Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait de porter un nom qui n'est pas le sien. La vie a refusé à Eunice Waymon d'être la première pianiste classique noire du monde, mais Nina Simone est devenue l'une des plus grandes divas de tous les temps. Proche des poètes, elle a donné sa voix à la cause du peuple noir, celle des femmes en particulier, et créé un style qui s'affranchit des catégories, incrustant les thèmes de Bach ou Chopin dans ses songs, renversant les paroles de Bob Dylan. Libre, sans peur, follement aimée, Nina reste pourtant la petite fille blue de son premier album.
Pianiste et compositrice née Eunice Waymon à Tryon (Caroline du Nord) en 1933, Nina Simone s'est éteinte à Carry-le-Rouet en 2003. Elle venait de recevoir le titre de docteure honoris causa en musique du Curtis Institute.
Une musique spirituelle qui provient de l'âme, voilà comment Joe Lovano, célèbre musicien, décrit le jazz.Issu du croisement du blues, du ragtime et de la musique européenne, le jazz, né au début du XXème siècle aux Etats-Unis, n'a cessé d'évoluer jusqu'à aujourd'hui. A travers cinquante portraits choisis parmi les plus grandes figures du jazz, ce livre nous fait revivre leurs morceaux inoubliables qui font chavirer, tanguer, frémir... De Jelly Roll Morton à Keith Jarret, en passant par Sydney Bechet, Lester Young, Sarah Vaughan, John Coltrane, Ornette Coleman pour n'en citer qu'une infime partie, c'est un formidable hommage qui est ici rendu à ces fascinantes légendes aux personnalités étonnantes et passionnées.
Paru en 1955, Le livre du jazz de Langston Hughes propose au lecteur un merveilleux voyage dans le temps qui l'invite à parcourir les différents lieux et moments clés de l'histoire du jazz, depuis ses racines anciennes en Afrique jusqu'à son succès à Broadway et sa reconnaissance internationale en tant que musique à part entière. C'est aussi une plongée profonde à la découverte de la nature enjouée et unique de ses rythmes syncopés et de ses mélodies improvisées, joués avec des instruments nouveaux et anciens, qui rend hommage à la virtuosité des plus grands compositeurs et interprètes de jazz, de Jelly Roll Morton à Dizzy Gillespie. En suivant le tempo de la vie du trompettiste Louis Armstrong, Hughes chante en mots tout ce qui fait jazz : du souvenir des danses et des tambours des esclaves africains de Congo Square de La Nouvelle-Orléans raconté par la grand-mère du petit Louis, à l'inventivité et à l'audace des musiciens révolutionnant le plaisir du jeu en commun de la musique - des débuts faits d'instruments de fortune au coeur du Deep South américain aux orchestres prestigieux de Carnegie Hall en passant par les jam sessions entre musiciens noirs et blancs dans les clubs des grandes villes de l'Est comme Chicago ou New York. Les illustrations qui ponctuent le texte jouent elles aussi avec le noir et le blanc, et suivent à travers le trait délicieusement « fifties » du dessinateur américain Cliff Roberts la percussion dansante de la musique que l'on devine tout au long de sa lecture. La grande qualité de conteur de Langston Hughes rend vivants les lieux et les personnages de cette histoire et les mots de son récit rappellent au lecteur, qu'il soit petit ou grand, que le jazz est au coeur de l'histoire des États-Unis, et que cette musique est une contribution merveilleuse du peuple africain-américain au monde entier.
Savez-vous quel est le lien entre la mort de Robespierre le 28 juillet 1794 et le jazz ? Le jazz est-il vraiment né à Storyville ? Quelle est l'origine du mot « jazz » ?
Après le succès de son premier opus, Sur les routes de la musique, André Manoukian revient avec 40 nouvelles chroniques qui retracent l'histoire du jazz. Un art qui prend racine en Afrique, mère de toutes les musiques, et grandit aux Amériques avec les esclaves qui donnent naissance au jazz afro-cubain, au gospel, au reggae candomblé. Ce genre musical retourne au berceau africain avec les musiques éthiopiques, l'afro beat, la rumba congolaise, mais aussi - et de manière beaucoup plus contemporaine - via maître Gims et Aya Nakamura...
Du quadrille au cake-walk, de Bussy à Miles Davis, de Paris à La Nouvelle-Orléans, André Manoukian nous initie à cet art et nous dévoile par touches les petites histoires qui ont fait la grande musique.
À l'automne 1959, deux Français passionnés de blues, Jacques Demêtre et Marcel Chauvard, s'envolent pour la première fois aux États-Unis, missionnés par le magazine Jazz Hot. Ils rencontrent Muddy Waters, John Lee Hooker, B.B. King, Champion Jack Dupree, Buddy Guy, J.B. Lenoir, Tampa Red, Elmore James et bien d'autres au cours de leur périple entre New York, Détroit et Chicago.
De Harlem au South Side de Chicago en passant par le Black Bottom de Détroit, ils arpentent les lieux où se joue et se vit le blues: boîtes de nuit, salles de concerts, appartements modestes, églises, sous-sols, studios d'enregistrement et maisons de disques, pour en rapporter un témoignage ainsi que des photographies sans précédent pour l'époque.
Voyage au pays du blues retrace cette odyssée au plus près des artistes, dans leur intimité et leur quotidien, bien avant que ceux-ci ne deviennent des figures tutélaires et indétrônables du blues.
Dans l'histoire du jazz, il a une place unique. C'est un génie, et un musicien inclassable qui dépasse le genre où il s'est illustré. C'est aussi un personnage énigmatique dont on n'a jamais fini de faire le tour...
Il y a quarante ans, le 17 février 1982, disparaissait l'une des figures essentielles du jazz : Thelonious Sphere Monk. Poète de l'essentiel, il a écrit quelques unes de plus belles pages du jazz moderne avec Charlie Parker, Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane. Le pianiste est singulier, le compositeur, auteur du célèbre standard « Around Midnight », est l'un des plus prolifiques de l'histoire du jazz. L'homme est fantasque, mutique, mystérieux.
Dans Mystère Monk, Franck Médioni a rassemblé plus de cent-vingt contributions de par le monde. Ils sont musiciens (Sonny Rollins, Herbie Hancock, Chick Corea, Martial Solal, Archie Shepp, Bill Frisell, Joe Lovano, John McLaughlin, Laurent de Wilde, Yaron Herman, Henri Texier, Bernard Lubat, Jean-Claude Vannier, Alain Planès, Pascal Dusapin...), journalistes (Michel Contat, François-René Simon, Guy Darol, Edouard Launet...), musicologues (Leila Olivesi, Lewis Porter, Philippe Baudoin), écrivains (Jacques Réda, Yannick Haenel, Philippe Sollers, Jean Echenoz, Yves Buin, Zéno Bianu, Allen Ginsberg, Christian Bobin, Sylvie Kandé, Jack Kerouac, Thomas Vinau, Esther Tellermann, John Edgar Wideman, Julio Cortázar, Roberto Bolano, Nimrod, Eric Sarner, Marcuse Malte, Pacôme Thiellement...), photographes (Jean-Pierre Leloir, Guy Le Querrec, Bob Parent, Roberto Polillo, Marcel Fleiss, Christian Rose...), dessinateurs (Enki Bilal, José Muñoz, Cabu, Serguei, Willem, Blutch, Youssef Daoudi, Edmond Baudoin, Louis Joos, Jacques Loustal, Jacques Ferrandez, Serge Bloch, Jochen Gerner, Charles Berberian, Christophe Chapouté, Albin de la Simone...), peintres (Victor Brauner, Willem de Kooning, Miquel Barceló, Ben Vautier, Ernest Pignon-Ernest, Charlélie Couture...) ou réalisateurs (Bertrand Tavernier, Clint Eastwood).
Cet ouvrage collectif est kaléidoscopique. Il multiplie les angles (témoignages, analyses, récits, fictions, poésies, photographies, dessins, peintures). Un livre polyphonique qui est à la fois chronologique et thématique. Écritures variées, rythmes éclatés, images et couleurs démultipliées, un portrait saisissant de Monk s'esquisse.
John Coltrane est l'un des premiers noms qui nous vient à l'esprit lorsqu'on parle de jazz mais il n'est pas simple d'appréhender l'ensemble de son oeuvre. Constamment à la recherche de nouvelles sonorités et de techniques novatrices, désireux de faire évoluer son jeu, il a fait évoluer le jazz. Après avoir joué avec les plus grands (Dizzy Gillespie, Miles Davis, Thelenious Monk) auprès desquels il développe son style unique, il crée la sensation avec un album enregistré en même temps qu'il travaille avec Miles davis sur Kind Of Blue et qui sera un des monuments du be-bop : Giant Steps. Après ce coup d'éclat, il emprunte une voie qui n'appartient qu'à lui et dont l'apogée sera atteinte avec A Love Supreme, avant d'embrasser les terres nippones et d'explorer fièvreusement le free jazz.
« C'est une chose que la jeunesse puisse voir des rappeurs passer à la télé et arriver en tête des ventes. Mais c'en est une autre pour un jeune de quartier populaire d'entrer dans une bibliothèque et de feuilleter un livre lui expliquant l'importance de sa propre culture. Ce livre vous le tenez entre vos mains. » Jay-Z.
Enfin traduit, ce New York Times best-seller est un classique de la littérature hip hop. Il fait éclater tout le talent de l'intellectuel noir-américain Michael Dyson : une réflexion politique mise au service d'une culture issue des bas-fonds mais qui s'est imposée contre toute attente comme un phénomène international.
Acteur et témoin privilégié de l'émergence du free jazz à la fin des années cinquante, le trompettiste afro-américain Don Cherry s'est construit dans l'ombre des plus grands saxophonistes de son temps: Ornette Coleman, John Coltrane et bien d'autres. Tête de proue de l'avant-garde, Cherry se sent tôt à l'étroit dans une Amérique conservatrice et va alors entamer un long voyage, au sens propre, et se construire un univers unique où se mêlent le jazz, les folklores du monde et maints autres champs. Sa vie emprunte ainsi une trajectoire singulière où se croisent notamment Lou Reed, Allen Ginsberg, Alejandro Jodorowsky ou Sun Ra. Cette biographie entend donner au lecteur les clés de ce monde en proposant une discographie contextualisée et appuyée par de nombreux témoignages d'époque.
Parmi les génies que compte la musique négro-américaine, Thelonious Sphere Monk est certainement le plus étrange, le plus singulier. Il se dresse dans le paysage du jazz comme un mégalithe énigmatique. L'homme et la musique sont ici clos sur eux-mêmes. Il faut, pour pénétrer cet univers si particulier, avoir la sensibilité de l'artiste et la rigueur de l'analyste. C'est ce qu'a réussi Laurent de Wilde.
Seul un musicien doublé d'un écrivain pouvait, de la façon la plus vivante, nous décrire un univers de psychopathe protégé, tout autant qu'analyser tel thème, tel solo, telle conclusion paradoxale. En connaisseur du terrain, il nous fait visiter les lieux, dévoile des passages secrets et nous remet la clef, une fois qu'on est entré.
Ne croyez pas ce que disent les vieux bluesmen du Delta. Le blues n'est ni une affaire d'hommes ni le fruit du diable, on le doit à une femme : Ma Rainey, la « mère du blues ». Elle a été la première à incarner cette musique, où se reflétaient la douleur et les espoirs d'être née noire, femme et pauvre dans le Sud des États-Unis, à l'orée du XXe siècle. Pionnière dans une époque de changements, son parcours et sa voix témoignent autant de l'affranchissement des artistes noirs que d'une féminité rebelle, assumant une sexualité libérée. Star du vaudeville et des premiers 78-tours dans les années 1920, elle a été le modèle de Bessie Smith, Louis Armstrong et bien d'autres. Ancêtre commun au jazz, au rock, au funk, au hip-hop et à toute leur descendance, sa contribution est historique.
Dans la communauté noire de Tryon, en Caroline du Nord, Eunice est la seule petite fille à jouer du piano. Tous les dimanches, à l'église où sa maman est pasteur, elle accompagne les chants des fidèles. Elle étudie son piano plusieurs heures par jour et grandit avec Bach et Beethoven. Eunice est l'espoir de sa communauté, qui veut la voir devenir la première pianiste classique noire. Grâce à l'argent collecté par ses professeurs, elle part étudier à la Juilliard School de New York afin de préparer le prestigieux concours du Curtis Institute of Music, à Philadelphie. Le jour J, elle a les mains moites, mal au ventre. Au piano, elle joue son destin.
Écrit par Marianne Vourch, lu par Claudia Tagbo sur France Musique, Le journal intime de Nina Simone nous évoque l'incroyable parcours de vie de la future diva du jazz. Sa très grande force de caractère dès son enfance, son travail acharné tout au long de sa vie, son engagement, telle une révélation, pour la cause des Afro-Américains.
Un journal intime comme la mélodie d'une voix rebelle et déchirante, celle de son peuple.
Loin des idées reçues, il apparaît que la techno est l'aboutissement d'une véritable pensée conceptuelle : celle qui vise l'harmonie entre l'homme et la machine, l'état de transe créé par la répétition des boucles sonores, une projection dans le futur.
Des premiers DJs jusqu'à la popularisation de la techno et l'arrivée des autodidactes, de la musique underground à la musique de dancefloor, Jon Savage parcourt l'histoire de la techno en la resituant dans le contexte socioculturel des pays qui l'ont vu émerger. Le texte s'ouvre sur la description d'un concert de Orbital, Savage comparant les DJ aux personnages de La Guerre des étoiles... Avant tout, la techno est une performance, au sens artistique.
Miles Davis, musicien de légende issu de la bourgeoisie noire de Saint Louis (Illinois), raconte son parcours de plus de quarante ans, des clubs de Harlem et de la 52? Rue - où il croise la route de Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, Bud Powell, Gil Evans -, aux années électriques et à la fusion entre jazz, rock, pop et musique antillaise. C'est en toute franchise qu'il se confie sur les épreuves qui ont jalonné sa vie. Les amitiés, les femmes, et surtout sa passion pour la musique ont été autant de moyens de survivre à l'alcool, la drogue, la maladie et la haine raciste à laquelle il a été si souvent confronté. Quincy Troupe, né en 1939 à Saint Louis, est écrivain, éditeur, journaliste et professeur émérite de l'Université de San Diego en Californie. Il a remporté l'American Book Award pour cet ouvrage co-écrit avec Miles Davis. Compositeur et trompettiste de génie, Miles Davis (1926-1991) n'a eu de cesse de se renouveler. Son nom est associé à toutes les grandes évolutions du jazz moderne.
Un carnet de photographies qui ouvre sur une déambulation tout en mouvement, à travers les voyages du chorégraphe Mourad Merzouki qui mêle ambiance urbaine et hip-hop, apportant un regard artistique inédit sur les pays traversés.
Avec GRAND MASTER FLASH ? PUBLIC ENEMY ? RUN DMC ? ICE CUBE ? SALT-N-PEPA ? LL COOL J ? WU TANG CLAN ? DR DRE ? EVE ? NAS ? TUPAC ? THE NOTORIOUS B.I.G. ? MISSY ELLIOTT ? EMINEM ? SNOOP DOGG ? KANYE WEST ? JAY Z ? TYLER THE CREATOR Ils ont tous ont forgés l'identité du rap et du hip-hop. Ils ont tous été décriés, critiqués, rabaissés, mais ils sont tous aujourd'hui des leaders et des stars. Leur talent, leur son, leurs paroles, leurs provocations, leurs goûts ont fait émerger des modes, des styles, des coiffures et des marques. Mais leur influence va bien au-delà de la musique. Car raconter l'histoire du hip-hop c'est raconter une révolte sociale, politique et culturelle. C'est raconter la revanche des oubliés et des ghettoisés. Préfacé par Chuck D de Public Enemy, contenant les plus célèbres et les plus rares photographies de cette épopée, proposant des interviews menées par DJ Semtex, voici LE livre de référence sur le rap et le hip-hop.
Émaillé de nombreux entretiens réalisés auprès de rappeurs, de DJ, d'animateurs, de professionnels de l'industrie du disque... ce livre décrit comment l'émergence et l'inscription durable du rap en France ont été possibles, et comment s'est opérée son institutionnalisation. En s'intéressant aux artistes mais aussi amateurs, en circulant des MJC des quartiers populaires aux bancs de l'Assemblée nationale, en observant les plateaux de télévision comme les radios locales, Karim Hammou montre comment s'est imposée en France une nouvelle spécialité artistique, fondée sur une forme d'interprétation originale - ni parlée ni chantée : rappée.
Mêlant histoire du design et voyage nostalgique dans notre mémoire musicale, cette anthologie iconographique des albums de jazz est surtout un trésor d'inspiration créative et culturelle. Elle rassemble les pochettes de disque de jazz les plus audacieuses et dynamiques qui, sur un demi-siècle, ont participé à façonner non seulement un genre musical, mais aussi une expérience particulière de la vie.
Chacun des visuels choisis, créés entre les années 1940 et le déclin de la production de 33 tours, au début des années 1990, est unique par la façon dont il complète l'énergie que dégage la musique, grâce à une rythmique visuelle imprimée au cadre, aux lignes de force, au texte et à la forme. Pour satisfaire même les plus exigeants des mélomanes, chaque album est accompagné d'un descriptif exhaustif où figurent noms de l'artiste, de l'album, du directeur artistique, du photographe et de l'illustrateur, date de sortie, maison de disque, label, et plus encore.
Le Reggae, plus de cinquante ans d'histoire de la musique populaire Né dans les années 1960 à Kingston (Jamaïque), le reggae devient rapidement une musique planétaire dans les années 1970 (grâce à Desmond Dekker, Lee Perry, Gregory Isaacs, Jimmy Cliff, Peter Tosh, Bob Marley & the Wailers, Burning Spear, etc.), synonyme de libération et de révolte. Une musique à la fois gaie et révolutionnaire. Soleil et magie tropicale, herbe et vibration mystique rastafari. mais aussi violence, ghettos et sexisme. Immortalisé par l'immense superstar Bob Marley, le genre évolue au fil du temps, du ska au rock steady, du dub aux débuts du rap. Il a inflencé des artistes comme les Rolling Stones, Eric Clapton, The Clash, Sting, Prince ou les Fugees, et en France, Serge Gainsbourg ou Bernard Lavilliers. Le reggae semble éternel, à l'instar de ses symboles. Bruno Blum retrace une aventure musicale unique en son genre. Il raconte l'extraordinaire histoire et destinée de la musique jamaïcaine. Si l'on excepte le blues, il est difficile de trouver un genre qui ait davantage influencé la musique populaire de la fin du XXe siècle. Enrichi de documents et de témoignages inédits, ainsi que d'un précieux glossaire, ce véritable livre de référence retrace chronologiquement cette aventure, de la naissance du mouvement rasta au début du xxe siècle, du mento au jazz jamaïcain, puis du ska au rock steady, jusqu'au reggae proprement dit, né en 1968.
Tous les artistes qui ont façonné le Jazz et le Blues. De John Lee hooker à Miles Davis, en passant par Duke Ellington, John Coltrane, Ella Fitzgerald et Muddy Waters. Dans ce livre a un prix attractif 12€, on retrouve un panorama de tous les albums indispensables pour découvrir ce genre musical. Le magasin Rolling Stone et Jazz mag ne s'est pas trompé en étant partenaire sur cette édition. Un livre pour les néophytes qui souhaitent enrichir leur discographie. Ou pour les amateurs du style, curieux d'en savoir plus sur leurs albums préférés.
Après avoir été rédacteur en chef de la revue spécialisée Blues Again, Christian Casoni souhaite donner un véhicule plus généraliste au blues et propose ses services à Rock&Folk. Intéressé par son idée de reconnecter les fans de rock à cette musique, Philippe Manoeuvre lui donne les clefs de la rubrique Beano Blues. À partir de là, Casoni a le champ libre pour parler de la musique du diable. Il décide de le faire sur un ton qu'il veut légèrement sacrilège, et met au ban le traitement savant d'une musique qui n'est pas l'aïeul du rock mais le rock'n'roll lui-même ! Car au fil de cette anthologie d'articles, le journaliste tend à montrer que s'adresser aux fans des Stooges et des White Stripes, c'est inévitablement parler à ceux de Howlin' Wolf, Elmore James ou Hound Dog Taylor.
Fils du jazz, amant du rock électrique, le jazz-rock doit sa paternité au grand Miles Davis, sans contestation possible. C'est lui qui introduit de la musique amplifiée dans son jazz en pleine mutation à la fin des années 1960, trouvant une résonance dans les mouvements culturels et politiques afro-américains. Il va s'entourer d'une pléiade de jeunes musiciens qui vont à leur tour prendre leur envol et développer leurs propres formules de ce que l'on appelle également le jazz-fusion : John MacLaughlin, Tony Williams, Herbie Hancock, Chick Corea... Cette impulsion poussera par ailleurs toute une génération de vénérables vétérans du post-bop à se laisser tenter par l'expérimentation : Sonny Rollins, Herbie Mann, McCoy Tyner...
Le rock lui-même cherche de nouvelles voies, de nouveaux apports artistiques. Aux Etats-Unis, les musiciens s'intéressent de près au jazz, et en donne leur version du jazz-rock : Chicago, Blood Sweat And Tears, Frank Zappa, Larry Coryell, Tim Buckley... Quant à la musique afro-américaine, elle prend appui sur la musique de Miles Davis et Herbie Hancock pour se tourner vers une extension du jazz-fusion, le jazz-funk, dont Hancock est l'un des pionniers avec ses Headhunters. Ils s'appellent Joe Farrell, Tom Scott, Carlos Santana, John Abercrombie, George Duke... et vont eux aussi alimenter la grande marmite musicale initiée par Miles Davis.
En Grande-Bretagne, la musique de Miles Davis trouve aussi de l'écho, en même temps qu'est toujours ardemment admiré John Coltrane, décédé en 1967. Le rock, le blues et le jazz s'entrecroisent, parfois avec un soupçon de psychédélisme, et vont donner naissance à une scène riche : Nucleus, Soft Machine, Keef Hartley Band, Isotope, Allan Holdsworth, Colosseum... Simultanément, l'Europe suit le mouvement. La France offre Magma, Jean-Luc Ponty... L'Allemagne et la Scandinavie, Terje Rypdal, Jan Akkerman, Kraan...
Le jazz-rock perdure durant toutes les années 1970. Avec le rock progressif, il est le symbole de la liberté d'expression artistique et du bouillonnement créatif de cette époque. Il n'y a pas de limite ni de durée, ni de genre musical. Le public s'enivre d'improvisations électriques, de ces grandes odyssées sonores jouées par Mahavishnu Orchestra, Weather Report, Return To Forever... Une nouvelle génération voit même le jour au milieu des années 1970 aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne : Brand X, Hummingbird, John Scofield, Dixie Dregs, Marcus Miller...
Et puis, alors que le formatage généralisé de la musique mainstream semble toujours limiter un peu plus l'horizon sonore, une nouvelle génération fait à nouveau revivre l'esprit du jazz-rock et sa liberté artistique et intellectuelle : Causa Sui, Kanaan, John Dwyer...
Julien Deléglise a sélectionné 150 noms, musiciens ou groupes, qui auront tous contribué à la grande aventure du jazz-rock, de la fin des années 1960 à aujourd'hui. Chaque entrée bénéficie d'une biographie, et d'une sélection de un à plusieurs disques que l'auteur considère comme essentiels, de manière absolument subjective mais argumentée.
Maxime Delcourt dresse en cinquante portraits le paysage mondial du free jazz de 1959 à nos jours. C'est dans les années 1960 que le free jazz afro-américain se développe parallèlement au mouvement des droits civiques. Tous les grands musiciens noirs américains participent du bouleversement et du renouveau de la société, l'expression et la forme de leur engagement variant d'une légende à l'autre : Ornette Coleman, Albert Ayler, Archie Shepp, Sun Ra, Don Cherry etc. À l'approche de mouvements contestataires en Europe, nombreuses sont les figures du free jazz qui viennent bousculer le vieux continent, en France notamment, les associations de Brigitte Fontaine et l'Art Ensemble of Chicago ou François Tusques et Don Cherry émergent de ce creuset expérimental.