Penser avec les Grecs, ou contre eux. Hier, savants, écrivains, philosophes, artistes n'avaient pas de mots assez forts pour louer sa grandeur, sa mythologie, sa philosophie, ses sciences, sa sculpture. Cette admiration a nourri notre univers mental, imprégné nos langues et nos concepts. Hélène de Sparte, Achille et Ulysse accompagnent nos vies depuis l'enfance. Nous ne cessons de nous réclamer d'Aristote, de Platon ou d'Épicure pour savoir comment penser et comment vivre. Notre rapport à la beauté est aussi intimement lié à Praxitèle et Lysippe, même si nous tentons d'en secouer l'emprise. Nous pensons avec les Grecs, que nous le voulions ou non. Pourtant, depuis quelques années déjà, le modèle grec n'est plus autant révéré qu'il a pu l'être. À l'heure du respect des minorités et de la défense des victimes du passé. Aristote, pourrait-il un jour être exclu des bibliothèques ? La Grèce antique pourrait-elle être victime, elle aussi, de la culture woke ?