roman, Amos Oz fait surgir une société villageoise imaginaire. Un décor unique et des personnages récurrents lui permettent de tendre un miroir à nos passions, nos doutes, nos misères et nos joies. Son écriture oscillant entre tendresse, mélancolie et âpreté serre de très près la fragilité de nos vies, et sa manière subtile de nous plonger dans une comédie humaine, certes très israélienne mais surtout universelle, confirme une fois de plus son immense et incomparable talent.
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Katerina, simple paysanne chrétienne, retourne dans son village natal d'Ukraine soixante ans après son départ. Elle se remémore sa jeunesse, dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, du temps où elle servait chez des juifs. C'est là qu'elle s'ouvrit au monde, cruel et magnifique, et découvrit la chaleur d'un foyer. Appelfeld campe un personnage qui a assisté, impuissant, à l'horreur de la Shoah.
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Le 3 juin 2018, à l'Université de Tel-Aviv, Amos Oz donnait ce qui sera sa dernière conférence. Gravement malade, conscient de sa fin imminente, ses paroles résonnent comme un testament politique. Fervent défenseur de la paix, il plaide pour la solution à deux États au Moyen-Orient, leitmotiv de son oeuvre et de ses combats. « Si nous ne créons pas ici deux États, et vite, nous nous retrouverons avec un seul. Et ce ne sera pas un État binational. Cette bête curieuse n'existe pas. Ce sera tôt ou tard un État arabe du Jourdain à la mer. » Très tôt, Amos Oz avait souligné le danger que courrait le peuple juif s'il se retrouvait minoritaire. Clairvoyant, il fait néanmoins preuve d'un optimisme indéfectible, et exhorte le peuple israélien à prendre son destin en main car, répète-t-il en reprenant une expression de l'écrivain Yosef Haïm Brenner, « rien n'est encore joué ».
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Au coeur de la vallée de Jezréel, dans le nord d'Israël, Meir Shalev cultive son jardin bien-aimé. De sa plume, il donne vie à cette parcelle de terre, évoque les couleurs, les parfums et les sons qui la peuplent, au rythme des saisons qui défilent. Il décrit les paysages, mais converse aussi avec les vrais propriétaires du lieu : oiseaux, hérissons et autres amis. Dans cette collection d'impressions sur son jardin sauvage, l'amour de ce jardinier passionné pour son terrain dont il connaît tous les recoins transparaît à chaque ligne.Tout en distillant avec humour anecdotes et conseils, Meir Shalev invite à une méditation sur ce que la nature peut nous apprendre de nous-mêmes.
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Aharon, enfant d'une famille juive-polonaise réfugiée en Israel, est un adolescent solitaire qui vit replié sur lui-même. Un mal mystérieux l'empêche de grandir normalement. Quel en est la cause ? Peut-être une maladie inconnue ? Ou alors se refuse-t-il à grandir et à se plier à la " grammaire " des adultes, c'est-à-dire à leurs règles ? Peu à peu, le jeune garçon se réfugie dans sa " grammaire intérieure ", qu'il forge pour vivre son histoire et qui lui permet de se tenir éloigné du monde adulte.
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Quand un grand écrivain ne parvient pas à rester concentré tandis qu'il se trouve sur la scène d'un centre culturel lors d'une soirée organisée en son honneur, les choses risquent de déraper. Il anticipe les questions du public, si prévisibles, si ennuyeuses. Alors pourquoi ne pas laisser son esprit divaguer, son regard se promener dans la salle ? S'emparer des silhouettes et des visages aperçus afin de leur inventer un destin, une biographie ou simplement une petite histoire d'amour ? Mais le jeu est dangereux, et la réalité se rappelle au souvenir de notre écrivain par la voix de Rochale Reznik, qui lit avec une sensibilité troublante des extraits de son dernier livre... L'intrigue de Vie et mort en quatre rimes est dense, divertissante et riche en rebondissements, mais elle recèle avant tout une réflexion très mélancolique sur la difficile cohabitation de la sphère publique et de l'intime, et sur les malentendus qui menacent inévitablement l'écrivain, à plus forte raison s'il est célèbre. L'ironie mordante du texte semble nous mettre en garde contre une interprétation trop sérieuse de toutes lectures, cependant Amos Oz n'aura peut-être jamais affirmé avec autant de brio la nécessité de l'imaginaire et la puissance de la littérature.