Il peut sembler difficile de ressaisir en totalité l'apport du Moyen Âge latin à la pensée universelle. C'est pourtant la gageure que tient Serge-Thomas Bonino dans cet ouvrage : avec rigueur et clarté, il présente les théologiens et philosophes qui ont bâti la cathédrale du savoir médiéval, et dont les idées n'ont cessé d'irriguer, depuis, les recherches de leurs successeurs.
De Boèce à Nicolas de Cues, en passant par Anselme, Abélard, Thomas d'Aquin, et Guillaume d'Ockham, il replace chacun de ces géants dans son contexte culturel puis retrace les éléments essentiels de sa biographie intellectuelle et de son enseignement doctrinal.
Une synthèse passionnante et indispensable.
Eckhart de Hochheim est sans aucun doute l'un des auteurs du Moyen Âge le plus lu, essentiellement pour ses sermons allemands. Le Maître séduit, fascine, enthousiasme.
Parce qu'il a subi un procès pour hérésie, on fait facilement de lui le chantre d'une spiritualité universelle, incomprise d'un magistère aux vues étroites et bornées ; un guide spirituel, libéré des dogmes sclérosants et affranchi du langage de l'Université.
De fait, premier dominicain à prêcher en langue vernaculaire, Eckhart invente un langage et des mots, use de métaphores et d'images afin de transmettre au public peu averti qui était le sien - notamment les béguines - une pensée précédemment déployée dans le latin scolastique. Malgré tout, sommes-nous encore vraiment capables, nous modernes, de pénétrer ainsi cette oeuvre dense, difficile, exigeante ?
Peut-être si, aujourd'hui comme hier, on admet une présence en nous qui, sans cesse recouverte par nos penchants et nos faiblesses, nous rappelle que l'absolu n'a pas déserté la création. Une présence que Maître Eckhart appelle Dieu.
Le menteur aime à mentir et goûte le plaisir de le faire : traduction de l'abbé Devoille.
Du maître : texte établi et traduit par Poujoulat et Raulx.
Qu'est-ce que la philosophie médiévale ? Évoquant soit l'âge idéal du magistère intellectuel de l'Église, soit l'époque malheureuse d'un long et laborieux sacrifice de la pensée, rappelant pour les uns les fastes équivoques d'une clarté à jamais perdue, ou pour les autres la manifestation la plus évidente des ténèbres, de l'obscurantisme, mille ans de réflexion, d'innovations et de travail dorment dans le silencieux interrègne qui sépare l'Antiquité de la Renaissance.
Autrement dit, c'est une transition de dix siècles, interminable parenthèse entre Aristote et Descartes, au cours de laquelle l'« autorité » des « Pères » et des « Docteurs » règne sans partage, où la foi l'emporte sur la raison, le langage sur l'expérience, l'abstrait sur le concret, les mots sur les choses.
«L'intérêt de cet ouvrage qui a précédé immédiatement la méditation de Sein und Zeit est aujourd'hui, de l'avis même de son auteur, d'illustrer la constance dans son oeuvre d'une double préoccupation : le problème de la langue et le problème de l'être. Jeune philosophe, il a déjà publié une thèse de doctorat concernant la logique. Mais sa thèse d'habilitation, que voici, le montre aux prises avec le projet d'une instauration radicale de la philosophie.» Bulletin Gallimard n°239, hiver 1970.
Regroupe un ensemble de textes d'un grand philosophe du Moyen Age, régis par une intention : convertir le chrétien, et, à cette fin, confier à la parole le soin de faire renaître l'âme en Dieu. Cet ouvrage est une réflexion sur l'incarnation et invite à une pratique du dépouillement et du détachement.
Paul de Tarse est une énigme. Pour l'approcher, il faut se défaire de son image sombre et caricaturale, traverser deux mille ans de philosophie et de théologie, nous dépouiller d'Augustin et Luther, de Nietzsche, Freud et Heidegger, et revenir aux textes. Paul est juif, et il témoigne d'un événement inouï et extra-philosophique, la venue du messie. Mais Paul est aussi hellénisé ; il possède une indéniable culture philosophique. Pour proclamer son expérience absolument neuve, il s'efforce de donner un sens nouveau aux concepts anciens : parole, monde, temps, éthique, mal, etc. L'Avénement inconcevable vient changer la vie et bouleverser la pensée.
Paul n'est ni un philosophe, ni un théologien. Ce qu'il propose est plus simple et plus fondamental : une nouvelle forme de vie, un nouvel être au monde - la vie messianique. Il décrit ainsi les conditions éthiques d'accès à la vérité. Avant même la naissance du christianisme comme religion séparée du judaïsme, il nous introduit à l'existence chrétienne.
Lorsqu'il écrit De la Dignité de l'Homme, Pico della Mirandola (1463-1494) a vingt-quatre ans. Bien conscient du fait que « ses façons ne répondent ni à son âge, ni à son rang », c'est pourtant une philosophie nouvelle qu'il propose à ses aînés.
L'homme est au centre de cette philosophie, en ce que le divin a déposé en lui ce 'vouloir', cette volonté dont il use à sa guise, le créant « créateur de lui-même ».
L'Oratio reste inédite. L'Église ne voudra pas entendre et Pico devra s'exiler en France avant d'être fait prisonnier et incarcéré au donjon de Vincennes en 1487.
Dans sa ferveur juvénile, le propos de Pico demeure intact, vierge, intempestif. Il fait appel à l'homme digne, lui offrant « l'un des plus sincères monuments de la philosophie morale de la Renaissance italienne».
De la vie de cette grande figure du Moyen Âge que fut Maïmonide (1138-1204), on connaît peu de choses, notamment qu'elle fut marquée par la perte d'êtres chers et la fuite des persécutions commises contre les juifs, de l'Andalousie à l'Égypte, où il est mort. Mais on sait bien que ce siècle fut marqué par l'exil, la perte d'autonomie politique pour ses coreligionnaires, plongeant ceux-ci, et plus particulièrement les savants, dans ce que Maïmonide diagnostiqua comme une perplexité. Dans ce contexte en effet, le savoir de la tradition s'est perdu. A cela s'ajoutait que les incessantes disputes des écoles rabbiniques privaient les communautés juives d'un guide légitime d'interprétation des textes sacrés. Comment retrouver la sagesse juive quand son enseignement a été oublié - et qu'on en a un vif besoin ? Comment concilier le Talmud avec les idées philosophiques développées alors - en d'autres termes, comment concilier foi et raison ? Telles furent les questions de Moïse Maïmonide, traitées particulièrement dans deux oeuvres majeures, le Mishné Torah et le célèbre Guide des Perplexes (ou des égarés), autour desquelles s'organise ce passionnant essai. Restaurant la science de la Loi, inventant une langue commune à la philosophie et à la religion pour leur permettre de dialoguer, Maïmonide entreprit de pacifier le rapport au savoir plutôt que d'apporter une réponse définitive à des problèmes métaphysiques. C'est en cela qu'il résonne encore aujourd'hui.
Le Banquet des Cendres est le premier des trois grands dialogues métaphysiques de Giordano Bruno, dans lequel il expose ses conceptions cosmologiques. S'il défend l'hypothèse copernicienne au cours d'un banquet organisé en son «honneur» le jour des Cendres, c'est surtout pour dénoncer la pédanterie et l'obscurantisme des organisateurs, et c'est avant tout le Bruno «inventeur de philosophies nouvelles» qui apparaît ici. La dimension nouvelle qu'il introduit n'est pas seulement d'ordre cosmologique, elle regarde le traitement très personnel que Bruno fait de la connaissance humaine, sa capacité à «tout ébranler pour connaître l'inébranlable».
L'homme pense, l'homme veut. Or, derrière l'apparente banalité de ces actes, une question se pose :
Comment ont-ils lieu ? Outre l'âme, il faudrait faire droit à des facultés, ou des puissances en l'âme, rendant possibles nos actes psychiques. Mais alors, est-ce l'homme qui pense et veut, ou des puissances en lui ? Autrement dit : ces puissances s'identifient-elles à l'âme, ou bien sont-elles en celle-ci à titre d'accidents ? Les Médiévaux s'interrogèrent sur la manière dont les puissances proviennent de l'âme, sans s'en distinguer radicalement. Le présent volume donne à lire les textes de trois acteurs majeurs de cette discussion : Bonaventure (m. 1274), Thomas d'Aquin (m. 1274) et enfin Jean Duns Scot (m. 1308), qui, dans la distinction 16 du second livre des Reportationes parisiensia, montre comment l'image de la Trinité en l'homme se découvrirait dans ses puissances psychiques - on trouvera ici une traduction intégrale de ce texte.
La raison et la foi, Aristote et la Bible : la Somme contre les Gentils offre une synthèse unique par l'ampleur de son dessein. Thomas a trente-trois ans quand, pour <>, il entreprend de penser la Révélation en parlant le langage de <>.
Livre IV La Révélation Le livre IV expose les vérités connues par la seule Révélation : <>
La femme au Moyen Âge, c'est la moitié de l'humanité durant un millénaire : sujet immense pour les médiévistes de toute catégorie. Ce sont en réalité des femmes plurielles et diverses, par leur âge, leur position sociale et l'époque où elles ont vécu : des femmes aux Moyen Âges. Les sources disponibles étant souvent rédigées par des clercs, moines, chanoines, mendiants, théologiens ou juristes, le présent volume croise leurs regards avec celui de femmes d'exception, qui se sont illustrées dans les lettres, la médecine, l'éducation, la vie religieuse, le pouvoir ou la guerre. Ces deux séries de regards composent un tableau où la complexité des enjeux se donne à voir, à mesure que s'effacent les biais historiographiques.
Le probleme d'un monde cree sans commencement ou, comme on le dit ordinairement, de l'eternite du monde, a ete l'occasion d'une vive controverse entre les penseurs latins du XIIIe siecle, dont saint Thomas d'Aquin. Nonobstant sa foi averee en une creation avec un commencement, ce dernier s'est en effet interroge tout au long de sa carriere, et dans des textes assez amples: Aurait-il ete possible que Dieu creat un monde sans commencement? . Une telle perseverance est suffisamment paradoxale pour attirer l'attention, surtout que Thomas, en sa doctrine sur ce point, s'opposait a la majorite de ses contemporains. Et cette reflexion philosophique possede une actualite d'autant plus grande qu'on s'interroge aujourd'hui, notamment au plan scientifique, sur l'age de l'univers. Apres une breve exposition des arguments et des raisonnements de Thomas sur la question, ainsi que des sources ou il a puise, sont donc presentes les douze textes thomasiens traitant de la duree du monde, en une traduction francaise originale. Une bibliographie selective complete cet ensemble.
La modernité - politique et scientifique - n'est pas née d'un geste de rupture avec le Moyen Âge. L'État et la science modernes peuvent en effet être envisagés comme les conséquences lointaines d'une contradiction logée au coeur de la théologie scolastique. Ce livre raconte l'histoire de cette double genèse en faisant remonter l'idée foucaldienne d'une « dégouvernementalisation du cosmos » du XVIIe au XIIIe siècle. Pour cela, il prend pour objet les débats qui ont animé l'angélologie médiévale au sujet des « anges-moteurs » et s'intéresse à la tentative échouée des Médiévaux pour accorder le concept théologico-politique de hiérarchie à la question cosmologique du mouvement des cieux. Cette étude ne cherche toutefois pas principalement à antidater de quelques siècles l'émergence de la modernité.
Il s'agit de présenter les matériaux historiques indispensables à la compréhension du hiatus entre la politique et le monde, que notre époque cherche à surmonter sans y parvenir encore.
Ulrich Rudolph retrace de manière concise et claire l'histoire de la philosophie dans le monde islamique.
Sa présentation commence avec le processus des premières traductions gréco-arabes,avant de se concentrer sur les auteurs importants (Avicenne, Averroès, etc.), qui ont été, pour l'essentiel, également lus en Europe. Une analyse des développements ultérieurs dans l'Empire ottoman et en Iran pendant les temps modernes ainsi qu'un état des lieux des tendances actuelles de la philosophie islamique viennent clore cet ouvrage.
Sur les plantes, les métaux, les pierres, les animaux, Hildegarde de Bingen pose son regard en y voyant à chaque fois une étincelle de paradis. Chaque élément se transfigure, devient sensible et sensuel, agité d'humeurs malignes ou de langoureuses caresses. À première vue, le dessein de la bénédictine est humble: découvrir dans tous les règnes du vivant ce qui nous peut être assistance et nous éloigner de la maladie et de la mort. Mais le projet lointain est plus vaste : il est de rétablir entre la nature et nous ce lien de sympathie profonde qui nous arrache à notre solitude et nous réintègre dans le grand flux de la vie.
Tahafut al-tahafut, ou Destruction de la Destruction : tout le programme d'Averroès tient dans ce «retour de bâton», ce retournement des arguments en une défense de la philosophie contre les accusations abusives dont elle a été l'objet.
Face au système métaphysique d'Avicenne, le théologien al-Gazali avait voulu démontrer dans sa Destruction des philosophes que les doctrines de ces derniers étaient non seulement impies, mais faibles et incertaines. La discussion suivie qu'Averroès engage avec lui déconstruit patiemment tous les ressorts de cette critique théologique afin d'en montrer l'inanité. Véritable confrontation entre pensée religieuse et pensée philosophique sur des questions aussi fondamentales que l'éternité du monde et la création divine, le statut de la connaissance et la causalité naturelle, ou encore la nature de l'âme, le Tahafut al-tahafut est aussi une recherche du sens profond des doctrines d'Aristote.
Oeuvre d'exégèse et de polémique, la Destruction de la Destruction est présentée ici pour la première fois dans son intégralité, en français.
Présentation, traduction de l'arabe et notes par Taïeb Meriane (Université d'Alger) avec un essai doctrinal par Gerhard Endress (Université de Bochum).
Ce bref essai porte sur la notion oubliée de « cogitation » comprise comme activité fantasma- tique. On tâche d'y combiner trois éléments.
Il s'agit d'abord de raviver la notion médiévale de cogitatio, perdue, voire recouverte par la modernité depuis Descartes au moins. Cogiter, au Moyen Âge, ce n'est pas exercer son intellect ou sa raison, mais - sous l'influence certes de la rationalité - faire oeuvre d'imagination. Fantasmer, c'est agir sur les traces cérébrales produites en moi par mon expérience du monde.
Dans un deuxième temps, c'est le philosophe arabe Averroès qu'on place au centre du jeu.
L'Europe latine a fait d'Averroès l'ennemi du cogito, entendu comme principe de la rationalité.
Il fut pourtant le penseur génial de la cogitation, comprise comme intermédiaire ambigu entre les sens et l'intelligence.
Enfin, on mobilise la célèbre notion d'espace potentiel empruntée au psychanalyste Winnicott, pour dégager l'enjeu de cette doctrine. Ce qui rend cruciale l'idée qu'Averroès se fait de la cogitation, c'est sa thèse d'un intellect constitutif de l'individu qui ne serait originairement qu'un pur possible et dont l'actualisation, l'essor, le déploiement reposent entièrement sur la dynamique interne des fantasmes.
Le but du texte est d'esquisser quelques figures inédites de la médiation, à la fois intraperson- nelle et transindividuelle. Le génie d'Averroès est d'avoir conçu l'intelligence comme puissance indifférenciée et hors temps de l'humanité. Par le fantasme, tandis que l'individu se cultive, que dans son corps, son expérience perce, enfle, la puissance de l'intellect s'individue en lui, s'inter- nalise, entre dans l'histoire ; et la cogitation, pour tous, par tous, forme la scène où ce croisement, qui fait l'humanité, chaque fois se réactive et s'atteste.
Nous sommes en 1240. Dôgen ??(1200- 1253) est maître de méditation, formé à la grande école Tendaï d'Hieizan, puis en Chine à l'école du ch'an (zen). Autour de lui, dans la pénombre de son temple de Kôshô Hôrinji, près de Kyoto, se réunit une communauté de méditants, ralliés à l'idéal zen que Dôgen tente de transplanter au Japon. C'est à eux qu'il adresse « Uji » ??« Je suis le temps », « Le temps est le fait même que j'existe, toute existence est le temps » Les fictions du temps. Le temps ne se laisse pas enfermer dans les divisions conventionnelles, aussi utiles soient-elles, en heures, en avant et après, en passé, présent et futur. Il ne se laisse pas davantage mesurer sur une échelle de durées, comme : continuum, moment, instant ou même état stationnaire. Le temps n'est pas le temps abstrait, global et omniprésent comme celui où nous vivons de nos jours.
Le temps ne s'écoule pas. Le temps se pratique au présent avec le tout du corps-esprit dans le quotidien : travaux et occupations diverses et méditation. Il devient alors clair que le temps fiction a disparu. Dans un même mouvement, il embrasse passé, présent et futur. Le temps ne s'écoule pas.
Le Compendium du livre De l'âme d'Aristote (Muhtasar Kita-b al-nafs) compte parmi les premières oeuvres d'exégète d'Averroès. On en traduit ici le chapitre sur l'intellect qui contient l'essentiel des questions sur lesquelles le commentateur reviendra dans toute son oeuvre. Ce qui l'occupe est d'établir si l'acte de l'intellect humain est permanent ou bien intermittent, et plus largement de savoir si notre puissance rationnelle est elle-même éternelle ou bien engendrée et corruptible. L'auteur montre que nos concepts sont en vérité ambivalents et que s'ils sont en partie soustraits au temps par leur sens, leur rapport aux images leur confère une forme de potentialité. C'est sur cette puissance que l'accent est mis : quelle est la nature de la capacité de penser ? quel peut être son substrat ? qu'est-ce qui la meut, et jusqu'où ?
Averroès est connu dans l'histoire comme l'auteur du Grand Commentaire du traité De l'âme. C'est dans ce texte du Compendium qu'on voit s'en profiler la doctrine.
Maïmonide fait partie de ces rares penseurs du Moyen Âge à avoir franchi les siècles en laissant une oeuvre encore très actuelle. Philosophe, talmudiste, médecin, ses écrits médicaux puisent dans les sagesses juives, grecques et arabes. Son sens de l'observation, son intérêt pour la clinique, son besoin permanent d'associer expérience pratique et savoir théorique, sa vision de la prévention, font de Maïmonide un des précurseurs de la médecine moderne.
Le Dr Ariel Toledano nous offre une biographie intellectuelle et médicale de ce penseur essentiel. On y découvre sa formation, ses influences et ses différents traités médicaux. Son oeuvre est à l'image du désir de connaissance qui caractérise l'esprit de Maïmonide. Il a compilé toute la jurisprudence talmudique, étudié les grands textes de la médecine arabe et grecque, et a passé sa vie à essayer de concilier la pensée d'Aristote avec celle du judaïsme.
Ariel Toledano nous immerge au sein des dix traités médicaux de Maïmonide. Il nous guide à travers une analyse de chaque traité pour mieux appréhender sa vision de la médecine :
Anatomie, approche étiologique des maladies, diététique, sexualité, pharmacopée... Ces traités sont le reflet constant de son éthique du soin : une philosophie qui vise à placer l'humain et sa santé dans une unité globale, associant le corps et l'esprit.
À l'heure du 880e anniversaire de la naissance de Maïmonide, cet ouvrage rappelle l'étendue de sa contribution scientifique, la modernité et la part universelle de son oeuvre, qu'elle soit théologique, philosophique ou médicale.
La mystique rhénane d'Albert le Grand à Maître Eckhart La mystique rhénane est le fruit d'une théologie spécifique inaugurée par l'enseignement d'Albert le Grand à Cologne dans les années 1250. Grâce à lui, l'école dominicaine allemande, dont on commence à peine à mesurer l'importance, a bénéficié de larges apports grecs et arabes, que les dissociations modernes entre "scolastique", "mystique" et "philosophie" ont, le plus souvent, occultés. Le but de ce livre est de redécouvrir les catégories médiévales et de donner dans cet esprit une première vue d'ensemble des hommes, des doctrines et des concepts qui ont fait de la théologie rhénane un moment fondateur dans l'histoire de la philosophie.